dimanche 14 juin 2009

Solennité du St Sacrement du Corps et du Sang
de Notre Seigneur Jésus-Christ

(Dimanche 14 juin)
(Mc 14, 22-24)


Pendant le repas,
Jésus prit du pain,
prononça la bénédiction,
le rompit,
et le leur donna,
en disant :
« Prenez, ceci est mon corps. »
Puis, prenant une coupe
et rendant grâce,
il la leur donna,
et ils en burent tous.
Et il leur dit :
« Ceci est mon sang,
le sang de l'Alliance,
répandu pour la multitude.

Voici le Sacrement de la Présence Réelle et Sacramentelle de Jésus Christ. Il ne s'agit pas bien évidemment de la Présence physique. C'est Jésus ressuscité et glorifié qui se donne à nous concrètement dans le pain devenu son Corps et le vin son Sang, dans l'acte du don total de sa vie librement donnée pour nous : "Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout". L'Eucharistie est le Sacrement de l'Amour et donc le Sacrement de notre Salut. C'est l'Amour qui donne le Salut, qui donne Vie. Ce mot Salut signifiant libération et guérison (intérieures), santé de l'être. Comme il faut nourrir notre corps pour vivre physiquement, il nous faut nourrir notre âme, notre cœur, pour vivre intérieurement. Notre vie essentielle n'est pas extérieure mais intérieure : "Si l'être extérieur se détériore, écrit St Paul, l'être intérieur se renouvelle de jour en jour." Et Jésus, dans l'Évangile selon St Jean : "Celui qui mange ma chair et boit mon Sang à la vie éternelle". La vie éternelle étant l'accomplissement de notre vie intérieure dans la Communion avec Dieu en Jésus-Christ. Accomplissement dont la grâce se répercute sur toutes les dimensions de notre être : corps, âme et esprit. St Paul écrit dans la 2ème lettre aux Thessaloniciens : "Que tout votre être, corps, âme et esprit, soient rendu saint par l'Avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ ..." La Communion au Corps et au Sang du Christ est cet "Avènement" qui nourrit notre sanctification en nous unissant sacramentellement au Christ.

vendredi 12 juin 2009

Parole du jour
(Samedi 13 juin)
(Mt 5, 33-37)

Comme les disciples
s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne,
il leur disait: "Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens:
Tu ne feras pas de faux serments,
mais tu t'acquitteras de tes serments envers le Seigneur.
Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment,
ni par le ciel, car c'est le trône de Dieu,
ni par la terre, car elle est son marchepied,
ni par Jérusalem, car elle est la Cité du grand Roi.
Et tu ne jureras pas non plus sur ta tête,
parce que tu ne peux pas rendre
un seul de tes cheveux blanc ou noir.
Quand vous dites 'oui', que ce soit un 'oui',
quand vous dites 'non', que ce soit un 'non'.
Tout ce qui est en plus vient du Mauvais.

La loi de Moïse interdisait absolument le parjure ou la violation des serments. Au temps du Christ, les déclarations assermentées étaient si fréquentes et la casuistique les concernant si compliquée qu’on en abusait grossièrement. Ceci conduisait à un grand manque de respect envers le nom de Dieu. Jésus établit ici le critère que ses disciples devront appliquer dans leurs vies. Il est fondé sur le rétablissement de la confiance mutuelle et de la sincérité. Le diable est "le père du mensonge" (Jn 8,44). Il s’ensuit que les relations humaines ne doivent pas être basée sur la fraude et la supercherie. Dieu étant vérité, les enfants du Royaume doivent fonder leurs relations sur la vérité. Jésus a constamment condamné l’hypocrisie dans ses enseignements et il a loué la sincérité comme une des plus hautes vertus : " Voici un véritable Israélite en qui il n’est point d’artifice." dit-il en parlant de Nathanaël en Jn 1, 47. Lui même dit être venu pour "rendre témoignage à la vérité". Il n'a été que "OUI".
Parole du jour
(Vendredi 12 juin)
(Mt 5, 27-30)

Comme les disciples
s'étaient rassemblés autour de Jésus,

sur la montagne, il leur disait:
"Vous avez appris qu'il a été dit:
Tu ne commettras pas d'adultère.
Eh bien moi, je vous dis :
Tout homme qui regarde une femme et la désire
a déjà commis l'adultère avec elle dans son coeur.
Si ton oeil droit entraîne ta chute,
arrache-le et jette-le loin de toi :
car c'est ton intérêt de perdre un de tes membres,
et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne.
Et si ta main droite entraîne ta chute,
coupe-la et jette-la loin de toi :
car c'est ton intérêt de perdre un de tes membres,
et que ton corps tout entier ne s'en aille pas dans la géhenne.

Quel est ton regard sur ta sœur ? (Quand je parle de "soeur", je parle de la "femme") . Celui de l'émerveillement et du respect ... ou celui de la convoitise, de l'appropriation et du plaisir ? Que désires-tu pour ta sœur ? Son bien ? qu'elle soit pleinement elle-même, heureuse ? Ou qu'elle soit l'objet dont tu te sers et que tu jettes après utilisation ?... Tu es dans le don ... ou dans l'appropriation ? Questions terribles !
Jésus lui regarde la femme avec un immense respect. Il libère Marie Madeleine de 7 démons. Il guérit la cananéenne. Il sauve la samaritaine etc ... Il cherche pour la femme le plein accomplissement, ce qu'il y a de meilleur. C'est ce qu'il veut pour l'homme également ... Regarde-le avec Lévi le publicain, Zachée, Pierre etc ...Son regard est celui de l'Amour qui donne existence et non qui la prend, l'Amour avec un grand "A". Amour qui se révèle pleinement sur la croix, dans le don total que, librement, il fait de lui-même. Et Lui ne fait pas de différence entre les êtres car il voit en chacun une Personne dont il faut respecter la dignité et le mystère. L'autre nous échappe toujours car il est trop grand - de la grandeur de Dieu - pour être enfermé. Nul ne peut s'en faire propriétaire. Il est un être libre et il a autant de droit que toi à la Vie. Le bonheur se trouve dans le respect et le don de soi qui permettent à l'autre d'être pleinement ajusté à son identité profonde et à sa vocation particulière.
Lors d'un mariage, j'aime à dire : "Votre amour demande, dans la réciprocité, d'être attentif au bien de l'autre, de le préférer à soi. Pour toi, "Jean", ce sera que "Anne" devienne pleinement elle-même, en tant que femme, épouse et mère. Et pour toi "Anne", que "Jean" devienne pleinement lui-même en tant qu'homme, époux et père."
En dehors du mariage, il s'agit toujours de vouloir le meilleur pour l'autre, qu'il soit homme ou femme, plus que pour soi-même, de vouloir l'accomplissement de sa Personne.
Quel est ton regard sur ta sœur ? (Quand je parle de "soeur", je parle de la "femme"). Celui de l'émerveillement et du respect ... ou celui de la convoitise, de l'appropriation et du plaisir ? Que désires-tu pour ta sœur ? Son bien ? qu'elle soit pleinement elle-même, heureuse ? Ou qu'elle soit l'objet dont tu te sers et que tu jettes après utilisation ?... Tu es dans le don ... ou dans l'appropriation ? Questions terribles !
Jésus lui regarde la femme avec un immense respect. Il libère Marie Madeleine de 7 démons. Il guérit la cananéenne. Il sauve la samaritaine etc ... Il cherche pour la femme le plein accomplissement, ce qu'il y a de meilleur. C'est ce qu'il veut d'ailleurs pour l'homme ... Son regard est celui de l'Amour avec un grand "A". Amour qui se révèlera pleinement sur la croix, dans le don total de lui-même. Il ne fait pas de différence entre les êtres car il voit en chacun une personne dont il faut respecter la dignité. Nul ne peut se faire propriétaire de l'autre. Le bonheur se trouve dans ce respect et dans le don de soi pour que l'autre soit pleinement ajusté sur son identité profonde et sa vocation particulière.
Lors d'un mariage, j'aime à dire : "Votre amour demande, dans la réciprocité, d'être attentif au bien de l'autre, de le préférer à soi. Pour toi, "Pierre", ce sera que "Marie" devienne pleinement elle-même, en tant que femme, épouse et mère. Et pour toi "Marie, que "Pierre" devienne pleinement lui-même en tant qu'homme, époux et père." En dehors du mariage, il s'agit toujours de vouloir le meilleur pour l'autre, de vouloir l'accomplissement de sa Personne.

mercredi 10 juin 2009

Parole du jour
(Lundi 8 juin)
(Mt 5, 17-18)

Comme les disciples s’étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis :
Avant que le ciel et la terre disparaissent,
pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi
jusqu'à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,
sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux.
Mais celui qui les observera et les enseignera
sera déclaré grand dans le Royaume des cieux.

Qu'est-donc que la "Loi" ? André Chouraqui, juif et traducteur de la Bible explique dans son commentaire sur St Jean : "Le mot "thora"a été traduit par la Septante (traduction grec du texte hébraïque) par "nomos" qui désignait à l'époque la Loi" des dieux de l'Olympe, ce qui constitue en définitive un contresens car l'hébreu, Thora" signifie proprement "Enseignement, Doctrine" et s'applique au sens strict au cinq premiers livres de la Bible (Pentateuque), dans un sens large, à toute parole inspirée de Yahvé. Le parallélisme entre Moïse et Jésus complète celui qui existe entre la Thora qui est la Parole révélée de Yahvé (Dieu) et l'annonce de l'Évangile en Jésus." Donc l'Évangile est l'accomplissement de la Thora, et comme l'Évangile ne dit qu'une seule Parole qui est Jésus-Christ, Fils de Dieu, Jésus est l'accomplissement de la Thora. Il est "Régulation de vie" pour celle ou celui qui ajuste leur vie sur la sienne. Le Père Marcel Jousse explique que "le mot "Thora" signifie (aussi) "directive, conduite. C'est comme une mère qui, de ses mains tendues, protège et guide l'enfant qui essaie de marcher ..." (M.P. 158)
Dans le récit sur "la Transfiguration", Jésus s'entretient avec Moïse qui représente la Thora et Élie, les prophètes (Le rôle du prophète étant de ramener les égarés sur le chemin de la Thora). Le récit veut signifier que désormais, c'est en Jésus que la réalité de Moïse et Élie se condense, en lui s'accomplissent la Thora et les prophètes. Dans l'Évangile selon St Luc, il est dit que tous les trois parlent de l'exode de Jésus, c'est-à-dire de sa mort. Or, dans l'Évangile de Jean, la dernière parole de Jésus est : "Tout est accomplit". Sa vie librement donnée par amour accomplit la Thora et les prophètes, ce qui revient à dire que l'enseignement qu'est la Thora n'est autre que celui de l'Amour : "N'ayez de dettes envers personne. Car celui qui aime a de ce fait accompli la thora. En effet, le précepte : Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument en cette formule : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La charité (l'amour) ne fait point de tort au prochain. La charité (l'amour) est donc la Thora dans sa plénitude." (Rm 13, 8-10) D'où la Parole de vie (le commandement) qui résume toute la Thora : "Aimez-vous les uns les autres de l'amour dont je vous ai aimés." Ce qui est impossible sans aimer Dieu ...
(Icône de la Transfiguration)

mardi 9 juin 2009

Parole du jour
(Lundi 8 juin)
(Mt 5, 13-16)

Comme les disciples s’étaient rassemblés
autour de Jésus,
sur la montagne,
il leur disait :

« Vous êtes le sel de la terre.
Si le sel se dénature,
comment redeviendra-t-il du sel ?

Il n’est plus bon à rien :
on le jette dehors et les gens le piétinent.
Vous êtes la lumière du monde.
Une ville située sur une montagne
ne peut être cachée.

Et l'on n'allume pas une lampe
pour la mettre sous le boisseau ;

on la met sur le lampadaire,
et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille devant les hommes :
alors en voyant ce que vous faites de bien,
ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.

Le sel donne du goût aux aliments, ou il en améliore le goût. Ceci est très bien compris par celui auquel les médecins interdisent de manger du sel — la nourriture n'a plus aucune saveur pour lui. Le sel conserve aussi les aliments. L'Ancien Testament parle de "l'alliance du sel" (Nombres 18, 19). Et c'est dans cette alliance que Dieu a donné la royauté "pour toujours" à David et à ses descendants (2e livre des Chroniques, 13, 5). Si nous ajoutons cet apport de l'Ancien Testament à la pensée de Matthieu, la signification de ce verset, "Vous êtes le sel de la terre" devient : plus votre "salinité" est grande, plus vous êtes l'alliance entre Dieu et les humains. Et n'oublions pas que le sel est considéré aussi comme le "feu des eaux" (L.C. de St Martin). Le Feu étant le symbole de l'Esprit-Saint , le Souffle de Dieu et l'eau, celui de la Parole de Dieu. Jean Baptiste parlant de Jésus dira : "Lui vous baptisera dans l'eau et le Feu". Et ailleurs : "dans l'eau et l'Esprit-Saint". Plongé dans l'eau, au Baptême, nous en sortons comme le sel de l'eau, pour que "menant une vie nouvelle dans le Christ, celle-ci devienne "saveur de l'Evangile" pour le monde.
Pour ce qui est de la "Lumière", la réalité est la même. Je relèverais seulement quelques passage de la Bible : "Ta Parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route." (Ps 118, 105) Si Jésus est la "Lumière du monde" : "Son éclat est pareil à la Lumière, des rayons sortent de ses mains (cloués sur la croix), là se tient caché sa puissance (la puissance de l'amour)."(Ha 3) c'est qu'il est la Parole de Dieu qui se dit à travers notre humanité qu'il a pleinement assumée. Par le Baptême, nous "revêtons le Christ" (Rituel). Notre vie est appelée à mettre en pleine lumière sa Présence qui comme un levain élève l'humanité qu'il a sauvé en allant jusqu'au bout de l'amour : "Qui regarde vers Lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage." (Ps 33)

lundi 8 juin 2009

Parole du jour
(Lundi 8 juin)
(Mt 5, 1-12)

Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent.
Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire.
Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux :
ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent :
ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux :
ils obtiendront miséricorde !
Heureux les coeurs purs :
ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous
si l'on vous insulte,
si l'on vous persécute
et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse,
car votre récompense sera grande dans les cieux !
C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

Le texte des Béatitudes est un des joyaux des Évangiles. Quelques mots sur deux de ces béatitudes.
La première : Le cœur dans la bible est le lieu où l'on engrange la leçon, c'est-à-dire l'enseignement reçu. Les "pauvres de cœur" sont en fait les pauvres de l'enseignement des pharisiens et des scribes. On me dira que la vraie traduction devrait être "pauvres de souffle" (Notre mot "esprit" ayant cette signification de "souffle"). Mais le sens est la même que pour le "cœur" puisque le souffle est ce qui porte la parole ... Le Royaume des Cieux est à eux. Il s'agit en fait de l'enseignement de Jésus. Le mot araméen Malkouta que l'on traduit par Royaume, Règne, peut aussi se traduire par "Règle" dans le sens d'un "Enseignement régulateur" qui transforme la personne. Nous pourrions donc paraphraser la Béatitude par : "Bienheureux ceux qui sont pauvres de l'enseignement des pharisiens ... car ils sont aptes à accueillir mon enseignement, ma Parole."

La quatrième : "Bienheureux les affamés et les assoiffés de justice." Ce mot justice est à traduire par justesse. Il s'agit de ceux qui n'ont qu'un désir, que leur vie soit ajustée à la Parole de Jésus. Ils seront rassasiés, c'est-à-dire que leur vie en sera transformée, accomplie. Au Satan qui le tente, Jésus répondra par une parole de l'A.T. : "Ce n'est pas de pain seul que vivra l'homme, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu vivra l'homme." C'est ce pain-là que nous demandons pour chaque jour dans la prière du Notre Père.
Qu'elle est notre faim, notre soif de la Parole de Dieu ? Croyons-nous qu'elle peut changer nos vies et ... celle des autres ?
(Mont des Béatitudes en Israël)

dimanche 7 juin 2009


Fête de la
SAINTE TRINITE

Parole du jour
(Samedi 6 juin)
(Mt 28, 16-20)


Au temps de Pâques,
les onze disciples s’en allèrent
en Galilée, à la montagne
où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre.
Allez donc !
De toutes les nations faites des disciples,
baptisez-les
au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ;
et apprenez-leur à garder tous les commandements
que je vous ai donnés.
Et moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu'à la fin du monde. »

Dieu n'est pas une monade, une solitude. Dieu n'est pas perché sur un nuage. Il ne nous regarde pas d'en haut de ses remparts. Dieu est l'Emmanuel, nom qui signifie "Dieu avec nous". Il est au cœur de nos vies, Il en est la Source, Il en prend soin : « Je Le sens si vivant en mon âme. Je n’ai qu’à me recueillir pour le trouver au-dedans de moi, et c’est cela qui fait tout mon bonheur. Il a mis en mon cœur une soif d’infini et un si grand besoin d’aimer que Lui seul peut rassasier » (Bx Elisabeth de la Trinité)
Elisabeth nous laisse enfin une grande et belle prière à la Trinité qui commence ainsi :
« O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice… »
Jésus nous a révélé que Dieu est Trinité, Père, Fils et Esprit-Saint, Communion d'Amour et que nous sommes appelés à cette Communion : "Faisons l'Homme à notre Image et Ressemblance".
Nous sommes faits pour cette Communion avec ce Dieu dont la nature est l'Amour et en cela à la Communion entre nous ...
(Icône de la Sainte Trinité de Roublev)

samedi 6 juin 2009

Parole du jour
(Samedi 6 juin)
(Mc 12, 38-44)

Dans son enseignement, Jésus disait :
« Méfiez-vous des scribes,
qui tiennent à sortir en robes solennelles
et qui aiment les salutations sur les places publiques,

les premiers rangs dans les synagogues,
et les places d'honneur dans les dîners.

Ils dévorent les biens des veuves
et affectent de prier longuement :

ils seront d'autant plus sévèrement condamnés. »
Jésus s'était assis dans le Temple
en face de la salle du trésor,
et regardait la foule déposer de l'argent dans le tronc.
Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes.

Une pauvre veuve s'avança et déposa deux piécettes.
Jésus s'adressa à ses disciples :
« Amen, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis dans le tronc
plus que tout le monde.

Car tous, ils ont pris sur leur superflu,
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre. »


La condamnation dont il est question pour les pharisiens, ne vient ni de Dieu ni d'un autre quidam. Ce sont eux-mêmes qui s'y plongent par leurs comportements. Ils s'enferment dans leur tour d'ivoire, s'emplâtrent sur leur pied d'estalle, se noient sous leurs biens extorqués aux autres. Quand ils donnent, c'est de leur superflu ... Leur ligne de conduite est le paraître, l'adulation, le pouvoir et l'avoir. Or une seule chose demeure : "l'amour". "L' amour ne passera jamais" dit St Paul. Et le commandement qui résume tous les autres : "Aimez-vous les uns les autres ..."
Cette pauvre veuve qui est pauvre extérieurement est riche intérieurement. Sa richesse, c'est l'amour : "Elle donne tout ce qu'elle avait pour vivre". La vraie richesse n'est pas du domaine de la quantité, mais de la qualité. Par sa manière d'être, elle rejoint la personne de Jésus. Il est "l'Amour incarné " : "Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout". Regardons-le vivre, écoutons-le nous enseigner le bon chemin, laissons-le nous libérer de nos inhumanités pour nous rendre à la vraie grandeur qui est celle de l'unique Amour.
Récemment, l'hebdomadaire "Le Pèlerin" titrait : "Construire l'avenir sur l'amour", et dans l'interview, le Card. Barbarin disait : "Notre capacité d'aimer et, plus encore, de nous laisser aimer pour être ensuite capables de servir les autres, tout au long d'une vie, est essentielle."
(L'obole de la veuve)

jeudi 4 juin 2009

Parole du jour
(Jeudi 4 juin)
(Mc 12, 28-31)

Un scribe, s'avança vers Jésus et lui demanda:
"Quel est le premier de tous les commandements?"
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton coeur,
de toute ton âme,
de tout ton esprit
et de toute ta force.

Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »

Le mot amour est souvent aujourd'hui synonyme d'affectif. Or bibliquement il a signification "d'éducation". Aimer, c'est "éduquer", permettre à l'autre de se "construire" dans son humanité, dans sa personnalité, dans toute les dimensions de son être. Ainsi pour Dieu, aimer, c'est éduquer, enseigner. En ce sens Dieu est Père. Le mot Abba (Père) dans la culture du temps de Jésus, était donné au "grand Rabbi". En fait nul n'est "Abba" que Dieu seul, car Lui seul a toute la connaissance ... Jésus dira : "Ne vous faites pas appeler "Abba" car vous n'avez qu'un seul "Abba", votre "Abba" des cieux." Comme il dira d'ailleurs : "Ne vous faites pas appeler "Maître" car vous n'avez qu'un seul Maître ..." Le mot "Maître" ayant signification de "Maître d'école". Jésus lui-même se reconnaît comme le Fils, c'est-à-dire "l'Eduqué" du Père : "Je ne fais rien que je ne vois faire au Père, je ne dis rien que je n'ai entendu dire au Père." Le mot "Fils" en araméen, langue de Jésus, signifie "construit", "bâti".

Dans l'Évangile de ce jour, Jésus donne les deux commandements qui n'en font qu'un :
"Aimer Dieu"
, c'est-à-dire : "se laisser éduquer par lui", par son enseignement, par sa Parole. C'est en Jésus que cela se réalise pour nous : "Qui m'a vu a vu le Père". "Tous ceux qui se laisse instruire par le Père viennent à moi."
"De tout ton cœur"
. Le cœur est le lieu de la mémoire, la bibliothèque où il faut engranger la Parole. On parle aujourd'hui encore "d'apprendre par cœur".
"De toute ton âme". Le mot que l'on traduit par âme, signifie "gorge" en araméen. Ce qui a été engrangé dans le cœur, il faut le ruminer pour s'en imprégner dans tout son être. Et pour cela, il faut que ça remonte du cœur dans la bouche, en passant par la gorge, pour être renvoyé au cœur par l'ouïe. Le modèle de cette rumination, c'est la brebis : "Vous êtes mes brebis" . Les premiers Pères dans la vie monastique prendront aussi l'exemple de la vache ...
"De tout ton esprit".
La Parole éduque l'intelligence et les pensées. Le mot "esprit" peut être traduit aussi par "souffle", ce souffle qui porte la Parole et lui permet
"d'accomplir sa mission" :
"De toute ta force". C'est l'agir. De tout ton comportement.

Un résumé de cette transformation de l'être par la Parole de Dieu, de cette "incarnation" de la Parole jusque dans les moindres fibres de notre être, nous est donné dans la lettre aux hébreux :"Vivante est la Parole de Dieu, plus incisive qu'aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu'au point de division de l'âme (la gorge) et de l'esprit (le souffle), des articulations et des moelles (la force), elle peut juger les sentiments et les pensées du coeur. " (He 4, 12) Toute une transformation des pensées et des sentiments se réalise : "Ayez les sentiments qui sont dans le Christ Jésus", écrira St Paul aux Philippiens.

"Et l'amour du prochain ?" Ainsi transformée, notre vie elle-même devient Parole de vie pour les autres, éducative. On pourrait paraphraser le second commandement : "Eduquer son prochain comme soi-même on a été éduqué par le Christ qui lui-même est l"'Eduqué" du Père en tant que Fils (bâti) bien-aimé." Les Pères du désert diront : "Sois le Pasteur de ton frère". Or le mot Pasteur signifie "Celui qui fait manger". Celui qui enseigne et qui par son enseignement "éduque". Ta vie est appelée à être un enseignement pour les autres afin qu'ils se "construisent".
(Jésus enseignant)

mercredi 3 juin 2009

Parole du jour
(Lundi 3 juin)
(Mc 12, 18-27)

Des sadducéens
- ceux qui affirment qu'il n'y a pas de résurrection -
viennent trouver Jésus, et ils l'interrogeaient :
« Maître, Moïse nous a donné cette loi :
Si un homme a un frère qui meurt
en laissant une femme,
mais aucun enfant,
qu'il épouse la veuve
pour donner une descendance à son frère.

Il y avait sept frères ;
le premier se maria,
et mourut sans laisser de descendance.
Le deuxième épousa la veuve,
et mourut sans laisser de descendance.
Le troisième pareillement.
Et aucun des sept ne laissa de descendance.
Et finalement, la femme mourut aussi.
A la résurrection, quand ils ressusciteront,
de qui sera-t-elle l'épouse,
puisque les sept l'ont eue pour femme ? »
Jésus leur dit :
« N'êtes-vous pas dans l'erreur,
en méconnaissant les Écritures,
et la puissance de Dieu ?
Lorsqu'on ressuscite d'entre les morts,
on ne se marie pas,
mais on est comme les anges dans les cieux.
Quant à dire que les morts doivent ressusciter,
n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse,
au récit du buisson ardent,
comment Dieu lui a dit :
Moi, je suis
le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob
?
Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Vous êtes complètement dans l'erreur. »

Les Sadducéens affirmaient qu'il n'y a pas de résurrection. L'idée qu'il se faisait de celle-ci, si elle devait exister, était le prolongement de l'existence terrestre d'où leur question : "De qui sera-t-elle la femme." Or si cette femme a dû épouser les sept frères, c'était en vue de la descendance et non par amour. C'est l'amour qui unit deux êtres et non l'acte de procréation par lui-même. Au moment de la mort, ce qui est lié à la vie terrestre tombe (on ne se marie pas) et c'est une vie toute nouvelle qui émerge (on est comme les anges dans les cieux). Seul l'amour demeure et donc la relation spirituelle, c'est-à-dire celle qui prend source dans le cœur. Le véritable lien entre deux êtres, est le lien du cœur qui pousse à aller jusqu'au don total de soi-même pour l'autre ("... s'il me manque l'amour, écrit St Paul, je ne suis rien" 1Co 12, 31sq), comme le Christ l'a accompli pour nous ("Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout" Jn 13, 2). Abraham, Isaac et Jacob (amis de Dieu) ont vécu cette relation-là avec Dieu, source de tout amour et ils sont bien vivants de par Dieu. Nous ne sommes plus là au niveau d'une existence matérielle éphémère, mais d'une existence relationnelle entre des Personnes, qui demeure au-delà de la mort physique. Pour qu'il y ait des Personnes, il faut qu'il y ait l'amour. Sans amour, on se sert de l'autre, on en faire son objet, on le manipule, sans nul respect de sa dignité de Personne, d'être libre et responsable de sa vie.
(Jésus et les pharisiens)

lundi 1 juin 2009

Parole du jour
(Lundi 1er juin)
(Ps 111, 5-6)

L'homme de bien a pitié, il partage ;
il mène ses affaires avec droiture.
Cet homme jam
ais ne tombera ;
toujours on fera mém
oire du juste.

Le juste par excellence, c'est le Christ. Il a eu pitié de nous, il nous partage sa vie. Il a semblé tomber mais homme de droiture, il est ressuscité. Aujourd'hui encore on fait mémoire de lui. Et demain il en sera de même car il a changé la face de l'homme en incarnant l'Homme, lui le Fils de Dieu.
Nous quittons aujourd'hui le Temps Pascal pour le Temps dit "ordinaire". Il s'agit en fait de vivre l'ordinaire des jours dans la grâce de Pentecôte, de nous laisser conduire par l'Esprit-Saint en toutes circonstances et rencontres ... Laisser transparaître à travers nous la Présence du Christ demeurant en nous par le don de l'Esprit, en incarnant ses sentiments. Être témoin finalement, comme il l'a demandé à ses disciples : "Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie." A nous de l'être en toute droiture là où nous sommes ...

dimanche 31 mai 2009

LA PENTECÔTE

Viens, Esprit Créateur,
visite l'âme de tes fidèles,
emplis de la grâce d'En-Haut
les cœurs que tu as créés.

Toi qu'on nomme le Conseiller,
don du Dieu très-Haut,
source vive, feu, charité,
invisible consécration.

Tu es l'Esprit aux sept dons,
le doigt de la main du Père,
L'Esprit de vérité promis par le Père,
c'est toi qui inspires nos paroles.

Allume en nous ta lumière,
emplis d'amour nos cœurs,
affermis toujours de ta force
la faiblesse de notre corps.

Repousse l'ennemi loin de nous,
donne-nous ta paix sans retard,
pour que,sous ta conduite et ton conseil,
nous évitions tout mal et toute erreur.

Fais-nous connaître le Père,
révèle-nous le Fils,
et toi, leur commun Esprit,
fais-nous toujours croire en toi.

Gloire soit à Dieu le Père,
au Fils ressuscité des morts,
à l'Esprit Saint Consolateur,
maintenant et dans tous les siècles.
Amen.

Parole du jour
(Dimanche 31 mai)
(Ac 2, 1-11)

Quand arriva la Pentecôte
(le cinquantième jour après Pâques),
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain il vint du ciel un bruit
pareil à celui d'un violent coup de vent :

toute la maison où ils se tenaient en fut remplie.
Ils virent apparaître comme une sorte de feu
qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux.
Alors ils furent tous remplis de l'Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d'autres langues,
et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit.
Or, il y avait, séjournant à Jérusalem,
des Juifs fervents, issus de toutes les nations qui sont sous le ciel.
Lorsque les gens entendirent le bruit,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient dans la stupéfaction
parce que chacun d'eux les entendait parler sa propre langue.
Déconcertés, émerveillés, ils disaient :
« Ces hommes qui parlent ne sont-ils pas tous des Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous
les entende dans sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
des bords de la mer Noire, de la province d'Asie,
de la Phrygie, de la Pamphylie, de l'Égypte
et de la Libye proche de Cyrène, Romains résidant ici,
Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons proclamer
dans nos langues les merveilles de Dieu. »

Sans le don de l'Esprit-Saint, rien n'aurait changé dans la vie des disciples. A Pâques, Jésus ressuscite mais il leur reste extérieur. A la Pentecôte, tout change, il leur devient intérieur : l'Esprit-Saint imprime en eux la Présence de Jésus. Et chacun est appelé à manifester cette Présence selon sa personnalité et sa mission. C'est un même feu, mais chacun le reçoit personnellement (langues de feu) car chacun est particulier et parce que chacun a une relation personnelle avec le Christ. Si tous comprennent ce que disent les apôtres, c'est qu'une langue est devenue commune : la langue de la Foi qui est une langue de Feu, le Feu de la charité qui s'est répandue depuis l'arbre de vie de la croix. La dispersion de Babel se change en communion et en unité à la Pentecôte. Et ce qui est proclamé et entendu, ce sont "les merveilles de Dieu".
(Icône de la Pentecôte)

samedi 30 mai 2009

Neuvaine à l'Esprit-Saint
Donne mérites et vertus.
Donne le salut final.
Donne la vie éternelle.

Amen

Parole du jour
(Samedi 30 mai)
(Jn 21, 20-22)

Jésus ressuscité venait d'annoncer à Pierre
par quel genre de mort il rendrait gloire à Dieu.
En se retournant, Pierre aperçoit,
marchant à leur suite,
le disciple que Jésus aimait ...
Pierre, voyant ce disciple, dit à Jésus :
« Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
Jésus lui répond :
« Si je veux qu'il reste jusqu'à ce que je vienne,
est-ce ton affaire ?
Mais toi, suis-moi. »

Nous voici à la fin de l'Évangile de Jean ... Jésus vient d'annoncer à Pierre "par quel genre de mort il rendrait gloire à Dieu" et Pierre aimerait bien savoir si Jean passerait par le même chemin : "Et lui ..." Jésus lui laisse entendre que chacun étant unique, chacun a une mission unique que lui seul peut assumer. Depuis la création du monde, chaque être humain est particulier et unique. Et chacun a une relation personnelle et intime avec Dieu. Ainsi le jour de la Pentecôte, c'est le même feu de l'Esprit-Saint, mais les apôtres ne sont pas pris dans ce même feu. Chacun, personnellement, reçoit le feu de l'Esprit-Saint sous forme de "langue de feu". Chacun est appelé à rayonner l'amour de Dieu selon sa personne. Ceci nous invite au plus grand respect envers l'autre, quel qu'il soit. Il y a une dignité de chaque personne humaine car chacune est porteuse d'un trésor unique pour les autres. Beaucoup l'ignore, c'est à nous, par notre témoignage, de les aider à le découvrir, à s'en réjouir et à le vivre ...
(Icône de la Pentecôte)

vendredi 29 mai 2009

Neuvaine à l'Esprit-Saint
A tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient,
donne tes sept dons sacrés.

Parole du jour
(Jeudi 29 mai)
(Jn 21, 15-19)
Après le repas au bord du lac,
Jésus ressuscité dit à Simon-Pierre :

« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais. »

Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »

Il lui dit une deuxième fois :

« Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? »

Il lui répond :

« Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais. »

Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. »

Il lui dit, pour la troisième fois :

« Simon, fils de Jean, est-ce que tu m'aimes ? »

Pierre fut peiné parce que,
pour la troisième fois,
il lui demandait :
« Est-ce que tu m'aimes ? »
et il répondit :
« Seigneur, tu sais tout :
tu sais bien que je t'aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes brebis.
Amen, amen, je te le dis :
quand tu étais jeune,
tu mettais ta ceinture toi-même
pour aller là où tu voulais ;
quand tu seras vieux, tu étendras les mains,
et c'est un autre qui te mettra ta ceinture,
pour t'emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier
par quel genre de mort
Pierre rendrait gloire à Dieu.

Puis il lui dit encore : « Suis-moi. »

Lors de l'annonce de sa Passion aux apôtres, Pierre avait affirmé à Jésus : "Je donnerai ma vie pour toi." Ce qui est la signification du mot grec "Ayapè" : Amour de don total pour l'autre. La croix en sera la révélation. "Dieu est Agapè". Pierre en est incapable, Jésus le sait : "Le coq n'aura pas chanté que tu m'auras renié trois fois." Et c'est ce qui arrive ... Pierre n'est pas fier et la culpabilité le ronge. Jésus va le guérir en lui faisant reconnaître sa trahison, sans jugement et sans reprendre le choix qu'il avait fait de lui comme "Pasteur de son troupeau".
Pour cela, il le reçoit auprès d'un feu comme lors de la trahison. Il lui demande : "Pierre m'aimes-tu ?" Le mot "aimer" qu'il emploie est "agapeiv". Paraphrasons : "Pierre m'as-tu aimé comme tu l'avais dit, en donnant ta vie pour moi ?" Pierre lui répond : "Seigneur tu sais bien que je t'aime." Le mot employé par Pierre pour "aimer" est "Phileiv" qui signifie l'amour humain qui laissé à lui-même demeure fragile. C'est déjà une reconnaissance de son incapacité à "aimer jusqu'au bout". Jésus lui redit sa confiance malgré son reniement : "Sois le berger de mes brebis". La deuxième fois, nous retrouvons le même dialogue ...
La troisième fois - Pierre a renié trois fois - Jésus prend le mot de Pierre : "Est-ce que tu m'aimes (phileis) ? Il lui dit : "Est-ce que tu reconnais n'avoir pu m'aimer en allant jusqu'au bout ?" Pierre est ému et il reconnait : "Tu sais tout, tu sais bien que je t'aime d'un amour fragile et qui ne peux par lui-même aller jusqu'au bout".
Alors Jésus lui dit : "Quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture." C'est-à-dire : "Jusqu'à maintenant tu as mené ta vie par toi-même". "Devenu vieux, un autre te mettra ta ceinture". Quel est cet autre ? C'est l'Esprit-Saint que recevra Pierre au jour de la Pentecôte et qui le libèrera de la peur car la Présence de Jésus lui sera devenue intérieure et qu'elle le fera vivre. Pierre mourra comme Jésus crucifié. Il aura "aimé jusqu'au bout" ... de l'amour "ayapè".
(Crucifixion de St Pierre)

jeudi 28 mai 2009

Neuvaine à l'Esprit-Saint

Lave ce qui est souillé.
Baigne ce qui est aride.
Guéris ce qui est blessé.

Parole du jour
(Jeudi 28 mai)
(Jn 17, 20-21)

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
les yeux levés au ciel, il priait ainsi :
« Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là,
mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole
et croiront en moi.
Que tous, ils soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu'ils soient un en nous, eux aussi,
pour que le monde croie que tu m'as envoyé.

L'Église née du don de l'Esprit-Saint ne peut être que "Communion en ses membres" puisque tous au Baptême ont revêtu le Christ et que chacun est baptisé "au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit". Elle ne peut être qu'UNE comme Dieu est "Communion en Trois Personnes : Père, Fils et Esprit-Saint", comme il est UN. L'Église doit refléter la Vie de Celui qui en est la Source et le Cœur, sinon elle falsifie son Visage aux yeux du monde et porte un témoignage caricatural. Certes cette Unité est toujours à réactualiser dans des membres blessés par le péché. Mais il faut y tendre de tout son être. Jésus nous dit que c'est la "clef" de la conversion du monde : "Qu'ils soient UN eux aussi, pour que le monde croit ..."

mercredi 27 mai 2009

Neuvaine à l'Esprit-Saint

Sans ta puissance divine
il n'est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.

Parole du jour
(Mercredi 27 mai)
(Jn 17, 11)

Père saint,
garde mes disciples dans la fidélité à ton nom
que tu m'as donné en partage,
pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes.

Courte Parole de Jésus retenue ce matin, mais pleine d'enseignement. La vocation des disciples, c'est d'être UN. Chacun dans son être, car chacun de nous est d'une certaine façon disloqués par le péché. La foi, la fidélité au nom du Père et du Fils dans l'Esprit-Saint, réparent les brèches et nous rend à l'harmonie de l'être. St Paul écrit : "Que tout votre être, corps âme et esprit, soit rendu saint par l'avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ." La sainteté, c'est cette unité retrouvée entre les dimensions de notre être qui sont trinitaires comme Dieu est Trinité en l'UN. Cette unité est dans le fait qu'Il est "Communion d'Amour", qu'Il est l'Amour. L'unité de notre être nous conduira à l'unité entre nous et à être ensemble Témoin de l'amour de Dieu pour les hommes. "Aimez vous les uns les autres" nous dit Jésus. C'est à cet amour qu'au début du christianisme, on reconnaissait les disciples de Jésus. D'après Diognète, un païen, on disait en les voyant : "Voyez comme ils s'aiment".

lundi 25 mai 2009

Neuvaine à l'Esprit-Saint

Ô Lumière bienheureuse
viens remplir jusqu'à l'intime
le cœur de tous tes fidèles.

Parole du jour
(Lundi 25 mai)
(Jn 17, 1-3)

Ainsi parla Jésus.
Puis il leva les yeux au ciel et pria ainsi :
« Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils,
afin que le Fils te glorifie.
Ainsi, comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant,
il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.
Or, la vie éternelle,
c'est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu,
et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

Qu'est-ce donc que "glorifier". St Irénée écrit que "la gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, l'homme debout." Nous pouvons comprendre alors que pour le Père, glorifier Jésus, le Fils, c'est le mettre debout, , ressuscité, vivant. Et pour le Fils, glorifier le Père, c'est à travers sa mort et sa résurrection, révéler la véritable identité du Père, celle de l'Amour. Dans l'hymne de l'office des Laudes du jour de l'Ascension, il est dit : "Tout l'univers remonte au Jour, capable enfin de t'appeler 'Amour'. Un chant nouveau pour les enfants perdus : le nom de Dieu nous est rendu".
Dans cette Prière de Jésus, il nous est aussi donné la définition de la "Vie éternelle". Certain la voit après la mort. Jésus nous dit qu'elle est présente au cœur de notre aujourd'hui dans la mesure où nous sommes en communion avec le Père et avec lui. Le sens biblique du terme "connaissance", est "intimité conjugale", "communion intime". C'est l'Esprit-Saint qui nous donne, là encore, de faire cette expérience car il est le lien d'amour entre le Père et le Fils et d'eux à nous ...
Neuvaine à l'Esprit-Saint

Dans le labeur le repos,
dans la fièvre la fraîcheur,
dans les pleurs le réconfort.

Parole du jour
(Lundi 25 mai)
(Jn 16, 29-33)

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il parlait à ses disciples. Ceux-ci lui disent alors :
"Voici que tu parles ouvertement, sans employer de paraboles.
Maintenant nous savons que tu sais toutes choses,
et qu'il n'y a pas besoin de t'interroger :
voilà pourquoi nous croyons que tu es venu de Dieu. »
Jésus leur répondit :
« C'est maintenant que vous croyez !
L'heure vient - et même elle est venue -
où vous serez dispersés chacun de son côté,
et vous me laisserez seul ;
pourtant je ne suis pas seul,
puisque le Père est avec moi.
Je vous ai dit tout cela
pour que vous trouviez en moi la paix.
Dans le monde, vous trouverez la détresse,
mais ayez confiance :
moi, je suis vainqueur du monde. »

Jésus est vraiment un rabat-joie. Les disciples disent comprendre et doivent être ravis de le lui dire, et il leur dit : "vous serez dispersés ..." Dispersion liée à son arrestation. Jésus veut leur faire comprendre qu'en fait ils n'ont rien compris : "Vous me laisserez seul ..." Pas facile de suivre Jésus ! Nous croyons parfois comprendre Jésus et pourtant il échappe toujours à notre compréhension. Incarner la Bonne Nouvelle n'est pas si simple que ça. Cependant il ne faut jamais se décourager : "Je vous ai dit tout cela pour que vous trouviez en moi la paix."C'est lui qui peut accomplir cette incarnation en nous. L'Esprit-Saint en est le Maître d'oeuvre. S'ouvrir à son agir en nous ... nous laisser conduire par lui, nous fait expérimenter que c'est Jésus qui est vainqueur du monde et non pas nous. Je parle du monde dans le sens donné dans le commentaire d'hier...


dimanche 24 mai 2009

Neuvaine à l'Esprit-Saint

Educateur souverain
Hôte très doux de nos âmes
adoucissante fraicheur

Parole du jour
7ème dimanche de Pâques
(Jn 17, 13-19)

Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, en ce monde,
pour qu'ils aient en eux ma joie,
et qu'ils en soient comblés.
Je leur ai fait don de ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu'ils ne sont pas du monde,
de même que moi je ne suis pas du monde.
Je ne demande pas que tu les retires du monde,
mais que tu les gardes du Mauvais.
Ils ne sont pas du monde,
comme moi je ne suis pas du monde.
Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m'as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me consacre moi-même,
afin qu'ils soient, eux aussi,
consacrés par la vérité.

Jésus se consacre pour ses disciples, c'est-à-dire qu'il "donne sa vie pour eux". On dit parfois d'un homme très pris par son travail, qu'il se consacre à son travail. Ce qui revient à dire qu'il lui donne tout de lui-même. Jésus donne tout pour nous les hommes et dire "tout" veut dire "lui-même"...
Une définition de la "vérité" nous est donnée dans ce texte : "ta Parole est Vérité". St Jean, dans le prologue écrit en ce même sens : "La Loi est venu par Moïse, la Grâce et la Vérité par Jésus-Christ". La Grâce et la Vérité, qui sont synonymes, remplace la Loi. Cette "Vérité" est donc la Parole de Dieu, cette Parole qui ajuste sur Dieu car elle le révèle en ce qu'elle dit et en ce qu'elle fait., en ce qu'elle est. Jésus dira à Pilate être venu "rendre témoignage à la Vérité", il est la Parole Incarnée : "Et la Parole s'est faite chair".

"Ils ne sont pas du monde". Le monde chez St Jean, ce ne sont pas les personnes, mais les comportements en ce qu'ils sont contraire à l'amour, contraire à la Parole de Dieu. Le monde, c'est tout ce qui est porteur d'ombre et de ténèbre, porteur de péché et de mort. Le monde vit à l'extérieur, dans les apparences, l'éphémère, le rapport de force, le jugement et la haine, la division et la destruction ... Il suffit d'ouvrir les journaux, d'allumer la télé pour comprendre de quoi je parle. Il n'y a pas de bonheur possible dans ce monde et l'homme n'a pas été créé pour y vivre. Ne pas être du monde, c'est rejeter et refuser tout cela en vivant à partir de l'intérieur de soi, de cette Présence intérieure qui nous appelle à revêtir le Christ pour nous laisser transformer par ses propres sentiments qui sont à l'opposé des sentiments du monde. Il suffit de lire les Évangiles pour nous en convaincre. Sur ce chemin, Jésus n'a jamais accepté la compromission ... L'Esprit-Saint nous est donné pour que s'accomplisse en nous cette transformation. Elle demande de notre part une conversion radicale : "Si quelqu'un veut me suivre, dit Jésus, qu'il renonce à lui-même (le monde), qu'il prenne sa croix (l'amour), et qu'il me suive (ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout)". Sachant que Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Il les aime tous et veut le meilleur pour chacun.
(Icône de la Pentecôte)

samedi 23 mai 2009

Neuvaine à l'Esprit-Saint

Viens en nous Père des pauvres
Viens dispensateurs des dons,
viens lumière de nos cœurs

Parole du jour
(Samedi 23 mai)
(Jn 16, 23-28)

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples:
"Amen, amen, je vous le dis:
si vous demandez quelque chose à mon Père
en invoquant mon nom,
il vous le donnera.
Jusqu'ici vous n'avez rien demandé
en invoquant mon nom ;
demandez, et vous recevrez :
ainsi vous serez comblés de joie.
J'ai employé des paraboles pour vous parler de tout cela.
L'heure vient où, sans employer de paraboles,
je vous annoncerai ouvertement tout ce qui concerne le Père.
En ce jour-là, vous demanderez en invoquant mon nom ;
or, je ne vous dis pas que c'est moi qui prierai le Père pour vous,
car le Père lui-même vous aime,
parce que vraiment vous m'aimez,
et vous croyez que je suis venu d'auprès de Dieu.
Je suis sorti du Père,
et je suis venu dans le monde ;
maintenant, je quitte le monde,
et je pars vers le Père. »

Pour être exaucée, la prière d’intercession auprès du Père faite au nom de Jésus doit être en même temps une confession de la divinité de Jésus et du salut qu’il est venu nous apporter. Prier au nom de Jésus, ce n’est pas se recommander de lui ou compter sur lui comme sur quelqu’un de sûr pour répercuter nos demandes auprès du Père. Prier le Père au nom de Jésus, c’est reconnaître que déjà en son Fils, il nous a comblés de toute grâce et de toute bénédiction. C’est entrer dans une attitude de confiance envers lui sachant qu’en son Fils il nous a déjà tout donné. L’ Incarnation du Fils de Dieu n’est-elle pas la manifestation la plus éminente de la Providence divine !
Nous touchons ici le fondement de toute prière d’intercession : une attitude de confiance filiale par rapport à notre Père du ciel qui nous fait demander en étant sûr de recevoir en retour ce qu’il y aura de meilleur pour nous.

En ces jours qui nous acheminent vers Pentecôte, comme de vrais disciples qui ont reconnu en Jésus le Fils de Dieu vainqueur de la mort et du péché, prions le Père de nous envoyer son Esprit. (fr. Elie)

vendredi 22 mai 2009

Neuvaine à l'Esprit-Saint

"Viens Esprit-Saint en nos cœurs
et envoie du haut des cieux
un rayon de ta lumière."


Parole de jour
(Vendredi 22 mai)
(Jn 16, 20-23)

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples:
"Amen, amen, je vous le dis:
vous allez pleurer et vous lamenter,
tandis que le monde se réjouira.
Vous serez dans la peine,
mais votre peine se changera en joie.
La femme qui enfante est dans la peine
parce que son heure est arrivée.
Mais, quand l'enfant est né,
elle ne se souvient plus de son angoisse,
dans la joie qu'elle éprouve du fait
qu'un être humain est né dans le monde.
Vous aussi, maintenant,
vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai,
et votre cœur se réjouira ;
et votre joie, personne ne vous l'enlèvera.
En ce jour-là, vous n'aurez plus à m'interroger.»

La crucifixion de Jésus et sa mort ont conduit les apôtres aux pleurs et aux lamentations ... et aussi à la peur. Tout semblait s'écrouler du beau rêve dans lequel ils s'étaient enfermés. Et pourtant Jésus les avait avertis : "Un prophète n'est jamais bien reçu dans sa patrie." Jean l'exprimera ainsi : "Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu." Les disciples, sur le chemin d'Emmaüs, sont dans la tristesse et ne voient pas plus loin que le bout de leurs nez. Jésus chemine avec eux et ils ne le reconnaissent pas ... Jésus ne se laisse pas enfermé dans l'imaginaire et le désir des hommes : "les pensées de Dieu ne sont pas vos pensées." Les manifestations de Jésus ressuscité les feront sortir de leur engourdissement : "Notre cœur n'était-il pas tout brûlant ...!" - "J'ai vu le Seigneur et voilà ce qu'il m'a dit ..." Mais cela ne suffira pas pour les ramener à la réalité : "Mon Royaume n'est pas de ce monde." leur avait pourtant dit Jésus. Ils attendent toujours un "libérateur" qui chassera l'envahisseur romain et leur permettra d'avoir les meilleures places : "Est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ? " Pour toute réponse, Jésus leur dit : "Vous allez recevoir l'Esprit-Saint ..." C'est à la Pentecôte qu'il vont comprendre et qu'ils vont se réjouir en vérité : "Votre joie, personne ne vous l'enlèvera. En ce jour-là vous n'aurez plus à m'interroger." Jésus, ils le rencontreront alors de l'intérieur car l'Esprit-Saint aura imprimé sa Présence en eux. A nous aussi de laisser l'Esprit-Saint nous ajuster sur la Personne de Jésus- Christ.