mardi 7 juillet 2009

Parole du jour
(Mardi 07 juillet)
(Mt 9, 32-38)

On présenta à Jésus un possédé qui était muet.
Lorsque le démon eut été expulsé,
le muet se mit à parler.
La foule fut dans l'admiration, et elle disait :
« Jamais rien de pareil ne s'est vu en Israël ! »
Mais les pharisiens disaient :
« C'est par le chef des démons qu'il expulse les démons. »
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages,
enseignant dans leurs synagogues,
proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume
et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules,
il eut pitié d'elles parce
qu'elles étaient fatiguées et abattues
comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples :
« La moisson est abondante,
et les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

Il est intéressant de noter que le possédé est muet. S'il est dans cet état de possession, c'est qu'il n'a plus la parole. Ce qui nous renvoie au récit du premier péché qui fut un rejet de la Parole de Dieu pour l'accueil de la parole du Satan, le Diviseur qui est une parole mensongère, une parole de destruction de la personne et donc une non-parole.
La Parole de Jésus, qui est lui-même Parole de Dieu, libère cet homme en lui redonnant la Parole et par elle l'unité de son être. La mission de Jésus est là : "Proclamer la Bonne Nouvelle du Royaume", cette "Bonne Nouvelle" qui est la Parole de Dieu, la Parole créatrice. Cette Parole accueillie libère et guérit. Elle rend l'être humain à son intégrité, à son identité et rassemble en lui tout ce qui est disloqué. Il faut lire le récit des "Ossements desséchés" dans le livre d'Ézéchiel, au ch. 37. C'est la Parole portée par le Souffle qui les rassemble et leur redonne vie. C'est là le rôle de l'Église, continuer l'œuvre de "Salut" de Jésus, l'œuvre de "Santé", de "Paix".
Que fait Jésus face au brebis affamées, sans berger ? Il leur donne à manger. Comment ? Il les enseigne. Il leur donne la Parole en nourriture. Et il va jusqu'à se donner Lui-même en nourriture (Eucharistie) pour refaçonner la personne humaine car il est "le Verbe fait chair", "la Parole faite chair".
Beaucoup cherche ce renouvellement de leur être sans savoir où chercher et souvent en prenant des voies sans issues ... : "La moisson est abondante" dit Jésus. C'est une responsabilité pour l'Eglise, pour nous. Il est urgent d'annoncer la Parole de Vie pour qu'elle reprenne vie dans le cœur d'une humanité blessée et parfois agonisante. Pour cela, il faut que se lèvent des ouvriers "Porte-Parole" pour un monde nouveau : "Comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la Bonne Nouvelle qui annonce le salut ..." (Is 52, 7)
Tout baptisé, d'ailleurs, est appelé à être "ouvrier de la Bonne Nouvelle", sinon par la proclamation, du moins par le comportement, dans le service et le don de soi, par le témoignage ...
Pour ce faire, il est essentiel de se laisser soi-même transformé par la Parole, par le Christ ...

lundi 6 juillet 2009

Parole du jour
(Lundi 06 juillet)
Psaume (90, 1-2, 3a.4, 14-15ab)

Quand je me tiens sous l'abri du Très-Haut
et repose à l'ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge,
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

C'est lui qui te sauve des filets du chasseur
il te couvre et te protège.
Tu trouves sous son aile un refuge :
sa fidélité est une armure, un bouclier.

« Puisqu'il s'attache à moi, je le délivre ;
je le défends, car il connaît mon nom.
Il m'appelle, et moi, je lui réponds ;
je suis avec lui dans son épreuve.

Le samedi 27 juin, nous était déjà proposé l'Évangile de ce jour dans la version de St Marc, il suffit donc de s'y reporter ...
Le Ps 90 nous invite à vivre toute chose dans la Présence du Père, "sous son abri", et de trouver repos dans l'Esprit-Saint : "à l'ombre du Très-Haut". C'est ce qui fut promis à Marie lors de l'annonciation : "La Puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre". C'est le Fils, qui "nous sauve des filets de l'oiseleur" ... par sa venue parmi nous - prenant nom Jésus - et le don de sa vie sur la croix. Ce qui nous est demandé, c'est la "Foi" : "puisqu'il s'attache à moi ..." la confiance ... Alors Dieu assume avec nous toute notre existence, dans les moindres détails : "Il m'appelle et moi je lui réponds; je suis avec lui dans son épreuve" ...

samedi 4 juillet 2009

Parole du jour
(Dimanche 05 juillet)
(Mc 6, 1-6)

Jésus est parti pour son pays,
et ses disciples le suivent.

Le jour du sabbat,
il se mit à enseigner dans la synagogue.
Les nombreux auditeurs,
frappés d'étonnement, disaient :

« D'où cela lui vient-il ?
Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée,
et ces grands miracles
qui se réalisent par ses mains ?

N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie,
et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ?
Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? »
Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.
Jésus leur disait :
« Un prophète n'est méprisé
que dans son pays, sa famille et sa propre maison. »
Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ;
il guérit seulement quelques malades
en leur imposant les mains.

Il s'étonna de leur manque de foi.
Alors il parcourait les villages d'alentour
en enseignant.


Les habitants de Nazareth pensent bien connaître Jésus, mais ils le connaissent de l’extérieur : « N’est-il pas le charpentier … » C’est toujours ce regard extérieur qui conduit à projeter sur l’autre des « habits » qu’il n’a pas. On le façonne à partir de ce que nous sommes nous-mêmes. On le regarde selon nos critères et non selon ce qu’il est vraiment. Combien de fois sommes-nous dans le jugement parce que nous restons à l’extérieur des êtres sans rejoindre leur cœur, leur être essentiel ? Ainsi ceux qui ont côtoyé Jésus pendant des années ne l’ont, en fait, jamais rencontré en vérité. Et lorsqu’il se montre tel qu’il est, ils le rejettent car il ne correspond pas à l’image qu’ils s’étaient faite de lui : « Il s’étonna de leur manque de foi. »
Et puis, une simple réflexion, lorsque quelqu’un que l’on croit bien connaître sort des rangs, n’y aurait-il pas une … jalousie : Pourquoi lui et … pas moi ? Jésus ne regarde pas au succès. Il n'en est pas de même des hommes : "Vous, vous cherchez votre gloire les uns des autres !" (Ev. Jn) Dans l'Apocalypse, Jésus nous invite : "Voici que je fais toutes choses nouvelles !"
Parole du jour
(Samedi 04 juillet)
(Mt 9, 14-17)

Les disciples de Jean Baptiste
s'approchent de Jésus en disant :

« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas,
alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? »
Jésus leur répondit :
« Les invités de la noce
pourraient-ils donc faire pénitence

pendant le temps où l'Époux est avec eux ?
Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé,
et alors ils jeûneront.
Et personne ne coud une pièce d'étoffe neuve
sur un vieux vêtement ;

car le morceau ajouté tire sur le vêtement
et le déchire davantage.
Et on ne met pas du vin nouveau
dans de vieilles outres ;

autrement les outres éclatent,
le vin se répand, et les outres sont perdues.
Mais on met le vin nouveau
dans des outres neuves,

et le tout se conserve. »

Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner, pendant que l'Époux est avec eux ? Tant qu'ils ont l'Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. » A plusieurs reprises, l’Ancien Testament présente Dieu comme l’époux d’Israël, généralement dans des promesses à venir. Dans Isaïe nous lisons ces paroles : « Ton créateur est ton époux, Yavhé Sabbaot est son nom, le Saint d’Israël est ton rédempteur, on l’appelle le Dieu de toute la terre. » (Is 54 , 5)

Avec la venue dans notre chair du Verbe de Dieu, ces Noces tant attendues entre Dieu et son peuple se sont enfin réalisées, étendues même jusqu’à l’humanité tout entière. Pour mieux faire comprendre aux Pharisiens la grandeur de ces Noces, Jésus va développer deux métaphores. Tout d’abord, celle du vieux vêtement, que l’on ne peut rapiécer avec un bout de tissu neuf sous peine de le voir se déchirer davantage. Ensuite, celle du vin nouveau que l’on ne peut mettre dans de vieilles outres sous peine de les voir éclater. Qu’est-ce à dire ? En fait, Jésus utilise ces images pour nous faire comprendre que la nouveauté que lui, l’Epoux, est venu apporter ne peut être comparée à un bout de tissu neuf venant se greffer sur une humanité déchirée par le péché, ni à du vin nouveau introduit dans les vieilles outres d’une humanité fragilisée par ses égarements loin de son Dieu. C’est bien plus que cela.

En Jésus-Christ, la grâce de Dieu n’est pas venue recoller des morceaux cassés. Elle est venue tout changer. Sa puissance est telle qu’il ne pouvait en être autrement. Voilà le véritable sens du salut : être totalement transformé, renouvelé, recréé à l’image et la ressemblance de Dieu. Voilà le fruit des Noces de l’Agneau de Dieu avec l’humanité, avec tout homme. Désormais unis au Fils de Dieu, nous sommes devenus enfants du Père et nous communions à la vie divine trinitaire : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." (Rituel du Baptême) (F. Elie)
( Noces de Cana)

vendredi 3 juillet 2009

Le petit Prince et le Renard

C'est alors qu'apparut le renard :

Bonjour dit le renard.
Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
Je suis là, dit la voix, sous le pommier...
Qui es-tu? dit le petit prince. Tu es bien poli...
Je suis un renard, dit le renard.
Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
Ah! pardon, fit le petit prince.

Mais, après réflexion, il ajouta :

Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu?
Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
Les hommes, dit le renard, ils sont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant !
Il élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules?
Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie créer des liens..."
Créer des liens?
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es pas encore pour moi qu'un petit garçon tout
semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi.
Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable
à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre.
Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Je commence à comprendre, dit le petit prince.
Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
C'est possible, dit le renard. On voit sur terre toutes sortes de choses...
Oh! Ce n'est pas sur terre, dit le petit prince

Le renard parut très intrigué :

Sur une autre planète?
Oui.
Il y a des chasseurs, sur cette planète-là?
Non.
Ça, c'est intéressant! Et des poules?
Non.
Rien n'est parfait, soupira le renard.

Mais le renard revint à son idée :

Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent.
Toutes se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent.
Je m'ennuie donc un peu.
Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.
Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres.
Les autres pas me font rentrer sur terre.
Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique.
Et puis regarde! Tu vois là-bas, les champs de blé?
Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile.
Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste!
Mais tu as des cheveux couleur d'or.
Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé!
Le blé qui est doré, me fera souvenir de toi.
Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...

Le renard se tut et regard longtemps le petit prince :

S'il te plaît... apprivoise-moi, dit-il.
Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps.
J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaitre.
On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard.
Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître.
Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands.
Mais comme il n'existe point de marchands d'amis,
les hommes n'ont plus d'amis.
Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
Que faut-il faire? Dit le petit prince.
Il faut être très patient, répondit le renard.
Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe.
Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien.
Le langage est source de malentendus.
Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...

Le lendemain revint le petit prince.

Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard.
Si tu viens, pas exemple, à quatre heures de l'après-midi, dés trois heures je
commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux.
A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur!
Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur...
Il faut des rites.
Qu'est-ce qu'un rite? Dit le petit prince.
C'est quelque chose de trop oublié, dit le renard.
C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures.
Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village.
Alors le jeudi est jour merveilleux! Je vais me promener jusqu'à la vigne.
Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous,
et je n'aurais point de vacances.

Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure de départ fut proche :

Ah! Dit le renard... Je pleurerai.
C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...
Bien sûr, dit le renard.
Mais tu vas pleurer! Dit le petit prince.
Bien sûr, dit le renard.
J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
Puis il ajouta :
Va revoir les roses. Tu comprendras. Tu comprendras que la tienne est unique au monde.
Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.

Le petit prince s'en fut revoir les roses :

Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il.
Personne ne vous a apprivoisées et vous n'avez apprivoisé personne.
Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres.
Mais, j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
Et les roses étaient bien gênées.
Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous.
Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble.
Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes,
puisque c'est elle que j'ai arrosée.
Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe.
Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent.
Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles
(sauf les deux ou trois pour les papillons).
Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter,
ou même quelquefois se taire.
Puisque c'est ma rose.

Et il revient vers le renard :

Adieu, dit-il...
Adieu, dit le renard.
Voici mon secret. Il est très simple:
on ne voit bien qu'avec le cœur.
L'essentiel est invisible pour les yeux.
L'essentiel est invisible pour les yeux,
répéta le petit prince, afin de se souvenir.
C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose...
fit le petit prince, afin de se souvenir.
Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard.
Mais tu ne dois pas l'oublier.
Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.
Tu es responsable de ta rose...
Je suis responsable de ma rose...
répéta le petit prince, afin de se souvenir.

(De "Le petit prince" par Antoine de Saint-Exupéry)
Parole du jour
(Vendredi 03 juillet)
(Jn 20, 24-29)

L'un des Douze, Thomas
(dont le nom signifie: Jumeau),
n'était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux. Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d'eux.
Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d'être incrédule, sois croyant. »
Thomas lui dit alors :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m'as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Jésus n'est pas un "passe-muraille". Avant même de se manifester visiblement aux yeux de chair des disciples, il était déjà là, mais ils ne le voyaient pas. Pour nous, aujourd'hui, il est là mais ne se manifeste pas à nos yeux de chair car il n'a pas de raison de le faire. Pour les apôtres, ils avaient mission de témoigner de sa résurrection et d'être les yeux de l'Église naissante. C'est à travers leurs regards que nous le reconnaissons et dans notre vie concrète, il nous faut apprendre à le voir avec le cœur : "On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible aux yeux (de chair) ." dit le renard au petit prince.
D'ailleurs, Ce n'est pas parce qu'ils l'ont contemplé avec leur yeux de chair que les apôtres l'ont mieux compris. Le jour de l'ascension, ils attendent encore de lui qu'il prenne le pouvoir : "Est-ce maintenant que tu vas restaurer la Royauté en Israël ?" Le voyant à l'extérieur d'eux-mêmes, ils le regardent de l'extérieur. Il va falloir que leur regard s'intériorise. Un chemin qui se prépare entre l'Ascension et la Pentecôte, lorsqu'avec Marie, la Mère de Jésus, ils sont réunis dans la prière, attendant la "Force" qui vient d'en haut, une Force d'Amour. A la Pentecôte, cette intériorisation s'accomplira pour eux dans le don de l'Esprit-Saint qui imprimera en leur cœur sa Présence. Alors il le verront de l'intérieur et leur vie sera transformée ... et il le verront aussi présent dans les autres : "Dieu a fait de l'être humain une image de ce qu'il est en lui-même". (Sg 2, 23) Là aussi, il faut apprendre à regarder la sœur, le frère en humanité, non selon les apparences, mais de l'intérieur. "Heureux ceux qui croient sans avoir vu !"
( "L'incrédulité de St Thomas" par Le Caravage)

mardi 30 juin 2009

Parole du jour
(Mardi 30 juin)
(Mt 8, 28-34)

Comme Jésus arrivait sur l'autre rive du lac,
dans le pays des Gadaréniens,
deux possédés sortirent du cimetière à sa rencontre ;
ils étaient si méchants

que personne ne pouvait passer par ce chemin.

Et voilà qu'ils se mirent à crier :

« Que nous veux-tu, Fils de Dieu ?

Es-tu venu pour nous faire souffrir avant le moment fixé ? »

Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs

qui cherchait sa nourriture.

Les démons suppliaient Jésus :

« Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. »

Il leur répondit : « Allez-y. »

Ils sortirent et ils s'en allèrent dans les porcs ;
et voilà que, du haut de la falaise,
tout le troupeau se précipita dans la mer,

et les porcs moururent dans les flots.

Les gardiens prirent la fuite
et s'en allèrent
en ville annoncer tout cela,
avec l'affaire des possédés.
Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ;

et lorsqu'ils le virent,
les gens le supplièrent de partir de leur région .

Le péché ne peut tenir devant le Saint, la nuit devant la lumière, le mensonge devant la vérité, la haine devant l'amour. En Éden, l'homme s'est laissé berné par le Satan (le démon) et la parole mensongère de celui-ci a entaché, lié, brisé le cœur de l'homme, en chassant la Parole de Vérité, la Parole de Dieu, qui l'avait créé comme un écrin de sa Présence. Point de repos tant que le réajustement à cette Parole de Vie ne soit effectif. Pour y remédier, la Parole Divine s'est faite chair. Devant elle, aucune créature n'est cachée, tout est mis au plein jour, plus de façade, point d'hypocrisie. D'où le combat dont Jésus fut la victime, mais où sa mort librement consentie et empreinte d'amour a détruit la mort, lui donnant la victoire sur le Mal et la libération pour une humanité enchainée .
L'impureté, dans la Bible, est liée au refus d' "écouter la Parole", cette écoute active qui permet à la grâce de donner unification de l'être et existence ... L'impureté est une rébellion : "Ils m'ont abandonné, moi, la Source d'eau Vive, pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui laissent passer l'eau." (Jr 2, 13) Il s'agit du cœur (la citerne) qui ne retient plus la Parole de Dieu (l'eau). Il ne reste alors que la poussière : "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière." La Vie s'en est allée ... avec le souffle ... car la Parole de Dieu ne résonne plus dans le cœur de l'homme. Le souhait de St Paul : "Que tout votre être corps, âme et esprit soit rendu Saint (pur, habité par la Parole de Vie) par l'avènement de N.S. Jésus-Christ ..." (1 th 5, 23-24)

Nous en faisons l'expérience, le péché qui est un refus d'être attentif à la voix de Dieu qui se fait entendre au plus profond de nous mêmes, dans le silence du cœur, où par les Écritures devenues "pain quotidien", où par l'intermédiaire de l'Église, de "messagers"
(des personnes) mis sur notre chemin, de circonstances diverses etc ... le péché nous enfer-me et nous coupe de la relation avec Dieu, avec les autres et avec ... nous-mêmes : une déchirure ! un mal-être ! une mort spirituelle ! "La Parole de Yahvé me fut adressée ..., écrit Ézéchiel, : "Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés; de toutes vos souillures, de toutes vos ordures je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j'ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous ... " (Ez 36, 25-27) Dans la Bible, l'eau est le symbole de la "Parole de Dieu". Aussi, Jésus dit à ses apôtres qui se sont imprégnés de ses enseignements et à travers eux, de sa Personne :"Purifiés vous l'êtes déjà grâce à la Parole que je vous ai enseignée." Le retour, la libération se fait par l'écoute de la Parole, la "Foi" en la Parole : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !" ... L'auteur de la Lettre aux hébreux nous laisse ce message : "Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur..." (Héb 4, 12) La Parole qui crée, qui ordonne, qui ajuste, qui rend Pur.

Les cochons, animaux impurs par excellence dans l'Israël de ce temps, symbolisent le mal , la non-parole (la parole contraire à celle de Dieu) extirpés et rendu à l'inexistence par la libération des deux possédés rendus à la liberté, à l'existence. "La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres n'ont pu l'atteindre, l'éteindre." (Jn 1, 4) Dans un être qui, malgré le poids de sa confusion, ouvre grande la porte de son cœur, la Lumière surgit et chasse toutes ténèbres. Cette Lumière qui est le Verbe incarné, la Parole faite chair, Jésus-Christ !
(Icône : "Jésus libère un possédé". Le démon sort de la bouche du possédé comme une mauvaise parole qu'il crache.)

lundi 29 juin 2009

Parole du jour
(Mardi 29 juin)
(Mt 8, 23-27)

Comme Jésus montait dans la barque,
ses disciples le suivirent.
Et voilà que la mer s'agita violemment,
au point que la barque était recouverte par les vagues.
Mais lui dormait.
Ses compagnons s'approchèrent
et le réveillèrent en disant :
« Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. »
Mais il leur dit :
« Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? »
Alors, debout,
Jésus interpella vivement les vents et la mer,
et il se fit un grand calme.
Les gens furent saisis d'étonnement et disaient :
« Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »

Voici un passage des Évangiles que la Liturgie aime bien nous faire méditer. Le 21 juin dernier, elle nous le proposait déjà, mais dans la version de l'Évangile selon St Marc.
On peut lire symboliquement dans cette scène, le "Mystère Pascal". Jésus et les disciples sont dans la même barque, et tout à coup, c'est la catastrophe. Jésus est arrêté, condamné, crucifié ... Il ... dort du sommeil de la mort. Les disciples pris dans la peur, la trahison et la fuite sont en grand danger ... c'est la tempête. ils sont perdus et aspirent à sa présence ...
"sauve-nous". Ils ont peur et leur foi chancèle ... "Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ?" Puis vient la résurrection ... "Alors, debout" : Jésus se lève. C'est le sens du mot Résurrection : se lever ... être debout. Et avec la Résurrection, le Salut ... "Jésus interpella vivement les vents et la mer, et il se fit un grand calme". La première parole de Jésus après sa Résurrection dans l'Évangile de St Jean est la suivante : "La Paix soient avec vous !" Le calme ... la Paix. Et c'est au cœur de ce don de la Paix qu'il répand l'Esprit ... qui remet les péchés. (Jn 20, 19-23)
Et la question nous est posée à nous aussi - car ce qu'ils ont vécu, un jour ou l'autre, nous l'expérimentons -
"Quel est donc celui-ci, que même les vents et la mer (lieu des forces infernales) lui obéissent ?"
Fête de St Pierre et St Paul
(Lundi 28 juin)
(Lc 1, 57-64)

Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe,
et il demandait à ses disciples :
« Le Fils de l'homme, qui est-il,
d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent :
« Pour les uns, il est Jean Baptiste ;
pour d'autres, Élie ;
pour d'autres encore,
Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit :
« Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara :
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara :
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare :
Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre
sera lié dans les cieux,
et tout ce que tu auras délié sur la terre
sera délié dans les cieux. »

St Paul à Timothée en 2Tm 4, 6sq

Me voici déjà offert en sacrifice,
le moment de mon départ est venu.
Je me suis bien battu,
j'ai tenu jusqu'au bout de la course,
je suis resté fidèle ...
Le Seigneur, lui, m'a assisté.
Il m'a rempli de force
pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile
et le faire entendre à toutes les nations païennes ...
A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

St Pierre et St Paul, les deux colonnes de l'Église. Tous les deux sont morts à Rome dans la fidélité au Christ qu'ils ont aimé et annoncé comme Bonne Nouvelle pour l'humanité. Chacun à sa manière, selon sa personnalité. Jésus a-t-il choisi des gens parfaits ? Il est venu pour sauver un monde malade et pécheur. Il choisit des hommes de ce monde-là. Pierre qui suit Jésus, qui le confesse comme Messie, qui reçoit les clefs du Royaume, le trahit en le reniant à la veille de sa passion et de sa mort. Paul qui persécute les chrétiens, les fait mettre en prison, se réjouit de la lapidation d'Étienne. Aucun des deux ne peut se glorifier de soi-même et de ses "exploits". Tous d'eux recevront leur capacité de vivre leur ministère d'une force qui vient d'ailleurs que d'eux-mêmes, la force de l'Esprit-Saint. C'est au cœur de leur faiblesse que se déploiera la Puissance (d'amour) de Dieu, pour bien montrer que le Salut ne vient pas d'eux, mais de Dieu ... et que tous, quelques soient nos pauvretés, y avons part moyennant conversion et foi.
(Icône russe : "St Pierre et St Paul")

dimanche 28 juin 2009

Parole du jour
(Samedi 27 juin)
(Mc 5, 21-43)

Or, une femme,
qui avait des pertes de sang depuis douze ans... -

Elle avait beaucoup souffert
du traitement de nombreux médecins,

et elle avait dépensé tous ses biens
sans aucune amélioration ;

au contraire, son état avait plutôt empiré - ...
cette femme donc,
ayant appris ce qu'on disait de Jésus,

vint par derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Car elle se disait :
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée. »

A l'instant, l'hémorragie s'arrêta,
et elle ressentit dans son corps
qu'elle était guérie de son mal.

Aussitôt Jésus se rendit compte
qu'une force était sortie de lui.

Il se retourna dans la foule, et il demandait :
« Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondaient :
« Tu vois bien la foule qui t'écrase, et tu demandes :
'Qui m'a touché ?' »
Mais lui regardait tout autour
pour voir celle qui avait fait ce geste.
Alors la femme, craintive et tremblante,
sachant ce qui lui était arrivé,
vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Mais Jésus reprit :
« Ma fille, ta foi t'a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Comme il parlait encore,
des gens arrivent de la maison de Jaïre
pour annoncer à celui-ci :

« Ta fille vient de mourir.
A quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots,
dit au chef de la synagogue :

« Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l'accompagner,
sinon Pierre, Jacques, et Jean son frère.
Il entre dans la maison de Jaïre et leur dit :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?
L'enfant n'est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Alors il met tout le monde dehors,
prend avec lui le père et la mère de l'enfant,
et ceux qui l'accompagnent.
Puis il pénètre là où reposait la jeune fille.
Il saisit la main de l'enfant, et lui dit :
« Talitha koum », ce qui signifie :
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher,
elle avait douze ans.
Ils en furent complètement bouleversés.
Mais Jésus leur recommanda avec insistance
que personne ne le sache ; puis il leur dit de la faire manger.

L'incrédulité est source de mort : "Ta fille vient de mourir, à quoi bon déranger le maître ?" Si Jaïre avait écouté ses serviteurs, sa fille serait morte ... Mais il s'appuie sur la parole de Jésus : "Ne crains pas, crois seulement." Toujours la Foi ! "La jeune fille se leva et se mit à marcher."
Mouvement de la mort et de la Résurrection de Jésus lui-même : Il n'est pas demeuré dans la mort, il s'est levé Vivant ! La foi consiste à passer "Par Lui, Avec Lui et En Lui" (Grande doxologie de la messe) à travers la mort pour rejaillir vivant dans une vie nouvelle. La foi comme le feu est à raviver à chaque instant et ce feu, il ne faut pas le laisser s'éteindre. Nous en revenons toujours à la demande des apôtres : "Seigneur, augmente en nous la foi !" Cherchons à toucher Jésus comme la femme malade ... laissons-le nous toucher comme la fille de Jaïre, le lépreux et combien d'autres qui en se reconnaissant incapable par eux-mêmes ont trouvé en lui leur capacité : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Comme à Thomas Jésus dit à chacun de nous : "Ne sois pas incrédule mais croyant." (Jn 20, 27)

samedi 27 juin 2009

Parole du jour
(Samedi 27 juin)
(Mt 8, 5-17)

Jésus était entré à Capharnaüm ;
un centurion de l'armée romaine vint à lui
et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est au lit,
chez moi, paralysé, et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit : « Je vais aller le guérir. »
Le centurion reprit :
« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
Ainsi, moi qui suis soumis à une autorité,
j'ai des soldats sous mes ordres ;
je dis à l'un : 'Va', et il va, à un autre :
'Viens', et il vient, et à mon esclave :
'Fais ceci', et il le fait. »
A ces mots, Jésus fut dans l'admiration
et dit à ceux qui le suivaient :
« Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël,
je n'ai trouvé une telle foi.
Aussi je vous le dis :
Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident
et prendront place avec Abraham, lsaac et Jacob
au festin du Royaume des cieux,
et les héritiers du Royaume seront jetés dehors dans les ténèbres
; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Et Jésus dit au centurion :
« Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. »
Et le serviteur fut guéri à cette heure même.
Comme Jésus entrait chez Pierre,
il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre.
Il lui prit la main, et la fièvre la quitta.
Elle se leva, et elle le servait.

"Chez personne en Israël je n'ai trouvé une telle foi". Voici une parole de Jésus qui devrait nous faire réfléchir. Ce n'est pas parce que nous sommes baptisés que nous avons la foi, cette confiance indéfectible en Jésus. Jésus reconnaît cette "foi" chez un païen, comme il le reconnaît chez la cananéenne, comme il y conduit la samaritaine etc. Tous des gens hors la communauté légale d'Israël. Et même, des gens rejetés par celle-ci. Or, l'Évangile nous enseigne que nous pouvons être baptisés et ne pas vivre vraiment de Jésus ! Ce qui est bien sûr une gageure ! Et quelqu'un qui n'est pas baptisé peut vivre intensément de sa Présence : "Depuis la venue de Jésus, les semences de l'Esprit sont partout dans le monde". (St Justin) Un paradoxe ! Ce qui fera dire à St Augustin : "Il y a des gens qui se croit en Église et qui sont hors de l'Église, et des gens qui se croient hors de l'Église et qui sont dans l'Église". Ne portons pas de jugement et n'excluons personne. Le baptême n'est pas un passeport pour entrer dans une société qui s'appelle l'Église. Il est une vie, un changement de vie, la plongée dans une vie nouvelle en Christ. L'Église, fondée par Lui, est catholique, c'est-à-dire "universelle", ouverte à tous, sans frontière : "tout homme est créature de Dieu, écrit le Père Jean Boulanger, et donc reste plongé, baptisé dans sa Tendresse et vit par son Souffle ..." Demandons-nous plutôt, nous qui sommes baptisés en Jésus-Christ, si nous vivons vraiment de la grâce de notre baptême ? ... de Jésus-Christ ? "Les publicains et les prostitués vous précèdent dans le royaume des cieux, dit Jésus, car ils ont cru", (Mt 21, 31-32) . Ils ont eu "foi" comme le centurion. Nous ne savons pas, nous, ce qu'il y a dans le cœur de l'homme, seul Dieu le sait ! Mais ce que nous savons, c'est que baptisés, nous sommes appelés à être témoins du Salut en Jésus-Christ et que nous devons le désirer pour tous, comme nous devons tout faire pour que Jésus soit connu, car tout homme aspire à Lui, même sans le savoir. Avec les apôtres, ne craignons pas de demander au Seigneur : "Augmente en nous la "foi."" (Lc 17, 5) Sa réponse, nous la connaissons : "Suis-moi !" Que celui qui a des oreilles entende !

vendredi 26 juin 2009

Parole du jour
(Vendredi 26 juin)
(Mt 7, 24-27)

Lorsque Jésus descendit de la montagne,
de grandes foules se mirent à le suivre.
Et voici qu'un lépreux s'approcha,
se prosterna devant lui et dit :
« Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. »
Jésus étendit la main, le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
Aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
Jésus lui dit :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre.
Et donne l'offrande que Moïse a prescrite dans la Loi :
ta guérison sera pour les gens un témoignage. »

La lèpre est une maladie terrible et contagieuse qui ronge le corps. Au temps de Jésus, les lépreux étaient exclus de la Communauté. Ils devaient se déplacer en agitant une petite cloche afin que ceux qui les rencontraient passent loin d'eux. Toucher un lépreux était considéré comme s'exclure soi-même en raison de la contamination, devenir impur. On liait, en effet, la lèpre au péché. On sait aujourd'hui qu'il n'en est rien ... Or Jésus "étendit la main et le toucha". Jésus n'est pas contaminé, c'est lui qui contamine le lépreux par sa sainteté : "Aussitôt il fut purifié de sa lèpre." Ne craignons pas de nous laisser toucher par Jésus. Les Sacrements sont des "touchés" de Jésus pour notre guérison, notre salut.

J'aimerais vous rapporter maintenant une histoire vraie rapportée par Raoul Follereau, apôtre des lépreux :
"Une léproserie … Au sens le plus navrant, le plus odieux du terme … Des hommes qui ne font rien, auxquels on ne fait rien et qui tournent en rond dans leur cour, dans leur cage …
Des hommes seuls. Pis : abandonnés. Pour qui tout est déjà silence et nuit. L’un d’eux pourtant - un seul - a gardé les yeux clairs. Il sait sourire et lorsqu’on lui offre quelque chose, dire merci. L’un d’eux - un seul - est demeuré un homme.
La religieuse voulut connaître la cause de ce miracle. Ce qui le retenait à la vie … Elle le surveilla.
Et elle vit que chaque jour, par-dessus le mur si haut, si dur, un visage apparaissait. Un petit bout de visage de femme, gros comme le poing, et qui souriait. L’homme était là, attendant de recevoir ce sourire, le pain de sa force et de son espoir … Il souriait à son tour et le visage disparaissait. Alors, il recommençait son attente jusqu’au lendemain.
Lorsque le missionnaire le surprit : « C’est ma femme » dit-il simplement. Et après un silence : « Avant que je vienne ici, elle m’a caché en cachette. Avec tout ce qu’elle a pu trouver... Avec une pommade elle m’enduisait chaque jour la figure … sauf un petit coin. Juste assez pour y poser les lèvres … Mais ce fut en vain. Alors on m’a ramassé. Mais elle m’a suivi. Et lorsque chaque jour, je la vois, je sais par elle que je suis vivant ».

Histoire magnifique qui montre que ce qui fait exister, c’est l’Amour avec un grand « A ». Une présence, un regard, un sourire … tout ce qu’elle pouvait donner … à travers lesquels elle se donnait elle-même. Et elle recevait un sourire, le sourire de celui à qui elle redonnait vie.
C’est l’Histoire de Dieu avec nous, avec chacun d’entre nous. Alors que nous étions lépreux, de la lèpre du péché, il s’est fait Présence, Regard et Sourire pour nous en son Fils qui prenant chair a reçu le nom de Jésus qui signifie : Dieu sauve, Dieu guérit. Ce Fils qui est même venu parmi nous, dans la cour, dans la cage où nous croupissions sans espoir de guérison. St Paul écrit : « Il s’est fait péché pour nous, il s’est identifié à notre condition pécheresse pour nous identifier à sa Sainteté ». Il s’est fait lépreux pour nous, lui qui était en bonne santé, pour qu’en nous libérant de la lèpre du péché, nous retrouvions en lui et par lui, la santé. Dire : « Jésus nous sauve », c’est dire cela. Il nous libère, nous guérit, nous donne la santé. L’Amour avec un grand « A ». La croix, sommet de l'Amour, est le remède, la résurrection, don d'une vie nouvelle, l’accomplissement. L'expérience de ce renouvellement dépend de nous ... il est à vivre en temps réel ...

mercredi 24 juin 2009

Parole du jour
(Jeudi 25 juin)
(Mt 7, 24-27)

Tout homme qui écoute ce que je vous dis là
et le met en pratique
est comparable à un homme prévoyant
qui a bâti sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ;
la maison ne s'est pas écroulée,
car elle était fondée sur le roc.
Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là
sans le mettre en pratique
est comparable à un homme insensé
qui a bâti sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ;
la maison s'est écroulée,
et son écroulement a été complet. »

L'été, certains préfèrent la montagne à la mer et ses plages et réciproquement ... Mais quand il s'agit de bâtir ! Que veut dire Jésus ? Un texte tiré du prophète Jérémie peut nous y aider : "Parole du Seigneur : Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans un mortel,qui s'appuie sur un être de chair,tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Il sera comme un buisson sur une terre désolée,il ne verra pas venir le bonheur. Il aura pour demeure les lieux arides du désert,une terre salée et inhabitable.
Béni soit l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l'espoir. Il sera comme un arbre planté au bord des eaux,qui étend ses racines vers le courant :il ne craint pas la chaleur quand elle vient,et son feuillage reste vert ; il ne redoute pas une année de sécheresse,car elle ne l'empêche pas de porter du fruit."
(Jér 17, 5-8)
Pour bâtir ta vie, tu as le choix du terrain et de la semence, mais le résultat ne sera pas le même.
D'un côté, si tu bâtis sur l'homme, sur toi-même et sèmes tes propres idées, tu bâtis sur le sable et te jettes dans la malédiction. Tu vas à la sècheresse, au mal-être, à l'enfermement et ne trouvera pas le repos ...
De l'autre, si tu bâtis sur Dieu, sur le Christ, et sèmes la Parole de Dieu, celle de l' Évangile
, dans ton cœur, dans ta vie, tu bâtis sur le Roc et te pose dans la bénédiction. D'un côté, tu seras submergé par les épreuves de la vie ... De l'autre, tu les traverseras avec le Christ qui les assumant avec toi, t'ouvrira un passage (sens du mot "Pâques") vers le repos.
Deux "voies" donc s'ouvrent à toi
, laquelle choisis-tu ? ... Jésus te dit "Je suis le chemin ..." Certes, le prendre demande conversion et acte de foi à chaque instant. Choisis la vie !
Nativité de Saint Jean Baptiste
(Mercredi 24 juin)
(Lc 1, 57-64)

Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter,
elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent
que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde,
et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant.
Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père.
Mais sa mère déclara :
« Non, il s'appellera Jean. »
On lui répondit :
« Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père
comment il voulait l'appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit :
« Son nom est Jean. »
Et tout le monde en fut étonné.
A l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia :
il parlait et il bénissait Dieu.

Zacharie et Elisabeth étaient sans enfant car Elisabeth était stérile. Ce qui n'est pas sans rappeler le couple d'Abraham et de Sarah. Comme pour ce dernier, Dieu se souvient.
Ce souvenir de Dieu est inscrit dans le nom de "Zacharie" qui signifie "Dieu s'est souvenu". A l'annonce de la venue d'un enfant, Zacharie oubliera son nom par manque de foi et il deviendra muet. En Israël, le nom est une vocation. En ne faisant pas confiance à Dieu comme l'avait fait Abraham et comme le fera Marie, il se désajuste de sa mission ... Il accueillera la foi en ouvrant une brèche dans la tradition des hommes et retrouvera alors la parole : "Son nom sera Jean". La tradition voulait que l'enfant s'appelle Zacharie.
Le nom d' "Élisabeth" signifie "Maison de Dieu", Jean prend chair dans la "Maison de Dieu" qu'il ne quittera plus : "Je t'ai appelé dès le sein de ta mère ..." Serviteur du Très-Haut, prophète, il sera le Hérault annonçant la venue du Messie, le précurseur qui le désignera en Jésus : "Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ..." (Jn 1, 29)
Le nom de Jean signifie "Dieu fait grâce", plus littéralement : "Dieu dispense les bienfaits", "Dieu pardonne". C'est là le message qu'il est appelé à annoncer. La signification de son nom se réalisera en celui qu'il annonce, "Jésus" dont le nom signifie "Dieu sauve".
Jean dit "le baptiste" car il donnait un baptême appelant à la conversion, ira jusqu'au bout de sa mission en rendant témoignage à la vérité jusqu'au don de sa vie, préfigurant la mission et la mort de Jésus qui dira lui-même être venu pour rendre témoignage à la vérité : "Je suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix." (Jn 18, 37)

Pourquoi le 24 juin ?
Jean est un homme juste et humble. A ses disciples qui se scandalisent de voir Jésus baptiser, Jean répond : "Qui a l'épouse (l'Église), c'est l'Epoux (Jésus); mais l'ami de l'Epoux (lui, Jean) qui se tient là et qui l'entend, est ravi de joie à la voix de l'Epoux. Telle est ma joie et elle est complète. Il faut que Lui grandisse et que moi je décroisse"(Jn 3, 29-30). A partir du 24 juin, Naissance de Jean, le jour commence à décroître au profit de la nuit (solstice d'été). A partir du 25 décembre, Naissance de Jésus, le jour commence à grandir au détriment de la nuit (solstice d'hiver), la "Lumière" se lève sur le monde ...
(Icône : "La Naissance de Jean-Baptiste")

mardi 23 juin 2009

Parole du jour
(Mardi 23 juin)
(Mt 7, 12-14)

Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi,
voilà ce que dit toute l'Écriture :la Loi et les Prophètes.
« Entrez par la porte étroite.
Elle est grande, la porte, il est large, le chemin
qui conduit à la perdition ;
et ils sont nombreux, ceux qui s'y engagent.
Mais elle est étroite, la porte,
il est resserré, le cheminqui conduit à la vie ;
et ils sont peu nombreux,
ceux qui le trouvent.

Jésus nous invite à faire, en premier, aux autres, ce qu'on aimerait qu'il nous fasse. Combien attendent que les autres, ou l'autre, fassent le premier pas. Et rien ne bouge ! Chacun reste sur sa position et tout le monde est malheureux. St Jean écrit : "Dieu nous a aimé le premier". Il n'a pas attendu que nous l'aimions - heureusement pour nous - pour nous aimer. Il est trop facile aussi de se mettre à table et d'attendre que l'autre nous serve. Jésus dit à ses apôtres : "Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donné sa vie pour la multitude." De même il n'a pas attendu que nous lui demandions pardon pour nous pardonner : "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font." Toute la vie chrétienne s'enracine sur ce pardon donné gratuitement : "Le salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu". Jésus nous appelle à quitter nos certitudes qui nous enferment en nous-mêmes et nous empêchent d'avancer, pour nous ouvrir à l'humilité et donner de notre vie. Jésus est la Porte, il nous montre le chemin qui est obligatoirement celui de la conversion, et donc du renoncement à soi. Mais bien que resserré, "il conduit à la vie" et à la vraie liberté du cœur.

lundi 22 juin 2009

Parole du jour
(Lundi 22 juin)
(Mt 7, 1-5)

Comme les disciples
s'étaient rassemblés autour de Jésus,
sur la montagne, il leur disait:
"Ne jugez pas, pour ne pas être jugés;
le jugement que vous portez contre les autres
sera porté aussi contre vous ;
la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira aussi pour vous.
Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère,
alors que la poutre qui est dans ton œil,
tu ne la remarques pas ?
Comment vas-tu dire à ton frère :
'Laisse moi retirer la paille de ton oeil',
alors qu'il y a une poutre dans ton oeil à toi ?
Esprit faux ! Enlève d'abord la poutre de ton œil,
alors tu verras clair pour retirer la paille
qui est dans l'œil de ton frère.

Voici une parabole suffisamment explicite pour être à elle-même son commentaire. Voici pour l'agrémenter une histoire racontée par un catéchiste burkinabè :

Dimanche soir : autour du feu, Victor et Madeleine profitent de la fraîcheur du soir. Les enfants sont couchés ; ils sont seuls et parlent doucement.

"Tu as entendu la parole de Dieu, ce matin à la messe ?
- Bien sûr : il s'agissait de la paille et la poutre. Pourquoi tu me le demandes ?
- Parce que j'ai pensé à quelque chose. Tu sais que souvent je te reproche tes défauts, et toi aussi tu me reproches ce qui ne te plaît pas chez moi. De mon côté, je ne vois pas la poutre dans mon œil, mais je vois bien la paille qui est dans le tien. Et c'est pareil pour toi.
- C'est bien vrai ! La poutre qui est dans mon œil, je la considère comme un fétu de paille, un petit détail sans importance, mais pour toi ça a de l'importance.
- Tu sais ce qu'on va faire ? toutes les pailles que tu vois et toutes les poutres que je ne vois pas, on va les sortir et les mettre ensemble. Nous n'en cacherons aucune : à tous les deux nous devrions en avoir assez pour bâtir une maison, grande et belle."
Et ils s'y sont mis, avec beaucoup d'honnêteté et énormément d'humour : leur foyer en est sorti grandi.

Si tous les hommes s'entendaient pour mettre ensemble leurs défauts et leurs richesses - l'un étant la face cachée de l'autre - leur joie de vivre et leur ardeur au travail, leurs danses et leurs chants comme leurs usines et leurs monuments, leur sagesse et leur expérience,
- si tous les peuples avaient le courage de s'asseoir pour faire la vérité,
- si toutes les conférences, toutes les assemblées, toutes les réunions dites de conciliation, à tous les niveaux avaient le courage de faire la vérité,
- si, au lieu d'essayer à toute force d'enlever la paille dans l'œil de l'autre, ils s'aidaient à construire ensemble la Maison humaine avec les poutres qui aveuglent,
- alors la Paix règnerait dans notre monde, plus forte que toutes les peurs, toutes les jalousies, toutes les injustices.
Utopie ! dites vous. Sans doute, mais utopie possible puisqu'elle surgit du plus profond du cœur de Dieu. (Rapporté par le Père Bernard Laur)