mercredi 5 août 2009


Parole du jour
(Mercredi 5 août)
(Mt 15, 21-28)

Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait :
« Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit rien.
Les disciples s'approchèrent pour lui demander :
« Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit :
« Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants
pour le donner aux petits chiens. -
C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit :
« Femme, ta foi est grande,
que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

Dès le début du chapitre 15 de l'Évangile de St Matthieu, nous assistons à la controverse de Jésus avec les pharisiens qui refusent le "pain de sa Parole", de son "Enseignement", pour celui de leurs propres traditions. Jésus les traite "d'hypocrites", c'est-à-dire de "comédiens" et il ajoute ce passage d'Isaïe : "Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu'ils me rendent : les doctrines qu'ils enseignent ne sont que préceptes humains." (Mt 15, 7-9)
Vient ensuite l'enseignement sur le pur et l'impur. La Parole de Jésus purifie, celle des pharisiens rend impur :
"Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ! Or si un aveugle conduit un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou." (Mt 15, 14)
Jésus quitte alors ses concitoyens qui le refusent pour aller à Tyr et à Sidon, région païenne. Une fois encore, nous découvrons que ce sont ceux qui sont exclus par Israël qui sont parfois les plus proches de Dieu, qui accueillent sa Parole libératrice et guérissante. Jésus met la cananéenne à l'épreuve. Le Pain de sa Parole est pour les "enfants d'Israël" : "Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël." Mais la cananéenne a de la réplique : Les petits chiens domestiques mangent les miettes. Ce que refuse Israël, la Parole de Jésus et Jésus lui-même, les païens l'accueillent et s'en nourrissent avec bonheur.
Le Royaume de Jésus n'est pas de ce monde, il n'est pas comme les Royaumes de ce monde. Avec Jésus, les frontières tombent. Il faut que les Apôtres appelés à prolonger son œuvre le comprennent : tout être humain est appelé à être citoyen de son Royaume. C'est une affaire de cœur et d'accueil de sa Personne : "A tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom ..." (Jn 1, 13) Cela est vrai aussi en l'Église. St Augustin écrit :
"Il y a des gens qui se croit en Église et qui sont hors de l'Église et des gens qui se croit hors de l'Église et qui sont dans l'Église." Parole à méditer pour nous-mêmes. Le Baptême n'est pas une assurance ou un passeport mais un vivre avec Jésus et comme Jésus et un envoi ... « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »
(la femme "Cananéenne", miniatures du Codex Egbert (vers 980)

mardi 4 août 2009

Parole du jour
(Mardi 4 août)
(Mt 14, 22-36)

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert,
Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l'autre rive,
pendant qu'il renverrait les foules.
Quand il les eut renvoyées,
il se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues, car le vent était contraire.
Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés. Ils disaient :
« C'est un fantôme »,
et la peur leur fit pousser des cris.
Mais aussitôt Jésus leur parla :
« Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! »
Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c'est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. »

Jésus lui dit :
« Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur ;
et, comme il commençait à enfoncer, il cria :
« Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit :
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.
Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »
Ayant traversé le lac, ils abordèrent à Génésareth.
Les gens de cet endroit reconnurent Jésus ;
ils firent avertir toute la région,
et on lui amena tous les malades.

Ils le suppliaient de leur laisser seulement
toucher la frange de son manteau,

et tous ceux qui la touchèrent furent sauvés.


Dans la symbolique juive, la mer, il s'agit du lac de Tibériade, représente le lieu où "niche" les forces infernales. Le lac étant une "mer" de petite dimension (160 Km2), les tempêtes se lèvent avec une grande immédiateté qui surprend et laisse démunie. Jésus, lui, n'est pas touché par la tempête. Il va devoir l'affronter lors de sa passion et de sa mort, mais il va en sortir vainqueur : " Au jour de ma défaite, ils m'attendaient, mais j'avais le Seigneur pour appui. Et lui m'a dégagé, mis au large, il m'a libéré, car il m'aime." (Ps 17, 19-20) Les "forces infernales ne peuvent l'atteindre.
Au cœur de nos tempêtes, désormais il est là pour les assumer avec nous :
"Confiance, c'est moi, n'ayez pas peur !" Confiance ! La "Foi" est notre "arme de victoire" (Ps 17, 2) Jésus nous dit : "viens !" Avance ! Tant que nous lui sommes unis, avec lui nous marchons sur l'eau ... Mais trop souvent, nous le quittons pour nous en sortir par nos propres moyens ... par manque de "Foi",. Le doute nous donne de le considerer peut-être alors comme ... un "fantôme", une illusion ... et c'est le bouillon de l'aveuglement : "Les liens de la mort m'entouraient, le torrent fatal m'épouvantait; des liens infernaux m'épouvantaient : j'étais pris aux pièges de la mort." (Ps 17, 5-6) Alors le "Salut" est dans le retour à la "Foi" et donc à la Personne de Jésus : "Dans mon angoisse, j'appelai le Seigneur; vers mon Dieu je lançais mon cri ..." (Ps 17, 7) Un seule geste à faire, celui de la "Foi" : tendre la main. Alors c'est la surprise de rencontrer une "main déjà tendue, celle de Jésus : "Des hauteurs il tend la main pour me saisir, il me retire du gouffre des eaux; il me délivre d'un puissant ennemi, d'adversaires plus fort que moi." (Ps 17, 17-18) Et dans l'Évangile : "Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : (constatation de Jésus) « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Que se passe-t-il lorsque la "communion" avec Jésus est rétablie : " ... le vent tomba". Et c'est l'action de grâce dans la reconnaissance de Jésus comme "Fils de Dieu" et "Sauveur de celui qui se "fie en Lui" : "Tous ceux qui touchaient la frange de son manteau étaient sauvés."
(Icône : "Pierre marche sur les eaux")

lundi 3 août 2009

Parole du jour
(Lundi 3 août)
(Mt 14, 13-21)

Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l'écart.
Les foules l'apprirent et,
quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
En débarquant, il vit une grande foule de gens ;
il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes.
Le soir venu, les disciples s'approchèrent et lui dirent :
« L'endroit est désert et il se fait tard.
Renvoie donc la foule :
qu'ils aillent dans les villages s'acheter à manger ! »
Mais Jésus leur dit : « Ils n'ont pas besoin de s'en aller.
Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Alors ils lui disent :
« Nous n'avons là que cinq pains et deux poissons. »
Jésus dit : « Apportez-les moi ici. »
Puis, ordonnant à la foule de s'asseoir sur l'herbe,
il prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction ;
il rompit les pains, il les donna aux disciples,
et les disciples les donnèrent à la foule.
Tous mangèrent à leur faim et,
des morceaux qui restaient,
on ramassa douze paniers pleins.
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille,
sans compter les femmes et les enfants.

Ce passage des Évangiles sur "la multiplication des pains" a déjà été commenté le Dimanche 26 juillet. Il était tiré de l'Évangile selon St Jean (Jn 6, 24-35). On pourra s'y reporter. A relever, dans l'Évangile de St Matthieu, la compassion de Jésus. Il aime la Personne humaine et désire sa libération, sa guérison ... Les Apôtres sont appelés à prolonger cette œuvre de compassion, de Salut : "Il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule." L'Église, dépositaire de la grâce du Salut accompli en Jésus-Christ, est appelée à prolonger son œuvre de Vie. C'est sa mission aujourd'hui encore et à jamais ... Et chacun d'entre nous est appelé à être attentifs à ceux qui sont dans le besoin : "Ce que vous aurez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." Il y a une façon chrétienne de vivre la rencontre avec l'autre et ainsi de lui donner la nourriture essentiel : l'Amour. C'est dans et par Amour que Jésus accomplit tout ce qu'il fait. Il rassasie par le don qu'il fait de sa propre vie. L'Eucharistie en est le Sacrement. Toute notre vie doit être Eucharistique ...
(Mosaïque de Ravennes : "La Multiplication des pains")

dimanche 2 août 2009


Parole du jour
(Dimanche 2 août)
(Jn 6, 24-35)

La foule s'était aperçue que Jésus n'était pas là,
ni ses disciples non plus.
Alors les gens prirent les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
L'ayant trouvé sur l'autre rive,
ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé du pain
et que vous avez été rassasiés.
Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui se garde
jusque dans la vie éternelle,

celle que vous donnera le Fils de l'homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte. »
Ils lui dirent alors :
« Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :

« L'œuvre de Dieu,
c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. »

Ils lui dirent alors :
« Quel signe vas-tu accomplir
pour que nous puissions le voir, et te croire ?
Quelle œuvre vas-tu faire ?
Au désert, nos pères ont mangé la manne ;
comme dit l'Écriture
: Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ;
c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Le pain de Dieu,
c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors :
« Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours. »
Jésus leur répondit :
« Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ;
celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif.

La foi consiste à se mettre à "l'Écoute" afin de se nourrir de la seule nourriture qui soit essentielle : la Parole de Dieu. La Règle de St Benoît qui est un "précis" de l'Évangile commence par ces parole qui la résume toute entière : "Écoute, mon fils, l'enseignement du maître, ouvre l'oreille de ton cœur! Accepte volontiers les conseils d'un père qui t'aime et fais vraiment tout ce qu'il te dit. En travaillant ainsi à écouter et à mettre en pratique ce que tu entends, tu reviendras vers Dieu."
Il est évident que la nourriture du corps est importante, mais elle est éphémère. Un jour elle passera ... La nourriture du cœur, elle, est essentielle, elle construit notre Personne et nous ajuste sur notre identité fondamentale d'Êtres créés à l'Image de Dieu, et ceci pour toujours. Elle nous ouvre à la vie éternelle, c'est-à-dire à la pleine communion avec Dieu communion d'Amour : Père, Fils et Esprit-Saint. Nous libérant de notre division interne, elle nous rend à l'unité :
"Qu'ils soient UN comme nous sommes UN". Cette unité retrouvée conduit à l'unité avec les autres, à la pleine communion. Tout un chemin ! Le Christ est "le Chemin, la Vérité et la Vie".
Accueillir son enseignement et sa Personne, l'accueillir comme "Pain de Ma vie" que ce soit dans l'écoute de la Parole qui m'est transmise par les Évangiles etc ... où dans l'Eucharistie où il se donne à manger, est le cœur d'une vie chrétienne
vraiment "experte en humanisation" ...
(Jésus nourrit ses disciples de la Parole de Dieu ... Jésus se donne en nourriture)

samedi 1 août 2009

Parole du jour
(Samedi 1er août)
(Mt 14, 1-12)

En ce temps-là, Hérode, prince de Galilée,
apprit la renommée de Jésus et dit à ses serviteurs :
« Cet homme, c'est Jean le Baptiste,
il est ressuscité d'entre les morts,
et voilà pourquoi il a le pouvoir de faire des miracles. »
Car Hérode avait fait arrêter Jean,
l'avait fait enchaîner et mettre en prison,
à cause d'Hérodiade, la femme de son frère Philippe.
En effet, Jean lui avait dit :
« Tu n'as pas le droit de vivre avec elle. »
Hérode cherchait à le mettre à mort,
mais il eut peur de la foule qui le tenait pour un prophète.
Lorsque arriva l'anniversaire d'Hérode,
la fille d'Hérodiade dansa
devant tout le monde, et elle plut à Hérode.
Aussi s'engagea-t-il par serment
à lui donner tout ce qu'elle demanderait.
Poussée par sa mère, elle dit :
« Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut contrarié,
mais à cause de son serment et des convives,
il commanda de la lui donner.
Il envoya décapiter Jean dans la prison.
La tête de celui-ci fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille,
qui l'apporta à sa mère.
12 Les disciples de Jean arrivèrent pour prendre son corps,
l'ensevelirent et allèrent en informer Jésus.

Jean Baptiste avait précédé Jésus pour préparer ses chemins. Ici encore, il le devance. De même que Jean devait d’abord se présenter pour que Jésus puisse le faire à son tour et être baptisé par lui, de même Jean va mourir avant que Jésus s’avance délibérément sur le chemin qui le conduira à Jérusalem pour y être crucifié.
C’est comme si Jean, par ses souffrances et par sa mort, annonçait la passion du Seigneur. Les parallèles entre les deux événements sont saisissants. Celui qui suit nous semble très signifiant. Matthieu nous précise qu’Hérode « avait voulu tuer Jean, mais avait craint la foule parce qu’on le tenait pour un prophète » (Mt 14, 5). Un peu plus loin, Matthieu reprendra cette même expression au sujet de Jésus que les grands prêtres et les pharisiens auront peur d’arrêter à cause des foules qui le tiennent pour un prophète : « Tout en cherchant à l'arrêter, ils eurent peur de la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète. » (Mt 21,46)
De cet événement de l’exécution de Jean Baptiste, il ressort que Jésus, tout comme Jean, est bien un prophète. La foule a donc raison au sujet de Jésus et sa patrie se trompe. Juste avant l’évangile de ce jour, Jésus déclarait lui-même : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et sa maison » (Mt 13, 57).
La mort de Jésus, annoncée par celle de Jean Baptiste, sera d’ailleurs la preuve la plus éclatante que Jésus est bien un prophète. Comme le Baptiste, il connaîtra la mort des prophètes. Face aux scribes et aux pharisiens, il s’exprimera ainsi : « C’est pourquoi, voici que j’envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes : vous en tuerez, vous en mettrez en croix… » (Mt 23, 34).
Jusque dans sa mort, Jean Baptiste sera resté fidèle à sa mission de précurseur. (F. Elie)
(Peinture : "Salomé" par Le Titien)

lundi 27 juillet 2009


Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à vous nourrir
des textes bibliques de la Messe du jour
ou de lire doucement l'Évangile selon St Marc ...
A vous paix et joie dans le Seigneur !

(Photo : "Mouette sur le lac de Tibériade" par Pat. Renier)
Parole du jour
(Dimanche 26 juillet)
(Mt 13, 31-35)
Jésus proposa à la foule une autre parabole:
"Le Royaume des cieux est comparable
à une graine de moutarde
qu'un homme a semée dans son champ.

C'est la plus petite de toutes les semences,
mais, quand elle a poussé,
elle dépasse les autres plantes potagères

et devient un arbre,
si bien que les oiseaux du ciel
font leurs nids dans ses branches. »

Il leur dit une autre parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à du levain
qu'une femme enfouit
dans trois grandes mesures de farine,

jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles,
et il ne leur disait rien sans employer de paraboles,
accomplissant ainsi la parole du prophète :
C'est en paraboles que je parlerai,
je proclamerai des choses cachées depuis les origines.


Le mot araméen "Malkouta" que l'on traduit en français par "Royaume", "Règne", à aussi signification de "Règle", "Enseignement". On peut comprendre "Royaume des Cieux" comme "Parole des Cieux".
Le mot "Cieux" quand à lui, remplace le mot "Dieu". En effet un juif ne prononce jamais le Nom de "Dieu" et le remplace par "Cieux" (Shemaya), "Nom" (Achem) ou "Seigneur" (Adonaï) . La Parole des Cieux, c'est donc la "Parole de Dieu". Le "Royaume des Cieux", c'est en fait pour Jésus la "Thora" qui, accomplie avec justesse et en vérité, c'est-à-dire en Lui, devient "Bonne Nouvelle (Evangélium) .
Cette "Bonne Nouvelle" est comme une graine à accueillir dans la terre de son cœur (Mc 4, 1-20) , à soigner en la ruminant pour qu'elle prenne racine et réalise tout ce dont elle est porteuse dans la vie de celui qui l'accueille et la laisse agir dans sa vie (Is 55, 10-11) .
"L'arbre" a aussi un sens fort puisqu'il est, entre autre, le symbole de la création et de "l'homme"en tant que microcosme. C'est la "Parole de Dieu" qui a façonné l'univers et créé "l'humain". Elle est appelée à le conduire à son plein accomplissement. En accomplissant l'homme, elle accomplit l'univers : "La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu." (Rm 8, 19) .
Cette "Parole", cette "Torah" accomplie, ce "Royaume des Cieux", c'est pour nous Jésus lui-même que nous devons accueillir dans nos vies comme "plus intime à nous-même que nous-mêmes" (St Augustin), levain dans la pâte de nos vies; Jésus que Pilate, prophétiquement, a reconnu comme "l'Homme" accompli : "Voici l'Homme !" (Jn 19, 5); Jésus "Bonne Nouvelle" pour chacun de nous, pour l'humanité toute entière en tous lieux et en tous temps ... et pour toute la création tout entière (Ap 21, 5) .
( Photo : "Sycomore à Jéricho", village de Zachée)

dimanche 26 juillet 2009

Parole du jour
(Dimanche 26 juillet)
(Jn 6, 1-15)

Jésus était passé de l’autre côté du lac de Tibériade
(appelé aussi mer de Galilée).
Une grande foule le suivait,
parce qu'elle avait vu les signes
qu'il accomplissait en guérissant les malades.
Jésus gagna la montagne, et là, il s'assit avec ses disciples.
C'était un peu avant la Pâque,
qui est la grande fête des Juifs.
Jésus leva les yeux
et vit qu'une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu'ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l'épreuve,
car lui-même savait bien ce qu'il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun ait un petit morceau de pain. »
Un de ses disciples,
André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon
qui a cinq pains d'orge et deux poissons,
mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites-les asseoir. »
Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit.
Ils s'assirent donc, au nombre
d'environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains,
et, après avoir rendu grâce, les leur distribua ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu'ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Ramassez les morceaux qui restent,
pour que rien ne soit perdu. »
Ils les ramassèrent,
et ils remplirent douze paniers avec les morceaux
qui restaient des cinq pains d'orge après le repas.
A la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C'est vraiment lui le grand Prophète,
celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu'ils étaient sur le point de venir
le prendre de force et faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira,
tout seul, dans la montagne.

Pourquoi cinq pains et deux poissons ?

Le "pain", dans la Bible est le symbole de la Parole de Dieu. Dans ce peuple d'oralité, on mange la Parole, l'Enseignement, comme la nourriture. D'où le passage suivant bien connu : "l'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu". Adin Steinsalz écrit : "La Parole divine constitue la véritable matière du pain. Ainsi, manger, c'est simultanément vivre et connaître" Sachant que le mot "connaître" dans la Bible à une connotation de "connaissance conjugale", "d'intimité".
Pourquoi "cinq" ? En référence aux cinq livre de la Torah que l'on appelle aussi le Pentateuque. En effet, la Thora juive n'est pas à confondre avec les dix commandements. Elle comprend les livres de la Genèse, de l'Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome.
Les "cinq pains" renvoient donc à la Torah qui est la Parole de Dieu par excellence, que tout juif doit intégrer au cœur de son existence.
Le Pain Eucharistique. Jésus qui n'est pas venu pour abolir la Torah et les prophètes, mais l'accomplir, est la Torah incarnée. Aussi sommes-nous invités à "Le manger" à l'Eucharistie. Il se donne à nous sous l'espèce du pain devenu sa Présence Réelle.

Les "deux poissons". Le poisson vit dans l'eau. L'eau est également le symbole de la Parole. Seulement deux exemple biblique : Ps 1 : "Heureux l'homme qui se plaît dans la Torah du Seigneur et murmure sa Torah jour et nuit (manducation et rumination). Il est comme un arbre planté près des "eaux" ". Et encore "Déjà vous êtes pur (lavés par l'eau) grâce à la Parole que je vous ai enseigné". Pour ce qui est des poissons, voici ce qe dit Adin Steinsaltz : "Le poisson est tellement intégré à son élément naturel que, pour la Torah juive, il ne se distingue pas de l'eau. Il est en quelque sorte considéré comme de l'eau solidifié". Avec ces poissons, il s'agit encore de la Parole, de la Torah.
Pourquoi "deux" ? En référence aux "deux Alliances" que nous appelons l'Ancien et le Nouveau Testament. S'il y a une rupture entre les deux, il y a aussi continuité. Elles s'éclairent mutuellement. On peut y voir aussi les "deux tables du Témoignage" sur lesquelles Dieu écrit de son doigt les "dix Paroles de vie" que l'on appelle commandements et qui sont comme "l'âme" de la Torah ... Ou encore ce qui en est "le cœur" : "l'amour de Dieu et du prochain".

Fondamentalement, Jésus nourrit son Peuple de la Parole de Dieu qui est la nourriture essentielle pour la Vie de tout être humain. Il est lui-même cette Parole ...
(Multiplication des pains)

samedi 25 juillet 2009

Parole du jour
(Samedi 25 juillet)
(Mt 20, 20-28)

La mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée,
s'approcha de Jésus avec ses fils
et se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit :
« Que veux-tu ? »
Elle répondit :
« Voilà mes deux fils :
ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche,
dans ton Royaume. »
Jésus répondit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? »

Ils lui dirent : « Nous le pouvons. »

Il leur dit :
« Ma coupe, vous y boirez ;
quant à siéger à ma droite et à ma gauche,

il ne m'appartient pas de l'accorder ;
il y a ceux pour qui ces places sont préparées par mon Père. »
Les dix autres avaient entendu,
et s'indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et leur dit :

« Vous le savez :

les chefs des nations païennes commandent en maîtres,

et les grands font sentir leur pouvoir.

Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ;

et celui qui veut être le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,

mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Qu'elle est la différence entre Dieu et l'homme ? ...
La pensée de l'homme : "Ordonne que mes deux fils siègent l'un à ta droite, l'autre à ta gauche dans ton Royaume." Jacques et Jean envoie leur mère pour soumettre leur désir de pouvoir. Ils aimeraient avoir les meilleures places dans le gouvernement de Jésus devenu roi en Israël. Pour toute réponse, Jésus dit : "Vous le savez : les chefs des nations païennes commandent en maître, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi."
La pensée de Dieu : "Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur; et celui qui veut être le premier sera votre esclave". Et Jésus d'exprimer son être et l'agir qui en découle :" Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude". Cette définition est celle de l'Amour selon Dieu.
La pensée de Dieu et celle de l'homme sont à des années lumière et trop souvent l'homme habille Dieu de sa propre pensée et en fait une idole.
Entre les deux, il est un "scandale", celui de la Croix, "folie pour les hommes, mais sagesse pour Dieu", car la Croix est le signe de l'Amour accompli.
Jésus pose la question aux deux frères : "Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ?" Ils répondent avec empressement :
"Nous le pouvons !" Ils sont prêt à tout pour être aux soi-disantes bonnes places. Ils ne comprennent pas que la coupe signifie le "dessaisissement de leur propre vie". Et que le Royaume dont parle Jésus n'est pas un Royaume comme ceux de ce monde, mais un Royaume intérieur, celui de l'Amour qui doit être le moteur de toute leur vie.
Il faudra la Pentecôte et le don de l'Esprit d'Amour pour que les disciple ajuste leur "monde" sur le "monde" de Jésus, le "monde" de Dieu, qui est, non celui du
rapport de force et du pouvoir sur les autres, mais celui de l'Amour et du don de soi au bénéfice des autres : "Il n'y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime". Dieu ne fait pas acception des personnes, son Amour est universel. Il a donné sa vie pour tous.
(Sallanches, église paroissiale Saint-Jacques :
"Salomé demande à Jésus une faveur pour ses fils")

vendredi 24 juillet 2009

Parole du jour
(Vendredi 24 juillet)
(Mt 13, 18-23)
Jésus disait à ses disciples:
"Écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l'homme entend
la parole du Royaume sans la comprendre,
le Mauvais survient
et s'empare de ce qui est semé dans son cœur :
cet homme,
c'est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux,
c'est l'homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ;
mais il n'a pas de racines en lui,
il est l'homme d'un moment :
quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole,
il tombe aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces,
c'est l'homme qui entend la Parole ;
mais les soucis du monde
et les séductions de la richesse étouffent la Parole,
et il ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre,
c'est l'homme qui entend la Parole
et la comprend ;
il porte du fruit à raison de cent,
ou soixante,
ou trente pour un. »

L'Evangile de ce jour est l'explication donnée par Jésus de la Parabole du semeur donnée dans la Liturgie de Mercredi dernier en Mt 13, 1-9 :
Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac.
Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu'il monta dans une barque où il s'assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles :
« Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.
D'autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s'étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.
D'autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D'autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »

Que retirer de cet enseignement ? Que la Parole ne peut être active dans notre vie que si on lui donne "la première place". Il ne suffit pas de l'écouter d'une oreille et de la laisser s'échapper de l'autre; Ou de l'accueillir avec un enthousiasme affectif qui très vite s'éteint comme le feu sous la pluie; ou de l'écouter distraitement tout en se laissant prendre par les soucis du monde.
La Parole de Dieu doit être accueillie avec tout le respect qui lui est dû et avec attention, c'est elle qui nous a donné existence et qui, en continuant de résonner en nous, nous garde en existence. Elle doit être reçue dans un cœur libre et pur qui lui permet d'accomplir sa mission.
Cette Parole, ce n'est pas seulement un enseignement éducatif, c'est Quelqu'un qui l'a parfaitement accomplie dans sa chair, Jésus le Christ, le Fils de Dieu incarné. Lui seul peut donner à la Parole de porter fruit en nous.

Trop souvent nous ne sommes pas sérieux dans notre accueil de la Parole et du Christ qui l'incarne. Ne soyons pas étonnés alors, de notre peu de foi !

"La où est ton trésor, dit Jésus, là aussi sera ton cœur !"
(Mt 6, 21) Si ton Trésor est la Parole de Dieu, ton cœur, ta vie sera transformée.
(Peinture : Le semeur)

mercredi 22 juillet 2009

Parole du jour
(Jeudi 23 juillet)
(Mt 12, 46-50)

Comme Jésus était dans une maison,
sa mère et ses frères arrivent.
Restant au-dehors, ils le font demander.
Beaucoup de gens étaient assis autour de lui ; et on lui dit :
« Ta mère et tes frères sont là dehors, qui te cherchent. »
Mais il leur répond :
« Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »
Et parcourant du regard
ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit :

« Voici ma mère et mes frères.
Celui qui fait la volonté de Dieu,
celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »

L'Évangile de ce jour est le même que celui de mardi. On pourra se référer au commentaire de ce jour-là.
A remarquer cependant comment la famille de Jésus est "dehors". Elle ne peut comprendre ce qui se passe "dedans" car elle demeure en dehors. C'est pour cela qu'elle veut récupérer Jésus. Et nous ? ... Où sommes-nous ? ... Sommes-nous vraiment "dedans" ?

De même, pourquoi, "celui qui fait la volonté de Dieu" est une mère pour Jésus ? Rappelons-nous la signification de "faire la volonté de Dieu : "Ecoutez la Parole de Dieu et la mettre en pratique". Comme Marie, nous devons laisser la Parole prendre chair en nous et en prendre soin pour qu'elle accomplisse son oeuvre de Salut.

mardi 21 juillet 2009

Parole du jour
(Mardi 21 juillet)
(Mt 12, 46-50)
Comme Jésus parlait encore à la foule,
voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors,
cherchant à lui parler.
Quelqu'un lui dit :
« Ta mère et tes frères sont là dehors,
qui cherchent à te parler. »
Jésus répondit à cet homme :
« Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »
Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit :
« Voici ma mère et mes frères.
Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux,
celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. »

Les frères de Jésus. Jésus avait-il des frères ? Une question qui ne cesse de resurgir régulièrement ... Il faut savoir qu'en araméen comme en hébreu, langues connues et parlées par Jésus, il n'existe pas de mot pour dire "cousin", aussi on emploie les mots de "frères ou soeurs " pour désigner la parenté proche. La tradition orale s’est fixée en araméen. Aussi, Cette appelation de "frère ou soeur" reconnu aux cousins de Jésus fut conservé quand l’Evangile a été écrit ou traduit en grec, de même que les Septante ont traduit servilement l’original hébreu de l’Ancien Testament en utilisant le terme grec « frère » (« adelphos ») et non cousin (« anepsios ») lorsqu’il y a un rapport de parenté. Il y a d’abondantes attestations de cet usage : par exemple Lot et Jacob qui sont les neveux, respectivement, d’Abraham, Gn 11,27; 14,12, et de Laban, Gn 29,12; sont appelés leurs frères (Abraham-Lot: Gn 13,8; 14,14.16 ; Laban-Jacob: Gn 29,15) Tout cela vient du fait qu’il n’y a pas de mot en hébreu ou en araméen pour dire « cousin ». Il faut remarquer aussi que seul Jésus est appelé « le » fils de Marie, ou « le » fils du Charpentier dans les Evangiles. Et de la Vierge on dit seulement qu’elle est « la mère de Jésus ». A la croix, Jésus la confie au disciple Jean. Ce qui n'aurait pas été le cas dans la tradition du temps si Marie avait eu d'autres enfants.

"Celui qui fait la volonté de mon Père". Qu'est-ce donc que "faire la volonté ...". Il est bon de se référer au même texte dans l'Évangile selon St Luc, où il est dit : "Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique." Faire la volonté du Père, c'est se mettre à l'école du Fils. Ce que font les disciples. Dans les Évangiles, le Père appelle à plusieurs reprises à cette "écoute" qui a signification "d'apprendre" pour une imprégnation qui transforme. Ainsi dans le récit de la Transfiguration (Mc 9, 2-7), Alors que Jésus est manifesté comme celui qui accomplit la "Thora" et les "prophètes", il est accompagné de Moïse (la Thora) et d'Elie (les prophètes), le Père parle de Jésus en ces termes : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le". Et dans l'Évangile selon St Jean : "Quiconque s'est mis à l'écoute du Père et à son école, vient à moi." (Jn 6, 45) Aussi Jésus pourra dire à Philippe : "Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père sinon par moi." (Jn 13, 6) Pour "faire la volonté du Père", il faut prendre ce "Chemin" ... "Faire la volonté du Père" passe par Jésus ... Il est la "volonté du Père" incarnée. Aussi appelle-t-il chacun de nous ... à celui qui veut être son disciple, il dit, comme à Pierre : "Toi, suis-moi !" (Jn 21, 22)
Pour entrer dans la Famille de Jésus, le Baptême ne suffit pas, il faut en laisser la grâce ... la graine semée se déployer dans la terre d'une vie vécue "par Lui, avec Lui et en Lui" et devenir ainsi comme consanguin avec Lui : Communion par le Sang de la Parole, le Sang Eucharistique, le Sang de l'Alliance Nouvelle et Éternelle ...
(Jésus et ses disciples)

dimanche 19 juillet 2009

Parole du jour
(Dimanche 19 juillet)
(Mc 6, 30-34)

Après leur première mission,
les Apôtres se réunissent auprès de Jésus,
et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné.
Il leur dit :
« Venez à l'écart dans un endroit désert,
et reposez-vous un peu. »
De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux
qu'on n'avait même pas le temps de manger.
Ils partirent donc dans la barque
pour un endroit désert, à l'écart.

Les gens les virent s'éloigner,
et beaucoup les reconnurent.
Alors, à pied, de toutes les villes,
ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
En débarquant, Jésus vit une grande foule.
Il fut saisi de pitié envers eux,
parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger.
Alors, il se mit à les instruire longuement.

Les disciples ont été envoyé en mission, leur apprentissage. Ils font ce que Jésus fait : enseignent, chassent les démons, guérissent les malades. C'est l'œuvre du Christ qu'ils accomplissent. Ils n'agissent pas en leur nom propre, mais au Nom de Jésus car la grâce du Salut vient de Lui. Dans l'Évangile selon St Jean, en 7, 37-38, il est un passage qui peut nous éclairer : "Jésus debout s'écria ; 'Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive, celui qui croit en moi !' selon le mot de l'Ecriture : 'De son sein couleront des fleuves d'eau vive !' Il parlait de l'Esprit que devait recevoir ceux qui croiraient en Lui." Jésus est debout, c'est la position du Ressuscité. Ceux qui croient en Lui se nourrissent de sa Parole et de sa Présence. Ce qu'ils reçoivent ... Celui qu'ils accueillent, transforment leur vie. Alors, ce qu'ils donnent vient de plus loin qu'eux ... de Lui. Quand il est dit dans le texte : "De son sein (cœur) couleront des fleuves d'eau vive", on ne sait s'il est question du cœur de Jésus ou de celui du disciple. En fait ce qui vient du cœur de Jésus est appelé à se réaliser en passant par le cœur du disciple qui a mission de prolonger l'œuvre de Jésus . C'est ce que fait l'Église aujourd'hui encore. Cela est possible dans et par l'Esprit répandu : "Il parlait de l'Esprit ..."

Texte de St Jean Eudes : "Savez-vous bien que vous avez deux cœurs, un grand et un petit ? Celui-ci est le vôtre, mais le grand est celui de notre bon Sauveur, qui est encore le vôtre, puisque le Père éternel vous l'a donné et que Lui-même s'est donné à vous. Or, c'est par cet adorable Cœur qu'il faut aimer Dieu, car que pouvez-vous faire avec votre petit cœur ? Dorénavant, dites donc ; "Mon Dieu, je vous aime, mais avec et de tout mon grand Cœur ..."
C'est avec ce grand coeur que nous sommes appelés à aimer les hommes et à vouloir leur plus grand bien à l'exemple de Jésus : "Aimez-vous les uns les autres de l'amour dont je vous ai aimé ..."
(Jésus enseigne les foules)

samedi 18 juillet 2009

Parole du jour
(Samedi 18 juillet)
(Mt 12, 14-21)

Les pharisiens se réunirent contre Jésus
pour voir comment le faire périr.

Jésus, l'ayant appris, quitta cet endroit ;

beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous.

Mais Jésus leur défendit vivement de le faire connaître.

Ainsi devait s'accomplir la parole prononcée
par le prophète Isaïe :

«
Voici mon serviteur que j'ai choisi,
mon bien-aimé en qui j'ai mis toute ma joie.

Je ferai reposer sur lui mon Esprit,

aux nations il fera connaître le jugement.

Il ne protestera pas, il ne criera pas,

on n'entendra pas sa voix sur les places publiques.

Il n'écrasera pas le roseau froissé,

il n'éteindra pas la mèche qui faiblit,

jusqu'à ce qu'il ait fait triompher le jugement.

Les nations païennes mettent leur espoir en son nom.

Le premier verset annonce clairement la couleur : les pharisiens ont décidé d’en finir et d’éliminer ce gêneur. Ils se concertent sur les moyens à mettre en œuvre pour rejoindre leur fin. Jésus se retire : son Heure n’est pas encore venue. Il faut qu’il poursuive d’abord son ministère, annonçant par des signes de miséricorde, le sens de sa Passion prochaine. Alors que les Juifs cherchent à le faire mourir, Notre-Seigneur continue à faire fleurir la vie en abondance.
La foule ne se doute pas du drame qui se prépare : elle continue à suivre le Seigneur. Ému de compassion, celui-ci guérit les malades, tout en les mettant en garde de ne pas ébruiter son activité, qui risque d’être mal interprétée.
Jésus est en quelque sorte passé au maquis : le Fils de Dieu est obligé de se cacher pour faire le bien ; il doit se soustraire aux chefs religieux pour pouvoir révéler, par la Parole et l’action, le Père plein de tendresse et de miséricorde qui l’a envoyé rassembler ses enfants dispersés.
Matthieu illustre cette situation déconcertante par un extrait du chapitre 42 du prophète Isaïe - le fameux poème du Serviteur souffrant. L’évangéliste signifie ainsi que malgré les apparences, ce fugitif aux abois est bien le Messie, sur qui repose l’Esprit, le Serviteur de prédilection qui fait toute la joie du Très-Haut. C’est lui qui « fera connaître le jugement », et « le jugement le voici, précise saint Jean : « Dieu est venu dans le monde non pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3, 17).
Or ce jugement de salut triomphera en se servant précisément de la malice humaine pour en tirer un plus grand bien. A l’Heure décidée par le Père, l’Agneau triomphera, ni par puissance ni par force, mais par la douceur et l’humilité poussées à leur paroxysme : il se livrera lui-même aux mains des hommes afin de les sauver en les aimant d’un amour plus fort que leur haine mortelle.
Cette image saisissante demeure la référence du mode d’agir de Dieu, et pour nous le critère de discernement de nos stratégies pastorales. Le Père « trouve sa joie » dans ses enfants qui, dociles à l’Esprit Saint reçu au baptême, empruntent le chemin du Christ pour faire connaître aux nations le jugement de miséricorde ; chemin de douceur et d’humilité, de discrétion et de patience, de compassion et de miséricorde.
N’est-ce pas ainsi que tous les Saints ont témoigné de leur Seigneur : des premiers martyrs jusqu’à mère Térèsa, en passant par François et Padre Pio, ils ont rappelé au monde par toute leur vie que « seul l’amour est digne de foi » (S. Augustin) ; pas n’importe quel amour, mais « l’amour qui prend patience, rend service, ne jalouse pas, ne plastronne pas, ne s’enfle pas d’orgueil ; ne fait rien de laid, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, n’entretient pas de rancune, ne se réjouit pas de l’injustice, mais trouve sa joie dans la vérité. Car l’amour vrai excuse tout, croit tout, espère tout, endure tout » (1 Co 13, 4-7).
Aujourd’hui comme hier, les hommes attendent ce témoignage.
Aujourd’hui comme hier ils ont besoin de pouvoir mettre leur espoir dans le nom de Jésus Sauveur que l’Eglise est chargée d’annoncer aux nations païennes. (P. Joseph-Marie)
(Icône : Jésus Sauveur)

vendredi 17 juillet 2009

Parole du jour
(vendredi 17 juillet)
(Mt 12, 1-8)

En ce temps-là, Jésus passait, un jour de sabbat,
à travers les champs de blé, et ses disciples eurent faim ;
ils se mirent à arracher des épis et à les manger.

En voyant cela, les pharisiens lui dirent :
« Voilà que tes disciples font
ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du sabbat ! »

Mais il leur répondit :
« N'avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim,
ainsi que ses compagnons ?
Il entra dans la maison de Dieu,
et ils mangèrent les pains de l'offrande ;
or, cela n'était permis ni à lui, ni à ses compagnons,
mais aux prêtres seulement.
Ou bien encore, n'avez-vous pas lu dans la Loi
que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple,
manquent au repos du sabbat sans commettre aucune faute ?
Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple.
Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole :
C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices
,
vous n'auriez pas condamné
ceux qui n'ont commis aucune faute.
Car le Fils de l'homme est maître du sabbat. »

Qu'est-ce que la miséricorde ? En hébreu, "Rarham" signifie : "entrailles maternelles". Faire miséricorde, c'est "donner la vie", "vouloir la vie pour autrui". En ce sens, Dieu est "Miséricordieux". Comme une mère, il ne peut que donner la vie et il fera tout pour sortir l'égaré de la situation mortelle où il s'est enfer-mé. La croix est par excellence "Parole de miséricorde". Dieu, comme le ferait une mère, donne sa vie pour que son enfant ait la Vie. Ainsi, le Sacrement du Baptême est le Sacrement de la Nouvelle Naissance : "Tu es devenu une création nouvelle ..."
La Personne est donc première par rapport à des lois où des règles qui sont là pour baliser son chemin. Jean Cassien, (365-435 env.) qui rencontra et interviewa plusieurs "Pères du désert" écrit dans son livre "Les conférence" que "Les veilles, le jeûne etc ... sont des moyens et non le but de la vie chrétienne ... Le but est toujours la "charité" et le chemin la "pureté du cœur". Faire du moyen le but, c'est tomber dans l'idolâtrie en faisant un absolu d'une réalité transitoire. De même pour le "Sabbat". Si celui-ci est le signe du "repos de Dieu" le septième jour, c'est que Dieu s'est reposé car il vit que ce qu'il avait fait était bon, que la vie jaillissait pure et belle. Mais si ce n'est pas le cas, il faut agir en conséquence pour qu'à nouveau jaillissent la Vie. Jésus lui-même dit dans l'Évangile que "Lui et son Père travaille toujours". Tant que la vie de l'homme est amoindrie par le péché, Dieu ne peut trouver le repos. Ce qui est dit dans le livre de la Genèse a signification avant la chute de l'homme. Et si "le Fils de l'homme est Maître du Sabbat" c'est que l'homme est plus grand que la prescription du Sabbat. Il est des cas où "la lettre tue" car elle enfer-me et paralyse. Jésus libère le paralysé. Combien de fois guérit-il le jour du Sabbat ? "Jésus leur dit : "Est-il permis, le jour du Sabbat, de faire le bien plutôt que le mal, de sauver une vie plutôt que de la tuer." (Mc 3, 4) St Paul met en garde par ces simples mots : "La lettre tue, l'Esprit vivifie" (2Co 3, 6) Nous ne sommes plus sous la "lettre", mais sous " l'ombre de l'Esprit ". Ce qui ne veut pas dire, bien-sûr, qu'il ne faut pas des "Règles". Mais il faut les remettre à leur juste place ...
(Jésus confronté aux pharisiens)