mercredi 24 mars 2010

Parole du jour
Jn 8, 31-42
Mercredi 24 mars

Jésus disait à ces Juifs qui maintenant croyaient en lui :
« Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
Ils lui répliquèrent :
« Nous sommes les descendants d'Abraham,
et nous n'avons jamais été les esclaves de personne.
Comment peux-tu dire : 'Vous deviendrez libres' ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
tout homme qui commet le péché est esclave du péché.
L'esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ;
le fils, lui, y demeure pour toujours.
Donc, si c'est le Fils qui vous rend libres,
vous serez vraiment libres.
Je sais bien
que vous êtes les descendants d'Abraham,

et pourtant vous cherchez à me faire mourir,
parce que ma parole n'a pas de prise sur vous.
Je dis ce que moi, j'ai vu auprès de mon Père,
et vous, vous faites aussi
ce que vous avez entendu chez votre père. »
Ils lui répliquèrent :
« Notre père, c'est Abraham. »
Jésus leur dit :
« Si vous êtes les enfants d'Abraham,
vous devriez agir comme Abraham.
Et en fait vous cherchez à me faire mourir,
moi qui vous ai dit la vérité
que j'ai entendue de Dieu.

Abraham n'a pas agi ainsi.
Mais vous, vous agissez comme votre père. »
Ils lui dirent :
« Nous ne sommes pas des enfants illégitimes !
Nous n'avons qu'un seul Père, qui est Dieu. »
Jésus leur dit :
« Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez,
car moi, c'est de Dieu que je suis sorti
et que je viens.
Je ne suis pas venu de moi-même ;
c'est lui qui m'a envoyé.


"La Vérité vous rendra libre". Qu'est-ce donc que cette Vérité ? Juste avant de mourir, Jésus dira à Pilate "être venu pour rendre témoignage à la Vérité." Et peu avant, à Philippe qui demande à voir le Père "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie". Et dans l'Évangile de ce jour, il dit aussi que "c'est le Fils qui vous rend libre". Si donc la Vérité et le Fils rend libre, c'est que, en effet, la Vérité et le Fils ne font qu'un, ainsi d'ailleurs que la Parole de Dieu. Jésus, Fils incarné est la Vérité, Il est la "Parole faite chair". Dans la prière sacerdotale, Jésus demande au Père , pour ses disciples : "Sanctifie-les par la vérité : ta Parole est Vérité." (Jn 7, 17) Il est Lui-même cette Parole et cette sanctification se réalisera au moment de sa mort sur la croix lorsqu'il répandra l'Esprit de Vérité ...
Le mot "Vérité" en hébreu se dit "amet" et se prononce "émet". Or le mot "met" signifie "mort" et le "a" (aleph) dans la symbolique juive, a signification de UN par le fait qu'il est la première lettre de l'alphabet. Et le UN, est symbolique de Dieu : "Écoute Israël, YHWH notre Dieu est UN" (Dt 6,4) Donc le mot "amet" signifie "le surgissement de la Présence Divine ("aleph") dans une situation de mort". C'est finalement le thème du "Salut" qui est contenu dans ce mot que nous traduisons par Vérité. Thème qui traverse toute la Bible et définit le pourquoi de la venue du Fils de Dieu dans notre chair. Il y a à la fois en Jésus le coté de la mort en tant qu'il a pris notre humanité qui est mortelle à la fois naturellement et en raison du péché et la Présence de Dieu en tant qu'Il vient de Dieu. Il est à la fois du coté de la mort et de la Vie.I l est Vrai Homme et Vrai Dieu. Au moment où il rend le dernier souffle, Il y a en lui ce paradoxe : A l'instant même de sa mort, il y a en Lui le surgissement de la Présence Divine qui le prend tout entier dans la Vie. Et c'est la résurrection.
"Être fidèle à sa Parole", cette Parole qu'Il incarne, c'est "connaître la Vérité", cette Vérité qui donnant la Vie, "rend pleinement libre". C'est ce que nous appelons le "Salut". Aussi, Jésus est-il vraiment : "Le Chemin, la Vérité et la Vie." Et ce Salut, cette Vérité, c'est chaque jour que nous pouvons en faire l'expérience, si nous Lui permettons d'assumer avec nous notre existence : "Par Lui, Avec Lui et en Lui". (Grande doxologie à la fin de la prière Eucharistique) L'Eucharistie nous donne de communier à cette Vérité ...

mardi 23 mars 2010

Parole du jour
Jn 8, 21-30
Mardi 23 mars

Jésus disait aux Juifs :
« Je m'en vais ; vous me chercherez,
et vous mourrez dans votre péché.
Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. »
Les Juifs disaient :
« Veut-il donc se suicider, puisqu'il dit :
'Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller' ? »
Il leur répondit :
« Vous, vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut.
Vous êtes de ce monde ;
moi, je ne suis pas de ce monde.
C'est pourquoi je vous ai dit
que vous mourrez dans vos péchés.
Si, en effet, vous ne croyez pas que moi, JE SUIS,
vous mourrez dans vos péchés. »
Ils lui demandaient :
« Qui es-tu donc ? »
Jésus leur répondit :
« Je n'ai pas cessé de vous le dire.
J'ai beaucoup à dire sur vous, et beaucoup à condamner.
D'ailleurs celui qui m'a envoyé dit la vérité,
et c'est de lui que j'ai entendu ce que je dis pour le monde. »
Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père.
Jésus leur déclara :
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme,
alors vous comprendrez que moi, JE SUIS,
et que je ne fais rien par moi-même,
mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné.
Celui qui m'a envoyé est avec moi ;
il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. »
Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui.

Intériorité et extériorité. Il y a Jésus qui est d'en haut, c'est-à-dire qui vit à partir de ses profondeurs, des profondeurs de l'être qui sont un sommet, ce que l'on appelle le Ciel, là où la voix du Père se fait entendre. C'est ce que veut dire St Paul lorsque dans la lettre aux Romains il écrit à notre encontre : "L'Esprit se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu." (Rm 8, 16) L'esprit avec un petit "e", c'est en nous cette dimension par laquelle nous sommes reliés à Dieu et aspirons à la communion avec Lui. En Jésus cet Esprit "qu'il a sans mesure", atteste qu'Il est le Fils de Dieu. En ce sens Jésus n'est pas de ce monde car il se laisse conduire par son intériorité à laquelle il est entièrement "connecté" : "Je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. " Aussi Jésus peut-il dire "JE SUIS". La croix dévoile cette identité. Pour la comprendre, il faut la regarder ... de l'intérieur. Elle est le signe de l' AMOUR totalement accompli. Un AMOUR qui rejoint le JE SUIS. "Dieu est JE SUIS, Il EST ... "Dieu est AMOUR" (1 Jn 4, 7) .
Les juifs, eux, ne sont pas à l'écoute de leur intériorité, ils vivent et agissent à l'extérieur d'eux-mêmes et à partir de cet extérieur, dans la multiplicité des choses, des êtres et des situations, qu'ils accaparent à leur profit. Il bafouent Dieu. C'est en ce sens qu'il est dit qu'ils mourront dans leur péché. Leur vie est ancrée dans l'éphémère et l'illusion, non dans l'Être et l'Amour ... Ils sont "dans le monde".

La conversion de St Augustin peut nous aider à comprendre ce dilemme :

« Tout à coup j’entends sortir d’une maison voisine comme une voix d’enfant ou de jeune fille qui chantait et répétait souvent: « PRENDS, LIS! PRENDS, LIS! » Et aussitôt, changeant de visage, je cherchai sérieusement à me rappeler si c’était un refrain en usage dans quelque jeu d’enfant; et rien de tel ne me revint à la mémoire. Je réprimai l’essor de mes larmes, et je me levai, et ne vis plus là qu’un ordre divin d’ouvrir le livre de l’Apôtre, et de lire le premier chapitre venu. Je savais qu’Antoine, survenant, un jour, à la lecture de l’Evangile, avait saisi, comme adressées à lui-même, ces paroles: « Va, vends -ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel; viens, suis-moi ( Matth. XIX, 21); »et qu’un tel oracle l’avait aussitôt converti à vous.

Je revins vite à la place où Alypius était assis; car, en me levant, j’y avais laissé le livre de l’Apôtre. Je le pris, l’ouvris, et lus en silence le premier chapitre où se jetèrent mes yeux: « Ne vivez pas dans les festins, dans les débauches, ni dans les voluptés impudiques, ni en conteste, ni en jalousie; mais revêtez-vous de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et ne cherchez pas à flatter votre chair dans ses désirs. » Je ne voulus pas, je n’eus pas besoin d’en lire davantage. Ces ligues à peine achevées; il se répandit dans mon cœur comme une lumière de sécurité qui dissipa les ténèbres de mon incertitude. » (Ch 12 des Confessions)

Ce retournement dans la vie d’Augustin, fera sortir de son cœur ces magnifiques paroles :

« Je T'ai aimé bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je T'ai aimé bien tard ! Mais voilà : TU étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors et c'est au-dehors que je TE cherchais.
Dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures ! TU étais avec moi, et je n'étais pas avec TOI … TU m'as appelé, TU as crié, TU as vaincu ma surdité ; TU as brillé, TU as resplendi et TU as dissipé mon aveuglement. TU as répandu Ton Parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour TOI. Je T'ai goûté et j'ai faim et soif de TOI… TU m'as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en TOI…

Ce qui fera dire à St Augustin : « Dieu plus intérieur à moi-même que moi-même »

« Dieu, je cherchais le moyen d’acquérir la force qui me rendrait capable de vivre uni à Toi et je ne la trouvais pas. Enfin j’ai embrassé le médiateur entre Dieu et les hommes, Dieu fait homme Jésus-Christ … »

En passant de l'extérieur à l'intérieur, Augustin rencontre "le médiateur entre Dieu et les hommes, Dieu fait homme Jésus-Christ … ". Ce retournement le fait changer de monde ...
Parole du jour
Jn 8, 21-30
Mardi 23 mars

Jésus disait aux Juifs :
« Je m'en vais ; vous me chercherez,
et vous mourrez dans votre péché.
Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. »
Les Juifs disaient :
« Veut-il donc se suicider, puisqu'il dit :
'Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller' ? »
Il leur répondit :
« Vous, vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut.
Vous êtes de ce monde ;
moi, je ne suis pas de ce monde.
C'est pourquoi je vous ai dit
que vous mourrez dans vos péchés.
Si, en effet, vous ne croyez pas que moi, JE SUIS,
vous mourrez dans vos péchés. »
Ils lui demandaient :
« Qui es-tu donc ? »
Jésus leur répondit :
« Je n'ai pas cessé de vous le dire.
J'ai beaucoup à dire sur vous, et beaucoup à condamner.
D'ailleurs celui qui m'a envoyé dit la vérité,
et c'est de lui que j'ai entendu ce que je dis pour le monde. »
Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père.
Jésus leur déclara :
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme,
alors vous comprendrez que moi, JE SUIS,
et que je ne fais rien par moi-même,
mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné.
Celui qui m'a envoyé est avec moi ;
il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. »
Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui.

Intériorité et extériorité. Il y a Jésus qui est d'en haut, c'est-à-dire qui vit à partir de ses profondeurs, des profondeurs de l'être qui sont un sommet, ce que l'on appelle le Ciel, là où la voix du Père se fait entendre. C'est ce que veut dire St Paul lorsque dans la lettre aux Romains il écrit à notre encontre : "L'Esprit se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu." L'esprit avec un petit "e", c'est en nous cette dimension par laquelle nous sommes reliés à Dieu et aspirons à la communion avec Lui. (Rm 8, ) En Jésus cet Esprit "qu'il a sans mesure", atteste qu'Il est le Fils de Dieu. En ce sens Jésus n'est pas de ce monde car il se laisse conduire par son intériorité à laquelle il est entièrement "connecté" : "Je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. " Aussi Jésus peut-il dire "JE SUIS". La croix dévoile cette identité. Pour la comprendre, il faut la regarder ... de l'intérieur. Elle est le signe de l' AMOUR totalement accompli. Un AMOUR qui rejoint le JE SUIS. "Dieu est JE SUIS, Il EST ... "Dieu est AMOUR".
Les juifs, eux, ne sont pas à l'écoute de leur intériorité, ils vivent et agissent à l'extérieur d'eux-mêmes et à partir de cet extérieur, dans la multiplicité des choses, des êtres et des situations, qu'ils accaparent à leur profit. Il bafouent Dieu. C'est en ce sens qu'il est dit qu'ils mourront dans leur péché. Leur vie est ancrée dans l'éphémère et l'illusion ... Ils sont "dans le monde".

lundi 22 mars 2010

Parole du jour
Jn 8, 12
Lundi 22 mars

Jésus disait aux Juifs :
« Moi, je suis la lumière du monde.

Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,

il aura la lumière de la vie. »

Ce matin, je n'ai retenu de l'Évangile que cette Parole de Jésus que nous pouvons porter dans le cœur comme une Présence et un appel. Que veut dire Jésus quand il proclame être "La Lumière du Monde" ? - Le Livre de l'exode raconte la rencontre de Moïse avec Dieu sur la Montagne du Sinaï où il reçoit les dix Paroles de vie (les dix Commandement) , inscrites dans les deux Tables de l'Alliance par le "doigt de Dieu" (Ex 31, 18) . Or, lorsqu'il redescend vers son Peuple, celui-ci ne peut soutenir le rayonnement de son visage : " Lorsque Moïse descendit de la montagne du Sinaï, ayant en mains les deux tables de la charte de l'Alliance, il ne savait pas que son visage rayonnait de lumière depuis son entretien avec le Seigneur. Aaron et tous les fils d'Israël virent arriver Moïse : son visage rayonnait. Comme ils n'osaient pas s'approcher, Moïse les appela. Aaron et tous les chefs de la communauté vinrent alors vers lui, et il leur adressa la parole. Ensuite, tous les fils d'Israël s'approchèrent, et il leur transmit les ordres que le Seigneur lui avait donnés sur la montagne du Sinaï. Quand il eut fini de leur parler, il mit un voile sur son visage. Et, lorsqu'il se présentait devant le Seigneur pour s'entretenir avec lui, il ôtait son voile jusqu'à ce qu'il fût sorti. Alors, il transmettait aux fils d'Israël les ordres qu'il avait reçus, et les fils d'Israël voyaient rayonner son visage. Puis il remettait le voile sur son visage jusqu'à ce qu'il rentrât pour s'entretenir avec le Seigneur. " (Ex 34, 29-35) St Paul reprendra ce thème dans une de ses lettres : "Le ministère de la Loi gravée dans la pierre, ce ministère de mort, avait déjà une telle gloire que les fils d'Israël ne pouvaient pas fixer le visage de Moïse rayonnant d'une gloire dont l'éclat ne durait pas ; alors, quelle gloire bien plus grande aura le ministère de l'Esprit ! ..." (2 Co 3, 7) Avec Moïse, La Loi gravée dans la pierre reste extérieur à l'homme qui est appelé à l'accomplir par ses propre forces ... Et déjà le rayonnement extérieur de cette Parole illumine le visage de Moïse.
Jésus Lui, en sa Personne, accomplit la Loi (Thora) . C'est le sens du récit de la Transfiguration (Lc 9, 28-36). Il est la Parole de Dieu. C'est donc toute sa Personne, tout son Être qui est illuminé et qui illumine. Lorsqu'Il dit : "Je suis la Lumière du monde", Il dit en fait : "Je suis la Thora, les Écritures pleinement accomplit". Cela est possible car s'il est vraiment Homme, prenant chair en Marie, Il est vraiment Dieu, conçu de l'Esprit-Saint, et que son humanité elle-même est dès sa conception remplie de l'Esprit que Dieu "lui donne sans mesure". (Jn 3, 34) Ces Écritures, en fait, ne parle que de Lui. Dans le récit des disciples d'Emmaüs, il est dit : "... en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait..." L'ayant reconnu à la fraction du pain, les deux disciples " se dirent l'un à l'autre : " Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? ". (Lc 24, 26-32) L'interprétation que Jésus donne des "Écritures" comme les accomplissant, illumine leurs cœurs. Et le "pain rompu" dont ils se nourrissent devient Sacrement de l'assimilation de la Personne de Jésus ressuscité qui a pleinement accompli " Les Écritures" en son Humanité qui est aussi la notre. La "Communion Eucharistique" est "illumination" : "Vous êtes la Lumière du monde ..." dit Jésus a ses disciples (Mt 5, 14). Et pour reprendre la Lettre de St Paul aux Corinthiens : "Et nous, les Apôtres, qui n'avons pas, comme Moïse, un voile sur 1e visage, nous reflétons tous la gloire du Seigneur, et nous sommes transfigurés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l'action du Seigneur qui est Esprit. " (2 Co 3, 18) Comme nous pouvons le constater, c'est la Parole de Dieu qui est Lumière : "Une lumière sur mes pas ta Parole, une lampe sur ma route." (Ps 118, 105) En Jésus, c'est cette "Parole qui s'est faite chair et qui a plantée sa tente parmi nous." (Jn 1, 14) Se nourrir des Écritures, c'est se nourrir de Jésus, se nourrir de Jésus, c'est se nourrir des Écritures. Écoutons St Jérôme : « Nous mangeons la chair et buvons le sang du Christ dans le mystère de l’Eucharistie, mais aussi dans la lecture des Écritures. » (Ct sur l’Ecclésiaste) Et dans un autre commentaire : « Pour moi, je pense que l’ Évangile, c’est le Corps du Christ. » (Commentaire sur le Ps 147) L'Évangile étant le cœur des Écritures. La "Bonne Nouvelle" (sens du mot Évangile) qui illumine nos vies !

dimanche 21 mars 2010

Parole du jour
Jn 8, 1-11
(Dimanche 21 mars)

Jésus s'était rendu au mont des Oliviers ;
de bon matin, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s'assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère.
la font avancer,et disent à Jésus :
« Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve,
afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt,
il traçait des traits sur le sol.
Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit :
« Celui d'entre vous qui est sans péché,
qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. »
Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Quant à eux, sur cette réponse,
ils s'en allaient l'un après l'autre,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme en face de lui.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-il donc ?
Alors, personne ne t'a condamnée ? »
Elle répondit : « Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »

Voici un Évangile, une Bonne Nouvelle essentielle, qu'il faut replacer dans l'Histoire du Salut. Dans l'Ancien Testament, les relations entre Dieu et son Peuple sont définis par l'analogie de Dieu comme Époux et Israël comme Épouse : "Il adviendra en ce jour-là, oracle de Yahvé, que tu m'appelleras "mon Mari" ..." (Os 2, 18) - "Ainsi parle Yahvé : Je me rappelle l'affection de ta jeunesse, l'amour de tes fiançailles, alors tu marchais derrière moi au désert, dans une terre qui n'est pas ensemencée. Israël était une part Sainte pour Yahvé." (Jér 2,2) Comme il est beau d'appeler l'Épouse "une part Sainte". - "Ton créateur est ton Époux, Yahvé Sabaot est son nom, le Saint d'Israël est ton rédempteur, on l'appelle Dieu de toute la terre." (Is 54, 5) Et pensons aussi au livre du Cantique des Cantiques, etc ...
Aussi, l'infidélité de l'Épouse s'exprime dans la notion "d'adultère". Car voilà ! Israël s'est détourné de Dieu. Il s'est "éloigné" (Jér 2, 5), il a "abandonné l'Epoux" (v. 13) et finalement l'a "oublié" v. 32) Écoutons les reproche de l'Epoux : "Sur toute colline élevée, et sous tout arbre vert tu t'es couchée comme une prostituée ... Comment oses-tu dire : "Je ne me suis pas souillée, après les Baals je n'ai pas couru" ? Regarde tes traces dans la vallée, reconnais ce que tu as fait. Chamelle écervelée, courant en tout sens, ânesse sauvage, habitué au désert, dans l'ardeur de son désir, elle aspire le vent; son rut qui le freinera ? Quiconque veut la chercher n'a aucune peine : il la trouve en un mois ... Mais tu dis : "Non ! inutile ! car j'aime les Étrangers et je veux courir après eux." (v. 20-25) Et cet appel de l'Epoux : "Reviens Israël rebelle, oracle de Yahvé, je n'aurai plus pour vous un visage sévère, car je suis miséricordieux, - oracle de Yahvé - je ne garde pas pour toujours ma rancune. Reconnais seulement ta faute ..." (v. 31, 2-13) Ouvrons le livre du prophète osée : "Mon épouse infidèle, je vais la séduire,je vais l'entraîner jusqu'au désert,et je lui parlerai cœur à cœur ... En ce jour-là, déclare le Seigneur,voici ce qui arrivera :Tu m'appelleras : « Mon époux »et non plus : « Mon maître » ... J'éloignerai de ses lèvres les noms des Baals, ses maîtres, on ne prononcera plus leurs noms ... Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours.Tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la justice et le droit, l'amour et la tendresse ; tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la fidélité, et tu connaîtras ton Dieu." (Os 2, 16-21) St Paul écrit : "Si nous sommes infidèle, Dieu, lui reste fidèle car il ne peut se renier Lui-même." (2 Tim 2, 13) Ce qui était dit sous d'autre terme en Deutéronome 32, 4 : " Il est le Rocher; son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont équitables; c’est un Dieu fidèle et sans injustice."
A travers la femme adultère, c'est tout Israël qui est visé. Aussi Jésus va-t-il leur montrer symboliquement en quoi ceux qui sont la pour accuser cette femme, sont dans la même situation. Que fait-il ? - Avec son doigt, il trace des signes sur le sol montrant ainsi que l'infidélité conduit à la poussière et que cette infidélité se résume dans la non observance des dix Paroles de vie (les dix commandements. En effet, sur la montagne du Sinaï, Dieu grave ces "débarim" (Paroles en hébreu) avec son doigt : "Quand il eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, il lui remit les deux Tables du Témoignage (de l'Alliance), tables de pierre écrites du "doigt de Dieu"." (Ex 31, 18) Et Jésus dira chasser les démons par le "doigt de Dieu" qui est "l'Esprit de Dieu" (Lc 11, 20; Mt 12, 28) Les juifs présent connaissent les Écritures et ils ont bien compris. Ils s'en vont les uns après les autres, renvoyés à leurs propres infidélités ... Quelle leçon de la part de Jésus ? Lui, l'Epoux (symbolique des noces de Cana (Jn 2, 1-11). voir aussi Mc 2, 20 etc ...), Il n'est pas venu pour juger, condamner, mais pour sauver (Jn 3, 17) car l'Epoux aime son Épouse et il ira jusqu'à donner sa vie pour elle : "... Il s'est livré pour elle ; il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable ... " (Eph 5, 25-27) C'est là tout le mystère de l'Incarnation et c'est sur ce roc que s'ancre le Sacrement du mariage. La fidélité étant l'un des piliers essentiel du mariage ... : Va et désormais ne pèche plus : " L'infidélité est destruction, la fidélité construit ... (Mt 7, 24-27)

samedi 20 mars 2010

Parole du jour
Jn 7, 40-53
Samedi 20 mars

Jésus enseignait au temple de Jérusalem.
Dans la foule, on avait entendu ses paroles,
et les uns disaient :
« C'est vraiment lui, le grand Prophète ! »
D'autres disaient :
« C'est lui le Messie ! »
Mais d'autres encore demandaient :
« Est-ce que le Messie peut venir de Galilée ?
L'Écriture dit pourtant qu'il doit venir
de la descendance de David et de Bethléem,
le village où habitait David ! »
C'est ainsi que la foule se divisa à son sujet.
Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui.
Voyant revenir les gardes
qu'ils avaient envoyés arrêter Jésus,
les chefs des prêtres et les pharisiens leur demandèrent :
« Pourquoi ne l'avez-vous pas ramené ? »
Les gardes répondirent :
« Jamais un homme n'a parlé comme cet homme ! »
Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,
y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?
Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,
ce sont des maudits ! »
Parmi les pharisiens, il y avait Nicodème,
qui était allé précédemment trouver Jésus ;
il leur dit :
« Est-ce que notre Loi permet de condamner
un homme sans l'entendre d'abord
pour savoir ce qu'il a fait ? »
Ils lui répondirent :
« Alors, toi aussi, tu es de Galilée ?
Cherche bien, et tu verras
que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »
Puis ils rentrèrent chacun chez soi.

Lorsque l'Enfant Jésus fut présenté au Temple, Syméon prophétisa "qu'il amènerait la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël : il doit être un signe en butte à la contradiction" (Lc 2, 33-35) Dans l'Évangile de ce jour, il est dit que "la foule se divisa à son sujet". Les soldats et leurs commanditaires eux-mêmes sont divisés et les pharisiens assure la vérité de ce qu'ils disent "vous vous êtes laissé égarer" sur le fait qu'eux et les chefs du peuple sont tous d'accord pour ne pas croire en Lui. Trop facile et pas si sûr, voilà le pharisien Nicodème qui intervient ... Immédiatement on l'accuse de faux frère : "Toi aussi tu es de Galilée ..." Et puis ce mépris des pharisiens pour la foule : "... ce sont des maudits !" Quel brouhaha qu sujet de Jésus ! ... Pas facile de se déterminer devant Lui. Il dérange. Nul ne peut rester sans interrogation devant Lui ... et c'est vrai pour nous aussi.
Mais le rocher où l'on peut s'amarrer et le phare qui va orienter notre navigation, c'est la parole -surprise des soldats touchés en plein cœur : "Jamais homme n'a parlé comme cet homme !" Alors ... écoutons-le et n'ayons pas peur de nous laisser bousculer par ses Enseignements et sa Personne ! Il nous faudra certes déblayer notre maison, mais une fois nettoyée et remise en ordre, nous y vivrons mieux : "Je vous laisse la Paix, c'est ma paix que je vous donne, je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne s'effraie." (Jn 14, 27)

vendredi 19 mars 2010

SAINT JOSEPH

Parole du jour
Mt 16, 18-21.24
Vendredi 19 mars

Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie,
de laquelle fut engendré Jésus,
que l'on appelle Christ (ou Messie).
Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus,
avait été accordée en mariage à Joseph ;
or, avant qu'ils aient habité ensemble,
elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste,
ne voulait pas la dénoncer publiquement ;
il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet,
lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe
et lui dit :
« Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse :
l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ;
elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus
(c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit.

On n'a parfois montré auprès de Marie, un Joseph vieillard que Dieu aurait mis là pour la protéger et qui fait plutôt figure de père que d'époux. C'est mal connaître Dieu qui a créé l'être humain époux-épouse et qui les veux vraiment unis dans un véritable amour conjugale. Le film Marie de Nazareth rend bien cette réalité. Joseph aimait Marie et réciproquement.
Israël est une véritable école. La Parole de Dieu y est enseignée, ruminée, assimilée ... considérée comme une nourriture du cœur comme la salade, les légumes et la viande le sont pour le corps : "l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toutes paroles qui sort de la bouche de Dieu". L'enfant, dès le sein maternelle est balancé dans le rythme mélodié de la Thora, des Prophètes et livres prophétiques et des Écrits. Le mot de Thora finira par tous les englober sous son nom. Depuis la naissance jusqu'à 5 ans environ, c'est sur les genoux de sa mère que bercé, l'enfant continue son "éducation". A partir de 5 ans, c'est le père qui prend le relais et systématiquement enseigne oralement son enfant, ce qui fut le cas de Joseph, père adoptif de Jésus. A douze ans, nous le voyons en Lc 2, 46-47, Jésus passe son examen de connaissance de la Thora, la "Barmitswa". Il devient alors "adulte dans la Thora" et chaque Sabbat,est appelé à se rendre à la Synagogue (Beit Knesset), la Maison de l'Assemblée, pour y mémoriser la Thora avec son peuple. Le cycle de remémoration de la Thora est de trois ans. Ce qui n'empêche pas de le faire chez soi, bien au contraire : "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour". Il s'agit sans doute du pain pour le corps, mais plus encore du "pain substantiel" qu'est la Parole de Dieu et ... pour nous du pain eucharistique ...
Si Marie était toute imprégnée de la Parole de Dieu, Joseph devait en être un Maître. C'est à lui qu'il est revenu plus particulièrement d'éduquer Celui qui est la Parole incarné. Souvent nous le sollicitons pour des choses matérielles ou du travail ... n'oublions pas de le solliciter pour qu'il nous aide à vivre de la Parole de Dieu en vérité.

jeudi 18 mars 2010

Parole du jour
Jn 5, 31-47
(Jeudi 18 mars)

Jésus disait aux Juifs :
« Si je me rendais ce témoignage à moi-même,
mon témoignage ne serait pas vrai ;
il y a quelqu'un d'autre qui me rend témoignage,
et je sais que le témoignage qu'il me rend est vrai.
Vous avez envoyé une délégation
auprès de Jean Baptiste,
et il a rendu témoignage à la vérité.
Moi, je n'ai pas à recevoir le témoignage d'un homme,
mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés.
Jean était la lampe qui brûle et qui éclaire,
et vous avez accepté de vous réjouir un moment à sa lumière.
Mais j'ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean :
ce sont les œuvres que le Père m'a données à accomplir ;
ces œuvres, je les fais,
et elles témoignent que le Père m'a envoyé.
Et le Père qui m'a envoyé,
c'est lui qui m'a rendu témoignage.
Vous n'avez jamais écouté sa voix,
vous n'avez jamais vu sa face,
et sa parole ne demeure pas en vous,
puisque vous ne croyez pas en moi, l'envoyé du Père.
Vous scrutez les Écritures
parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ;
or, ce sont elles qui me rendent témoignage,
et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
La gloire, je ne la reçois pas des hommes ;
d'ailleurs je vous connais :
vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu.
Moi, je suis venu au nom de mon Père,
et vous ne me recevez pas ;
si un autre vient en son propre nom,
celui-là, vous le recevrez !
Comment pourriez-vous croire,
vous qui recevez votre gloire les uns des autres,
et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique !
Ne pensez pas que c'est moi qui vous accuserai devant le Père.
Votre accusateur, c'est Moïse,
en qui vous avez mis votre espérance.
Si vous croyiez en Moïse,
vous croiriez aussi en moi,
car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture.
Mais si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit,
comment croirez-vous ce que je dis ? »

Quel est le témoignage que Jésus est "de Dieu", ce sont les œuvres qu'il accomplit. Ces œuvres sont porteuses de bien : enseignements ... libérations ... guérisons ... bienveillance (Cana) nouveau regard sur Dieu qu'il appelle son "Père" ... L'œuvre en son apogée sera celle de la croix où il montrera son désintéressement - ce qui n'est pas le cas de ses accusateur "qui cherchent leur gloire les uns des autres" - dans le don total qu'il fera de lui-même, librement, pour le salut de ceux-là même qui l'accusent et le crucifie. Dans l'Évangile d'hier, il expliquait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu'il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement." (Jn 5, 20) Jésus est en pleine "résonance" avec le Père. A travers les œuvres de Salut qu'Il pose, c'est Dieu lui-même qui lui rend témoignage. Et Il laisse entendre que "Les Écritures" le révèlent : "Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ; or, ce sont elles qui me rendent témoignage" et que c'est de Lui que Moïse a parlé : "Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture." Jésus est la clef des Écritures, la pleine révélation. C'est pour cette raison que toute lecture des Écritures doit commencer par les Évangiles. Apprendre à connaître Jésus pour découvrir que toute l'Ecriture parle de Lui en préfiguration où en accomplissement ...

Prière de St Patrice
(395 - +461. Évangélisateur de l'Irlande)
Fête 17 mars

J'avance sur ma route
avec la force de Dieu pour me protéger
la sagesse de Dieu pour me diriger
l'œil de Dieu pour me guider
l'oreille de Dieu témoin de mon langage.

Que la parole de Dieu soit sur mes lèvres.
que la main de Dieu me garde.
que le chemin qui mène à Dieu s'étende devant moi.
que le bouclier de Dieu me protège.
Que l'armée invisible de Dieu me sauve
de toutes les embûches du démon
de tout vice qui pourrait me réduire en esclavage
et de tous ceux qui me veulent du mal
au cours de mon rapide ou long voyage
seul ou avec le multitude.

Christ devant moi
Christ derrière moi
Christ au-dessous de moi
Christ au-dessus de moi
Christ en moi et à mes côtés
Christ autour et alentour
Christ à ma gauche et à ma droite
Christ avec moi le matin et le soir
Christ dans chaque cœur qui pensera à moi
Christ dans chaque regard qui se posera sur moi
Christ dans chaque oreille qui m'écoutera

Sur la route où j'avance ...
J'invoque le pouvoir (d'amour) de la trinité sainte
par ma foi dans le Dieu Trine
Père, Fils et Esprit-Saint,
par ma foi dans la prière
dans la divinité éternelle du Créateur.

mardi 16 mars 2010

Parole du jour
Jn 5, 1-16
(Mardi 16 mars)

Après cela, à l'occasion d'une fête des Juifs,
Jésus monta à Jérusalem.
Or, à Jérusalem, près de la Porte des Brebis,
il existe une piscine qu'on appelle en hébreu Bézatha.
Elle a cinq colonnades,
sous lesquelles étaient couchés une foule de malades :
aveugles, boiteux et paralysés.

Il y en avait un qui était malade depuis trente-huit ans.
Jésus, le voyant couché là,
et apprenant qu'il était dans cet état depuis longtemps,
lui dit : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? »
Le malade lui répondit :
« Seigneur, je n'ai personne pour me plonger
dans la piscine au moment où l'eau bouillonne ;
et pendant que j'y vais, un autre descend avant moi. »
Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. »
Et aussitôt l'homme retrouva la santé.
Il prit son brancard : il marchait !
Or, ce jour-là était un jour de sabbat.
Les Juifs dirent à cet homme que Jésus avait guéri :
« C'est le sabbat ! Tu n'as pas le droit de porter ton brancard. »
Il leur répliqua :
« Celui qui m'a rendu la santé, c'est lui qui m'a dit :
'Prends ton brancard, et marche !' »
Ils l'interrogèrent :
« Quel est l'homme qui t'a dit :
'Prends-le, et marche' ? »
Mais celui qui avait été guéri ne le savait pas ;
en effet, Jésus s'était éloigné,
car il y avait foule à cet endroit.
Plus tard, Jésus le retrouva dans le Temple et lui dit :
« Te voilà en bonne santé.
Ne pèche plus, il pourrait t'arriver pire encore. »
L'homme partit annoncer aux Juifs
que c'était Jésus qui lui avait rendu la santé.
Et les Juifs se mirent à poursuivre Jésus
parce qu'il avait fait cela le jour du sabbat.

Désormais, il n'est plus besoin de se jeter dans la piscine de Bézatha et de vouloir le faire avec ses propres forces défaillantes. Jésus est la vraie piscine. La piscine baptismale symbolise cette réalité spirituelle. Le catéchumène plongé dans l'eau baptismale est en fait plongé en Jésus et il en sort renouvelé dans tout son être : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." C'est par l'entremise de l'Église, Corps du Christ, que se réalise cette guérison. Chaque sacrement d'ailleurs réactualise cette grâce de Salut ... de Santé profonde. Ce qui est demandé à l'homme, c'est sa foi en Jésus, son adhésion à la guérison : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? » Et le désir, la volonté de prendre le chemin de vie à sa suite : « Te voilà en bonne santé. Ne pèche plus ... » Prends le chemin de l'Amour !

lundi 15 mars 2010

Parole du jour
Jn 4, 43-54
(Lundi 15 mars)

Jésus, après avoir passé deux jours
chez les Samaritains,
partit pour la Galilée.
(Lui-même avait attesté qu'un prophète
n'est pas honoré dans son propre pays.)
Il arriva donc en Galilée ;
les Galiléens lui firent bon accueil,
car ils avaient vu tout ce qu'il avait fait
à Jérusalem pendant la fête de la Pâque,
puisqu'ils étaient allés eux aussi à cette fête.
Ainsi donc Jésus revint à Cana en Galilée,
où il avait changé l'eau en vin.
Or, il y avait un fonctionnaire royal,
dont le fils était malade à Capharnaüm.
Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée,
il alla le trouver ;
il lui demandait de descendre à Capharnaüm
pour guérir son fils qui était mourant.
Jésus lui dit :
« Vous ne pourrez donc pas croire à moins
d'avoir vu des signes et des prodiges ? »
Le fonctionnaire royal lui dit :
« Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! »
Jésus lui répond : «Va, ton fils est vivant. »
L'homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit.
Pendant qu'il descendait,
ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre
et lui dirent que son enfant était vivant.
Il voulut savoir à quelle heure il s'était trouvé mieux.
Ils lui dirent :
« C'est hier, au début de l'après-midi, que la fièvre l'a quitté. »
Le père se rendit compte que c'était justement l'heure
où Jésus lui avait dit : « Ton fils est vivant. »
Alors il crut, avec tous les gens de sa maison.
Tel est le second signe que Jésus accomplit
lorsqu'il revint de Judée en Galilée.

Il est, dans ce récit une parole de Jésus qui surprend et qui nous concerne tous : « Vous ne pourrez donc pas croire à moins d'avoir vu des signes et des prodiges ? ». Au centurion qui lui demande de venir guérir son fils - il va donc croire en voyant le signe de la guérison - Jésus répond par une parole qu'il doit croire sans voir immédiatement ce signe qu'est la guérison.
La foi du centurion se révèle, elle ne s'arrête pas au signe, il croit en la parole de Jésus sans voir son effet : "L'homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit." Il ne croit pas dans le signe, mais en Jésus.
Combien souvent nous sommes appelés à croire sans voir dans l'immédiat le résultat de nos demandes. Il est d'ailleurs des demandes que Jésus ne peut réaliser car elles ne correspondent pas à notre bien : " Nous ne savons que demander pour prier comme il faut ..." écrit St Paul. Nous avons besoin de l'Esprit-Saint pour nous inspirer une vraie demande ... (Rm 8, 26).
Certains ne voyant pas arriver le "résultat", se détourne de celui dont ils ont fait un distributeur automatique. La foi s'appuie sur Quelqu'un qui, nous en sommes certain, ne nous laissera pas tomber, même si les apparences peuvent sembler contraire. La Parole de la croix en est le ... signe par excellence : "
Je t'exalte, Seigneur : tu m'as relevé, Quand j'ai crié vers toi, Seigneur, tu m'as guéri ; Seigneur, tu m'as fait remonter de l'abîme et revivre quand je descendais à la fosse." (Ps 29, 2a.3-4)

dimanche 14 mars 2010

Le pardon du Père

Après le commentaire sur les lectures de ce 4ème dimanche de Carême, laissons-nous toucher par celui de St Pierre Chrysologue :

" Je me lèverai et j'irai vers mon père.Celui qui dit ces paroles gisait à terre. Il prend conscience de sa chute, il se rend compte de sa ruine, il se voit enlisé dans le péché et il s'écrie : je me lèverai et j'irai vers mon père.D'où lui vient ces espoir, cette assurance. Cette confiance ?
Du fait même qu'il s'agit de son père.« J'ai perdu, se dit-il, ma qualité de fils ; mais lui n'a pas perdu celle de père. Il n'est point besoin d'un étranger pour intercéder auprès d'un père : c'est l'affection même de celui-ci qui intervient et qui supplie au plus profond de son cœur. Ses entrailles paternelles le pressent à engendrer de nouveau son fils par le pardon. Coupable, j'irai donc vers mon père. »
Et le père, à la vue de son fils, voile immédiatement sa faute. A son rôle de juge il préfère celui de père. Il transforme tout de suite la sentence en pardon, oui qui désire le retour du fils et non sa perte. Il se jeta à son cou et l'embrassa. Voilà comment le père juge et comment il corrige : il donne un baiser au lieu d'un châtiment.La force de l'amour ne tient pas compte du péché, et c'est pourquoi le Père remet d'un baiser la faute de son fils, il le couvre par ses embrassements. Le père ne dévoile pas le péché de son enfant, il ne flétrit pas son fils, il soigne ses blessures de sorte qu'elles ne laissent aucune cicatrice, aucun déshonneur.
Heureux ceux dont la faute est ainsi remise et le péché pardonné. Gardons-nous donc de nous éloigner d'un tel Père.La seule vue de ce Père suffit pour mettre en fuite le péché, pour éloigner la faute et pour repousser tout mal et toute tentation. Mais si nous nous sommes éloignés du Père, si nous avons dissipé tout son bien par une vie dissolue, s'il nous est arrivé de commettre quelque faute ou méfait, si nous sommes tombés dans le gouffre sans méfait, si nous sommes tombés dans le gouffre sans fond de l'impiété et dans une ruine absolue, relevons-nous enfin et revenons à tel Père, encouragés par un tel exemple.
Quand il le vit, il s'attendrit, il s'attendrit, couru se jeter à son cou et l'embrassa. Je le demande, quelle place y aurait-il ici pour le désespoir, quelle occasion pour une excuse ou pour un semblant de crainte ? A moins peut-être que la rencontre avec le Père ne nous fasse peur et que son baiser nous inspire de la crainte ; à moins peut-être que nous croyions que c'est pour prendre et se venger et non pour accueillir et pardonner que le Père vient et attire son enfant par la main.Mais cette pensée destructrice de la vie, cette ennemie de notre salut est mise hors de combat par ce qui suit : Le Père dit à ses serviteurs : Mangeons et faisons liesse. Mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie il était perdu, et le voilà retrouvé.Après avoir entendu cela pouvons-nous encore retarder notre retour vers le Père ? " (PTP de ce 4ème dim. de Carême)

Parole du jour
2 Co 5, 17-21
(Dimanche 14 mars)

Frères, si quelqu'un est en Jésus Christ,
il est une créature nouvelle.
e monde ancien s'en est allé,
un monde nouveau est déjà né.
Tout cela vient de Dieu :
il nous a réconciliés avec lui par le Christ,
et il nous a donné pour ministère de travailler à cette réconciliation.
Car c'est bien Dieu qui, dans le Christ,
réconciliait le monde avec lui ;
il effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés,
et il mettait dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ,
et par nous c'est Dieu lui-même qui, en fait,
vous adresse un appel.
Au nom du Christ, nous vous le demandons,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n'a pas connu le péché,
Dieu l'a pour nous identifié au péché des hommes,
afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu.

Peut-être attendiez-vous le récit de l'Évangile de "l'Enfant prodigue" ou "Père miséricordieux" selon l'appellation qu'on lui donne (Lc 15, 1-3. 11-32) . Ce récit qui nous concerne tous car nous sommes à la fois les deux fils.
Le fils prodigue qui dilapide l'héritage reçu à son baptême en menant une vie sans attache à la source de la Vie. Jérémie compare celui-là à
"une chamelle écervelée, courant en tous sens" (Jér 2, 23) ... " il se fixe aux lieux brûlés du désert, terre salée où nul n'habite." (Jér 17, 6) Il est dit dans notre Évangile : "Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien." Vivre ainsi une autonomie égocentrique conduit à l'enfermement, la solitude ... la mort. Et il arrive, heureusement, à la métanoïa, à la conversion, au retour à la Maison Paternelle et à un nouveau regard sur le Père : " il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers." Sans même attendre d'explication, celui-ci redonne à l'égaré sa dignité de Fils : " Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds." Et c'est la Fête ... la Résurrection à l'œuvre !
Et nous sommes aussi le Fils ainé qui travaille non dans une attache du cœur avec son Père, dans la joie d'œuvrer avec lui, mais qui fait son boulot pour la récompense, l'héritage. Il ne se considère pas de la Maison ( "Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres ..."), et comme un mercenaire, il fait pour avoir, et ce qu'il attend, c'est du donnant-donnant. Il se trouve parfait et attend une reconnaissance trébuchante en pièces ou nature (un chevreau) pour sa bonne conduite ... Son cœur est aigri : "Il est comme un chardon dans la steppe : il ne ressent rien quand arrive le bonheur ..." (Jér 17, 6) Lui aussi, il est seul et dans l'enfermement et son cas est peut-être plus grave que celui de son frère car il se croit juste et dans la vérité. Ses yeux sont aveuglés ... Ce qui nous rappelle un autre passage de l'Évangile qui trouve ici toute sa signification : " Je ne suis pas venu appeler les justes (ceux qui se croient juste et qui se carapace dans leur fausse justice), mais les pécheurs." (Mt 9, 13) Le Père quand à lui, s'appuyant sur son cœur paternel sans idées de mal et étonné du comportement de son fils, l'appelle à un nouveau regard : "Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ..."
Les deux, en fait, sont morts, chacun à leur manière, et il faut espérer que le frère ainé soit entré dans la danse ... S'il en est ainsi, la Fête sera double car la parole finale du Père qui fait toute sa joie, nous pourrons l'entendre dite à chacun des deux fils : "Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !" Une nouvelle vie de famille peut commencer, une vie en communion ...
Mais, il y a un troisième Fils, celui de la 2ème lettre au Corinthiens. Et ce Fils n'est ni le prodigue, ni l'ainé, il est l'Unique, car sa vie est en pleine consonance avec la vie du Père. C'est Lui qui donne aux deux fils que nous sommes de se réconcilier avec le Père : " Il (le Père) nous a réconciliés avec Lui (le Père) par le Christ (le Fils incarné) ... Car c'est bien Dieu (le Père) qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui ; il effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés ..." Comment ce Fils s'y est-il pris : " Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu (le Père) l'a pour nous identifié au péché des hommes (c'est librement que le Fils Unique prend sur lui l'histoire du prodigue et de l'ainé), afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu". Cette "justice" qui n'a rien à voir avec un tribunal, mais qui a signification de "justesse" dans le sens d'un "ajustement" à notre vocation créationnelle de fils, perdue par le péché et retrouvée dans le Fils sans péché : " Si quelqu'un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà né ..."

samedi 13 mars 2010

Parole du jour
Lc 18, 9-14
Samedi 13 mars

Jésus dit une parabole pour certains hommes
qui étaient convaincus d'être justes
et qui méprisaient tous les autres :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L'un était pharisien, et l'autre, publicain.
Le pharisien se tenait là et priait en lui-même :
'Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes :
voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.'
Le publicain, lui, se tenait à distance
et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !'
Quand ce dernier rentra chez lui,
c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste,
et non pas l'autre. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »

Deux hommes prient le même Seigneur, dans le même temple. Et pourtant quelle différence dans la connaissance du vrai Dieu, quelle différence d'authenticité dans la prière!

- Pour le pharisien, la prière n'a qu'un pôle: le moi satisfait et sécurisé. Cet homme est, à ses yeux, le seul intact, le seul digne, l'artisan de sa propre perfection.
"Les autres" se laissent compromettre avec l'argent; "les autres" connaissent des aventures avec la femme d'autrui; "les autres" trempent dans des affaires injustes. D'autres encore, comme ce publicain, sont entrés dans le système fiscal de l'occupant, et leur métier leur salit les mains. Tandis que lui, le "séparé", l'homme à part, est demeuré inentamé, inattaquable.

Mais il confond la paix du cœur et l'auto-justification. Pour lui la sainteté consiste à coïncider avec une image gratifiante de lui-même, à remplir les cases qu'il a lui-même tracées.

Il est le seul digne de l'amour de Dieu, ou du moins il a besoin d'être le seul à capter son estime. Il lui faut éliminer les autres pour se sentir aimé du Seigneur; et dès lors l'autre n'est plus le frère, mais le coupable. Il n'a jamais su "être-avec" les autres devant Dieu, et pour se sentir vivre, il lui faut se percevoir comme en dehors de la destinée commune. L'insécurité n'a plus de sens pour lui: il a mis Dieu à son service, il l'a satellisé, à portée de son orgueil.

Désormais toute son assurance repose sur ses œuvres: ses comptes pour le Temple sont en règle, et, une fois la dîme versée, il se sent tranquille pour user de tout le reste comme bon lui semble. Par ailleurs ses jeûnes réguliers le rassurent sur la possession qu'il a de lui-même et le confirment dans son impression d'équilibre et de réussite.

Non content d'introduire dans sa prière tous ses mépris, toutes ses agressivités, non content d'écraser les autres pour se pousser devant Dieu au premier rang, il va s'imaginer que Dieu l'aurait choisi en excluant les autres, comme si le cœur de Dieu était trop petit pour aimer aux dimensions du monde.

- Le publicain, lui, ne vient pas au Temple pour trouver en Dieu un témoin de sa réussite, mais un confident de sa misère. Il se tient à distance, comme un homme qui n'aurait pas droit à l'amour de Dieu; et pourtant il est venu car il sait que l'amour n'est pas une question de droit.

Il n'ose pas lever les yeux, de peur de rencontrer un regard qu'il ne saurait supporter, le regard de Dieu, chargé d'amour, mais d'un amour tellement immérité! Il ne songe même pas à se comparer aux autres, car une première comparaison déjà l'a rendu humble, celle de sa vie lourde et lâche, fausse et mesquine, avec ce qu'il pressent de la bonté de Dieu.

Il a rejoint le sens du péché, qui ne consiste pas à nous imaginer criminel ni à nous charger de misères plus ou moins artificielles, mais à reconnaître humblement, avec une sorte d'évidence, combien le mensonge s'est installé dans nos vies, combien nous avons perdu la hâte du Royaume et combien peu nous savons aimer.

C'est alors que peut monter la vraie prière, celle qui traverse le dépit orgueilleux et exprime la vraie conversion, l'authentique retournement vers Dieu: "Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis!"

- Les années passent, les illusions tombent, le temps se fait court: seule cette prière de pauvre peut nous ouvrir le chemin de la paix, parce qu'elle nous restitue devant Dieu dans notre vérité de créature, dans notre responsabilité de pécheurs, mais aussi dans la certitude de la victoire du Christ et dans l'espérance de ce qu'il nous prépare.

"Qui s'abaisse sera élevé": c'est le Seigneur qui l'a promis,et c'est lui qui le fera. Il saura restaurer dans son amour et élever tout près de lui, sur la même croix et dans la même gloire, ceux qui pour lui se seront abaissés dans l'humilité, la douceur et le service. (anonyme)

vendredi 12 mars 2010

Parole du jour
Mc 12, 28-34
Vendredi 12 mars

Un scribe qui avait entendu la discussion,
et remarqué que Jésus avait bien répondu,
s'avança pour lui demander :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier : Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme,
de tout ton esprit
et de toute ta force.
Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as raison de dire que Dieu est l'Unique
et qu'il n'y en a pas d'autre que lui.
L'aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence,
de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. »
Jésus, voyant qu'il avait fait une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n'osait plus l'interroger.

Tout commence par "l'Écoute" : "Écoute Israël ..." Cela revient continuellement dans la Bible, c'est le mot le plus employé. Écouter demande de se décentrer de soi-même pour être tout à celui qui parle et ne pas interférer égocentriquement dans ce qu'il dit. Combien de fois nous avons la réponse avant même que la personne ait fini de parler ! ... Combien de fois nous coupons la parole à une personne avant qu'elle ait fini d'exposer ce qu'elle dit ! Nous sommes centrés sur nous-mêmes et en conversation, non avec l'autre, mais avec nous.
Écouter, c'est respecter celui qui parle et lui donner existence.
Et si nous savons "écouter", nous découvrirons que l'autre, par sa parole nous donne justement existence car sa parole nous construit ... Et lorsqu'il s'agit de Dieu qui parle ! ...
Apprenons à faire silence pour apprendre à écouter. Faire taire le moulin de nos pensées qui s'entrechoquent dans notre tête ... faire taire les sentiments qui montent de notre affectivité ... vivre simplement le présent de la parole de l'autre qui résonne ne nous. Cela demande de prendre du recul par rapport à soi et à ce qui est dit pour mieux l'entendre.

L "écoute" ici, concerne une Parole sur l'amour de Dieu et du prochain. Là encore, un décentrement par rapport à soi-même est essentiel. Aimer l'autre demande de le préférer à soi, de le faire passer avant soi ... C'est ainsi que Jésus défini l'Amour : dans le "service" et le "don de soi". La croix en est la révélation ...
Le premier prochain d'ailleurs, avant d'être l'autre, c'est peut-être soi-même. Savons-nous nous aimer nous-mêmes ? ... Comment aimer autrui si on ne s'aime pas soi-même ? ... Mais Comment s'aimer soi-même ? En se regardant dans le regard de Dieu. L'Évangile nous y invite constamment. Comment Jésus regarde-t-il la samaritaine, les publicains Matthieu et Zachée, la femme adultère, Marie Madeleine de qui il a chassé sept démons, la cananéenne, Pierre qui l'a renié ... Et puis en regardant la croix où à travers un regard qui se brouille, Jésus nous rend à la pleine lumière et nous ouvre les yeux du cœur ...
Nous laisser ainsi regarder dans la lumière de l'Amour Divin :
"Tu les as aimé comme tu m'as aimé", (Jn 17, 23) , nous enseignera à regarder les autres dans un regard qui ressemblera au sien ...