samedi 24 août 2013


St Barthélémy
Jn 1, 45-51
Samedi 24 août

Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : 
« Celui dont parlent la loi de Moïse et les Prophètes, 
nous l'avons trouvé : 
c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »
Nathanaël répliqua : 
« De Nazareth ! 
Peut-il sortir de là quelque chose de bon ? » 
Philippe répond : « Viens, et tu verras. »
Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare : 
« Voici un véritable fils d'Israël, 
un homme qui ne sait pas mentir. »
Nathanaël lui demande : 
« Comment me connais-tu ? » 
Jésus lui répond :
 « Avant que Philippe te parle, 
quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. »
Nathanaël lui dit : 
« Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! 
C'est toi le roi d'Israël ! »
Jésus reprend : 
« Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, 
et c'est pour cela que tu crois ! 
Tu verras des choses plus grandes encore. »
Et il ajoute : 
« Amen, amen, je vous le dis : 
vous verrez les cieux ouverts, 
 avec les anges de Dieu 
qui montent et descendent
au-dessus du Fils de l'homme. »

Le figuier dans la bible est l'image de la torah car, selon les sages, on peut prendre un verset de la torah maintes fois et on trouvera toujours des explications différentes. De la même manière que les feuilles du figuier ne se ressemblent pas les unes les autres,nous pouvons revenir 100 fois sur un verset biblique et nous trouverons toujours un sens nouveau.
Le figuier a aussi une particularité : c'est un arbre messianique. Il annonce la venue du messie étant un des premiers arbres à fleurir ...
En Israël il est de coutume d'aller étudier la torah à l'ombre d'un figuier, c'est quelque chose qui permet d'ouvrir l'esprit pour étudier la torah .
Dans notre Évangile, Jésus voit venir à lui Nathanaël : "comment  me connais-tu, lui dit Nathanaël ? Jésus lui répond "quand tu étais sous le figuier Je t'ai vu" .Et que faisait Nathanaël sous le figuier ? Dans l'attente du Messie,  il était sous un figuier pour étudier les textes bibliques. Et le Messie qu'il attend, il le découvre en Jésus. Il le suit et se met à son école...

vendredi 7 juin 2013

Fête du Cœur immaculée de Marie
Lc 2, 41-51
(Samedi 8 juin)

Chaque année, les parents de Jésus allaient
à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans,
ils firent le pèlerinage suivant la coutume.
Comme ils s'en retournaient à la fin de la semaine,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
sans que ses parents s'en aperçoivent.
Pensant qu'il était avec leurs compagnons de route,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher
parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas,
ils revinrent à Jérusalem
en continuant à le chercher.
C'est au bout de trois jours
qu'ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l'entendaient s'extasiaient
sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent stupéfaits,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme nous avons souffert
en te cherchant, ton père et moi ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ?
Ne le saviez-vous pas ?
C'est chez mon Père que je dois être. »
Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.
Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.

Le cœur, dans la Bible, c'est la Personne en ce qu'elle a de plus profond, de plus intérieur. Marie a laissé jaillir la Source en son cœur, en sa Personne, et le Souffle de Dieu, l'Esprit-Saint, a imprimé en elle la Parole de Dieu à qui elle a donné chair : "Elle conçut du St Esprit". "Et la Parole s'est faite chair". A la différence d'Ève, Marie, demeurera ancrée dans la Parole de Dieu, dans le cœur à cœur avec Dieu ... Elle sera la première disciple de son Fils. En Lui, elle est devenue Mère universelle : "Voici ton Fils." dit Jésus en lui montrant St Jean qui symboliquement nous représente tous, au pied de la croix, et il dit à chacun de nous : "Voici ta Mère."
Marie est comparée à un astre
"Et le nom de la vierge était Marie" (Lc 1,27).
Disons quelque chose aussi sur ce nom, qui est interprété :

"Etoile" de la mer
et qui convient à merveille à la mère restée vierge.

Oui, on la compare à un astre, et rien de plus juste :

comme l'astre, sans être altéré, émet son rayon,
ainsi, sans lésion intime, la Vierge met au monde son Fils.
Le rayon n'amoindrit pas la clarté de l'astre,
p
as plus que le fils ne diminue l'intégrité de la vierge.
Oui, elle est cette noble étoile issue de Jacob

dont les rayons illuminent l'univers entier,
dont la splendeur étincelle sur la cime
et pénètre jusqu'aux ombres profondes,
dont la chaleur répandue sur la terre
réchauffe les âmes plus que les corps,
mûrit les vertus et consume les vices.
Elle est cette brillante et merveilleuse étoile

qui se lève, glorieuse et nécessaire
au-dessus de cet océan immense,

dans la splendeur de ses mérites et de ses exemples.

Dans la tempête, regarde l'étoile, invoque Marie !

O toi, qui que tu sois,
qui dans cette marée du monde,
te sens emporté à la dérive parmi orages et tempêtes,
plutôt que sur la terre ferme,
ne quitte pas les feux de cet astre.
Si tu ne veux pas sombrer dans la bourrasque.
Quand se déchaînent les rafales des tentations,

quand tu vas droit sur les récifs de l'adversité,
regarde l'étoile, appelle Marie !
Si l'orgueil, l'ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues,

regarde l'étoile, crie vers Marie !
Si la colère ou l'avarice,

si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme,
regarde vers Marie !
Quand, tourmenté par l'énormité de tes fautes,

honteux des souillures de ta conscience,
terrorisé par la menace du jugement,
tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse,
par l'abîme du désespoir,
pense à Marie.

Dans les dangers, dans les angoisses,

dans les situations critiques,
pense à Marie, crie vers Marie !
Que son nom ne quitte pas tes lèvres,

qu'il ne quitte pas ton cœur,
et pour obtenir la faveur de ses prières,
ne cesse d'imiter sa vie.

Fais ta propre expérience de Marie !

Si tu la suis, point ne t'égares.
Si tu la pries, point ne désespère.

Si tu la gardes en pensée, point de faux pas.

Qu'elle te tienne, plus de chute.

Qu'elle te protège, plus de crainte.

Sous sa conduite, plus de fatigue.

Grâce à sa faveur, tu touches au port.

Et voilà comment ta propre expérience
te montre
combien se justifie la parole :
Le nom de la Vierge était Marie (Lc 1, 27).

Saint Bernard (+ 1153)

Sacré-Cœur de Jésus
Lc 15, 3-7
Vendredi 7 juin

Jésus disait cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une,
ne laisse-t-il pas
les quatre-vingt-dix-neuf autres
dans le désert pour aller chercher
celle qui est perdue,
jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux,
il la prend sur ses épaules,
et, de retour chez lui,
il réunit ses amis et ses voisins ;
il leur dit :
'Réjouissez-vous avec moi,
car j'ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !'
Je vous le dis :
C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes
qui n'ont pas besoin de conversion. »

Le Sacré-Cœur est une dévotion au Cœur de Jésus-Christ, en tant que symbole de l'amour divin par lequel le Fils de Dieu a pris la nature humaine et a donné sa vie pour les hommes.
« Réjouissez-vous avec moi, car ma petite brebis, celle qui était perdue, je l’ai retrouvée ! » Il s’agit de chacun de nous, nous sommes « la petite brebis de Jésus ». Jésus veille sur chacune de nos vies, il veut prononcer sur chacun de nous une Parole d’amour. Si nous sommes présent à cet amour, Jésus se réjouit, Il ne nous prend pas seulement sur ses épaules mais il nous prend vraiment dans son cœur. Nous découvrons qu’il est toujours avec nous, c’est sa joie ...
Nous pourrions dire : « Oui, Jésus m’aime ! Mais mon chemin n’est pas facile ! » Il le sait et veut l'assumer avec moi. C'est pour cela qu'Il a pris notre Humanité et a vécu notre Histoire depuis la conception jusqu'à la mort. Il a voulu que notre histoire à chacun soit habité par la sienne, par sa Présence incarné. Notre chemin de croix, Jésus le connaît de l’intérieur, il l'a vécu dans toute sa réalité, parfois insoutenable, en a raclé le fond jusqu'à en épouser les moindres méandres ... Les pensées du cœur de Dieu sont des pensées d'amour et ne restent pas sans effet : « Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée » (Is 55, 10-11)

"Savez-vous bien que vous avez deux cœurs,
un grand et un petit ?
Celui-ci, le petit, est le vôtre,
mais le grand est celui de notre bon Sauveur,
qui est encore le vôtre,
puisque le Père éternel vous l'a donné
et que Lui-même s'est donné à vous.
Or, c'est par cet adorable Cœur qu'il faut aimer Dieu,
car que pouvez-vous faire avec votre petit cœur ?
Dorénavant, dites donc :
"Mon Dieu, je vous aime,
mais avec et de tout mon grand Cœur ..."
(St Jean Eudes)

C'est aussi avec ce grand Cœur ... "qui est notre", que nous devons apprendre à aimer notre prochain "comme Jésus nous a aimé" ...

jeudi 6 juin 2013

Parole du jour
Mc 12, 28b-34
Jeudi 6 juin

Un scribe s'avança et lui lui demanda :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier : Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme,
de tout ton esprit
et de toute ta force.
Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n'y a pas de commandement
plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as raison de dire que Dieu est l'Unique
et qu'il n'y en a pas d'autre que lui.
L'aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toutes les offrandes
et tous les sacrifices. »
Jésus, voyant qu'il avait fait
une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n'osait plus l'interroger.

Le premier commandement ne serait-ce pas "Écoute" ? La non-écoute est toujours un pouvoir sur l'autre non reconnu pour lui-même. Le refus de lui permettre de se dire. Savoir avant même qu'il ait fini de parler ce que je vais lui répondre. Un mur est posé entre lui et moi. Je refuse de sortir de moi, de ma petite citadelle car "moi" je sais. L'autre est unique et sa parole a le prix de cette dignité. Sa parole, même si elle me dérange, peut être pour moi source de vie. Il en est ainsi bien-sûr de la Parole de cet Autre qu'est Dieu. Combien souvent il parle dans le désert ! Et pourtant sa Parole nous construit ... Il nous parle aussi par les ... autres. Aimer commence toujours par "écouter", par regarder l'autre pour lui-même, partir de lui en se quittant soi : "ce que vous aurez fait à l'un de ses petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'aurez fait." C'est vrai pour "l'écoute". Alors sortons de nos caves pour nous exposer au soleil. Le monde et ... nous-mêmes, nous en porterons mieux !

mercredi 5 juin 2013


Parole du jour
Mc 12, 18-27
Mercredi 5 juin

Des sadducéens
- ceux qui affirment qu'il n'y a pas de résurrection -

viennent trouver Jésus, et ils l'interrogeaient :

« Maître, Moïse nous a donné cette loi : Si un homme a un frère
qui meurt en laissant une femme,

mais aucun enfant,
qu'il épouse la veuve

pour donner une descendance à son frère.

Il y avait sept frères ;

le premier se maria,

et mourut sans laisser de descendance.

Le deuxième épousa la veuve,

et mourut sans laisser de descendance.

Le troisième pareillement.

Et aucun des sept ne laissa de descendance.

Et finalement, la femme mourut aussi.

A la résurrection, quand ils ressusciteront,

de qui sera-t-elle l'épouse,

puisque les sept l'ont eue pour femme ? »

Jésus leur dit :

« N'êtes-vous pas dans l'erreur,
en méconnaissant les Écritures,
et la puissance de Dieu ?

Lorsqu'on ressuscite d'entre les morts,
on ne se marie pas,
mais on est comme les anges dans les cieux.

Quant à dire que les morts doivent ressusciter,
n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit :
Moi, je suis le Dieu d'Abraham,
le Dieu d'Isaac,le Dieu de Jacob ?
Il n'est pas le Dieu des morts,
mais des vivants.

Vous êtes complètement dans l'erreur.


Quelle considération de la femme ! Elle est épousée seulement en vue de la descendance. D'amour, il n'en est point question. Or ce qui fondamentalement uni l'homme et la femme, c'est l'amour. Et pas n'importe lequel, car l'amour vrai est fondamentalement spirituel, c'est-à-dire qu'il jaillit du cœur et qu'il veut le bien, l'accomplissement de l'autre. Il est "bénédiction" sur l'autre préféré à soi et reconnu comme une personne à part entière avec tout ce que cela comporte de respect et de reconnaissance de dignité, et pas seulement en vue de la descendance : "Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ..." (Eph 5, 25) Ce qui demeure après la mort, c'est ce lien du cœur et non la signature d'un contrat. Et ce lien du cœur, même s'il est privilégié avec l'être aimé (e) durant la vie terrestre, ce lien du cœur qui est tout intérieur sera également vrai avec tous ceux qui seront dans le lien du cœur avec Dieu. La Résurrection du Christ est don total de lui-même pour les autres, lien d'amour, lien du cœur qui donne vie à chacun de nous et nous rend à la possibilité de donner notre vie pour les autres, de nous ouvrir au lien d'amour, au lien de cœur pour autrui par le don total de nous-même ... en Lui. Le Sacrement de Mariage trouve son existence dans cette réalité, il est Alliance entre deux êtres dans la puissance d'amour du Christ. L'enfant est là, non pour prolonger la vie de l'homme, (les saducéens ne croit pas en la vie après la mort) mais comme "fruit de l'amour entre l'époux et l'épouse", et donc du lien du cœur.

dimanche 2 juin 2013

Parole du jour 
 Mc 12, 13-17
mardi 4 juin

On envoya à Jésus des pharisiens et des hérodiens 
pour le prendre au piège en le faisant parler, 
et ceux-ci viennent lui dire : 
« Maître, nous le savons : 
tu es toujours vrai ; 
tu ne te laisses influencer par personne, 
car tu ne fais pas de différence entre les gens, 
mais tu enseignes le vrai chemin de Dieu. 
Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? 
Devons-nous payer, oui ou non ? »
Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : 
« Pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? 
Faites-moi voir une pièce d'argent. »
Ils le firent, et Jésus leur dit : 
« Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? ¦ 
De l'empereur César », répondent-ils.
Jésus leur dit : 
« À César, rendez ce qui est à César, 
et à Dieu, ce qui est à Dieu. »
Et ils étaient remplis d'étonnement à son sujet.


"Les gens du Temple harcèlent de plus en plus Jésus ; Rappelons que les Hérodiens sont partisans d’Hérode ; Hérode a obtenu des romains de nommer lui-même le Grand Prêtre…De plus Hérode a fait mourir Jean Le Baptiste. Les gens du Temple veulent donc être en parfait accord avec Hérode.
  Dans ce récit, on voit l’approche hypocrite, lâche, mensongère : les gens du Temple n’ont rien à perdre à ce jeu, et tout à gagner ...
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Cette parole de Jésus est célèbre par sa sagesse, par sa prudence. Qui règne en fait sur Israël à son époque ?  C’est César, l’empereur romain. Il représente la royauté temporelle. Ses sujets lui doivent l’obéissance et l’impôt. Mais Dieu règne spirituellement, et sa « royauté » est supérieure à la royauté temporelle. Tant que le conflit n’est pas ouvert entre les deux, les deux sont respectés. En France la royauté était de droit divin, et César Auguste sera divinisé après sa mort (et le mois d'août lui sera consacré), ce qui appuyait le pouvoir en place. On peut se dire qu’il y avait à l’époque une sorte de modus vivendi entre Rome et Jérusalem, un certain équilibre, l’Empire Romain tolérant le culte juif. Jésus n’est pas un zélote, c’est à dire un révolutionnaire juif qui veut combattre les armes à la main le pouvoir romain en place ; c’est sur le plan spirituel qu’il change positivement les perspectives juives." (Marike) Si la vie intérieure, le coeur, de l'homme ne change pas, alors la vie extérieure ne changera pas. "Rendre à Dieu ce qui est à Dieu", c'est s'ouvrir à la conversion en se mettant à la suite de Jésus par l'écoute et la mise en pratique de sa Parole, de son enseignement, de son comportement, Cette suite de Jésus, cette écoute et cette mise en pratique, apporte la transformation de la vie de l'homme en le ramenant à sa vocation fondamentale qui correspond à sa nature profonde qui est celle de l'Amour dans le sens du "Service et du Don de soi" : "Dieu est Amour !" ... "Faisons l'humain à notre Image ..."
Solennité du St Sacrement du Corps et du Sang
de Notre Seigneur Jésus-Christ

Parole du jour
1 Co 11, 23-26
Dimanche2 juin

Frères, moi, Paul,
je vous ai transmis
ce que j"ai reçu de la tradition
qui vient du Seigneur :
la nuit même où il était livré,
le Seigneur Jésus prit du pain,
puis, ayant rendu grâce,
il le rompit, et dit :
« Ceci est mon corps, qui est pour vous.
Faites cela en mémoire de moi. »
Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant :
« Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.
Chaque fois que vous en boirez,
faites cela en mémoire de moi. »
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain
et que vous buvez à cette coupe,
vous proclamez la mort du Seigneur,
jusqu'à ce qu'il vienne.

Voici le Sacrement de la Présence Réelle et Sacramentelle de Jésus Christ. Il ne s'agit pas bien évidemment de la Présence physique. C'est Jésus ressuscité et glorifié qui se donne à nous concrètement dans le pain devenu son Corps et le vin son Sang, dans l'acte du don total de sa vie librement donnée pour nous : "Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout". L'Eucharistie est le Sacrement de l'Amour et donc le Sacrement de notre Salut. C'est l'Amour qui donne le Salut, qui donne Vie. Ce mot Salut signifiant libération et guérison (intérieures), santé de l'être. Comme il faut nourrir notre corps pour vivre physiquement, il nous faut nourrir notre âme, notre cœur, pour que se déploie notre intériorité. Notre vie essentielle n'est pas extérieure mais intérieure : "Si l'être extérieur se détériore, écrit St Paul, l'être intérieur se renouvelle de jour en jour." Et Jésus, dans l'Évangile selon St Jean : "Celui qui mange ma chair et boit mon Sang à la vie éternelle". La vie éternelle étant l'accomplissement de notre vie intérieure dans la Communion avec Dieu en Jésus-Christ. Accomplissement dont la grâce se répercute sur toutes les dimensions de notre être : corps, âme et esprit. St Paul écrit dans la 2ème lettre aux Thessaloniciens : "Que tout votre être, corps, âme et esprit, soient rendu saint par l'Avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ ..." La Communion au Corps et au Sang du Christ est cet "Avènement" qui nourrit notre sanctification en nous unissant sacramentellement au Christ.

samedi 1 juin 2013

Parole du jour
Mc 11, 27-33
Samedi 1er juin

Jésus et ses disciples reviennent à Jérusalem.
Et comme Jésus allait et venait dans le Temple,
les chefs des prêtres, les scribes
et les anciens vinrent le trouver.
Ils lui demandaient :
« Par quelle autorité fais-tu cela ?
Ou bien qui t'a donné autorité pour le faire ? »
Jésus leur dit :
« Je vais vous poser une seule question.
Répondez-moi, et je vous dirai
par quelle autorité je fais cela.
Le baptême de Jean venait-il
du ciel ou des hommes ?
Répondez-moi. »
Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement :
« Si nous disons : 'Du ciel', il va dire :
'Pourquoi donc n'avez-vous pas cru à sa parole ?'
Mais allons-nous dire : 'Des hommes' ? »
Ils redoutaient la foule,
car tout le monde estimait
que Jean était réellement un prophète.
Ils répondent donc à Jésus :
« Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit :
« Moi non plus, je ne vous dirai pas

par quelle autorité je fais cela. »
Dans l’ Evangile, il est dit à plusieurs reprises que Jésus agit avec autorité : Il parle avec autorité et sa parole touche les cœurs (Mt 7,29; Mc 1,22). Il pose des gestes d’autorité : chasse les démons, guérit les malades. (Mc 1, 27)
Quand on l’emploie pour Jésus, autorité devient synonyme de vie. L’autorité qui se dégage de Jésus est toujours porteuse de vie. Elle n’est pas pouvoir ou emprise, mais parole qui construit, geste qui libère et qui guérit. L’homme en est le bénéficiaire. Jésus a une passion pour l’homme et pour son bien.
Mais quel est donc le sens du mot 'autorité'. "Autoritas" signifie en fait « faire croître ». Ce qui revient à dire « donner la vie ». La Parole d’ "Autoritas" par excellence sera la Parole de la Croix. Là, Jésus fait montre de sa parfaite autorité :

« Librement, il donne sa vie
pour que l’homme ait la vie en plénitude. »
La notion d’ "autorité" n’est donc pas liée chez lui à celle de "pouvoir", mais à celle de "service" dans le sens d’ "amour":

« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».
Jésus ne se regarde pas, il ne parle ni n’agit pour lui-même, pour sa gloire : l’autre est toujours premier et son unique désir est son bien, son accomplissement, sa vie. La parole de Jésus comme ses gestes sont perçus comme porteurs d’autorité car il ne garde rien pour lui. Il est entièrement donné à ceux à qui il parle ou pour qui il agit. Parole et gestes sont ainsi pleinement ajustés, en pleine vérité, et donc efficaces. C’est pourquoi l’autorité de Jésus émane de sa personne, de son comportement, de sa relation à l’autre, de sa parole, de son action. Sa présence même fait autorité et les humbles ne s'y trompe pas : "Il donne Vie."

vendredi 31 mai 2013

La Visitation
Lc 1, 39-56
Vendredi 31 mai
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement
vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère
de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation,
l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement
des paroles qui lui furent dites
de la part du Seigneur. » Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

La liturgie de ce jour est un hymne à la joie. Depuis l’antienne d’ouverture, qui nous invite à nous rassembler pour « écouter tout ce que le Seigneur a fait pour nous », jusqu’à l’oraison conclusive dans laquelle l’Église « magnifie son Seigneur pour tant de merveilles », toutes les lectures et prières nous invitent à « laisser jaillir l’Esprit » (1ère lect.) en un cantique d’action de grâce qui rejoint le Magnificat de la Vierge Marie.
Le récit de la Visitation ne met en scène ni Zacharie, ni Joseph ; ce qui réduit à quatre le nombre des acteurs : les deux mères et les deux enfants. Mais il ne faudrait pas oublier le cinquième Acteur, qui bien qu’invisible, est cependant le plus actif de tous : l’Esprit Saint. C’est lui qui lance la jeune Marie sur la route, qui « remplit (de sa présence) Élisabeth » et lui donne de parler, et c’est encore lui bien sûr qui inspire à Marie son cantique d’action de grâce. Dès les évangiles de l’enfance, nous pressentons le rôle primordial que jouera l’Esprit dans la vie de l’Église naissante : après l’Ascension, quoiqu’invisible et silencieux, Jésus ressuscité est réellement présent en elle par son Esprit, l’accompagnant sur les routes de la mission jusqu’à son retour en gloire.
La joie est le trait commun de tous ceux qui ont été touchés par l’Esprit : Élisabeth ne peut croire au bonheur qui lui incombe par la visite de la mère de son Seigneur ; Jean-Baptiste tressaille d’allégresse en son sein ; et Marie « exalte son Seigneur, son esprit exulte en Dieu son Sauveur ». Quant à l’enfant Jésus, lui qui est la cause de tant de joie, comment n’en serait-il pas rempli puisqu’il en est la source débordante ?
Si la venue de l’Enfant-Dieu suscite un tel bonheur, combien plus la certitude de la présence du Seigneur ressuscité au cœur de son Église devrait-elle être un motif d’allégresse pour tous les croyants ... (P. Joseph-Marie)

jeudi 30 mai 2013

Parole du jour
Mc 10, 46-52
Jeudi 30 mai

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho.
Et tandis que Jésus sortait de Jéricho
avec ses disciples et une foule nombreuse,
un mendiant aveugle,
Bartimée, le fils de Timée,
était assis au bord de la route.
Apprenant que c'était Jésus de Nazareth,
il se mit à crier :
« Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »
Beaucoup de gens l'interpellaient vivement
pour le faire taire, mais il criait de plus belle :
« Fils de David, aie pitié de moi ! »
Jésus s'arrête et dit :
« Appelez-le. »
On appelle donc l'aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ; il t'appelle. »
L'aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers Jésus.
Jésus lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ?
— Rabbouni, que je voie. »
Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t'a sauvé. »
Aussitôt l'homme se mit à voir,
et il suivait Jésus sur la route.

Comment avancer quand on est assis ? L'aveuglement conduit à ce blocage et à cet enfermement. Comment se mettre debout pour reprendre le chemin sinon en retrouvant la vue ? ... Mais qui peut rendre la vue, ouvrir à la lumière ? ... Un déclic s'est produit dans la nuit de Bartimée : "Jésus". Voici la clef qui va ouvrir le cachot où il est enfermé. Alors il crie : "Jésus, Fils de David, aie pitié de moi !" Il reconnait sa misère et le salut, la guérison que Jésus peut lui apporter. Jésus attend cet appel aussi répond-il aussitôt: "Appelez-le." D'un seul coup l'aveugle est libéré de sa désespérance, "il bondit". Sa cécité ne l'empêche pas de parcourir le chemin jusqu'à Jésus qui l'attire et dont il se sent reconnu et aimé. La guérison ne sera pas l'œuvre d'un thaumaturge, d'un magicien, mais la collaboration entre Jésus et l'aveugle qui est appelé à être actif dans le processus de sa propre guérison. Alors qu'il connaît la réponse, Jésus l'interroge : "Que veux-tu que je fasse pour toi ?". L'aveugle qui répond : "Que je voie." Jésus affirme : "Va, ta foi t'a sauvé." Le vrai chemin a parcourir pour la guérison est celui de "la foi" qui est relation de totale confiance qui permet à la vie de Jésus de rejoindre celle de Bartimée : "Voici que je suis à la porte et je frappe, si quelqu'un ouvre la porte, j'entrerai chez lui ..."(Ap 3, 20)
Ne sommes-nous pas tous un peu ou beaucoup aveugle ? Sachons vivre de foi et ne craignons pas de bondir vers Jésus ... "Il t'appelle !"

mercredi 29 mai 2013

Parole de Dieu
Mc 10, 32-45
Mercredi 29 mai

Les disciples étaient en route
avec Jésus
pour monter à Jérusalem ;
Jésus les précédait ;

ils étaient effrayés,

et ceux qui suivaient étaient aussi dans la crainte.
Prenant de nouveau les Douze avec lui, il se mit à leur dire ce qui allait lui arriver :
« Voici que nous montons à Jérusalem.
Le Fils de l'homme sera livré
aux chefs des prêtres et aux scribes,
ils le condamneront à mort, ils le livreront aux païens,
ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui,
ils le flagelleront et le tueront,
et trois jours après, il ressuscitera. »

Jacques et Jean, les fils de Zébédée,

s'approchent de Jésus et lui disent :
« Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. »
Il leur dit :
« Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? »

Ils lui répondirent :

« Accorde-nous de siéger,
l'un à ta droite et l'autre à ta gauche,
dans ta gloire. »

Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire,
recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui disaient : « Nous le pouvons. »
Il répond :
« La coupe que je vais boire, vous y boirez ;
et le baptême dans lequel je vais être plongé,
vous le recevrez.

Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
il ne m'appartient pas de l'accorder,
il y a ceux pour qui ces places sont préparées. »
Les dix autres avaient entendu,
et ils s'indignaient contre Jacques et Jean.
Jésus les appelle et leur dit :
« Vous le savez : ceux que l'on regarde
comme chefs des nations païennes

commandent en maîtres ;

les grands leur font sentir leur pouvoir.

Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.

Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur.

Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous :

car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,

mais pour servir,

et donner sa vie en rançon pour la multitude. »


Alors que Jésus vient d’évoquer sa Passion, les moqueries et les crachats, les disciples restent dans l’incompréhension. Ils s’inquiètent des places d’honneur. Adressant leur requête à Jésus, ils montrent combien leur inconscience est grande ; pire, ils avouent implicitement qu’ils ne croient pas que la gloire vienne du Père, mais de Jésus. Pour eux, partager la gloire du Fils de l’homme se limite à recevoir des fonctions temporelles d’importance.

Jésus les invite alors à se prononcer pour lui, à s’engager à sa suite. En leur proposant la coupe à laquelle il boira lui-même, le Seigneur reste dans la logique de son annonce de la Passion. Dans l’Ancien Testament, la « coupe » désigne en effet un avenir de souffrances ; les disciples ne l’ignoraient pas. Quand ils lui répondent « nous le pouvons », ils affirment donc crânement qu’ils suivront Jésus jusqu’au bout, même dans la souffrance, pour arriver leurs fins. Le récit est sur ce point très ironique. Non seulement les apôtres abandonneront tous le Seigneur Jésus, les deux frères comme les autres, mais ceux qui l’accompagneront dans ses souffrances, jusqu’à siéger à sa droite et à sa gauche, ne seront pas deux disciples mais deux brigands. (F. Dominique) Et nous, que cherchons-nous ? ... Le chemin des honneurs ou celui de Jésus qui conduit au Père : "le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude" ?

mardi 28 mai 2013

Parole du jour
Mc 10, 28-31
Mardi 28 mai

Pierre se mit à dire à Jésus :
« Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. »
Jésus déclara : « Amen, je vous le dis :
personne n'aura quitté,
à cause de moi et de l'Évangile,
une maison, des frères, des soeurs,
une mère, un père,
des enfants ou une terre,
sans qu'il reçoive, en ce temps déjà,
le centuple : maisons, frères, soeurs,
mères, enfants et terres,
avec des persécutions, et,
dans le monde à venir, la vie éternelle.
Beaucoup de premiers seront derniers,
et les derniers seront les premiers. »

Il est étonnant de constater comment la dépossession conduit à la communion. Il est des liens qui nous enchaînent et nous empêche d'exister. Combien de parents qui gardent l'emprise sur leurs enfants même une fois mariés. Ce qui d'ailleurs produit des drames conjugaux. Car on ne se marie pas à trois ou à quatre, mais à deux : "l'homme (la femme) quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme (à son mari) et tous deux ne feront plus qu'un." Tant que l'on est possessif envers une personne ou même un objet, on a un fil à la patte. L'épanouissement naît de deux libertés, celle laissée à l'autre et celle que je m'octroie en permettant à l'autre d'être lui-même. En comprenant bien que la liberté va toujours dans le sens du plus grand bien. Or permettre à l'autre d'exister pour lui-même, c'est lui offrir le plus grand bien, et me permettre à moi-même d'exister pour moi-même. L'amitié comme l'amour prennent racine dans ce respect mutuel. Avec Dieu, il en est de même. Combien de fois le faisons-nous prisonnier de nos désirs et de nos peurs. Dieu a le droit d'exister pour lui-même et nous devons l'aimer dans ce respect de sa Personne comme il nous aime dans le respect de la notre. Il ne s'impose et ne nous oblige jamais. Il s'incline devant notre dignité ... qui nous vient de Lui. Tout quitter, c'est ainsi s'ouvrir à une vraie communion, une vraie relation où deux libertés se rencontrent et se respectent, dans le désir du plus grand bien de l'autre selon la voie qui est la sienne et qui est propre à chacun. L'Évangile ouvre nos cœurs à cette bonne nouvelle.

lundi 27 mai 2013

Parole du jour
Mc 10, 17-27
Lundi 27 mai

Jésus se mettait en route
quand un homme accourut vers lui,
se mit à genoux et lui demanda :
« Bon maître, que dois-je faire
pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui dit :
« Pourquoi m'appelles-tu bon ?
Personne n'est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements :
Ne commets pas de meurtre,
ne commets pas d'adultère,
ne commets pas de vol,
ne porte pas de faux témoignage,
ne fais de tort à personne,
honore ton père et ta mère. »
L'homme répondit :
« Maître, j'ai observé tous ces commandements
depuis ma jeunesse. »
Posant alors son regard sur lui,
Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit :
« Une seule chose te manque :
va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres
et tu auras un trésor au ciel ;
puis viens et suis-moi. »
Mais lui, à ces mots,
devint sombre et s'en alla tout triste,
car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarde tout autour de lui
et dit à ses disciples :
« Comme il sera difficile à ceux
qui possèdent des richesses d'entrer
dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles.
Mais Jésus reprend :
« Mes enfants, comme il est difficile
d'entrer dans le royaume de Dieu.
Il est plus facile à un chameau de passer
par le trou d'une aiguille
qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés,
les disciples se demandaient entre eux :
« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et répond :
« Pour les hommes, cela est impossible,
mais pas pour Dieu ;
car tout est possible à Dieu. »

Le récit commence par la question du jeune homme : "Que dois je faire pour avoir la vie éternelle ?" ... "Que dois-je faire ?" Faire par soi-même ! Pour acquérir par son propre travail, ses propres forces. Cet homme travaille les commandements, comme son Père a travailler la terre pour acquérir sa fortune. Il cherche de la même manière à acquérir l'héritage de la vie éternelle. L'intention est bonne, sans doute, mais il pense à lui, c'est du "pour lui" !
Le récit se termine par la parole de Jésus : "Pour les hommes cela est impossible, mais pas pour Dieu; car tout est possible à Dieu." Ce n'est pas le "faire" qui ouvre les portes de la "vie éternelle", car on peut "faire" sans amour, or la vie éternelle est "communion d'amour". Ce qui est premier, c'est l'amour et l'amour ouvre sur autrui. Il s'agit donc d' "être" ... Etre et aimer ne font qu'un et toute action, tout "faire" doit prendre son élan, sa force dans l'amour, et donc dans l'être. Or l'amour est dépossession de soi et regard sur le prochain, "agir" pour le prochain, premier servi. C'est ainsi que Jésus "a fait". Aussi lui dit-il : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. »"En quelques mots, Jésus vient de souligner la spécificité du chemin de l’Evangile : la sainteté ne consiste pas dans une intériorité aseptisée, isolée des autres et de leurs besoins ; elle exige tout au contraire d’entrer dans une réelle compassion envers tous ceux que le Seigneur met sur notre route. Le Pape Benoît XVI n’hésite pas à nous mettre vigoureusement en garde : « Si dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être "pieux" et accomplir mes "devoirs religieux", alors même ma relation à Dieu se dessèche. Cette relation est seulement "correcte", mais sans amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu » (Deus caritas est, 18).

dimanche 26 mai 2013




 
Fête de la
SAINTE TRINITE
Parole du jour
Jn 16, 12-15 
Dimanche 26 mai



À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples :
« J"aurais encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l"instant vous n"avez pas
la force de les porter.
Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité,
il vous guidera vers la vérité tout entière.
En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même :
il redira tout ce qu'il aura entendu ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Il me glorifiera, car il reprendra
ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce qui appartient au Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

Dieu n'est pas une monade, une solitude. Dieu n'est pas perché sur un nuage. Il ne nous regarde pas d'en haut de ses remparts. Dieu est l'Emmanuel, nom qui signifie "Dieu avec nous". Il est au cœur de nos vies, Il en est la Source, Il en prend soin : « Je Le sens si vivant en mon âme. Je n’ai qu’à me recueillir pour le trouver au-dedans de moi, et c’est cela qui fait tout mon bonheur. Il a mis en mon cœur une soif d’infini et un si grand besoin d’aimer que Lui seul peut rassasier » (Bx Elisabeth de la Trinité)
Elisabeth nous laisse enfin une grande et belle prière à la Trinité qui commence ainsi :
 
« Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice… 
 Ô mon Christ aimé crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre coeur; je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer...jusqu'à en mourir! Mais je sens mon impuissance et je Vous demande de me revêtir de Vous-même, d'identifier mon âme à tous les mouvements de votre Âme ...
Ô Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à Vous écouter, je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de Vous ...
  Ô Feu consumant, Esprit d'amour, survenez en moi afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe; que je Lui sois une humanité de surcroît, en laquelle il renouvelle tout son mystère. 
Et vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-aimé en lequel Vous avez mis toutes vos complaisances ...
Jésus nous a révélé que Dieu est Trinité, Père, Fils et Esprit-Saint, Communion d'Amour et que nous sommes appelés à cette Communion : "Faisons l'Homme à notre Image et Ressemblance".
Nous sommes faits pour cette Communion avec ce Dieu dont la nature est l'Amour et à la Communion entre nous car notre nature fondamentale est la même : l'Amour ! D'où la Parle du "Verbe fait chair", le Fils bien-aimé qui a pris nom Jésus : "Aimez-vous les uns les autres de l'Amour dont je vous ai aimé ..."

(Icône de la Sainte Trinité de Roublev XIVème)

samedi 25 mai 2013

Parole du jour 
 Mc 10, 13-16
Mercredi 25 mai
 
On présentait à Jésus des enfants pour les lui faire toucher ; 
mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : 
« Laissez les enfants venir à moi. 
 Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu 
est à ceux qui leur ressemblent.  Amen, je vous le dis : 
celui qui n'accueille pas le royaume de Dieu 
à la manière d'un enfant n'y entrera pas. »
Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
 
Selon une interprétation possible, Jésus nous inviterait à accueillir le Royaume comme nous accueillons un enfant. Les exégètes penchent plutôt pour cette seconde approche en raison de l’attitude des enfants et de celle des disciples. Il est difficile en effet de citer le comportement des premiers en exemple, vu leur passivité : ils sont amenés par leurs parents auprès du Rabbi. Par contre les disciples, en les écartant vivement, manifestent leur refus de les recevoir. Par le fait même ils font la preuve qu’ils ne sont pas encore en état d’entrer dans le Royaume, car seul y a accès celui qui le reçoit comme on accueille un enfant. La surprise vient du fait qu’il faut recevoir le Royaume pour y entrer. Jésus lui-même nous montre en quoi consiste cet accueil : « il les embrassait et les bénissais en leur imposant les mains ». Lorsqu’on se souvient que le Royaume s’identifie à la Personne de Jésus, on comprend que seul celui qui accueille le Seigneur comme un ami confié à sa tendresse, peut espérer entrer dans le Royaume.       P. Marie-Joseph

mercredi 22 mai 2013

  Parole du jour 
 Mc 9, 38-40
Mercredi 8 mai
Jean, l'un des Douze, disait à Jésus : 
« Maître, nous avons vu quelqu'un 
chasser des esprits mauvais en ton nom ;
 nous avons voulu l'en empêcher,
 car il n'est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : 
« Ne l'empêchez pas, 
car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, 
aussitôt après, mal parler de moi ; 
celui qui n'est pas contre nous est pour nous. »
Les disciples n'en ont pas fini avec le pouvoir. Ils considèrent le choix de Jésus de chacun d'eux comme une promotion, un honneur et ils ne sont pas disposés à perdre les prérogatives liées à leur état de disciples. Et voici qu'un "étranger" à leur groupe accomplit, au nom de celui qui les a choisis, eux, une libération qu'eux-mêmes n'ont pas accomplit. Un comble ! Il faut l'empêcher, le chasser. La parole qu'ils emploie est éloquente : " il n'est pas de ceux qui nous suivent." Non pas "qui te suive", mais "qui nous suivent". Voici un "lapsus" qui signifie une appropriation du ministère de Jésus, voire de sa personne, qu'ils récupèrent au service de la vaine gloire. Ils ont encore bien du chemin pour comprendre qu'on ne met pas la main sur Jésus, que c'est lui le "maître d’œuvre" et qu'il distribue ses dons à qui il veut. Un cœur qui s'ouvre en vérité laisse passer la lumière : "Vous vous jugez selon les apparences, moi je vois le cœur." Dans le cas, c'est "l'étranger" au groupe qui a le cœur ouvert. Lui ne fait pas un miracle en son nom, mais au nom de Jésus.
Nous retrouvons une situation identique au livre des Nombres lorsque Moïse demande l'Esprit-Saint pour soixante dix anciens qu'il a choisis pour le seconder et que l'Esprit-Saint repose sur deux hommes qui ne font pas partie du groupe : "Josué, fils de Nûn, qui depuis sa jeunesse servait Moïse, prit la parole et dit :"Moïse, Monseigneur, empêche-les!" Moïse lui répondit : "Serais-tu jaloux pour moi Ah! puisse tout le peuple de Yahvé être prophète, Yahvé leur donnant son Esprit!" (Nb 11, 28-29)
C'est nous qui posons des frontières, le Seigneur, lui, les détruit car toute personne humaine est appelée à rayonner sa lumière et son amour et tous nous sommes habités par cette aspiration.

mardi 21 mai 2013

 Parole du jour 
 Mc 9, 30-37
Mercredi 8 mai

Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, 
et il ne voulait pas qu'on le sache.
Car il les instruisait en disant : 
« Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; 
ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l'interroger.

Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, 
Jésus leur demandait : 
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, sur la route, 
ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. 
S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : 
« Si quelqu'un veut être le premier, 
qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, et leur dit : 
« Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, 
c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, 
mais Celui qui m'a envoyé. »

 Il y a vraiment deux mondes, celui du "Service" et celui du "Pouvoir". Trop souvent on a placé Dieu dans celui du "Pouvoir", projetant sur Lui nos propres désirs de domination sinon de manipulation ... Jésus casse cette représentation idolâtrique. Non Dieu n'est pas un pharaon ! "Le Fils de l'homme est livré ..." C'est en sa personne-même qu'il définit l'identité de Dieu : Il est celui qui se livre ! Car c'est lui  finalement qui se livre, il suffit de lire l’Évangile pour le découvrir ... Dieu est totalement dans le don de Lui-même et s'il se donne, c'est par amour l'être humain que chacun nous sommes. Il est non le potentat mais le Serviteur : "Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie pour la multitude." A la stupéfaction des disciples, il se met à genoux devant chacun d'eux pour leur laver les pieds (Jn 13, 1sq). La veille de sa Passion, il se donnera lui-même en nourriture dans le don qu'il  fera le lendemain de sa vie sur la croix : "Prenez et mangez, ceci est mon Corps livré pour vous ..."
Les disciples devront faire tout un chemin de purification pour passer d'un monde à l'autre. Nous le voyons dans l’Évangile de ce jour, ils ne s'intéressent pas à ce que dit Jésus, ils en ont même peur, leur discussion tourne autour de "qui est le plus grand d'entre eux". Nous aussi, nous avons à choisir entre ces deux mondes et nous interroger sur les motivations qui animent notre agir ... Jésus dit à chacun de nous : "Toi, suis-moi !"