samedi 16 mai 2009

Parole du jour
(Samedi 16 mai)
(Jn 15, 18-21)

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples:
"Si le monde a de la haine contre vous,
sachez qu'il en a eu d'abord contre moi.
Si vous apparteniez au monde,
le monde vous aimerait, car vous seriez à lui.
Mais vous n'appartenez pas au monde,
puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ;
voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.
Rappelez-vous la parole que je vous ai dite :
Le serviteur n'est pas plus grand que son maître.
Si l'on m'a persécuté, on vous persécutera, vous aussi.
Si l'on a observé ma parole,
on observera aussi la vôtre.
Les gens vous traiteront ainsi à cause de moi,
parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé.

Je connais une personne qui a connu l'injustice. Elle s'est interrogée sur la façon dont elle devait se comporter, sur ce que la Parole de Dieu disait à ce propos. Quel était le commandement essentiel que Dieu donnait dans la Bible, Parole de Vie. Elle a relu la Bible de A à Z et à découvert ceci : le grand commandement, après celui de l'amour, le commandement qui conduit l'amour à son accomplissement, c'est "N'ayez pas peur". Cette parole, d'une manière ou d'une autre, revient continuellement dans les Écritures. Et Jésus, dans les Évangiles, la redit à bien des reprises. Un seul exemple, la tempête apaisée. Aux Apôtres effrayés par l'imminence du naufrage, Jésus dit : "Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi." La FOI est donc le remède à la peur. Les Apôtres demanderont à Jésus : "Augmente en nous la foi." Et Jésus leur dira : "Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à cette montagne : 'Vas te jeter dans la mer, et elle irait'." Où en sommes-nous de notre confiance en Jésus ? "Hors de moi vous ne pouvez rien faire" nous rappelait-il encore dans l'Évangile de Mercredi et il invitait à "demeurer en lui comme il demeure en nous". Jésus a connu l'injustice, ô combien, et il est resté dans la paix profonde, debout dans la confiance envers son Père. On a cru le détruire, mais la mort n'a pas eu de prise sur lui car il recevait tout du Père. Il est ressuscité ! Ainsi dans nos vies si nous nous recevons de Jésus. Notre vocation chrétienne est un appel à tout vivre dans notre existence comme lui a vécu la sienne, dans la sérénité et la confiance, dans la Foi. Nous ferons alors l'expérience de la Paix et de la joie profonde, et cela au cœur même de l'injustice. Voici ce qu'écrit le P. Nathanaël Pujos : "Le chrétien a un devoir impératif de joie et, bien souvent, cette joie mesure sa foi. Car elle signifie : "Quoi que je traverse, je sais que la victoire est certaine. Je sais que rien n'est grave, sinon l'immense amour de Dieu." Je terminerais par ce passage du psaume 17, 10-20 : " Au jour de ma défaite, ils m'attendaient (mes ennemis), mais j'avais le Seigneur pour appui. Et lui m'a dégagé, mis au large, il m'a libéré car il m'aime."

Sur le tableau de Jérôme Boch proposé pour cette méditation, on voit comment Jésus reste serein, en paix, au cœur-même de l'injustice, comme si celle-ci ne le touchait pas. Il est posée à l'intérieur, sur le cœur du Père. Véronique, en bas à gauche, qui représente l'Église, est ajustée sur cette paix, car elle est en pleine communion avec Jésus. Et le "bon larron, au dessus à droite, est en chemin vers celle-ci, vers cette "demeurance" en Jésus : "Aujourd'hui même, tu seras avec moi en paradis".

vendredi 15 mai 2009

Parole du jour
(Vendredi 15 mai)
(Jn 15, 12-17)

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples:
"Mon commandement, le voici:
Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n'y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ses amis.

Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs,
car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ;
maintenant, je vous appelle mes amis,
car tout ce que j'ai appris de mon Père,
je vous l'ai fait connaître.
Ce n'est pas vous qui m'avez choisi,
c'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez,
que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure.
Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous l'accordera.

Ce que je vous commande,
c'est de vous aimer les uns les autres.

Aimer ! voici un mot très employé, mais qu'elle signification lui donnons-nous ? Dans les Évangiles, lorsqu'il est dit que Jésus aime ses disciples, cela signifie qu'il les éduque, qu'il les construit. C'est bien là le rôle d'un Père : permettre à son fils d'être debout, accompli dans son humanité et responsable de sa vie. Le mot "fils" en araméen, signifie "construit", "bâti". "Le Père ét moi, dira Jésus, nous sommes UN". C'est que Jésus est le "Fils bien-aimé" du Père. "Il ne fait rien qu'il n'ait vu faire au Père. Il ne dit rien qu'il n'ait entendu dire au Père." Il est "l'éduqué" du Père. La Présence et la Parole de Jésus nous éduque, nous construit en homme accompli et responsable. Pour le disciple, aimer Jésus, c'est se mettre à son école : écouter Jésus et mettre en pratique son enseignement qui est Parole de vie. C'est ajuster sa vie sur celle de Jésus comme la sienne est ajustée sur celle du Père. Et en ajustant ma vie sur la sienne, je l'ajustons sur celle du Père. Cela se réalise dans l'Esprit-Saint : "L'Esprit-Saint, écrit St Paul, se joint à notre esprit pour attester que nous sommes fils de Dieu." Nous aimer les uns les autres, c'est par notre vie permettre à l'autre, aux autres de se bâtir, ce qui nous demande de vivre vraiment ajusté sur Jésus : "Aimer-vous les uns les autres de l'amour dont je vous ai aimé". On pourrait traduire : "Par votre vie transformé en Christ, enseignez-vous les uns les autres de l'enseignement dont le Christ vous a enseignés. " Il s'agit d'être Parole vivante pour les autres comme le Christ est Parole du Père, Parole de Dieu.
(Le Christ enseignant)

jeudi 14 mai 2009

ST MATTHIAS
(Jeudi 14 mai)

En ce jour nous fêtons St Matthias, qui fut choisi pour remplacer Judas dans le collège des Apôtres :

"On en présenta deux :
Joseph Barsabbas, surnommé Justus, et Matthias.
Puis l'assemblée fit cette prière :
« Toi, Seigneur, qui connais le cœur de tous les hommes,
montre-nous lequel des deux tu as choisi
pour prendre place dans le ministère des Apôtres,
que Judas a déserté en partant vers son destin. »
On tira au sort,
et le sort tomba sur Matthias,
qui fut dès lors associé aux onze Apôtres."
(Ac 1, 23-26)

Jésus a choisi les douze apôtres comme fondation de l'Église qu'il a fondée pour annoncer la Bonne Nouvelle de l'Évangile et continuer son œuvre de Salut : "De toutes les nations, faites des disciples, baptisés les "au nom du Père, du Fils et du St Esprit". Cette Église a traversée les siècles et c'est nous qui aujourd'hui en sommes les "Pierres vivantes". Elle a connu bien des vicissitudes au cours des âges et ses membres n'ont pas toujours été a la hauteur du témoignage d'amour qu'ils auraient dû donner. L'appel à la conversion est de tous les instants ... Mais fondamentalement l'Église est Sainte car le cœur qui bat en elle et qui la fait vivre, c'est le Cœur du Christ. C'est pour cette raison qu'elle reste debout malgré les tempêtes et se renouvelle continuellement. L'Esprit-Saint lui-même qui est a l'origine de son existence au jour de la Pentecôte, ne cesse de lui redonner souffle et vie ... L'Eglise est Catholique. Ce mot signifie "universelle". L'Eglise est ouverte à tous les hommes, de tous temps, de tous lieux. Le Christ est à l'œuvre en tous et certains qui ne le connaissent pas encore, vivent selon son coeur. L'Eglise n'a pas de frontière ... L'Eglise est Apostolique, car elle est fondée sur les Apôtres qui ont été les témoins de sa Résurrection.
(Icône représentant St Mathias)

mercredi 13 mai 2009

Parole du jour
(Mercredi 12 mai
(Jn 15, 1-5)

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples :
« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.

Tout sarment qui est en moi,
mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ;
tout sarment qui donne du fruit,
il le nettoie, pour qu'il en donne davantage.

Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite :

Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment ne peut pas porter du fruit
par lui-même s'il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments.

Celui qui demeure en moi et en qui je demeure,
celui-là donne beaucoup de fruit, car,
en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.

Le seul moyen de porter du fruit, pour un sarment, c'est d'être attaché à la vigne. Coupé de la vigne, le sarment se dessèche et n'est plus bon qu'à être brûlé... Or la Vigne, c'est le Christ. Et Jésus ne se compare pas seulement à une vigne. Il dit qu'il est "la vraie vigne." C'est une référence aux prophètes qui comparaient le peuple d'Israël à une vigne. Une vigne destinée à produire de bons fruits... mais Israël a failli à sa vocation.
Jésus est la vraie vigne. C'est lui, descendant d'Israël, qui accomplit pleinement la vocation du peuple de Dieu. Et désormais pour accomplir cette vocation de la vigne du Seigneur et porter du fruit, il faut être des sarments attachés à la vraie vigne. On ne peut pas compter sur ses propres forces. « Hors de moi, vous ne pouvez rien faire... » Simplement parce qu'on ne produit pas le fruit, on le porte seulement... C'est Dieu, par son Esprit, qui produit le fruit que nous portons !
Les sarments détachés de la vigne se dessèchent... et finissent par être brûlé. La source vitale pour le chrétien, c'est sa communion avec Jésus-Christ.
Nous avons tous besoin de nous ressourcer, par la sève de la parole du Christ. « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous... »
(Bas relief de la chapelle de l'adoration. Abbaye N.D. des Neiges.)

mardi 12 mai 2009

Viens, Esprit-Saint, en nos coeurs,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres.
Viens, dispensateur des dons.
Viens, lumière en nos coeurs.

Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.

O lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le coeur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.

A tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient,
donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu
donne le salut final
donne la joie éternelle.

Amen.

(Basilique St Pierre de Rome : L'Esprit-St symbolisé par "La Colombe de la Paix")

Parole du jour
(Lundi 11 mai)
(Jn 14, 27-28)

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples:
"C'est la paix que je vous laisse,
c'est ma paix que je vous donne;
ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne.
Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés.

Vous avez entendu ce que je vous ai dit :
Je m'en vais, et je reviens vers vous ...


Qu'elle est donc cette paix que Jésus nous donne ? La paix évangélique qui n'est pas celle de la main tendue hypocritement. La Paix que Jésus donne a sa source en Jésus lui-même. Elle est stabilité en Lui et conduit à accueillir l'autre comme lui-même l'accueille. Lorsqu'à la messe, avant la "Communion", nous nous donnons la Paix. Ce n'est pas une paix de copinage où affective envers ceux qu'on aime, c'est la Paix de Jésus. Je suis alors comme le Sacrement de la Présence de Jésus pour ma sœur ou mon frère à qui je tends la main. C'est Lui qui à travers moi l'accueille et l'aime. Or Jésus aime toutes les personnes sans exception. Je suis donc appelé à aller vers celui-là même que je désire le plus éviter. C'est ce que Jésus attend de moi. Comment pourrais-je aller "Communier à sa vie donnée pour tous" si j'élève des murs entre moi et les autres ? Et de plus, je me dois de donner "Sa Paix" avec conviction du cœur et non en apparence. Ce qui est vrai pour la Messe l'est aussi en toutes circonstances et rencontres dans ma vie au quotidien. Je porte en moi cette capacité comme un trésor, c'est force de l'Esprit-Saint. Jésus dit :"Je m'en vais mais je reviendrai." Il s'en va dans le don total qu'il fait de sa vie. Il revient dans la lumière de sa Résurrection, imprimant en nous sa Présence dans le Souffle de l'Esprit-Saint. Or la Paix comme la Joie et l'Amour, sont "Le Fruit de l'Esprit-Saint" dit St Paul qui ajoute : "Laisser jaillir l'Esprit" et encore "Laisser-vous conduire par l'Esprit". Ce qui revient à dire qu'il nous faut laisser la place à l'Esprit-Saint dans notre vie : "Viens Esprit-Saint en nos cœurs ..." (voir après)

jeudi 7 mai 2009

Parole du jour
(Vendredi 8 mai)
(Jn 14, 1-6)
À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples :
« Ne soyez donc pas bouleversés :
vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.

Dans la maison de mon Père,
beaucoup peuvent trouver leur demeure ;
sinon, est-ce que je vous aurais dit :
Je pars vous préparer une place ?

Quand je serai allé vous la préparer,
je reviendrai vous prendre avec moi ;
et là où je suis, vous y serez aussi.

Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »

Thomas lui dit :
« Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ;
comment pourrions-nous savoir le chemin ? »

Jésus lui répond :
« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi.


Avant son départ qui sera occasionné par sa mort et sa Résurrection, Jésus avertit : "Je pars." Après celui-ci, chacun de ceux qui auront misé leur vie sur Lui, aura une place particulière, une mission particulière : "Il y a beaucoup de demeure dans la maison du Père." Jésus considère chacun comme unique. Chacun, en effet, est une "Pierre vivante de la demeure de Dieu." Chacun est à la fois Pierre vivante de l'Église et l'Église se concentre en chacun. Aux Kmers rouges qui venaient de tuer ses parents et qui lui disaient que désormais elle était libre car l'Église était morte, une petite fille cambodgienne répondit :"Tant que je serais là, L'Église, c'est moi." (Histoire vraie) Jésus pars mais il reviendra pour nous donner de vivre notre appel. C'est ce qui s'est réalisé le jour de la Pentecôte. Dans l'Esprit-Saint, il prend les disciples avec Lui, il se les unis, afin qu'ils vivent leur mission par Lui, avec Lui et en Lui. Cette mission qui consiste à le dire au monde, chacun selon son appel. La musique, c'est la musique, mais du Bach n'est pas du Vivaldi qui n'est pas du Mozart etc. Et pourtant, c'est toujours "La Musique". Chacun l'exprime à partir de qui il est ... A la Pentecôte, ce fut un même "Feu" mais chacun le reçu sous la forme d'une langue de Feu. Ce qui voulait signifier que chacun est unique en tant que personne et donc dans sa mission.
(Icône de la Pentecôte)

mercredi 6 mai 2009

Parole du jour
(Jeudi 6 mai)
(Jn 13, 20)

"Amen, amen, je vous le dis :
recevoir celui que j'envoie,
c'est me recevoir moi-même ;
et me recevoir,
c'est recevoir celui qui m'envoie. "


Tout chrétien est envoyé. On n'est pas chrétien pour soi-même, mais pour les autres, c'est une mission : "dire le Christ au monde", et en particulier à ceux que nous côtoyons, là où nous sommes envoyés. Au baptême, le célébrant dit au nouveau baptisé : "Tu as revêtu le Christ." Être chrétien, c'est être un "Porte-Christ". Dans toutes nos rencontres, nous devrions avoir conscience de cette réalité. Cela guiderait nos comportements, nos paroles, notre manière d'être.
Redisons-nous souvent aussi ce début de la grande doxologie à la Messe : "Par Lui, avec Lui et en Lui". Tout vivre par Toi Jésus, avec Toi et en Toi. Je dois rencontrer telle ou telle personne, vivre telle ou telle circonstance, que ce soit "par Toi, avec Toi et en Toi, Jésus. Si nous agissons ainsi, en toute simplicité, notre vie deviendra rayonnante de Sa Vie : "Recevoir celui que j'envoie, c'est me recevoir moi-même ..."
(Icône de l'amitié entre Jésus et son disciple)
Parole du jour
(Mercredi 6 mai)
( Jn 12, 44-50)

Jésus affirmait avec force:
"Celui qui croit en moi, ce n'est pas en moi qu'il croit,
mais en celui qui m'a envoyé;
et celui qui me voit voit celui qui m'a envoyé.
Moi qui suis la lumière,
je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi
ne demeure pas dans les ténèbres.
Si quelqu'un entend mes paroles et n'y reste pas fidèle,
moi, je ne le jugerai pas,
car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver.
Celui qui me rejette et n'accueille pas mes paroles
aura un juge pour le condamner.
La parole que j'ai prononcée,
elle le condamnera au dernier jour.
Car ce que j'ai dit ne vient pas de moi :
le Père lui-même, qui m'a envoyé,
m'a donné son commandement
sur ce que je dois dire et déclarer ;
et je sais que son commandement est vie éternelle.
Donc, ce que je déclare,
je le déclare comme le Père me l'a dit. »

Jésus est le "Médiateur" entre le Père que souvent nous appelons Dieu, et les hommes. Il est à la fois "vrai Dieu et vrai homme". Son humanité est élevé par sa divinité, illuminée. C'est ainsi que trois disciples le verront lors de la transfiguration. Il est "la Lumière". Croire en Lui, c'est croire au Père et le voir Lui, c'est voir le Père. Ailleurs, dans l'Évangile, il dit à Philippe : "Qui me voit, voit le Père." "Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi." Leur unité est absolue. C'est que le Fils est la Parole du Père : "Le Père Lui-même m'a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer." Cette Parole est Source de Salut, c'est-à-dire de libération et de guérison. Refuser la Parole nous laisse dans notre état pécheur. C'est là le jugement. Ce n'est pas Jésus, ni le Père qui juge, mais la Parole qui est vérité et qui dévoile le mensonge qui est en nous; la Parole qui est Lumière et qui met en pleine clarté la ténèbre dans laquelle nous nous cachons. Lorsqu'Adam et Eve tombent dans le péché en mangeant le fruit défendu, ils se cachent et ils ont peur en entendant le pas de Dieu dans le jardin. Ils mettent sur le dos de Dieu le jugement, alors que c'est eux qui par leur comportement envers la Parole de Dieu qui leur demande ne pas manger de l'arbre de vie, se sont mis dans une situation de jugement. Dieu, lui demeure le même et il s'inquiète pour l'homme qui se met dans une situation de mal et s'exile du bien : "Adam où es-tu ?" Cette inquiétude le conduira à l'Incarnation et au don de sa vie sur la croix. Et la question : "Adam, où es-tu ?", Il ne cesse de nous la poser aujourd'hui encore.

mardi 5 mai 2009

Parole du jour
(Mardi 5 mai)
(Jn 10, 27-30)

Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut rien arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »

Suivre Jésus demande un dessaisissement de soi, de ses pensées, de ses certitudes pour accueillir les Paroles de Jésus et se laisser transformer par Elles et donc ... par Lui. St Paul écrit dans la lettre aux Philippiens : "Ayez les sentiments qui sont dans le Christ Jésus." Il ne s'agit pas de se façonner un "Jésus" ou un "Dieu" à notre image, mais de nous laisser façonner, reformer à son Image. C'est là notre nature essentielle : être à son Image. St Bernard exprime notre existence comme suit : Formé (création), déformé (le péché), reformé (Salut en Jésus Christ), conformé ("Nous le verrons tel qu'il est car nous lui serons semblable"). Le Baptême nous met sur le chemin : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." Tout est donné, mais tout doit se déployer au jour le jour, pour que la grâce reçue devienne effective. La vie éternelle, c'est cet ajustement sur le Christ qui nous unifie en Lui. Plus nous devenons un avec Lui, plus nous le devenons avec le Père dans le Souffle d'amour de l'Esprit-Saint ...
(Icône du "Bon Pasteur")

lundi 4 mai 2009

Parole du jour
(Lundi 4 mai)
(Jn 10, 7-9)

Jésus reprit la parole :
« Amen, amen, je vous le dis :
je suis la porte des brebis.

Ceux qui sont intervenus avant moi
sont tous des voleurs et des bandits ;
mais les brebis ne les ont pas écoutés.

Moi, je suis la porte.
Si quelqu'un entre en passant par moi,
il sera sauvé ;
il pourra aller et venir,
et il trouvera un pâturage.

Le voleur ne vient que pour voler,
égorger et détruire.
Moi je suis venu
pour que les hommes aient la vie,
pour qu'ils l'aient en abondance.


La Bonne Nouvelle de l'Évangile, c'est que Dieu n'est pas le potentat dont la figure hante trop souvent les imaginations mais le "Serviteur" qui n'hésite pas à donner sa vie pour nous. St Jean Chrysostome écrit : "S'il n'y avait eu que toi sur terre, Dieu se serait incarné en son Fils et il serait mort pour toi sur la croix." Les voleurs et les bandits sont ceux qui enchaînent les hommes en leur façonnant un Dieu oppresseur et qui se servent de cette caricature pour asseoir leur pouvoir sur eux. Jésus lui, révèle et montre en lui-même le vrai visage de Dieu : "Qui me voit, voit le Père." Le Livre ouvert qui nous apprend Dieu, c'est le Christ lui-même. Les Évangiles sont là pour nous enseigner sa véritable identité. Ils devraient être notre livre de chevet. Oui, Jésus est "La Porte", Il est le seul qui nous donne d'accéder au vrai Dieu et d'y puiser la vie et la vie en abondance. Il est "la Source de la Vie."

dimanche 3 mai 2009

4ème dimanche de Pâques
(Dimanche 3 Mai)
(Jn 10, 11-16)

Jésus disait aux Juifs :
« Je suis le bon pasteur, le vrai berger.
Le vrai berger
donne sa vie pour ses brebis.

Le berger mercenaire,
lui, n'est pas le pasteur,

car les brebis ne lui appartiennent pas :
s'il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s'enfuit ;
le loup s'en empare et les disperse.
Ce berger n'est qu'un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît, et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.

"Je suis le Bon Pasteur ..." "Je Suis" c'est le nom de Dieu. Jésus s'identifie. Le terme "bon" en hébreu signifie aussi beau, bien, vrai. Et le mot "Pasteur" pourrait se traduire par la paraphrase : "Celui qui fait manger". La brebis correspond à celui qui se nourrit aux pâturages choisis par le pasteur ou berger. Dans le cas de Jésus "Bon Berger", de quelle nourriture s'agit-il ? - De la Parole de Dieu. Jésus est "Bon Pasteur" en tant qu'il est Rabbi, c'est-à-dire un "Enseignant" qui éduque ses disciples. L'Eucharistie est le Sacrement de cette réalité : il est lui-même le pâturage et la nourriture car il est la Parole de Dieu incarnée : "Celui qui me mange a la Vie Éternelle." (Jn 6) Cette communion conduit à la vraie connaissance qui est intimité avec Lui. D'où l'importance aussi de se nourrir des Écritures, en particulier des Évangiles, ("Les Évangiles sont le Corps du Christ" écrit St Jérôme) de les ruminer ... pour qu'Elles nous donnent vie et transforment nos vies.
("Le Bon Pasteur" détail d'une fresque des Catacombes)

dimanche 26 avril 2009

Parole du jour
(Lundi 27 avril)
(Jn 6, 25-29)

L'ayant trouvé sur l'autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé du pain
et que vous avez été rassasiés.
Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l'homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte. »
Ils lui dirent alors :
« Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. »

Nous disons croire, mais qu'est qui nous intéresse chez Dieu ? Ne serait-ce pas l'aspect distributeur automatique ? Ceux qui cherchaient Jésus, le cherchaient non pour sa personne mais pour ce qu'il leur avait donné : du pain. Bien sûr qu'ils voulaient le faire roi ! Plus besoin d'aller chez le boulanger, et de plus c'était gratuit. On sens le replis sur soi, sur ses petits besoins à satisfaire au "meilleur prix". Un Dieu magicien qui en claquant des doigts satisferait leurs moindres désirs. Une sorte de génie qu'ils pourraient sortir de la lampe quand ils en auraient besoin. Un Dieu utilitaire quoi ! Un Dieu à leur service. Et si ça marchait pas, ils le jetteraient avec dédain ... Comment pourrait-il leur faire une chose pareil ? ...
Dieu ne se laisse pas manipuler ainsi. St François d'Assise aimait dire "Dieu est Dieu, cela suffit". Dieu nous aime chacun pour nous-mêmes. Je suis appeler à l'aimer pour lui-même, au-delà de ce qu'il me donne. C'est une relation d'amour. Les signes que Jésus a posés voulaient signifier justement de quel amour il m' aime : il prend soin de moi, me libère, me guérit, me donne sans cesse la vie. Pour accueillir ces dons, il me faut apprendre à l'aimer pour lui-même. C'est là la clef de la vraie liberté et du bonheur. Mon Histoire avec lui et celle de chacun, est une histoire d'amour.
Il sait mieux que nous ce qui nous convient.
3ème dimanche de Pâques
(Lc 24, 35-43)

Les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres
et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route,
et comment ils avaient reconnu le Seigneur
quand il avait rompu le pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même était là au milieu d'eux,
et il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Frappés de stupeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ?
Voyez mes mains et mes pieds :
c'est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n'a pas de chair ni d'os,
et vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie,
ils n'osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d'étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé.
Il le prit et le mangea devant eux.

Jésus serait-il un passe-muraille ? Bien sûr que non. Par sa Résurrection, Jésus n'est plus lié à l'espace et au temps. Son humanité pleinement accomplie dans la lumière de Dieu par le don total de sa vie sur la croix, a été élevé à la dimension spirituelle. Alors que les disciples parlent entre eux, il est là mais ils ne le voient pas. Puis Jésus lui-même se manifeste visible devant eux et ils le voient. Ainsi, lorsque Marie se manifeste à Bernadette. Élevée au rang spirituel en son corps (l'Assomption), elle était déjà là, mais Bernadette ne la voyait pas. Puis Marie se manifeste visible à ses yeux et elle la voit. Ce qui veut dire que Jésus est bien présent à nos vies même si nous ne le voyons pas. Il pourrait se manifester visible à nos yeux de chair mais il désire que nous le choisissions librement : "Heureux ceux qui croient sans avoir vu." S'il se manifeste visible aux Apôtres et à quelques femmes, c'est parce qu'ils ont mission d'être témoins de sa Résurrection pour toutes les générations qui à travers les siècles s'ouvriront à la foi. Bernadette aussi avait une mission bien particulière ... Puissions-nous vivre de cette Présence du Ressuscité qui, soyons en sûr, ne nous fait jamais défaut. A nous aussi il dit : "La paix soit avec vous ... avec toi !"
(Icône : "Manifestation de Jésus à ses disciples")

vendredi 24 avril 2009

Parole du jour
(Samedi 25 avril)
(Mc 16, 5-20)

Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ;
celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ;
ils parleront un langage nouveau ;
ils prendront des serpents dans leurs mains,
et, s'ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ;
ils imposeront les mains aux malades,
et les malades s'en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s'en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle.
Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole
par les signes qui l'accompagnaient.

Le chrétien est appelé à être missionnaire, témoin et porteur de la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus-Christ. Le langage nouveau est celui de la foi et de cette certitude d'être "tant aimé de Dieu". Cette expérience le pousse à annoncer cet amour fou de Dieu pour tout être humain. Fou de la folie de la Croix et de la lumière de la Résurrection. Celui qui est baptisé est uni à vie à Jésus-Christ et en reçoit toute la lumière. Celui qui, en connaissance de cause, sachant que c'est le chemin, refuse cette intimité, cette amitié, ce compagnonnage, reste dans les ténèbres. Non que Dieu le veut, mais lui-même fait le choix d'y demeurer. C'est comme quelqu'un qui marchant dans la nuit refuserait la lampe qu'on lui offre pour avancer en sécurité. Dieu respecte ce choix même s'il le regrette et fera tout pour que celui-là se convertisse ... pour son bien. Désormais, depuis la Pentecôte, le Salut passe à travers l'Église - instituée par Jésus lui-même -, en particulier par les Sacrements, prolongement de son œuvre de libération et de guérison, de paix ... Le Christ qui librement a donné sa vie, rend libre au cœur même de l'adversité ... La tempête peut souffler, elle ne peut faire écrouler la maison bâtie sur le roc. Il est le "Roc" sur lequel on peut bâtir sa vie sans craindre les ouragans. (Mt 7, 24-25)

jeudi 23 avril 2009

Parole du jour
Vendredi 24 avril
(Jn 6, 5-13)

Jésus leva les yeux
et vit qu'une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu'ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l'épreuve,
car lui-même savait bien ce qu'il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun ait un petit morceau de pain. »
Un de ses disciples,
André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a
cinq pains d'orge et deux poissons,
mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites-les asseoir. »
Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit.
Ils s'assirent donc,
au nombre d'environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains, et,
après avoir rendu grâce, les leur distribua ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu'ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Ramassez les morceaux qui restent,
pour que rien ne soit perdu. »
Ils les ramassèrent,
et ils remplirent douze paniers
avec les morceaux qui restaient
des cinq pains d'orge après le repas.

On pourrait croire que les apôtres qui côtoient Jésus le connaissent. Or il n'en est rien. La plupart du temps ils l'aiment mais sont incrédules. Ils ne voient pas et ne le voit pas tel qu'il est. Jésus leur pose des questions pour les remuer; pour que les écailles tombent de leurs yeux comme pour Paul à Damas. Dans un autre Évangile, il leur dira : "Donnez-leur vous-même à manger." Les apôtres sont alors effrayés car il regarde leur incapacité à eux et non le fait que "rien n'est impossible à Dieu" quand il s'agit du bien de l'homme, de son salut, sous toutes ses formes. De cinq pains qui représentent les cinq livres de la thora (loi) et des deux poissons, les deux Alliances (Ancienne et nouvelle), il va faire des merveilles d'amour car c'est en lui que tout cela s'accomplit. Il est "l'accomplissement de la thora" et "l'alliance nouvelle et éternelle" avec le Père. Les fruits ne se font pas attendre, ils sont au-delà de l'abondance ... "Chacun mangea à sa faim et il en resta douze paniers pleins". C'est le don qu'il fait de sa vie qui accomplit tout cela : "Il prit les pains, après avoir rendu grâce, il les leur distribua ... " Ce n'est pas sans rappeler l'Eucharistie, Sacrement de son Corps livré et de son Sang versé, de sa vie librement donné.
(La multiplication des pains)
Parole du jour
(Jeudi 23 avril)
(Jn 3, 34-36)

"Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu,
car Dieu lui donne l'Esprit sans compter.
Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main.
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ... »

Le Fils, l'Envoyé, dit les Paroles du Père dans l'Esprit que Celui-ci lui donne sans mesure. C'est le Père qui est la Source, le Parlant. Le Fils, qui dit les Paroles de Dieu, entendons du Père, est la Parole. L'Esprit que le Fils a reçu sans mesure, est le Souffle qui porte la parole pour que celle-ci se fasse entendre. Un livre de Marcel Jousse qui a découvert le style oral des Évangiles et plus largement de la Bible, s'intitule : Le Parlant, La Parole et Le Souffle. Nous pouvons relever ainsi le concept de "La Trinité". C'est ainsi que, constamment dans les Évangiles, nous trouvons le lien intrinsèque entre ces trois réalités qui en soit sont "Un". Si on enlève l'une d'elles, les autres s'écroulent. Enlevons la Parole, il n'y a plus de Parlant; le Souffle, il n'y a plus de Parole et donc de Parlant; le Parlant, il n'y a plus de Parole ... Entre les trois, il y a une "Parfaite Communion". Il est écrit d'ailleurs "le Père aime le Fils". Cette Communion est Communion d'amour. L'Amour (agapè) ayant comme premier sens l'éducation. Jésus, le Fils incarné, dira : "Je ne dis rien que je n'ai entendu du Père ... Je ne fais rien que je n'ai vu faire au Père." Il se présente comme "l'Eduqué" du Père. En araméen, le mot Fils (Bera) signifie "le Bâti". Il s'agit de Bâtir son enfant ...
St Irénée écrira que le Père a façonné l'univers avec ses deux mains que sont la Parole et le Souffle. Entendons le Fils et l'Esprit. Chacune de ces trois Personnes, car il s'agit bien de Personnes, a cependant un rôle bien particulier car le Parlant n'est pas la Parole qui n'est pas le Souffle etc ...
(Icône de "la Trinité" par Roublev)

mercredi 22 avril 2009

Parole de Dieu
(Mercredi 22 avril)
(Jn 3, 16-21)

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique :
ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas,
mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,

non pas pour juger le monde,

mais pour que, par lui, le monde soit sauvé
Celui qui croit en lui échappe au Jugement,
celui qui ne veut pas croire est déjà jugé,

parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

Et le Jugement, le voici :

quand la lumière est venue dans le monde,

les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière,

parce que leurs œuvres étaient mauvaises.

En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière :

il ne vient pas à la lumière,

de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées ;

mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière,

afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu. »


Combien ont peur de Dieu car ils se font l' idée d'un Dieu père fouettard qui les surveille de son ciel prêt à les sanctionner : "Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour qu'il m'arrive ceci ou cela ?" Cette image ne correspond absolument pas à ce que nous disent les Évangiles : "Dieu a tant aimé le monde ..." Entendons bien : " tant aimé !" Est-ce que l'on a peur de quelqu'un qui nous aime ?"Il a envoyé son Fils" Mais c'est librement que son Fils s'incarne. Il le veut. Et c'est dans son Fils que nous apprenons à connaître Dieu : "Qui m'a vu a vu le Père !" Et il l'a envoyé "non pour juger, condamner". C'est ce qui est écrit ! "Non pour condamner" ! Pourquoi alors ? Pour SAUVER. Sauver signifie libérer et guérir. Toutes les libérations et guérisons accomplis par Jésus dans les Évangiles signifient ce Salut. Salud en espagnol signifie "Santé". Ce que Dieu veut pour nous, c'est la Santé. En particulier celle du cœur, de notre intériorité. En vu de la santé de tout notre être.
Quand au jugement dont il est question. Nous comprenons que ce n'est pas Dieu qui juge, mais l'homme qui par son comportement se met dans une situation de jugement, préférant les ténèbres à la lumière.
(Photo P. Renier)

samedi 18 avril 2009

1er dimanche après Pâques
Dimanche de la Miséricorde
(Jn 20, 19-22)

C’était après la mort de Jésus,
le soir du premier jour de la semaine.
Les disciples avaient verrouillé
les portes du lieu où ils étaient,
car ils avaient peur des Juifs.
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m'a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé,
il répandit sur eux son souffle et il leur dit :
« Recevez l'Esprit Saint.»

"Jésus vint et il était là au milieu d'eux". Cela ne veut pas dire qu'il était absent, mais il le voit car il manifeste visiblement sa Présence. La première parole du ressuscité aux disciples est "la paix soit avec vous". Cette paix qui est communion dans l'amour. Ce qui brouillait la relation (le péché) a disparu comme goutte d'eau dans la mer de la miséricorde de Dieu. Ils n'ont plus à avoir peur. Jésus est le Prince de la Paix, la vraie. Et Jésus va leur donner cette Paix qui renouvelle le coeur et la vie : "Recevez l'Esprit-Saint."
Ce dimanche est le dimanche de la miséricorde (du latin : misericordia). Souvent à ce mot nous donnons la signification suivante : Dieu a du cœur et il se penche vers l'homme plongé dans la misère, pour l'en sortir,
d'où l'incarnation. Dieu en son Fils nous rejoint dans la misère qui nous englue : "Il s'est identifié à notre condition pécheresse, écrit St Paul, pour nous identifier à sa sainteté" ... C'est beau et profond ! Mais le mot hébreux rahamim est un pluriel qui signifie « entrailles maternelles ». André Chouraqui traduit dans la Bible qui porte son nom : "Dieu est matricien". La signification est alors la suivante : "Dieu est comme une Mère qui sans cesse nous ré-engendrerait à la vie". Dieu est Père ... Il est aussi Mère. Le terme rahamim désigne également l'attachement qui unit Dieu à l'être humain, ses « entrailles » frémissent en pensant à l'homme. Ainsi Dieu s'émeut avec tendresse comme un père ou une mère à l'égard de leurs enfants. La peinture de Rambrandt sur "le Fils prodigue" montre le fils à genoux, la tête sur le cœur du Père ... Celui-ci pose ses deux mains sur les épaules de son fils. Allez voir ! Vous remarquerez alors que l'une de ses mains est celle d'un homme et l'autre celle d'une femme ...
(Christ miséricordieux peint par Saint Faustine, sœur polonaise canonisée par Jean-Paul II)