mercredi 15 juillet 2009

Parole du jour
(Mercredi 15 juillet)
(Mt 11, 25-27)

En ce temps-là, Jésus prit la parole :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l'as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté.
Tout m'a été confié par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler.


"Seigneur, Père du ciel et de la terre, je proclame ta louange."
Jésus est en prière et sa prière est une "louange". Or la Bible connaît deux sortes de prières : la supplication qui ne dure qu’un moment - le maintenant de l’épreuve où l’homme expose à Dieu ses besoins - et la louange qui doit durer « à jamais » (Ps 88, 1). Si donc Jésus loue son Père et si la louange est éternelle, sa prière nous livre le secret éternel de son cœur : s’enchanter que le vrai Dieu soit un Père plein de tendresse et de miséricorde, se réjouir que le Père, Source de la vie, soit un « Dieu plus grand que notre cœur » (1 Jn 3, 20)

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits »
(v. 25b).
La louange de Jésus a pour objet une constatation : les "sages" et les "savants", c’est-à-dire les Pharisiens et les Docteurs de la Loi, n’ont pas écouté sa parole, s’étant scandalisés du pardon sans condition qu’il apportait aux pécheurs, des guérisons qu’il accomplissait le jour du sabbat ; les "tout-petits" au contraire, c’est-à-dire les publicains comme Matthieu et les païens comme le centurion, sont venus à lui par désir de vivre et de guérir leurs blessures, avec l’humilité de ceux qui n’ont rien à perdre, ayant tout perdu, et qui cherchent la nouvelle naissance. Leur foi, Jésus l’a admirée et reçue comme un cadeau gracieux que lui faisait son Père : « Nul ne peut venir à moi, dit-il à Capharnaüm, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 44).
« Oui, Père tu l’as voulu ainsi dans ton bon plaisir » (v. 26).
Jésus loue son « Dieu et Père » (Col 1, 2) pour son "bon plaisir", parce qu’il lui a plu de révéler sa bonté aux "tout-petits" en résistant aux "sages" et aux "savants". Pourquoi en fut-il ainsi ? La raison, au dire de l’Evangile, est simple : puisque Dieu habite « au plus haut des cieux » (Lc 2, 14), sans personne au-dessus de lui à qui se comparer, il ne peut tourner son regard de bienveillance que vers ceux qui se tiennent en bas, sans envie de se faire plus grand que les autres, et qui s’en remettent à la grâce venant d’en haut. Le propre de l’Amour étant donc de s’abaisser et de tenir l’autre pour plus grand, le "bon plaisir" de Dieu consiste à combler ses enfants au-delà de toute espérance et la joie de ses fils à tendre leurs mains vers lui, en sachant qu’un verre doit être vidé pour accueillir le vin les noces. (P. Michel Corbin S.J.)

mardi 14 juillet 2009

Parole du jour
(Mardi 14 juillet)
(Mt 11, 20-24)

Jésus se mit à faire des reproches aux villes
où avaient eu lieu la plupart de ses miracles,
parce qu'elles ne s'étaient pas converties :
« Malheureuse es-tu, Corazine !
Malheureuse es-tu, Bethsaïde !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous
avaient eu lieu à Tyr et à Sidon,
il y a longtemps que les gens
y auraient pris le vêtement de deuil
et la cendre en signe de pénitence.
En tout cas, je vous le déclare :
Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous,
au jour du Jugement.
Et toi, Capharnaüm,
seras-tu donc élevée jusqu'au ciel ?
Non, tu descendras jusqu'au séjour des morts !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome,
cette ville subsisterait encore aujourd'hui.
En tout cas, je vous le déclare :
le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi,
au jour du Jugement. »

Il arrive que l'on traduit le mot "malheureuse" par "malheur", ce qui donne : "Malheur à toi ..." comme si le châtiment de Dieu descendait sur celui qui est en infraction. La bonne traduction est bien "malheureuse". Se mettre dans la situation de péché conduit celui qui en fait le choix à être malheureux car il se place dans une situation de destruction pour lui-même et pour autrui. Il n'est plus ajusté sur le réel et sur la vie, n'étant pas ajusté sur l'amour. C'est une expérience magnifique de célébrer le Sacrement de réconciliation. Une personne dont le cœur est malade et lourd par le péché, dont la respiration parfois est amoindrie, qui devient agressive envers les autres en raison de son mal-être, qui s'enferme sur elle-même etc ... vient, dans la foi et l'humilité, remettre au Seigneur tout ce qui entrave sa vie et l'empêche d'être et ... de vivre. Libérée par la grâce du Christ qui assume tout ce "malheur" dans la puissance d'amour de sa mort et de sa résurrection, dans la puissance de l'Esprit qui remet les péchés, elle en ressort renouvelée, délié et rendue à la liberté intérieure, prête à reprendre le chemin de l'amour, retrouve la paix dans les relations et la joie de servir ... Voilà la merveille de la thérapie d'amour que Dieu propose. En faire l'expérience est un éblouissement ! J'aime à dire aux enfants qui viennent "se confesser" en certaines occasions et qui le font très sérieusement : "Tu vois, le péché t'aura au moins enseigné une chose essentielle, c'est que tu n'es pas fait pour le péché." Cela est vrai pour chacun de nous ...
Jésus, par ces paroles de l'Évangile qui peuvent paraître durs, appelle à la conversion. Il sait que l'homme n'est pas fait pour le péché et qu'il ne peut qu'y trouver la destruction comme ce fut pour les villes citées. Or ce qu'il veut pour nous, ce pour quoi il a donné sa vie, c'est que se construise notre bonheur et il n'y a pas d'autre chemin que celui de l'amour. Il est ce Chemin car Il es l'Amour. Toute sa vie en est la Bonne Nouvelle.
(tableau : destruction de Sodome. La femme de Lot qui regarde en arrière est changée en "statue de sel". Regarder en arrière est dangereux. Le récit du Livre de la Genèse, montre ce que le péché produit en nous et combien il faut le fuir en allant de l'avant, bien déterminés à mener une vie nouvelle. Certes, il y aura des chutes, mais cette détermination qui est droiture du cœur, doit rester intacte)

lundi 13 juillet 2009

Parole du jour
(Lundi 13 juillet)
(Mt 10, 34-39)

Jésus disait aux douze Apôtres:
"Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre:

je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Oui, je suis venu séparer l'homme de son père,

la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère :
on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi

n'est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n'est pas digne de moi ;

celui qui ne prend pas sa croix
et ne me suit pas
n'est pas digne de moi.

Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ;
qui perdra sa vie à cause de moi la gardera.


Jésus est venu instaurer la paix dans le cœur de l'homme, entre les hommes et avec Dieu son Père. Voici une œuvre bonne et l'on pourrait croire que les hommes se seraient rués vers lui pour accueillir cette paix. Mais, "le cœur de l'homme est malade" et Jésus a trouvé refus et rejet sur ce chemin ... qui a abouti à son élimination sur la croix. Il "est venu rendre témoignage à la vérité", mais les hommes n'ont pas voulu de la vérité. Il a mis au plein jour ce qui était caché, mais les hommes n'ont pas supporté cette mise en pleine lumière de leurs pensées, de leurs comportements, de leurs omissions. Ils ont alors voulu éteindre la Lumière, mais "la Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres n'ont pu l'atteindre, n'ont pu l'éteindre". (Jn 1,4) L'homme trop souvent se voit comme un dieu, mais il s'agit d'une caricature du vrai Dieu qui Lui n'est qu'Amour : "Tu étais un modèle de perfection, plein de sagesse, merveilleux de beauté, tu étais en Éden, au jardin de Dieu. ... ta conduite fut exemplaire depuis le jour de ta création jusqu'à ce que fut trouvé en toi l'injustice ... tu t'es rempli de violence et de péchés ... ton coeur s'est enorgueilli à cause de ta beauté, tu as corrompu ta sagesse à cause de ton éclat ... tu as dit : 'Je suis un dieu ... alors que tu es un homme et non un dieu ..." (Ez 28) L'égocentrisme, l'égoïsme, l'orgueil brouillent le cœur et le regard et manipulent les pensées, les paroles et les comportements. Jésus est venu pour rendre l'homme à sa "Perfection, à sa "Sagesse", à sa "Beauté" et l'homme n'en a pas voulu : "Il était dans le monde et le monde fut par Lui, et le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu".
Mais pour celui qui lui ouvre son coeur et qui humblement se laisse libérer, transformer, le monde nouveau est déjà là : " Mais à tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à tous ceux qui croient en son nom, eux qui furent engendrés ni du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu." (Jn 1, 10-12)
Ce qui ne veut pas dire, loin de là, que le disciple marche sur un tapis rouge : "Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite, dit Jésus : Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre." (Jn 15, 20)
Devant Jésus, on ne peut rester neutre. Le vieillard Syméon le prophétisa dès sa naissance en disant à Marie, sa mère :
"Vois cet enfant doit amener la chute et le relèvement de beaucoup en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction, - et toi-même, une épée te transpercera l'âme ! - afin que se révèlent les pensées intimes de bien des coeurs." (Lc 2, 34-35) Pas de Paix véritable sans purification du cœur, sans humilité : "Tu es un homme et non un dieu ..."
(Caravage : "L'Ecce Homo")

dimanche 12 juillet 2009

Parole du jour
(Dimanche 12 juillet)
(Mt 6, 12-13)

Ils partirent,
et proclamèrent qu'il fallait se convertir.
Ils chassaient beaucoup de démons,
faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades,
et les guérissaient.

Le message est toujours le même. Inviter à la conversion. Le mot grec traduit par conversion est "métanoia" qui signifie "se détourner en se retournant". Je dois aller à Toulouse depuis Perpignan. Mais j'oublie de tourner à Narbonne et je me retrouve à Béziers. Si je continue, je n'arriverai jamais à Toulouse. Aussi je me détourne de la mauvaise route que j'ai prise en faisant demi tour (se retourner) pour reprendre la bonne route.
La proclamation est celle de la Bonne Nouvelle de la Parole de Dieu. Pour aller à Toulouse, le mieux est de regarder la carte ou, aujourd'hui, de mettre en marche le GPS qui m'indiquera le chemin ...
Me laisser ainsi guider me gardera vigilant et dans la paix, fidèle aux différents panneaux car libéré de toutes tensions ... la sécurité sera assurée ...

samedi 11 juillet 2009

Parole du jour
(Samedi 11 juillet)
(Mt 19, 27-29)

Pierre prit la parole et dit à Jésus:
"Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre:
alors, qu'est-ce qu'il y aura pour nous?"
Jésus leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
quand viendra le monde nouveau,
et que le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire,
vous qui m'avez suivi,
vous siégerez vous-mêmes sur douze trônes
pour juger les douze tribus d'Israël.
Et tout homme qui aura quitté
à cause de mon nom des maisons,
des frères, des soeurs, un père, une mère,
des enfants, ou une terre,
recevra beaucoup plus,
et il aura en héritage la vie éternelle.

Le renoncement au nom de Jésus, à « des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre » n’implique pas pour tous de s’en défaire, de les abandonner ; mais de s’en délier, de s’en détacher, de ne pas en devenir esclave ou les réduire en esclavage. Dans la Bible Dieu demande à Abraham de tout quitter : "Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai ... je te bénirai ... sois une bénédiction ..." (Gn 12, 1-2) A ceux qui veulent se marier de "quitter père et mère pour s'attacher à son conjoint" (Gn 2, 24). Mais le conjoint n'a pas à faire de l'autre sa propriété, sa chose. Il doit l'aider à se construire, à s'épanouir en tant que personne, ce qui demande un détachement dans le respect de son cheminement personnel. L'autre nous échappe toujours car chaque être humain est de l'ordre de l'infini. Certains se font propriétaires de leurs enfants. On dit alors qu'il ou elle n'a pas coupé le cordon ombilical ... ce qui conduit à bien des paralysies et des drames. Nul n'est propriétaire d' autrui. On n'a pas des enfants pour soi ... Les dons de Dieu eux-mêmes peuvent devenir une terre d’aliénation dans la mesure où nous ne les recevons plus de lui et où ils ne nous conduisent plus à lui ... dans la mesure où ils nous replient sur nous-mêmes, nourrissant notre égo.
Mais pour celui qui se place résolument dans la logique de l’amour, il en va autrement. Pour celui qui se place dans la logique de l’accueil reconnaissant et du don, tout devient source de liberté et d'accomplissement : « il recevra beaucoup plus, et il aura en héritage la vie éternelle ». En conclusion, on pourrait paraphraser le passage de la Lettre de St Pierre : "Bénissez, c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction" par "Aimer, c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter l'Amour". C'est l'Amour qui fait exister. Permettre à l'autre d'exister, lui donner sa juste place, c'est se donner existence à soi-même. Jésus existe, il a victoire sur la mort car il aime : Il est l'Amour. La croix en est le signe et l'accomplissement.
C’est précisément pour rappeler à tout chrétien l’exigence de sauvegarder précieusement la liberté que Jésus nous a acquise par son Sang, que des hommes et des femmes suivent le Christ dans la pauvreté radicale des conseils évangéliques, signifiant par là que notre véritable trésor n’est autre que le Christ Jésus lui-même. Le Christ qui se présente aussi à nous sous les traits de notre prochain : "Tout ce que vous aurez fait à l'un de ses petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait."

vendredi 10 juillet 2009

Parole du jour
(Vendredi 10 juillet)
(Mt 10, 16-23)

Jésus disait aux douze Apôtres:
"Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
Soyez donc adroits comme les serpents,
et candides comme les colombes.

17 Méfiez-vous des hommes :
ils vous livreront aux tribunaux
et vous flagelleront dans leurs synagogues.

18 Vous serez traînés devant des gouverneurs
et des rois à cause de moi :
il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.

19 Quand on vous livrera,
ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz
ni comment vous le direz :
ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là.

20 Car ce n'est pas vous qui parlerez,
c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.

Le frère livrera son frère à la mort,
et le père, son enfant ;
les enfants se dresseront contre leurs parents
et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ;
mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.

La persécution des chrétiens aujourd'hui dans le monde
Inde : deux femmes converties au catholicisme sont traînées devant un tribunal ; verdict, viol collectif… Pakistan : les « impurs » sont enfermés dans un « parc à chrétiens » insalubre… Chine, Russie, Lituanie, Ukraine : les chrétiens sont pourchassés, emprisonnés, privés de travail…
Turquie : de nombreux prêtres sont assassinés ...
Égypte : Les attaques meurtrières contre les coptes se multiplient ...

Irak : mêmes persécutions, en plus grave… Algérie : nouvelles sanctions concernant « l’exercice illégal » des cultes catholique et protestant. Etc.

Nous voici revenu au temps des messes nocturnes dans les caves et des premiers martyrs. A quand la nouvelle fosse aux lions ? ...(Edito du livre)

La persécution des chrétiens, ce n'est pas du passé, c'est aujourd'hui encore et toujours. Nombre de nos frères et soeurs souffrent pour leur foi et ne craignent pas de porter témoignage. jusqu'au sang Et nous, sommes-nous prêt à rendre compte de notre foi, là où nous sommes ? Ne préférons-nous pas rester "chrétiens inconnus" dans la masse. "Celui qui aura rougi de moi devant les hommes, dit Jésus, je rougirai de lui devant mon Père des cieux." Ce n'est pas une parole pour nous culpabiliser, mais pour nous inviter à la conversion si besoin, et par là, à la paix du cœur.

jeudi 9 juillet 2009

Parole du jour
(Jeudi 09 juillet)
(Mt 10, 7-8)

Jésus disait aux douze Apôtres:
"Sur votre route,
proclamez que le Royaume des cieux est tout proche.
Guérissez les malades,
ressuscitez les morts,
purifiez les lépreux,
chassez les démons.
Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.

L'Église est appelée à accomplir les œuvres de Salut que Jésus lui-même a accomplies. Il s'agit toujours d'annoncer la Parole (le Royaume) et de libérer et guérir le cœur de l'homme qui pour certains aboutira à une guérison physique. La guérison physique étant le signe que l'œuvre du Salut s'accomplit en Jésus-Christ. Le signe ouvre à la "Foi". Jésus dira lui-même, alors qu'il mange avec les publicains et les pécheurs, ne pas être venu pour les bien-portants mais pour les malades, pour les justes, mais pour les pécheurs. Il commencera par donner le pardon des péchés au paralysé avant de le guérir physiquement etc ... Les Sacrements continuent aujourd'hui l'œuvre de Salut de Jésus qui est permanente et qui se réalise aussi d'autres manières comme par la prière, la rumination de la Parole, l'amour fraternelle etc ...
La guérison fondamentale est la guérison intérieure, la guérison spirituelle. En effet, si Lazare a été rendu à la vie physique par Jésus, ce qui était un signe fort, quelques années plus tard, il a dû mourir à nouveau physiquement ...

(Jésus accomplit les œuvres du Salut)

mercredi 8 juillet 2009

Parole du jour
(Mercredi 08 juillet)
(Mt 10, 1-7)

Jésus appela ses douze disciples
et leur donna le pouvoir
d'expulser les esprits mauvais
et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Voici les noms des douze Apôtres :
le premier, Simon, appelé Pierre ; André son frère ;
Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ;
Philippe et Barthélemy ;
Thomas et Matthieu le publicain ;
Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée ;
Simon le Zélote et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.
Ces douze, Jésus les envoya en mission
avec les instructions suivantes :
« N'allez pas chez les païens
et n'entrez dans aucune ville des Samaritains.
Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël.
Sur votre route,
proclamez que le Royaume des cieux est tout proche.

Pourquoi "douze apôtres" ? En référence aux "douze tribus d'Israël" ? Jésus prépare le nouvel Israël : "l'Église". Non que l'ancien Israël ne serait plus le "peuple choisi", mais l'Église est appelée à conduire à bien la mission qui était celle d'Israël : "En toi seront bénis toutes les nations de la terre". Jésus va se façonner un peuple appelé à accomplir cette mission ... qui est la sienne. St Pierre dans sa 1ère lettre écrira : "Bénissez, c'est cela votre vocation ..." Dans un premier temps, il espérait que ce nouvel Israël serait le renouvellement de l'ancien, aussi il appelle ses disciples à aller vers "les brebis perdues de la Maison d'Israël". Ce renouvellement conduirait Israël à vivre dans un second temps, sa vocation propre de bénédiction au milieu des païens.
Cette "Bénédiction" qui est une "diction béné", une Parole de bien, la Parole créatrice", est source de Vie :
"expulser les démons, guérir toute maladie et toute infirmité." Proclamer qu'en Jésus se réalise la "bénédiction", le Salut, la Santé, pour tous et chacun. L'Église est porteuse de ce trésor. Puisse-t-elle en porter témoignage par sa propre vie en ses membres et en distribuer vraiment les bienfaits sans acception des personnes car tous sont appelés.

mardi 7 juillet 2009

Parole du jour
(Mardi 07 juillet)
(Mt 9, 32-38)

On présenta à Jésus un possédé qui était muet.
Lorsque le démon eut été expulsé,
le muet se mit à parler.
La foule fut dans l'admiration, et elle disait :
« Jamais rien de pareil ne s'est vu en Israël ! »
Mais les pharisiens disaient :
« C'est par le chef des démons qu'il expulse les démons. »
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages,
enseignant dans leurs synagogues,
proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume
et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules,
il eut pitié d'elles parce
qu'elles étaient fatiguées et abattues
comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples :
« La moisson est abondante,
et les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

Il est intéressant de noter que le possédé est muet. S'il est dans cet état de possession, c'est qu'il n'a plus la parole. Ce qui nous renvoie au récit du premier péché qui fut un rejet de la Parole de Dieu pour l'accueil de la parole du Satan, le Diviseur qui est une parole mensongère, une parole de destruction de la personne et donc une non-parole.
La Parole de Jésus, qui est lui-même Parole de Dieu, libère cet homme en lui redonnant la Parole et par elle l'unité de son être. La mission de Jésus est là : "Proclamer la Bonne Nouvelle du Royaume", cette "Bonne Nouvelle" qui est la Parole de Dieu, la Parole créatrice. Cette Parole accueillie libère et guérit. Elle rend l'être humain à son intégrité, à son identité et rassemble en lui tout ce qui est disloqué. Il faut lire le récit des "Ossements desséchés" dans le livre d'Ézéchiel, au ch. 37. C'est la Parole portée par le Souffle qui les rassemble et leur redonne vie. C'est là le rôle de l'Église, continuer l'œuvre de "Salut" de Jésus, l'œuvre de "Santé", de "Paix".
Que fait Jésus face au brebis affamées, sans berger ? Il leur donne à manger. Comment ? Il les enseigne. Il leur donne la Parole en nourriture. Et il va jusqu'à se donner Lui-même en nourriture (Eucharistie) pour refaçonner la personne humaine car il est "le Verbe fait chair", "la Parole faite chair".
Beaucoup cherche ce renouvellement de leur être sans savoir où chercher et souvent en prenant des voies sans issues ... : "La moisson est abondante" dit Jésus. C'est une responsabilité pour l'Eglise, pour nous. Il est urgent d'annoncer la Parole de Vie pour qu'elle reprenne vie dans le cœur d'une humanité blessée et parfois agonisante. Pour cela, il faut que se lèvent des ouvriers "Porte-Parole" pour un monde nouveau : "Comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la Bonne Nouvelle qui annonce le salut ..." (Is 52, 7)
Tout baptisé, d'ailleurs, est appelé à être "ouvrier de la Bonne Nouvelle", sinon par la proclamation, du moins par le comportement, dans le service et le don de soi, par le témoignage ...
Pour ce faire, il est essentiel de se laisser soi-même transformé par la Parole, par le Christ ...

lundi 6 juillet 2009

Parole du jour
(Lundi 06 juillet)
Psaume (90, 1-2, 3a.4, 14-15ab)

Quand je me tiens sous l'abri du Très-Haut
et repose à l'ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge,
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

C'est lui qui te sauve des filets du chasseur
il te couvre et te protège.
Tu trouves sous son aile un refuge :
sa fidélité est une armure, un bouclier.

« Puisqu'il s'attache à moi, je le délivre ;
je le défends, car il connaît mon nom.
Il m'appelle, et moi, je lui réponds ;
je suis avec lui dans son épreuve.

Le samedi 27 juin, nous était déjà proposé l'Évangile de ce jour dans la version de St Marc, il suffit donc de s'y reporter ...
Le Ps 90 nous invite à vivre toute chose dans la Présence du Père, "sous son abri", et de trouver repos dans l'Esprit-Saint : "à l'ombre du Très-Haut". C'est ce qui fut promis à Marie lors de l'annonciation : "La Puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre". C'est le Fils, qui "nous sauve des filets de l'oiseleur" ... par sa venue parmi nous - prenant nom Jésus - et le don de sa vie sur la croix. Ce qui nous est demandé, c'est la "Foi" : "puisqu'il s'attache à moi ..." la confiance ... Alors Dieu assume avec nous toute notre existence, dans les moindres détails : "Il m'appelle et moi je lui réponds; je suis avec lui dans son épreuve" ...

samedi 4 juillet 2009

Parole du jour
(Dimanche 05 juillet)
(Mc 6, 1-6)

Jésus est parti pour son pays,
et ses disciples le suivent.

Le jour du sabbat,
il se mit à enseigner dans la synagogue.
Les nombreux auditeurs,
frappés d'étonnement, disaient :

« D'où cela lui vient-il ?
Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée,
et ces grands miracles
qui se réalisent par ses mains ?

N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie,
et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ?
Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? »
Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.
Jésus leur disait :
« Un prophète n'est méprisé
que dans son pays, sa famille et sa propre maison. »
Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ;
il guérit seulement quelques malades
en leur imposant les mains.

Il s'étonna de leur manque de foi.
Alors il parcourait les villages d'alentour
en enseignant.


Les habitants de Nazareth pensent bien connaître Jésus, mais ils le connaissent de l’extérieur : « N’est-il pas le charpentier … » C’est toujours ce regard extérieur qui conduit à projeter sur l’autre des « habits » qu’il n’a pas. On le façonne à partir de ce que nous sommes nous-mêmes. On le regarde selon nos critères et non selon ce qu’il est vraiment. Combien de fois sommes-nous dans le jugement parce que nous restons à l’extérieur des êtres sans rejoindre leur cœur, leur être essentiel ? Ainsi ceux qui ont côtoyé Jésus pendant des années ne l’ont, en fait, jamais rencontré en vérité. Et lorsqu’il se montre tel qu’il est, ils le rejettent car il ne correspond pas à l’image qu’ils s’étaient faite de lui : « Il s’étonna de leur manque de foi. »
Et puis, une simple réflexion, lorsque quelqu’un que l’on croit bien connaître sort des rangs, n’y aurait-il pas une … jalousie : Pourquoi lui et … pas moi ? Jésus ne regarde pas au succès. Il n'en est pas de même des hommes : "Vous, vous cherchez votre gloire les uns des autres !" (Ev. Jn) Dans l'Apocalypse, Jésus nous invite : "Voici que je fais toutes choses nouvelles !"
Parole du jour
(Samedi 04 juillet)
(Mt 9, 14-17)

Les disciples de Jean Baptiste
s'approchent de Jésus en disant :

« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas,
alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? »
Jésus leur répondit :
« Les invités de la noce
pourraient-ils donc faire pénitence

pendant le temps où l'Époux est avec eux ?
Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé,
et alors ils jeûneront.
Et personne ne coud une pièce d'étoffe neuve
sur un vieux vêtement ;

car le morceau ajouté tire sur le vêtement
et le déchire davantage.
Et on ne met pas du vin nouveau
dans de vieilles outres ;

autrement les outres éclatent,
le vin se répand, et les outres sont perdues.
Mais on met le vin nouveau
dans des outres neuves,

et le tout se conserve. »

Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner, pendant que l'Époux est avec eux ? Tant qu'ils ont l'Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. » A plusieurs reprises, l’Ancien Testament présente Dieu comme l’époux d’Israël, généralement dans des promesses à venir. Dans Isaïe nous lisons ces paroles : « Ton créateur est ton époux, Yavhé Sabbaot est son nom, le Saint d’Israël est ton rédempteur, on l’appelle le Dieu de toute la terre. » (Is 54 , 5)

Avec la venue dans notre chair du Verbe de Dieu, ces Noces tant attendues entre Dieu et son peuple se sont enfin réalisées, étendues même jusqu’à l’humanité tout entière. Pour mieux faire comprendre aux Pharisiens la grandeur de ces Noces, Jésus va développer deux métaphores. Tout d’abord, celle du vieux vêtement, que l’on ne peut rapiécer avec un bout de tissu neuf sous peine de le voir se déchirer davantage. Ensuite, celle du vin nouveau que l’on ne peut mettre dans de vieilles outres sous peine de les voir éclater. Qu’est-ce à dire ? En fait, Jésus utilise ces images pour nous faire comprendre que la nouveauté que lui, l’Epoux, est venu apporter ne peut être comparée à un bout de tissu neuf venant se greffer sur une humanité déchirée par le péché, ni à du vin nouveau introduit dans les vieilles outres d’une humanité fragilisée par ses égarements loin de son Dieu. C’est bien plus que cela.

En Jésus-Christ, la grâce de Dieu n’est pas venue recoller des morceaux cassés. Elle est venue tout changer. Sa puissance est telle qu’il ne pouvait en être autrement. Voilà le véritable sens du salut : être totalement transformé, renouvelé, recréé à l’image et la ressemblance de Dieu. Voilà le fruit des Noces de l’Agneau de Dieu avec l’humanité, avec tout homme. Désormais unis au Fils de Dieu, nous sommes devenus enfants du Père et nous communions à la vie divine trinitaire : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." (Rituel du Baptême) (F. Elie)
( Noces de Cana)

vendredi 3 juillet 2009

Le petit Prince et le Renard

C'est alors qu'apparut le renard :

Bonjour dit le renard.
Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
Je suis là, dit la voix, sous le pommier...
Qui es-tu? dit le petit prince. Tu es bien poli...
Je suis un renard, dit le renard.
Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
Ah! pardon, fit le petit prince.

Mais, après réflexion, il ajouta :

Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu?
Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
Les hommes, dit le renard, ils sont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant !
Il élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules?
Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie créer des liens..."
Créer des liens?
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es pas encore pour moi qu'un petit garçon tout
semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi.
Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable
à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre.
Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Je commence à comprendre, dit le petit prince.
Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
C'est possible, dit le renard. On voit sur terre toutes sortes de choses...
Oh! Ce n'est pas sur terre, dit le petit prince

Le renard parut très intrigué :

Sur une autre planète?
Oui.
Il y a des chasseurs, sur cette planète-là?
Non.
Ça, c'est intéressant! Et des poules?
Non.
Rien n'est parfait, soupira le renard.

Mais le renard revint à son idée :

Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent.
Toutes se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent.
Je m'ennuie donc un peu.
Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.
Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres.
Les autres pas me font rentrer sur terre.
Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique.
Et puis regarde! Tu vois là-bas, les champs de blé?
Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile.
Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste!
Mais tu as des cheveux couleur d'or.
Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé!
Le blé qui est doré, me fera souvenir de toi.
Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...

Le renard se tut et regard longtemps le petit prince :

S'il te plaît... apprivoise-moi, dit-il.
Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps.
J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaitre.
On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard.
Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître.
Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands.
Mais comme il n'existe point de marchands d'amis,
les hommes n'ont plus d'amis.
Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
Que faut-il faire? Dit le petit prince.
Il faut être très patient, répondit le renard.
Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe.
Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien.
Le langage est source de malentendus.
Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...

Le lendemain revint le petit prince.

Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard.
Si tu viens, pas exemple, à quatre heures de l'après-midi, dés trois heures je
commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux.
A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur!
Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur...
Il faut des rites.
Qu'est-ce qu'un rite? Dit le petit prince.
C'est quelque chose de trop oublié, dit le renard.
C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures.
Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village.
Alors le jeudi est jour merveilleux! Je vais me promener jusqu'à la vigne.
Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous,
et je n'aurais point de vacances.

Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure de départ fut proche :

Ah! Dit le renard... Je pleurerai.
C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...
Bien sûr, dit le renard.
Mais tu vas pleurer! Dit le petit prince.
Bien sûr, dit le renard.
J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
Puis il ajouta :
Va revoir les roses. Tu comprendras. Tu comprendras que la tienne est unique au monde.
Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.

Le petit prince s'en fut revoir les roses :

Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il.
Personne ne vous a apprivoisées et vous n'avez apprivoisé personne.
Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres.
Mais, j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
Et les roses étaient bien gênées.
Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous.
Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble.
Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes,
puisque c'est elle que j'ai arrosée.
Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe.
Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent.
Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles
(sauf les deux ou trois pour les papillons).
Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter,
ou même quelquefois se taire.
Puisque c'est ma rose.

Et il revient vers le renard :

Adieu, dit-il...
Adieu, dit le renard.
Voici mon secret. Il est très simple:
on ne voit bien qu'avec le cœur.
L'essentiel est invisible pour les yeux.
L'essentiel est invisible pour les yeux,
répéta le petit prince, afin de se souvenir.
C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose...
fit le petit prince, afin de se souvenir.
Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard.
Mais tu ne dois pas l'oublier.
Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.
Tu es responsable de ta rose...
Je suis responsable de ma rose...
répéta le petit prince, afin de se souvenir.

(De "Le petit prince" par Antoine de Saint-Exupéry)
Parole du jour
(Vendredi 03 juillet)
(Jn 20, 24-29)

L'un des Douze, Thomas
(dont le nom signifie: Jumeau),
n'était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux. Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d'eux.
Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d'être incrédule, sois croyant. »
Thomas lui dit alors :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m'as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Jésus n'est pas un "passe-muraille". Avant même de se manifester visiblement aux yeux de chair des disciples, il était déjà là, mais ils ne le voyaient pas. Pour nous, aujourd'hui, il est là mais ne se manifeste pas à nos yeux de chair car il n'a pas de raison de le faire. Pour les apôtres, ils avaient mission de témoigner de sa résurrection et d'être les yeux de l'Église naissante. C'est à travers leurs regards que nous le reconnaissons et dans notre vie concrète, il nous faut apprendre à le voir avec le cœur : "On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible aux yeux (de chair) ." dit le renard au petit prince.
D'ailleurs, Ce n'est pas parce qu'ils l'ont contemplé avec leur yeux de chair que les apôtres l'ont mieux compris. Le jour de l'ascension, ils attendent encore de lui qu'il prenne le pouvoir : "Est-ce maintenant que tu vas restaurer la Royauté en Israël ?" Le voyant à l'extérieur d'eux-mêmes, ils le regardent de l'extérieur. Il va falloir que leur regard s'intériorise. Un chemin qui se prépare entre l'Ascension et la Pentecôte, lorsqu'avec Marie, la Mère de Jésus, ils sont réunis dans la prière, attendant la "Force" qui vient d'en haut, une Force d'Amour. A la Pentecôte, cette intériorisation s'accomplira pour eux dans le don de l'Esprit-Saint qui imprimera en leur cœur sa Présence. Alors il le verront de l'intérieur et leur vie sera transformée ... et il le verront aussi présent dans les autres : "Dieu a fait de l'être humain une image de ce qu'il est en lui-même". (Sg 2, 23) Là aussi, il faut apprendre à regarder la sœur, le frère en humanité, non selon les apparences, mais de l'intérieur. "Heureux ceux qui croient sans avoir vu !"
( "L'incrédulité de St Thomas" par Le Caravage)

mardi 30 juin 2009

Parole du jour
(Mardi 30 juin)
(Mt 8, 28-34)

Comme Jésus arrivait sur l'autre rive du lac,
dans le pays des Gadaréniens,
deux possédés sortirent du cimetière à sa rencontre ;
ils étaient si méchants

que personne ne pouvait passer par ce chemin.

Et voilà qu'ils se mirent à crier :

« Que nous veux-tu, Fils de Dieu ?

Es-tu venu pour nous faire souffrir avant le moment fixé ? »

Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs

qui cherchait sa nourriture.

Les démons suppliaient Jésus :

« Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. »

Il leur répondit : « Allez-y. »

Ils sortirent et ils s'en allèrent dans les porcs ;
et voilà que, du haut de la falaise,
tout le troupeau se précipita dans la mer,

et les porcs moururent dans les flots.

Les gardiens prirent la fuite
et s'en allèrent
en ville annoncer tout cela,
avec l'affaire des possédés.
Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ;

et lorsqu'ils le virent,
les gens le supplièrent de partir de leur région .

Le péché ne peut tenir devant le Saint, la nuit devant la lumière, le mensonge devant la vérité, la haine devant l'amour. En Éden, l'homme s'est laissé berné par le Satan (le démon) et la parole mensongère de celui-ci a entaché, lié, brisé le cœur de l'homme, en chassant la Parole de Vérité, la Parole de Dieu, qui l'avait créé comme un écrin de sa Présence. Point de repos tant que le réajustement à cette Parole de Vie ne soit effectif. Pour y remédier, la Parole Divine s'est faite chair. Devant elle, aucune créature n'est cachée, tout est mis au plein jour, plus de façade, point d'hypocrisie. D'où le combat dont Jésus fut la victime, mais où sa mort librement consentie et empreinte d'amour a détruit la mort, lui donnant la victoire sur le Mal et la libération pour une humanité enchainée .
L'impureté, dans la Bible, est liée au refus d' "écouter la Parole", cette écoute active qui permet à la grâce de donner unification de l'être et existence ... L'impureté est une rébellion : "Ils m'ont abandonné, moi, la Source d'eau Vive, pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui laissent passer l'eau." (Jr 2, 13) Il s'agit du cœur (la citerne) qui ne retient plus la Parole de Dieu (l'eau). Il ne reste alors que la poussière : "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière." La Vie s'en est allée ... avec le souffle ... car la Parole de Dieu ne résonne plus dans le cœur de l'homme. Le souhait de St Paul : "Que tout votre être corps, âme et esprit soit rendu Saint (pur, habité par la Parole de Vie) par l'avènement de N.S. Jésus-Christ ..." (1 th 5, 23-24)

Nous en faisons l'expérience, le péché qui est un refus d'être attentif à la voix de Dieu qui se fait entendre au plus profond de nous mêmes, dans le silence du cœur, où par les Écritures devenues "pain quotidien", où par l'intermédiaire de l'Église, de "messagers"
(des personnes) mis sur notre chemin, de circonstances diverses etc ... le péché nous enfer-me et nous coupe de la relation avec Dieu, avec les autres et avec ... nous-mêmes : une déchirure ! un mal-être ! une mort spirituelle ! "La Parole de Yahvé me fut adressée ..., écrit Ézéchiel, : "Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés; de toutes vos souillures, de toutes vos ordures je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j'ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous ... " (Ez 36, 25-27) Dans la Bible, l'eau est le symbole de la "Parole de Dieu". Aussi, Jésus dit à ses apôtres qui se sont imprégnés de ses enseignements et à travers eux, de sa Personne :"Purifiés vous l'êtes déjà grâce à la Parole que je vous ai enseignée." Le retour, la libération se fait par l'écoute de la Parole, la "Foi" en la Parole : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !" ... L'auteur de la Lettre aux hébreux nous laisse ce message : "Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur..." (Héb 4, 12) La Parole qui crée, qui ordonne, qui ajuste, qui rend Pur.

Les cochons, animaux impurs par excellence dans l'Israël de ce temps, symbolisent le mal , la non-parole (la parole contraire à celle de Dieu) extirpés et rendu à l'inexistence par la libération des deux possédés rendus à la liberté, à l'existence. "La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres n'ont pu l'atteindre, l'éteindre." (Jn 1, 4) Dans un être qui, malgré le poids de sa confusion, ouvre grande la porte de son cœur, la Lumière surgit et chasse toutes ténèbres. Cette Lumière qui est le Verbe incarné, la Parole faite chair, Jésus-Christ !
(Icône : "Jésus libère un possédé". Le démon sort de la bouche du possédé comme une mauvaise parole qu'il crache.)

lundi 29 juin 2009

Parole du jour
(Mardi 29 juin)
(Mt 8, 23-27)

Comme Jésus montait dans la barque,
ses disciples le suivirent.
Et voilà que la mer s'agita violemment,
au point que la barque était recouverte par les vagues.
Mais lui dormait.
Ses compagnons s'approchèrent
et le réveillèrent en disant :
« Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. »
Mais il leur dit :
« Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? »
Alors, debout,
Jésus interpella vivement les vents et la mer,
et il se fit un grand calme.
Les gens furent saisis d'étonnement et disaient :
« Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »

Voici un passage des Évangiles que la Liturgie aime bien nous faire méditer. Le 21 juin dernier, elle nous le proposait déjà, mais dans la version de l'Évangile selon St Marc.
On peut lire symboliquement dans cette scène, le "Mystère Pascal". Jésus et les disciples sont dans la même barque, et tout à coup, c'est la catastrophe. Jésus est arrêté, condamné, crucifié ... Il ... dort du sommeil de la mort. Les disciples pris dans la peur, la trahison et la fuite sont en grand danger ... c'est la tempête. ils sont perdus et aspirent à sa présence ...
"sauve-nous". Ils ont peur et leur foi chancèle ... "Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ?" Puis vient la résurrection ... "Alors, debout" : Jésus se lève. C'est le sens du mot Résurrection : se lever ... être debout. Et avec la Résurrection, le Salut ... "Jésus interpella vivement les vents et la mer, et il se fit un grand calme". La première parole de Jésus après sa Résurrection dans l'Évangile de St Jean est la suivante : "La Paix soient avec vous !" Le calme ... la Paix. Et c'est au cœur de ce don de la Paix qu'il répand l'Esprit ... qui remet les péchés. (Jn 20, 19-23)
Et la question nous est posée à nous aussi - car ce qu'ils ont vécu, un jour ou l'autre, nous l'expérimentons -
"Quel est donc celui-ci, que même les vents et la mer (lieu des forces infernales) lui obéissent ?"
Fête de St Pierre et St Paul
(Lundi 28 juin)
(Lc 1, 57-64)

Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe,
et il demandait à ses disciples :
« Le Fils de l'homme, qui est-il,
d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent :
« Pour les uns, il est Jean Baptiste ;
pour d'autres, Élie ;
pour d'autres encore,
Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit :
« Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara :
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara :
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare :
Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre
sera lié dans les cieux,
et tout ce que tu auras délié sur la terre
sera délié dans les cieux. »

St Paul à Timothée en 2Tm 4, 6sq

Me voici déjà offert en sacrifice,
le moment de mon départ est venu.
Je me suis bien battu,
j'ai tenu jusqu'au bout de la course,
je suis resté fidèle ...
Le Seigneur, lui, m'a assisté.
Il m'a rempli de force
pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile
et le faire entendre à toutes les nations païennes ...
A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

St Pierre et St Paul, les deux colonnes de l'Église. Tous les deux sont morts à Rome dans la fidélité au Christ qu'ils ont aimé et annoncé comme Bonne Nouvelle pour l'humanité. Chacun à sa manière, selon sa personnalité. Jésus a-t-il choisi des gens parfaits ? Il est venu pour sauver un monde malade et pécheur. Il choisit des hommes de ce monde-là. Pierre qui suit Jésus, qui le confesse comme Messie, qui reçoit les clefs du Royaume, le trahit en le reniant à la veille de sa passion et de sa mort. Paul qui persécute les chrétiens, les fait mettre en prison, se réjouit de la lapidation d'Étienne. Aucun des deux ne peut se glorifier de soi-même et de ses "exploits". Tous d'eux recevront leur capacité de vivre leur ministère d'une force qui vient d'ailleurs que d'eux-mêmes, la force de l'Esprit-Saint. C'est au cœur de leur faiblesse que se déploiera la Puissance (d'amour) de Dieu, pour bien montrer que le Salut ne vient pas d'eux, mais de Dieu ... et que tous, quelques soient nos pauvretés, y avons part moyennant conversion et foi.
(Icône russe : "St Pierre et St Paul")