lundi 11 janvier 2010

Parole du jour
(Lundi 11 janvier)
(Mc 1, 14-20)

Après l'arrestation de Jean Baptiste,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait :
« Les temps sont accomplis,
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous
et croyez à la Bonne Nouvelle. »

Passant au bord du lac de Galilée,
il vit Simon et son frère André
en train de jeter leurs filets :
c'étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit :
« Venez derrière moi.
Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. »
Aussitôt, laissant là leurs filets,
ils le suivirent.

Un peu plus loin,
Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient aussi dans leur barque
et préparaient leurs filets.
Jésus les appela aussitôt.
Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers,
ils partirent derrière lui.

On est peut-être trop habitué à la Bible, sans d'ailleurs bien la connaître ... Il faut réentendre ce que portent les mots. Ce que Jésus annonce, c'est une "Bonne Nouvelle" ! C'est ce que signifie le mot "Évangile". Mais l'Évangile est-il vraiment "Bonne Nouvelle" pour moi ? ... Recevoir une "Bonne Nouvelle" chamboule une vie ! La lettre que je reçois me rend présent celle ou celui qui l'envoie. St Jean Chrysostome écrit : "Dieu a recours au moyen qui réunit ceux qui sépare une grande distance, il leur envoie une lettre ..." (ho 2 sur la Gn) Les Évangiles me rendent présent celui-là même qui est "Bonne Nouvelle" au cœur de mon existence. Noël nous le rappelait, ce n'est pas Lui qui est loin de nous, c'est nous qui avons tendance à vivre loin de lui ... Lui, Il est " l'Emmanuel", "Dieu toujours avec nous" (Mt 1, 22).
Ce "Règne de Dieu qui est tout proche", ce n'est pas celui d'un potentat, c'est celui de l'Amour : "Dieu est Amour" (1 jn 4, 8) . La croix, toute proche, établira ce Règne par le don total qu'Il fera de sa vie, pour nous.
La "conversion", c'est justement le rejet de l'oubli pour nous unir à Lui dans le quotidien, le concret, les circonstances diverses, heureuses ou moins heureuses, de notre vie. Rien en dehors de Lui : "Hors de moi, vous ne pouvez rien faire ... demeurez en moi comme moi en vous." (Jn 15, 5 sq)
Croire à la "Bonne Nouvelle"
, c'est croire en Jésus Christ, Fils de Dieu venu en notre chair, dont la grâce de Salut imbibe toute notre existence.
Chacun, Il nous prend là où nous sommes - là où nous en sommes - comme Il rejoignit les premiers disciples sur leur lieu de travail, et il dit à chacun : "Suis-moi !"... Et c'est à chaque instant qu'il nous appelle ! ... Il est toujours temps de le prendre pour "Chemin" : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie." (Jn 14, 6)

dimanche 10 janvier 2010

Parole du jour
(Dimanche 10 janvier)
(Jn 3, 22-30)

Le peuple venu auprès de Jean Baptiste était en attente,
et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Messie.
Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus puissant que moi.
Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu.
Il tient à la main la pelle à vanner
pour nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera le grain dans son grenier ;
quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas. »
Par ces exhortations et bien d’autres encore,
il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
Hérode, prince de Galilée, avait reçu des reproches de Jean
au sujet d’Hérodiade, la femme de son frère,
et au sujet de tout ce que lui, Hérode, avait fait de mal.
A tout le reste il ajouta encore ceci :
il fit enfermer Jean Baptiste en prison.
Comme tout le peuple se faisait baptiser
et que Jésus priait, après avoir été baptisé lui aussi,
alors le ciel s’ouvrit.
L’Esprit Saint descendit sur Jésus,
sous une apparence corporelle,
comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre :
« C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »

Le baptême de Jean était un baptême donné selon l'Ancien Testament. Un appel à suivre la Thora. L'eau, en effet, dans la Bible, est le symbole de la "Parole de Dieu". Plongé dans l'eau, le baptisé s'engageait à vivre de la Parole de Dieu par une conversion de vie. Mais comme tout l'Ancien Testament le montre, l'homme ne peut par lui-même accomplir cet ajustement sur la Parole de Dieu.
En Jésus qui se fait baptiser, c'est toute l'humanité dont il s'est fait solidaire en se faisant homme, qui est plongée avec et en Lui. C'est ainsi que l'eau du Jourdain elle-même est sanctifiée car c'est celui qui est la Parole de Dieu qui est plongée dans l'élément (l'eau) qui en est le symbole. C'est ainsi qu'en Jésus, l'Humanité est rendu capable de conversion : "La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. C’est elle qui nous apprend à rejeter le péché et les passions d’ici-bas, pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnable, justes et religieux, et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur. Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien." (Tt 2, 11-12) Cette grâce, c'est Jésus lui-même : "
Après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ". (Jn 1, 17) La grâce, c'est la Parole pleinement ajustée. Il est cette Parole qui nous réajuste ...
Son baptême est aussi préfiguration de sa Passion et de sa mort : Plongé dans la mort par le don libre de sa vie, dans son dernier souffle, il répand le Souffle divin, celui qui porte la Parole : "Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit (ou répandit l'Esprit)." (Jn 19, 30) C'est dans l'instant ultime du don de sa vie, sommet de l'Amour, que l'Esprit renouvelle l'Humanité qu'Il s'est unie en la réajustant sur la Parole. Comme en Lui, il n'y a aucune détérioration de quelqu'ordre que ce soit, Il est sans péché, Il ne peut demeurer dans la mort et rebondit dans la vie. En Lui, nous sommes ressuscité.
Notre propre baptême réalise ce processus : "Si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui ... Sa mort est une mort au péché une fois pour toutes; mais sa vie est une vie à Dieu. Et vous de même, considérez que vous êtes morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus." (Rm 6, 8-11) "Le ciel s'ouvre, signe de la réconciliation avec le Père, l'Esprit descend et la voix du Père se fait entendre : « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » Cette Parole dite à Jésus, le Fils bien-aimé, est dite à chacun d'entre nous. Après avoir été baptisé "Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit", le célébrant explique : "Tu es devenu une création nouvelle, tu a revêtu le Christ." (Rituel)

samedi 9 janvier 2010

Parole du jour
(Samedi 9 janvier)
(Jn 3, 22-30)

Jésus se rendit en Judée,
accompagné de ses disciples ;
il y séjourna avec eux, et il baptisait.
Jean, de son côté,
baptisait à Aïnone,près de Salim,
où l'eau était abondante.
On venait là pour se faire baptiser.
En effet, Jean n'avait pas encore été mis en prison.
Or, les disciples de Jean s'étaient mis à discuter
avec un Juif à propos des bains de purification.
Ils allèrent donc trouver Jean et lui dirent :
« Rabbi, celui qui était avec toi
de l'autre côté du Jourdain,
celui à qui tu as rendu témoignage,
le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! »
Jean répondit :
« Un homme ne peut rien s'attribuer,
sauf ce qu'il a reçu du Ciel.
Vous-mêmes pouvez témoigner que j'ai dit :
Je ne suis pas le Messie,
je suis celui qui a été envoyé devant lui.
L'époux, c'est celui à qui l'épouse appartient ;
quant à l'ami de l'époux, il se tient là,
il entend la voix de l'époux, et il en est tout joyeux.
C'est ma joie, et j'en suis comblé.
Lui, il faut qu'il grandisse ; et moi, que je diminue. »

Il est des paroles qu'il faut méditer car elles sont porteuses de paix et de bonheur. Ainsi de celles-ci : "Un homme ne peut rien s'attribuer, sauf ce qu'il a reçu du Ciel". St Paul écrira : "Que n'as-tu que tu n"aies reçu ?". Alors, comment se faire propriétaire de ce que l'on a, en particulier de ses dons ? ... Tout est pour le service d'autrui. Il y a une complémentarité dans les dons pour que nous ayons tous besoin les uns des autres et qu'ensemble nous nous disions "Dieu" de qui nous avons tout reçu. Et notre joie doit être celle de l'ami de l'Epoux lorsque nous voyons notre sœur ou notre frère en humanité s'épanouir, s'accomplir : "L'Epoux, c'est celui a qui l'épouse appartient; quant à l'ami de l'Epoux, il se tient là, il entend la voix de l'Epoux, et il en est tout joyeux ..." Cela demande un dessaisissement de soi comme lorsque Jésus quitte ses vêtements pour laver les pieds de ses disciples, un décentrement : "Lui, il faut qu'Il grandisse et que moi je diminue."

mardi 5 janvier 2010


Que le Seigneur te bénisse !
La première parole que Dieu nous adresse au début de cette "Nouvelle Année" est tirée du livre des nombres (6, 22-27) :
"Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,
qu'Il se penche vers toi !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage,
qu'Il t'apporte la paix !
C'est ainsi que mon Nom sera prononcé ... et moi je bénirai."
C'est ainsi que je prononce sur vous et vos familles le Nom du Seigneur. Il est "l'Emmanuel", Dieu toujours avec nous ...
Et puissions-nous en cette année 2010 le prononcer sur chacune et chacun de ceux que nous rencontrerons quelqu'en soient les circonstances. La vie en sera plus belle et plus féconde ...

vendredi 25 décembre 2009


Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à ruminer et à vous laisser interpeller
par les textes de la Parole de Dieu
offerts chaque jour pour la Messe.

"Souvent nous entendons la Parole de Dieu et l’avalons sans même prendre le temps de la mâcher... Aussitôt, cette nourriture avalée est oubliée. Observez les ruminants comme la vache par exemple. Elle coupe l’herbe sans la mâcher et peut ainsi ingurgiter une grande quantité d’herbe par jour. Celle-ci est accumulée dans la panse puis, après un certain temps, l’animal se met à ruminer, c'est-à-dire qu’elle régurgite le contenu de sa panse dans sa bouche et le mâche à nouveau. Ainsi pulvérisée, cette nourriture pourra être à nouveau avalée puis commencera la digestion qui durera trois jours. Cette nourriture la nourrit et lui donne vie ...
Les Ecritures ne sont pas des paroles d’hommes, mais la Parole de ‘Dieu’ qui ne périt pas, qui demeurera toujours, qui est toujours vivante, parlante pour chacun d’entre vous. Mais encore faut-il comme la vache, pouvoir l’accueillir avec bonheur chaque jour, la mâcher, la remâcher jusqu’à ce qu’elle nous parle et puisse accomplir son œuvre de transformation ..." (Anonyme)
NOËL

Parole du jour

(Jeudi 24, Vendredi 25 décembre)
(Lc 2, 1-14)

En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste,
ordonnant de recenser toute la terre
— ce premier recensement eut lieu
lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. —
Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine.
Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée,
pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem,
car il était de la maison et de la descendance de David.
Il venait se faire inscrire avec Marie,
son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu'ils étaient là,
arrivèrent les jours où elle devait enfanter.
Et elle mit au monde son fils premier-né ;
elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire,
car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient des bergers
qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L'ange du Seigneur s'approcha,
et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d'une grande crainte,
mais l'ange leur dit :
« Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer
une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David.
Il est le Messie, le Seigneur.
Et voilà le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né emmailloté
et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable,
qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. »

Le Fils de Dieu n'est pas arrivé sur terre comme une météorite en disant : "C'est moi !" Il s'est inséré dans une histoire, celle du Peuple de Dieu, au temps de l'Empereur Auguste. Il naît pendant un recensement. Il naît dans une famille bien défini et ... il ne fait pas de bruit ! Il se présente non avec les oripeaux d'un Roi, mais sous les traits d'un enfant couché sur la paille. Déjà cela devrait nous alerter sur l'identité de Dieu, nous qui avons toujours des idées de grandeur et de domination. Dieu n'est pas ainsi. Il se présente fragile et se remet entre les mains des hommes et ceux-ci en feront ce qu'ils veulent. Le fin mot sera la Croix" ! Mais Dieu a quelque chose de particulier par rapport à nous : Il est "l'Amour". Cet Amour auquel nous aspirons, mais que si souvent nous bafouons ... Noël, c'est l'annonce de la Bonne Nouvelle de l"Amour" en ce que ce mot a de plus noble, qui s'incarne : "Aujourd'hui vous est né un Sauveur." Amour rime avec Salut. C'est que l'Amour fait exister, nous le savons ... L'Amour libère, il guérit, il rend la Santé. C'est déjà vrai entre des humains. Mais notre amour est toujours limité avec des hauts et des bas ... l'égocentrisme et autres maladies nous terrassent trop souvent. L'Amour de Dieu lui est toujours identique à lui-même car c'est sa nature. La révélation et la preuve en sont la croix : "Voilà ce que fait l'Amour invincible du Seigneur de l'univers." (Is 9, 6)
L'Amour, nous le contemplons sous les traits d'un Enfant qui reçoit nom "Jésus", ce qui signifie justement "Dieu Sauve". Couché dans une mangeoire, lieu où mangent les animaux, il offre déjà sa vie. Il s'offre déjà en nourriture, dans cette ville de Bethléem dont le nom signifie "la Maison du Pain". Il est ce "Pain" dont nous sommes appelés à nous nourrir pour qu'il prenne Corps en nous : "Et le Verbe s'est fait chair" (Jn 1, 14) pour que la chair, notre Humanité, devienne Verbe. L'Eucharistie, c'est Noël comme c'est Pâques, et la Pentecôte ... au quotidien.

jeudi 24 décembre 2009


Endormies
par tant et tant de veilles
les étoiles d'un coup
se sont mises à danser
Plus lumineux que soleil
sur la paille dorée
l'Enfant-Roi
repose en silence
en ses langes serrés

Le boeuf et l'âne
réchauffent ton sommeil
La brebis et l'agneau
se couchent à tes pieds
Les bergers s'émerveillent
courbés sur leurs bâtons
Marie et Joseph
s'affairent en silence
Tu es là, doux et faible
Présence légère
illuminant l'étable et les vallons

Né au creux du terroir
aux odeurs animales
sans or ni argent
couché en la mangeoire
l'Enfant-Roi
au cœur extasié
s'offre en silence
en ses rêves imagés

L'oiseau en son vol
plane dessus l'étable
en un ciel étoilé
où l'astre des mages
trône en royauté
En son bec
il porte le bois ...
P.R.
Parole du jour
(Jeudi 24 décembre)
(Lc 1, 67-79)

À la naissance de Jean Baptiste,
Zacharie, son père,
fut rempli de l'Esprit Saint
et prononça ces paroles prophétiques :
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël,
parce qu'il a visité son peuple
pour accomplir sa libération.
Dans la maison de David, son serviteur,
il a fait se lever une force qui nous sauve.
C'est ce qu'il avait annoncé autrefois
par la bouche de ses saints prophètes :
le salut qui nous délivre de nos adversaires,
des mains de tous nos ennemis.
Il a montré sa miséricorde envers nos pères,
il s'est rappelé son Alliance sainte :
il avait juré à notre père Abraham
qu'il nous arracherait aux mains de nos ennemis,
et nous donnerait de célébrer sans crainte
notre culte devant lui, dans la piété et la justice,
tout au long de nos jours.
Et toi, petit enfant,
on t'appellera prophète du Très-Haut,
car tu marcheras devant le Seigneur
pour lui préparer le chemin,
pour révéler à son peuple qu'il est sauvé,
que ses péchés sont pardonnés.
Telle est la tendresse du cœur de notre Dieu ;
grâce à elle, du haut des cieux,
un astre est venu nous visiter ;
il est apparu à ceux qui demeuraient dans les ténèbres
et dans l'ombre de la mort,
pour guider nos pas sur le chemin de la paix. »

Voici un cantique plein d'espérance et porteur de révélations : Dieu "visite" son peuple pour accomplir sa "libération". Dieu vient nous libérer ! C'est Lui qui fait se lever "une Force qui nous sauve". Cette "Force" c'est le Fils de Dieu, son Fils, qui se fait l'un de nous en cet Enfant qui naît dans la nuit, notre nuit, pour nous rendre à la Lumière. La Salut, c'est cette Lumière, la "Santé" qu'Il nous rend car nous sommes tous malades en nos âmes : "Je ne suis pas venu pour les bien-portants mais pour les malades ... non pour les justes, mais pour les pécheurs". C'est ainsi qu'Il nous "arrache aux mains de nos ennemis", nos ennemis des profondeurs ...
A la fin du cantique, Zacharie parle de "l'Astre qui vient nous visiter" et dit :
"Il est apparu à ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, pour guider nos pas sur le chemin de la paix." Et Zacharie révèle que le cœur de Dieu est plein de "miséricorde" et de "tendresse". La mission de Jean est de préparer à cette découverte : "... tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin, pour révéler à son peuple qu'il est sauvé, que ses péchés sont pardonnés." Laissons-nous toucher par cette Bonne Nouvelle !

mercredi 23 décembre 2009

Parole du jour
(Mercredi 23 décembre)
(Lc 1, 57-66)

Quand arriva le moment
où Élisabeth devait enfanter,
elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent
que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde,
et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent
pour la circoncision de l'enfant.
Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père.
Mais sa mère déclara :
« Non, il s'appellera Jean. »
On lui répondit :
« Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père
comment il voulait l'appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit :
« Son nom est Jean. »
Et tout le monde en fut étonné.
A l'instant même, sa bouche s'ouvrit,
sa langue se délia :
il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors les gens du voisinage,
et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient :
« Que sera donc cet enfant ? »
En effet, la main du Seigneur était avec lui.

La joie est contagieuse. Voici que "les voisins et sa famille" se réjouissent de la Naissance de l'enfant de Zacharie et d'Élisabeth. Ils y reconnaissent l'intervention de Dieu : "Sa miséricorde". En hébreu, le mot miséricorde signifie "Entrailles maternelles". Dieu a des "Entrailles maternelles". Il connaît les sentiments d'une mère, comme elle, il veut la Vie ... il donne la Vie. En ce sens, Dieu est à la fois Père et Mère ...
L'Enfant qui naît demeure de l'Ancienne Alliance. La Nouvelle Alliance se réalisera en Jésus. Mais s'il y a en lui continuité par rapport aux prophétisme, il y a aussi rupture. Il est celui qui met la main de l'Épouse (l'Église), ses propres disciples, dans la main de l'Epoux, Jésus-Christ : "Regardant Jésus qui passait, il dit : "Voici l'agneau de Dieu." Les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus ..." (Jn 1, 36)
Cette rupture est signifiée dans le don de son nom. En Israël, la tradition veut que le fils premier-né porte le nom de son père :
"Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père. Mais sa mère déclara : « Non, il s'appellera Jean. " Son Père lui-même le confirme : "Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom est Jean. » Cette reconnaissance de la part de Zacharie exprime son passage de la "non-foi", la stérilité, à la Foi, la fécondité dans la reconnaissance du don de Dieu. Aussitôt, il retrouve l'usage de la parole car il croit désormais en la Parole "dite de la part de Dieu", Parole qui se dit à travers son fils qui vient de naître. Immédiatement, il entre dans la "bénédiction" et c'est, "rempli de l'Esprit-Saint", qu'il prononce son cantique d'action de grâce (Lc 1, 67-79) ...
Le nom de "Jean" signifie "grâce". L'enfant qui vient de naître aura mission d'orienter les cœurs vers l'Enfant à naître qui est la "Grâce" incarnée ...
(Naissance de St Jean Baptiste. Enluminure "Petites heures" de Jean de Berry)

mardi 22 décembre 2009

Parole du jour
(Mardi 22 décembre)
(Lc 1, 24-36)

Marie rendit grâce qu Seigneur en disant :
« Mon âme exalte le Seigneur,
« Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s'est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;Saint est son nom !
Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,il élève les humbles.
Il comble de bien les affamés,renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s'en retourna chez elle.

Le Magnificat fait penser à cette Parole de Jésus exultant de joie dans l'Esprit-Saint : « Je te bénis Père d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélés aux humbles » (Mt 11, 25) . Marie est de ces anawims , les pauvres de cœur ... Décentrée d'elle-même, burinée par la Parole de Dieu sans cesse ruminée, elle est à l'écoute et tout son être s'ajuste sur ce qu'elle entend. Sa réponse change la face du monde : "Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta Parole." (Lc 1, 38) Aussi, "tous les âges la diront "Bienheureuse" ! Mais elle sait que cette capacité à dire "oui" lui vient de celui qui l'appelle : "Le Puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son Nom." Aussi se reconnaît-elle "humble servante". Ce "Puissant" est "l'Amour" en sa toute puissance, car en Dieu il n'y a pas d'autre puissance. C'est une Puissance de Vie, une Puissance de Salut, c'est-à-dire de libération. Une libération offerte à tout le peuple d'Israël ... à toute l'humanité : "Prenez et buvez en tous, car ceci est le Sang de l'Alliance Nouvelle et Éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude, en rémission des péchés". C'est le Sang de Dieu, Lui qui prend chair en Marie ... c'est le Sang de Marie qui donne à Dieu de s'incarner ... c'est le Sang d'une Humanité purifiée, la notre ... Le chant du Magnificat qui est un chant de victoire comme on en retrouve au long de l'Ancienne alliance (Ex 15, 1-21; 1 S 2, 1-10; Is 61, 10-11 etc ...) oriente vers le Mystère Pascal où "l'Amour invincible de Dieu" (Is 9, 6) triomphera de la mort en triomphant du péché ...

dimanche 20 décembre 2009

Parole du jour
(Dimanche 20 décembre)
(Lc 1, 39-45)

En ces jours-là,
Marie se mit en route rapidement vers une ville
de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l'enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère
de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation,
l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Le mot "Visitation" vient de "visiter". Marie visite Elisabeth. A Noël, Dieu visite son peuple. La Nativité et déjà la conception de Jésus à l'Annonciation, est l'Heure de cette visite. Dieu entre dans notre existence en prenant chair de notre chair par l'intermédiaire de Marie, la Toute Pure. St Jean écrit dans dans le Prologue : "Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas accueilli ..." Cette venue se terminera par le rejet de la croix (Jn 1, 11) ...
Dans l'Évangile de ce jour, Elisabeth accueille Marie avec joie. Et quelle joie ! La salutation de Marie est porteuse du don de l'Esprit
, déjà donné par Celui qu'elle porte en ses entrailles. Et Elisabeth par l'intermédiaire de l'enfant qu'elle porte elle aussi en son sein ("Il sera rempli de l'Esprit Saint dès avant sa naissance" (Lc 1, 15)) est remplie de l'Esprit-Saint. La rencontre des deux mères se fait dans la grâce de la rencontre des deux enfants. Immédiatement l'atmosphère est celui de la "Bénédiction". Là où Dieu est présent, là jaillit la Bénédiction. Et Ce qui soude cette rencontre c'est la "Foi". Chacune de ces deux femmes a cru en l'intervention de Dieu dans sa vie et est devenu féconde. Cette "Foi" qu'Élisabeth exalte chez Marie : "Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur". Ce qui, dans un premier temps ne fut pas le cas de Zacharie qui muet, symbolise la stérilité liée à son "manque de Foi" : "tu devras garder le silence, et tu ne pourras plus parler jusqu'au jour où cela se réalisera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles". (Lc 1, 20)
Ceci est pour nous un témoignage. Nous croyons que tout être humain est habité par la Présence de Dieu, qu'il le sache ou non ... Jésus lui-même dit"Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25, 40) Comment accueillons-nous l'autre ? ... Comme un autre où comme un frère aimé de Dieu et porteur de sa Présence ? La Visitation nous concerne tous ! Là aussi, l'acte de Foi est essentiel, il détermine la grâce de Bénédiction qui jaillit de la rencontre. On ne peut dire "Jésus est Seigneur" que dans l'Esprit-Saint. Pour rencontrer le prochain en vérité, quel qu'il soit, on ne peut le rencontrer que dans l'Esprit-Saint. Alors que je posais la question a des enfants lors de l'homélie sur ce texte : "que faut-il pour une vraie rencontre avec les autres ? - L'un d'eux répondit : "La prière." Magnifique réponse ! Sachant que le mot prière vient du latin "orare" qui signifie "parler à", "être dans une relation vraie avec". Il nous faut mettre Dieu, présent dans la vie de chacun, au cœur de toute visitation, de toute rencontre ...
(La Visitation par le Giotto)

samedi 19 décembre 2009

Parole du jour
(Samedi 19 décembre)
(Lc 1, 5-25)

Il y avait, au temps d'Hérode le Grand, roi de Judée,
un prêtre nommé Zacharie, du groupe d'Abia.
Sa femme aussi était descendante d'Aaron ;
elle s'appelait Élisabeth.

Tous les deux vivaient comme des justes devant Dieu :
ils suivaient tous les commandements
et les préceptes du Seigneur d'une manière irréprochable.
Ils n'avaient pas d'enfant, car Élisabeth était stérile,
et tous deux étaient âgés.
Or, tandis que Zacharie, au jour fixé
pour les prêtres de son groupe,

assurait le service du culte devant Dieu,
il fut désigné par le sort, suivant l'usage liturgique,
pour aller offrir l'encens dans le sanctuaire du Seigneur.
Toute l'assemblée du peuple se tenait dehors
en prière à l'heure de l'offrande de l'encens.
L'ange du Seigneur lui apparut
debout à droite de l'autel de l'encens.

En le voyant, Zacharie fut bouleversé et saisi de crainte.
L'ange lui dit :
« Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été entendue :
ta femme Élisabeth te donnera un fils, et tu le nommeras Jean.
Tu seras dans la joie et l'allégresse,
beaucoup d'hommes se réjouiront de sa naissance,
car il sera grand devant le Seigneur.
Il ne boira pas de vin ni de boissons fermentées,
et il sera rempli de l'Esprit Saint dès avant sa naissance ;
il fera revenir de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu,
il marchera devant le Seigneur, avec l'esprit
et la puissance du prophète Élie,
pour faire revenir le coeur des pères vers leurs enfants,
convertir les rebelles à la sagesse des hommes droits,
et préparer au Seigneur un peuple capable de l'accueillir. »
Mais Zacharie dit à l'ange :
« Comment vais-je savoir que cela arrivera ?
Moi, je suis un vieil homme, et ma femme aussi est âgée. »
L'ange lui répondit :
« Je suis Gabriel ; je me tiens en présence de Dieu,
et j'ai été envoyé pour te parler
et pour t'annoncer cette bonne nouvelle.

Mais voici que tu devras garder le silence,
et tu ne pourras plus parler jusqu'au jour
où cela se réalisera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles :
elles s'accompliront lorsque leur temps viendra. »
Le peuple attendait Zacharie et s'étonnait de voir
qu'il restait si longtemps dans le sanctuaire.
Quand il sortit, il ne pouvait pas leur parler,
et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire.
Il leur faisait des signes, car il demeurait muet.
Lorsqu'il eut achevé son temps de service au Temple,
il repartit chez lui.
Quelque temps plus tard, sa femme Élisabeth devint enceinte.
Pendant cinq mois, elle garda le secret.
Elle se disait :
« Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi,
lorsqu'il a daigné mettre fin à
ce qui faisait ma honte aux yeux des hommes. »

La liste des stériles qui enfantent est longue dans l'Ancien Testament. Quelques exemples : Sarah femme d'Abraham, Rebecca, femme d'Isaac, Rachel femme de Jacob ... Les épouses des patriarches sont donc stériles. Une intervention de Dieu les rend fécondes. De même pour la femme de Manoa qui enfantera Samson et pour Anne qui enfantera le prophète Samuel etc ... Dans son cantique d'action de grâce auquel se réfère le "Magnificat" de Marie, Anne dit : "La femme stérile enfante sept fois, la mère aux nombreux fils dépérit." (1 sam 2, 5) pour bien montrer l'intervention de Dieu. Dans le Ps 113, 9, le psalmiste constate : "Il installe en sa maison la femme stérile, heureuse mère au milieu de ses fils." Et en Isaïe, l'annonce messianique suivante : "Crie de joie stérile, toi qui n'a pas enfanté ... car plus nombreux sont les fils de la délaissée que les fils de l'épouse, dit Yahvé". Et dans l'Évangile de ce jour, Elisabeth, cousine de Marie, qui âgée et stérile, est appelée à enfanter le "précurseur". Toutes ces stériles qui enfantent par l'intervention spéciale de Dieu conduisent à l'enfantement d'une Vierge. Le signe qui lui est donné est justement celui de la stérile qui enfante : "Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile". (Lc 1, 36) Comment cela est-il possible? - "Rien n'est impossible à Dieu." (v. 37) Le nom d'Élisabeth signifie "Maison de Dieu" ... Zacharie qui a douté des paroles de l'ange en se regardant "vieil homme" et en regardant sa femme "âgée" demeure comme le signe de la stérilité jusqu'à la naissance. En effet il est rendu muet. Or en araméen "enfant" se dit "sans parole" ... La foi fait passer de la stérilité à la fécondité, de la non parole a la Parole. Marie, elle, a cru ... En elle, "la Parole se fait chair" (Jn 1, 14) ...
(Icône de l'annonciation à Zacharie)

vendredi 18 décembre 2009

Parole du jour
(Vendredi 18 décembre)
(Mt 1, 18-21)

Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus,
avait été accordée en mariage à Joseph ;
or, avant qu'ils aient habité ensemble,
elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste,
ne voulait pas la dénoncer publiquement ;
il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur
lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse :
l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ;
elle mettra au monde un fils,
auquel tu donneras le nom de Jésus
(c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s'accomplît
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra
et elle mettra au monde un fils,
auquel on donnera le nom d'Emmanuel,
qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse,

Les deux noms de l'Enfant à naître sont à imprimer dans notre cœur et notre vie : "Jésus", Yeshoua en hébreu, et "Emmanuel". "Jésus" est le Nom même de Dieu : "Dieu Sauveur". Dire "Jésus" dans l'Esprit-Saint, c'est dire : "Mon Dieu, je crois et je sais qu'en ce moment même tu me sauves." Ce nom est à lui seul un "précis" de l'Évangile. Ainsi, en orient, la prière que l'on appelle "Prière de Jésus" : "Seigneur Jésus, Christ, Fils de Dieu, aies pitié de moi pécheur", répétée continuellement dans une prière incessante, à travers toutes les activités qui incombent à la vie, conduit à ne plus dire que le nom "Jésus" qui la résume toute entière. "Ce Nom au dessus de tout nom" (Ph 2, 10), prend naissance dans le cœur et même sur la respiration et transforme celui qui le porte continuellement en lui. Dire "Jésus", c'est s'ouvrir à la Vie ! Serait-ce une prière trop simple pour nous. Le mot "prière", orare, signifie parler à ... "être en relation avec ... Il ne s'agit pas en premier lieu de demande, ou même de louange, mais de communion. C'est vivre la grâce de son Baptême : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ" (Rituel). D'où le second Nom : "Emmanuel", Dieu avec nous. Il est toujours avec nous. A nous de faire le choix de demeurer toujours avec Lui : "demeurez en moi comme moi en vous". (Jn 15, 3) Comparaissant devant les chefs des prêtres, Pierre leur dira : " ... sous le ciel il n'y a pas d'autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. " Actes 4:12
("La Philocalie" qui comprend une dizaine de tomes et qui est l'enseignement fondamentale de l'Église d'Orient, est toute orientée vers cette imprégnation du "Nom de Jésus". De même pour "Récit d'un pèlerin russe" etc.)

(l'Annonce à Joseph de Georges de la Tour)

jeudi 17 décembre 2009

Parole du jour
(Jeudi 17 décembre)
(Mt 1, 1-17)

Voici la table des origines de Jésus Christ,
fils de David, fils d'Abraham : Abraham engendra Isaac,
Isaac engendra Jacob,
Jacob engendra Juda et ses frères,
Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara,
Pharès engendra Esrom,
Esrom engendra Aram,
Aram engendra Aminadab, A
minadab engendra Naassone,
Naassone engendra Salmone,
Salmone,
de son union avec Rahab, engendra Booz,

Booz, de son union avec Ruth,
engendra Jobed,
Jobed engendra Jessé,
Jessé engendra le roi David.
David,
de son union avec la femme d'Ourias,
engendra Salomon,
Salomon engendra Roboam,
Roboam engendra Abia,
Abia engendra Asa,
Asa engendra Josaphat,
Josaphat engendra Joram,
Joram engendra Ozias,
Ozias engendra Joatham,
Joatham engendra Acaz,
Acaz engendra Ézékias,
Ézékias engendra Manassé,
Manassé engendra Amone,
Amone engendra Josias,
Josias engendra Jékonias et ses frères
à l'époque de l'exil à Babylone.

Après l'exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel,
Salathiel engendra Zorobabel,Zorobabel engendra Abioud,
Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor,

Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim,

Akim engendra Élioud,Élioud engendra Éléazar,

Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob,

Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie,
de laquelle fut engendré Jésus,que l'on appelle Christ (ou Messie).

Le nombre total des générations est donc :
quatorze d'Abraham jusqu'à David,
quatorze de David jusqu'à l'exil à Babylone,
quatorze de l'exil à Babylone jusqu'au Christ.

La généalogie exalte la paternité par la répétition du verbe « engendrer », liant les pères aux fils de génération en génération. Puis, brutalement, la longue énumération marque une rupture : elle s’arrête à Joseph qui ne conjugue plus le fameux verbe « engendrer ». La transmission du sang s’interrompt ; seul le mariage garantit la continuité entre Joseph et celui qui est fils de Marie selon la chair : « Joseph, l'époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l'on appelle Christ ». On s’attendait à lire « de laquelle est né Jésus » ; or Matthieu maintient le verbe « engendrer », mais en utilisant le « passif divin », il révèle l’intervention de Celui dont le Nom demeure ineffable. L’action invisible de Dieu se manifeste dans ses effets : Jésus « est engendré ». Engendrement spirituel comme il convient à son Auteur, mais qui s’inscrit par le ministère de Joseph, dans la lignée charnelle dont il est le dernier représentant. (P. Joseph-Marie Verlinde)

Si nous continuons à lire la suite du récit de la généalogie, ceci nous est confirmé : "Or avant qu'ils eussent mené vie commune, Marie se trouva enceinte par le fait de l'Esprit-Saint." (Mt 1, 18) ... "Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit-Saint; elle enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus ..." (Mt 1, 20-21)
Il y a à la fois continuité par Joseph, époux de Marie, et sa généalogie dans laquelle Jésus s'insère, et il y a rupture puisqu'il est engendré par l'action divine : "L'Esprit-Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre, c'est pourquoi l'Être Saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu ..." (Luc 1, 35) Cette rupture est la brèche par laquelle le Salut devient possible pour l'Humanité et donc pour toute généalogie. Jésus est à la fois vrai Dieu et vrai homme, sans séparation ni confusion. Lorsqu'à la Messe, le prêtre verse une goutte d'eau dans le vin, il dit : "Comme cette eau se mêle au vin pour le Sacrement de l'Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité." Admirable échange, admirable union !
(Généalogie de Jésus dans l’évangile de Luc - manuscrit du livre de Kells, Irlande,vers 800)

mercredi 16 décembre 2009

Parole du jour
(Mercredi 16 décembre)
(Lc 7, 18b-23)
Jean Baptiste appela deux de ses disciples,
et les envoya demander au Seigneur :
« Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »

Arrivés près de Jésus, ils lui dirent :
« Jean Baptiste nous a envoyés te demander :
Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »

A ce moment-là, Jésus guérit beaucoup de malades,
d'infirmes et de possédés,
et il rendit la vue à beaucoup d'aveugles.

Puis il répondit aux envoyés :
« Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu :
les aveugles voient, les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés, les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.

Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »


L'Apocalypse fait dire à Jésus : " Voici que je fais toutes choses nouvelles". Mel Gibson, dans le film "La Passion du Christ", le fait dire à Jésus alors qu'il tombe sous le poids de la croix. C'est alors qu'il est vaincu que jaillit la vie pour tous, car sa défaite est la victoire de l'Amour. Un paradoxe !
Maurice Zundel, dans une homélie sur ce texte de l'Évangile écrit : "Comment est-ce que Jean, en tant qu'il appartient justement à l'Ancienne économie (Ancien Testament), comment est-ce que Jean aurait pu concevoir que la Toute-puissance de Dieu est celle de l'Amour et que l'Amour peut être vaincu s'il ne trouve pas la réponse adéquate, cette réponse libre qui seule peut Le fixer en nous et faire de Lui la source même de notre vie."
Cette réponse libre, c'est l'ouverture de notre vie à la sienne ...
(Pour compléter, on peut se reporter
au commentaire du jeudi 10 décembre)

mardi 15 décembre 2009

Parole du jour
(Mardi 15 décembre)
(Mt 21, 28-32)

Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens :
« Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils.
Il vint trouver le premier et lui dit :
'Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne.'
Celui-ci répondit :
'Je ne veux pas.'
Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla.
Abordant le second, le père lui dit la même chose.
Celui-ci répondit :
'Oui, Seigneur !'
et il n'y alla pas.
Lequel des deux a fait la volonté du père ? »
Ils lui répondent : « Le premier ».
Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare :
les publicains et les prostituées
vous précèdent dans le royaume de Dieu.
Car Jean Baptiste est venu à vous,
vivant selon la justice,
et vous n'avez pas cru à sa parole ;
tandis que les publicains et les prostituées y ont cru.
Mais vous, même après avoir vu cela,
vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole. »

Voici un passage du livre de Mgr Albert Rouet : "J'aimerais vous dire", qui me paraît très éclairant : "Il me semble que l'opposition fondamentale dans l'Évangile n'est pas entre le bien et le mal. C'est nous qui lisons les choses de cette façon. L'opposition, dans l'Évangile, se tient entre ouverture et fermeture. On constate que des gens peu moraux suivent le Christ et que des gens très moraux ne le suivent pas, tout comme des gens très moraux suivent le Christ et des gens immoraux ne le suivent pas ! Autrement dit, ce n'est pas en bien et en mal que réagit l'Évangile, mais en qualité d'accueil et de fermeture ..." En effet, dans l'Évangile, les pharisiens, qui se présentent comme moraux, dans leur suffisance et leur hypocrisie, sont fermés à Jésus ... qui les dérange. Par contre, Marie Madeleine et Matthieu ou Zaïre, qui se savent immoraux, s'ouvrent à Jésus. Leur immoralité elle-même à ouvert une brèche par où la délivrance et la lumière ont pu s'infiltrer. Attention au jugement ! Nous ne savons pas ce qui se vit fondamentalement dans le cœur d'autrui : "Vous, vous jugez selon les apparences, moi, selon le cœur, dit Jésus." Le premier fils en répondant non à son Père peut sembler "immoral" or il change de comportement ... Le second qui peut sembler moral par son "oui" est un hypocrite, il ne fait pas ce qu'il dit ...

dimanche 13 décembre 2009

Parole du jour
(Lundi 14 décembre)
(Mt 21, 23-27)

Jésus était entré dans le Temple, et,
pendant qu’il enseignait,
les chefs des prêtres et les anciens du peuple
l’abordèrent pour lui demander :
« Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? »
Jésus leur répliqua :
« A mon tour, je vais vous poser une seule question ;
et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi,
par quelle autorité je fais cela :
Le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel ou des hommes ? »
Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement :
« Si nous disons : ‘Du ciel’, il va nous dire :
‘Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?’
Si nous disons : ‘Des hommes’, nous devons redouter la foule,
car tous tiennent Jean pour un prophète. »
Ils répondirent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! »
Il leur dit à son tour :
« Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais cela. »

La question qui suscite la confrontation entre Jésus et les responsables religieux, est celle de l’origine de « l’autorité » - le mot apparaît quatre fois dans les quelques versets que nous venons d’entendre - exercée par Jésus. Étymologiquement, ce terme contient la racine du verbe « augere », qui signifie « faire grandir ». L’autorité revient donc à l’éducateur qui en raison de sa compétence, peut gérer la croissance de l’enfant, en lui apportant les éléments donc il a besoin pour orienter sa vie et lui permettre d’actualiser le maximum de ses potentialités. Ce ministère s’exerce principalement par la parole ; voilà pourquoi Jésus est interpellé alors qu’il enseigne dans le Temple : en prenant la parole dans la maison de Dieu, il s’érige en guide spirituel du peuple. Or cette tâche est traditionnellement réservée aux « chefs des prêtres » et aux « anciens » - ceux là même qui exigent de Jésus qu’il justifie son comportement.
Notre Seigneur n’a fréquenté aucune école rabbinique qui lui permette de revendiquer la fonction de « Docteur » ou de « Maître ». Dès lors s’il prétend enseigner - et qui plus est au Temple - ce ne peut être qu’au titre d’un charisme prophétique, qu’il doit pouvoir justifier. Ses interlocuteurs lui demandent donc un « signe » qui « prouve » qu’il est envoyé par Dieu et parle en son Nom. La réponse de Jésus est on ne peut plus claire : il renvoie vers le Précurseur, vers la voix qui criait dans le désert, invitant à préparer la route à l’Envoyé de Dieu - auquel Notre Seigneur s’identifie implicitement. Si « le baptême de Jean venait du ciel », alors il convient de donner foi à sa parole, et d’accueillir Celui dont il préparait la venue, puisque son autorité lui vient de Dieu.
Mais les prêtres et anciens ne sont pas en quête de vérité. Les pensées qu’ils nourrissent dans leur cœur trahissent leur duplicité : ils guettent seulement un motif pour accuser ce Prédicateur itinérant qui menace leur pouvoir religieux. Évaluant les conséquences des réponses qu’ils pourraient donner, ils se retranchent stratégiquement derrière un aveu d’ignorance : « Nous ne savons pas », refusant ainsi le « signe » que Jésus leur donne pour accréditer son autorité.

Que de fois nous-aussi, à l’image des Anciens, ne refusons-nous pas d’entendre la voix de notre conscience – que nous pouvons comparer à celle du Baptiste – alors qu’elle nous invite à nous convertir à l’Evangile du Christ et à nous mettre sous son autorité ! Hélas, nous préférons faire la sourde oreille afin de garder l’hégémonie sur notre vie… A chacun d’entre de nous de vérifier si ce comportement nous a conduit à plus de liberté et de joie ; ou si au contraire il nous a entraîné sur des chemins d’aliénation et enfoncé dans la tristesse ... (P. Joseph-M. Verlinde)
Parole du jour
(Dimanche 13 décembre)
(Ph 4, 4-7)

Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ;
laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie.
Que votre sérénité soit connue de tous les hommes.
Le Seigneur est proche.
Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance,
dans l'action de grâce priez et suppliez
pour faire connaître à Dieu vos demandes.
Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer,
gardera votre coeur et votre intelligence dans le Christ Jésus.

Dans l'Évangile de ce jour (Lc 3, 10-18), à ceux qui demandent à Jean-Baptiste : "Que devons-nous faire ?", celui-ci répond en invitant à l'amour du prochain. Aux uns : "partagez avec celui qui n'a rien" ... à d'autres : "N' exigez rien de plus que ce qui est fixé" ... et à d'autres encore : "Ne faites ni violence, ni tort à personne" ... Or ce troisième dimanche de l'Avent ouvre sur la Joie. Quel rapport entre amour du prochain et joie ? ... Je voudrais vous partager ce témoignage d'un moine sur la signification de cette "Joie chrétienne" telle qu'il la ressent :

"Je vous propose d’écouter et d’accueillir cette parole de l’Apôtre "Soyez toujours dans la Joie" comme un nouveau commandement aussi essentiel que celui que nous a laissé Jésus :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22, 39)

« Soyez toujours dans la Joie, priez sans cesse, soyez toujours dans l'action de grâce car c'est la volonté de Dieu à votre égard, dans le Christ Jésus. » (1Thes 5,16).
Beau programme ... : recouvrer la "Joie", la joie de croire, d’espérer et d’aimer…

« Toi, quand tu jeûne, ne te compose pas une mine défaite, mais parfume-toi la tête ! »
(Mt 6, 17)
Le christianisme est la religion de la Joie !

Dans la 3ème prière eucharistique, nous prions ainsi : « Que l'Esprit-Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire ! » Autrement dit : Donne Lui tout, pour qu’Il te donne sa gloire qui n’est rien d’autre que la " Joie Céleste", la "Joie de l'union à Dieu" :

Ton cœur contient de la joie… offre-Lui ta joie !
Ton cœur contient de la tristesse… offre-Lui ta tristesse !
Ton cœur contient rancœur et amertume… offre-Lui ta rancœur et ton amertume !
Ton cœur contient l’impossibilité de pardonner… offre-Lui ton désir de pardonner !
Ton cœur contient de la colère et de la haine… offre-Lui ta colère et ta haine !
Ton cœur contient de l’amour… offre-Lui ton désir d’aimer et d’être aimé !
Ton cœur est plein de doutes… offre-Lui tes doutes !
Ton cœur est plein de Foi… offre-Lui ta Foi !
Ton cœur , ton corps sont en souffrance… offre-Lui ta souffrance !
Tu es malade… offre-Lui ton désir de guérir !
Tu désespères… offre-Lui ton désespoir !
Ton cœur est en attente… offre-Lui ton Espérance !
Il n’y a rien dans ton cœur que tu ne puisses offrir au Seigneur…

« Vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, venez à moi, vous trouverez le repos … » (Mt 11, 28)

Ton cœur est envahi par le péché… offre-Lui ton péché !
Ton cœur est plein de toi-même… offre-toi tout entier à Lui !

Ce qu’Il attend de toi ?... Que le coffret de ton cœur soit entièrement vide pour le remplir de sa lumière, de sa présence et de sa joie. Voilà bien le jeûne qui plait à Dieu : Faire de la place en toi pour accueillir ton Dieu et ton prochain.

Offre-Lui donc tout ce qui fait ta vie et Lui la remplira de sa gloire !
Veux simplement ce que Lui veut, et tu seras comblé !

« Soyez toujours dans la joie » c’est le commandement qui découle directement de la mise en pratique du seul commandement que le Seigneur nous ait jamais donné : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même."

Frère Bernard-Marie