jeudi 24 février 2011

Parole de Dieu
Mc 9, 38-40
Mercredi 22 février

Jésus disait à ses disciples :
"Celui qui vous donnera un verre d'eau
au nom de votre appartenance au Christ, amen,
je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Celui qui entraînera la chute d'un seul de ces petits
qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui
qu'on lui attache au cou une de ces meules
que tournent les ânes, et qu'on le jette à la mer.
Et si ta main t'entraîne au péché, coupe-la.
Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle
que d'être jeté avec tes deux mains dans la géhenne,
là où le feu ne s'éteint pas.

Si ton pied t'entraîne au péché, coupe-le.
Il vaut mieux entrer estropié dans la vie éternelle
que d'être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne.
Si ton oeil t'entraîne au péché, arrache-le.
Il vaut mieux entrer borgne dans le royaume de Dieu
que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne,

là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas.
Car tout homme sera salé au feu.
C'est une bonne chose que le sel ;
mais si le sel cesse d'être du sel,
avec quoi allez-vous lui rendre sa force ?
Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous.

Quel est le scandale par excellence ? - Le manque de charité : "Ne pas donner un verre d'eau à l'un de ces petits ..." Ce verre d'eau est symbolique de toute une façon d'être envers son frère. Le chemin nous est tracé par Jésus Lui-même lavant les pieds de ses disciples et les invitant à faire de même; libérant et guérissant sans distinction de personnes; invitant à donner comme on lui donnerait à lui : "ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.", à pardonner sans mesure et à pardonner à ses ennemis. Ne pas seulement se dire chrétien, mais l'être en vérité, en n'oubliant jamais que "Dieu ne fait pas de différence entre les hommes." Oui, le scandale, c'est d'être un contre témoignage de la charité. Combien de regards qui tuent alors que plein d'amour, ils devraient donner la vie et faire exister l'autre; combien de main qui ne se tendent pas lorsque la main d'un frère ou d'une sœur en humanité se tend dans un geste qui demande une aide; combien de pieds se détournent du chemin sur lequel se trouve quelqu'un dans le besoin. Un sourire seul peut donner le Soleil. Être Sel, c'est permettre par notre charité de redonner goût à la vie à notre prochain.

mercredi 23 février 2011

Parole de Dieu
Mc 9, 38-40
Mercredi 22 février

Jean, l'un des Douze, disait à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu'un chasser
des esprits mauvais en ton nom ;
nous avons voulu l'en empêcher,
car il n'est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit :
" Ne l'empêchez pas, car celui qui fait un miracle
en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;

celui qui n'est pas contre nous est pour nous."

Nous voyons dans les Évangiles, des hommes et des femmes qui normalement devraient être loin de Jésus en tant que païens et qui en fait sont proches de Lui. Ainsi de la cananéenne qui vient toucher le pan de son manteau; du centurion qui demande la guérison de son serviteur. A la première, Jésus dira : "Qu'il te soit fait selon ta foi !"; au second : "Jamais je n'ai trouvé autant de foi en Israël !" Et Jésus aura ces paroles : "Vous vous jugez selon les apparences, moi je juge selon le cœur." Cet homme qui chasse les esprits mauvais en son nom, Jésus le connaît de l'intérieur et il sait la relation profonde qui le relie à Lui et la foi qui le fait vivre.
Jean a cette parole étonnante : " ... il n'est pas de ceux qui nous suivent." Il identifie le groupe des disciples à Jésus. Il y voit une élite qui seul peut détenir le pouvoir de libération de Jésus. Comme si le fait de le suivre physiquement suffisait à le suivre en vérité, de cœur. Jésus casse cette perspective. Le suivre en vérité est d'abord une réalité intérieure et seul Jésus sait "ce qu'il y a en l'homme", c'est-à-dire au fond de son cœur. Nous ne sommes pas habilité à en juger.

mardi 22 février 2011

Parole de Dieu
Mt 16, 13-19
Mardi 22 février

Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe,
et il demandait à ses disciples :
« Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent :
« Pour les uns, il est Jean Baptiste ;
pour d'autres, Élie ;
pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara :
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara :
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare :
Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux,
et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

L'Église repose sur la proclamation de Pierre, inspirée par le Père Lui-même : "Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant !" Pierre comprend-il vraiment ce qu'il dit ? ... Il le comprendra à la Pentecôte où l'Esprit-Saint lui donnera l'intelligence du cœur. Et c'est en ce Jour et à cette Heure que l'Église sera vraiment fondée. Aujourd'hui, nombre de chrétiens disent "oui" à Jésus et laisse de côté l'Église, allant jusqu'à lui dire "non". C'est un contresens total ! Jésus ne s'oppose pas à l'Église, il en est le Fondateur, il l'a voulu : "Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux."
Parfois les hommes qui forment l'Église et nous en sommes, peuvent nous agacer, mais en son cœur elle est Sainte et la voix du Père ne cesse de s'y faire entendre par la Parole qu'est le Fils incarné, dans le Souffle qu'est l'Esprit. C'est de son cœur que jaillit la grâce des Sacrements qui sont action du Christ pour nous aujourd'hui. Et combien leur tournent le dos, le tournant ainsi au Christ.
Il est facile de se faire juge, cela évite de se remettre soi-même en question comme si nous étions au-dessus de la mêlée. Tous ceux qui forment l'Église sont en chemin ...
Écoutons St Paul :
" Il s'agit de connaître le Christ, d'éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant en moi sa mort, dans l'espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d'entre les morts. Certes, je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore au bout, mais je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j'ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Frères, je ne pense pas l'avoir déjà saisi. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l'avant, je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus." (Ph 3, 10-14) Dans une course, les participants ne sont pas tous au même point du parcours ... l'important, c'est de courir et d'arriver. Ainsi pour les baptisés !
Écoutons aussi ces paroles du Pape Paul VI : "Il convient de rappeler à un moment où non sans douleur, nous pouvons entendre des personnes, que nous voulons croire bien intentionnées mais certainement désorientées sans leur esprit, répéter qu'elles prétendent aimer le Christ mais sans l'Église, écouter le Christ mais non l'Église, être au Christ mais en dehors de l'Église. L'absurde de cette dichotomie apparaît nettement dans cette parole de l'Évangile : "Qui vous rejette, me rejette." (Lc 10, 16) Et comment vouloir aimer le Christ sans aimer l'Église, si le plus beau témoignage rendu au Christ est celui de St Paul : "Il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ?" (Ep 5, 25) ( Evangelii nuntiandi 16)
Rappelons ici les dernière paroles de Ste Thérèse d'Avila, juste avant de mourir au monastère d'Alba de Tormes, qui redisent tout son attachement et son amour filial pour l'Église, sa fierté de lui appartenir : "Je suis fille de l'Église !" Et plusieurs siècles après, une autre Thérèse, celle de Lisieux décrira sa vocation dans ces simple mot : "Au cœur de l'Église, je serai l'Amour !" A nous, par notre conversion et notre fidélité au Christ, de témoigner de la beauté de l'Église, car l'Église, c'est chacun de nous, et nous tous ensemble. Le mot Église signifie "Ensemble". On ne peut être chrétien seul !

dimanche 20 février 2011

Parole du jour
Mt 5, 43-48
Dimanche 20 février

Vous avez appris qu'il a été dit :
Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père
qui est dans les cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants
et sur les bons, et tomber la pluie
sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense aurez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d'extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, soyez parfaits
comme votre Père céleste est parfait.

Il suffit de regarder le tableau de Jérôme Bosch, le portement de croix, pour comprendre mieux ce que signifie "Aimez ses ennemis". En fait ses détracteurs font de Jésus leur ennemi. Jésus, Lui, refuse de faire d'eux ses ennemis. Aucune haine dans son cœur, seulement le choix libre de donner sa vie pour eux. Il se servira de leur haine à son encontre pour les sauver : "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font." La Croix en est le Signe définitif, le Signe de l'Amour victorieux. Tel est la perfection dont parle Jésus : "Vous donc, soyez parfait comme votre Père céleste est parfait." Tout un programme !

vendredi 18 février 2011

Parole du jour
Mc 8, 34-38; 9,1
vendredi 18 février

Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit :
« Si quelqu'un veut marcher derrière moi,
qu'il renonce à lui-même,
qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive.

Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie pour moi
et pour l'Évangile la sauvera.
Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner
le monde entier en le payant de sa vie ?
Quelle somme pourrait-il verser
en échange de sa vie ?
Si quelqu'un a honte de moi et de mes paroles
dans cette génération adultère et pécheresse,
le Fils de l'homme aussi aura honte de lui,
quand il viendra dans la gloire de son Père avec les anges. »
Et il leur disait :
« Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici,
certains ne connaîtront pas la mort avant
d'avoir vu le règne de Dieu venir avec puissance. "

Le sommet de l'amour, c'est la croix qui nous le proclame. Jésus renonçant à sa propre vie. Jésus perdant sa vie et par ce don total rejaillissant dans la Vie. C'est la voie du bonheur : "celui qui perdra sa vie pour moi et pour l'Évangile la sauvera". Nous sommes en plein mystère Pascal, mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Et nous savons que le fruit en est l' Salut du monde. Quelle fécondité ! "Si le grain de blé ne meurt pas, il reste seul. S'il meurt, il donne beaucoup de fruits. ..." "Le règne de Dieu venant avec puissance", c'est la Parole de la Croix ! La puissance, celle de l'Amour !

jeudi 17 février 2011

Parole du jour
Mc 8, 14-21
jeudi 17 février

Jésus s'en alla avec ses disciples vers les villages
situés dans la région de Césarée-de-Philippe.
Chemin faisant, il les interrogeait :
« Pour les gens, qui suis-je ? »
Ils répondirent :
« Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ;
pour d'autres, un des prophètes. »
Il les interrogeait de nouveau :
« Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? »
Pierre prend la parole et répond :
« Tu es le Messie. »
Il leur défendit alors vivement
de parler de lui à personne.
Et, pour la première fois, il leur enseigna
qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup,
qu'il soit rejeté par les anciens,
les chefs des prêtres et les scribes,
qu'il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cela ouvertement.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et,
voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes.

Nous savons bien qui est Jésus. Saint Marc, dès le premier verset de l’évangile, nous a dit que Jésus est Christ et Seigneur ; au jour du baptême, une voix venue du Ciel nous a dit qu’il est le « fils bien aimé » ; d’ailleurs les esprits impurs le savent, eux qui l’appellent « Saint de Dieu » et « fils de Dieu ».

Nous qui sommes si bien renseignés, nous risquons de regarder d’un peu loin la scène de Césarée de Philippe. Pourtant l’annonce que fait Jésus est un véritable enseignement — c’est d’ailleurs le mot choisi par Marc — et constitue le cœur de l’annonce chrétienne : le messie doit être rejeté, tué, et, trois jours après, ressusciter d’entre les morts. Or le rejet du Christ et sa mort ignoble constituent une pierre d’achoppement pour les disciples de tous les temps. Jésus est certes le Messie, mais un messie souffrant. Jésus porte la Croix et nous invite sur le chemin de Croix. Voilà qui ne manque jamais d’ébranler. Ainsi nous entendrons mieux sans doute que le commandement du silence nous concerne aussi.

Pour confesser avec fruit que Jésus est le Messie, nous devons entrer dans la contemplation de notre Seigneur. Nous devons le regarder en chemin vers Jérusalem pour comprendre qu’il n’y a de rencontre avec le Christ que dans la faiblesse assumée, dans la vulnérabilité acceptée.

Notre savoir est clair : Jésus est le Messie, le fils du Dieu vivant, notre Sauveur. Suivons-le donc à Jérusalem. Suivons-le sur les chemins de sa Passion. Suivons-le dans la force de l’Esprit. Nous pénètrerons ainsi l’énigme de sa véritable identité. Nous contemplerons le mystère de son cœur ouvert et offert. Alors nous pourrons le rencontrer et proclamer en vérité : « mon Seigneur et mon Dieu ». (F. Dominique)

mercredi 16 février 2011

Parole du jour
Mc 8, 14-21
mercredi 16 février

Jésus et ses disciples arrivent à Bethsaïde.
On lui amène un aveugle et on le supplie de le toucher.
Jésus prit l'aveugle par la main et le conduisit hors du village.
Il lui mit de la salive sur les yeux et lui imposa les mains.
Il lui demandait : « Est-ce que tu vois quelque chose ? »
Ayant ouvert les yeux, l'homme disait :
« Je vois les gens, ils ressemblent à des arbres,
et ils marchent. »
Puis Jésus, de nouveau,
imposa les mains sur les yeux de l'homme ;
celui-ci se mit à voir normalement,
il se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté.
Jésus le renvoya chez lui en disant :
« Ne rentre même pas dans le village. »

Combien souvent nous sommes des aveugles. Nous croyons voir et ne voyons pas. Jésus lui-même le dira : "Il ont des yeux et ne voient pas." Combien il est possible de voir avec les yeux de chair ce qu'on ne peut voir qu'avec les yeux du cœur. Voir avec les yeux de chair conduit immanquablement au jugement car la chair ne peut comprendre ce qui vient du cœur et prend source dans le cœur du Christ. Le regard du Christ en relevait certains, comme Matthieu de son bureau de publicain, car c'était un regard plein de lumière et d'amour ... il en dérangeait d'autres incapable de l'accueillir et de s'en laisser transformer. De là toutes ces paroles sans fondement véritable, qui accusent et détruisent. Le Christ l'a payé de sa vie. Siméon l'avait annoncé à Marie sa Mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division ..." Sa famille même voudra le récupérer : "Il a perdu le sens !" Le jugement est une triste maladie qui déforme la vérité et ne veut l'entendre : "Ils ont des oreilles et n'entendent pas !". Il est négation de l'autre, habité par la haine, sans pardon : "Ils m'ont haï sans raison." ... Oui, le Christ en a fait les frais. Comment n'en serait-il pas de même du disciple : "Le disciple n'est pas plus grand que son Maître ..." "L'arbre se reconnaît à ses fruits ..." dira Jésus. Ils ne peuvent non plus les reconnaître et s'en réjouir. Il est deux mondes, le passage de l'un à l'autre demande de changer de rive comme le propose Jésus a ses disciples et demande une conversion et beaucoup d'humilité. Oui, Jésus ouvre nos yeux et que se réalise pour nous ce qui s'est réalisé pour l'aveugle : "il se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté." Donne-nous de voir avec ton regard de lumière et d'amour et d'entendre selon les battements de ton cœur.

mardi 15 février 2011

Parole du jour
Mc 8, 14-21
mardi 15 février

Les disciples avaient oublié de prendre du pain,
et ils n'avaient qu'un seul pain
avec eux dans la barque.
Jésus leur faisait cette recommandation :
« Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens
et à celui d'Hérode ! »
Ils discutaient entre eux
sur ce manque de pain.
Il s'en aperçoit et leur dit :
« Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pain ?
Vous ne voyez pas ? Vous ne comprenez pas encore ?
Vous avez le cœur aveuglé ?
Vous avez des yeux et vous ne regardez pas,
vous avez des oreilles et vous n'écoutez pas ?
Vous ne vous rappelez pas ?
Quand j'ai rompu les cinq pains pour cinq mille hommes,
combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? »
Ils lui répondirent :
« Douze.
— Et quand j'en ai rompu sept pour quatre mille,
combien avez-vous rempli de corbeilles
en ramassant les morceaux ? »
Ils lui répondirent :
« Sept. »
Il leur disait :
« Vous ne comprenez pas encore ? »

"L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toutes paroles qui sort de la bouche de Dieu". La faim "biologique" est symbolique d'une faim beaucoup plus essentielle, la faim de Dieu et donc de sa Parole. L'Eucharistie est la table du rassasiement : table de la Parole proclamée, table de la Parole manduquée : "Dans la Sainte Liturgie, l'Église ne cesse de se nourrir du Pain de Vie de la table de la Parole de Dieu comme du Corps du Christ, de prendre le Pain de la vie et de le présenter aux fidèles." (Benoît XVI citant Dei Verbum 21) Après la multiplication des pains (Mc 8, 1-10), les apôtres qui ont participé au miracle des pains : "ils les donnait à ses disciples pour les servir, et ils les servirent à la foule ...", retombent dans leurs vieux sabots. Ils se sont extasiés au moment : "on emporta les restes des morceaux : sept corbeilles pleines !" Mais très vite ils retombent dans leur petit monde fermé et sans horizon. Jésus cherche à les réveiller , à leur redonner de la hauteur en leur rappelant les faits. Qui est-il donc pour eux ? ... Il leur a montré que ce qui leur était impossible, lui il le pouvait. Que sans lui "ils ne pouvaient rien faire" (Jn 15, 5) . Que "ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu" (Lc 18, 27) , déclinant ainsi son identité. Rien n'y fait, ils restent le nez cloué au sol et en oublient les étoiles. Combien de fois Jésus ne leur dira-t-il pas : "N'avez-vous pas encore la foi" ... "homme de peu de foi" (Mt 14, 31) Et nous l'entendons : "Il leur reprocha leur manque de foi" (Mc 16, 14) . Les apôtres ont tendance à raisonner comme si Jésus n'était pas là : "Vous avez des yeux et vous ne regardez pas, vous avez des oreilles et vous n'écoutez pas ?" ... Il ne lui font pas confiance ! Et nous qui avons reconnu son identité : "Dieu, né de Dieu, Lumière né de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu ..." (Symbole de Nicée) Et toi ... aujourd'hui, lui feras-tu confiance !

dimanche 13 février 2011

Parole de Dieu
Mc 5,17-37
Dimanche 13 février

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Ne pensez pas que je suis venu
abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.

Amen, je vous le dis :
Avant que le ciel et la terre disparaissent,
pas une lettre, pas un seul petit trait
ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise.

Donc, celui qui rejettera un seul
de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,
sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux.
Mais celui qui les observera et les enseignera
sera déclaré grand dans le Royaume des cieux.
Je vous le dis en effet :
Si votre justice ne surpasse pas celle
des scribes et des pharisiens,
vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux.
Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu'un commet un meurtre,
il en répondra au tribunal.
Eh bien moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère contre son frère
en répondra au tribunal.
Si quelqu'un insulte son frère,
il en répondra au grand conseil.
Si quelqu'un maudit son frère,
il sera passible de la géhenne de feu.

Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel,
si, là, tu te souviens que ton frère
a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande là, devant l'autel,
va d'abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.


Jésus accomplit la Loi, mais quelle Loi ? ... Celle des scribes et des pharisiens hypocrites qui impose le fardeau de règles écrasantes et culpabilisantes qu'ils n'accomplissent même pas eux-mêmes ?... Il n'est qu'une Loi, celle du "Lavement des pieds" (cf. Jn 13) où nous voyons Jésus avec le tablier du serviteur laver les pieds de ses disciples. A ses disciples et donc à nous-mêmes il dit : "C'est un exemple que je vous donne, faites de même ..." Tout l'Évangile est là ! Le Seigneur te demande : "Qu'as-tu fait de ton frère ? ..." En vérité je te le dis "ce que tu as fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que tu l'as fait." Il n'est pas d'autre Loi que celle de l'Amour !

lundi 7 février 2011

Parole du jour
(Lundi 9 février)

"Dans tous les endroits où il était,
dans les villages, les villes ou les champs,
on déposait les infirmes sur les places.
Ils le suppliaient de leur laisser toucher
ne serait-ce que la frange de son manteau.
Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés (guéris)."
(Mc 6, 56)

Voici qu'il est à nouveau question de malades et de guérisons. Marc se plaît à revenir sur celles-ci. Le salut est vraiment libération et guérison. Et ce verbe "toucher" qui revient. Ici on touche le vêtement qui touche Jésus et qui est empreint de sa personne. Comme l'écrit St Jérôme : "Jésus est à la fois le médecin et le remède." A l'Eucharistie, il se donne à nous comme le Remède : "Dis seulement une parole et je serai guéri", disons-nous avant de communier. Il est, Lui, Cette Parole incarnée, Parole juste qui rectifie et réajuste l'être pour qui l'accueille et la laisse résonner en lui, Parole qui se donne ... et qui guérit. Saurons-nous l'entendre et Lui ouvrir nos vies : "Voici que je suis à la porte et je frappe, si quelqu'un ouvre la porte, j'entrerai ..." (Ap 3, 20) Laissons-nous toucher par Jésus ...

dimanche 6 février 2011

Parole du jour
Mt 5, 13-16
Dimanche 6 février

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne,
il leur disait :

« Vous êtes le sel de la terre.
Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ?
Il n'est plus bon à rien : on le jette dehors et les gens le piétinent.

Vous êtes la lumière du monde.
Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.
Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ;
on la met sur le lampadaire,
et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille devant les hommes :
alors en voyant ce que vous faites de bien,
ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.


Le sel donne du goût, il conserve les aliments. Qui donne du goût à la vie sinon le Christ ? ... Qui peut conserver cette vie, sinon le Christ ? ... Le disciple, par son union au Christ, en vivant du Christ, est appeler à témoigner du Christ et donc à donner goût autour de lui par une vie de plus en plus conforme à la sienne. C'est une transformation profonde qu'il doit permettre au Christ d'accomplir en lui !
La lumière éclaire et chasse la nuit. Qui donne lumière à la vie sinon le Christ ? ... Qui peut chasser les ténèbres sinon le Christ ? ... : "Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie." Le disciple qui suit Jésus est appelé à accueillir cette Lumière dans sa vie pour qu'elle en soit illuminer. C'est un chemin de conversion pour que le Christ puisse se dire à travers lui : " Vous êtes la lumière du monde ..." Et on ne peut l'accueillir sans en devenir les témoins au cœur de notre vie concrète.

samedi 5 février 2011

Parole du jour
Mc 6, 30-32
Samedi 5 février

"Après leur première mission,
les Apôtres se réunissent auprès de Jésus,
et lui rapportent tout ce qu'ils ont fait et enseigné.
Il leur dit :

"Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu."
De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux
qu'on avait même pas le temps de manger.
Ils partirent donc dans la barque
pour un endroit désert."

L'activité ne doit pas devenir de l'activisme et il faut savoir s'arrêter pour reprendre souffle. Nous sommes dans un monde où tout le monde s'active et le stress fait bien des adeptes. "On n'a plus le temps de vivre !" devient l'un des slogans. Parfois dans ce manque de temps, il faut inclure celui passé devant la télé ou l'ordinateur ou ... N'y aurait-il pas aussi une fuite devant la réalité du présent, la peur de s'arrêter et de se retrouver avec soi-même ... pour se dire quoi ? C'est oublier qu'on est jamais seul ... qu'Il est toujours là, et que les temps d'arrêt peuvent devenir des moments d'une intense relation avec Lui. Le mot désert en hébreu se dit "mid'bar" et signifie "Lieu de la Parole". "Je vais la séduire, la conduire au désert et parler à son cœur." dit Dieu dans le livre d'Osée au Ch. 2. Le désert est donc le lieu de la rencontre, de l'écoute du cœur et de la Parole qui engendre la Paix, "l'hésychia" disent les Pères. Et la Paix conduit au repos. C'est ainsi que Guillaume de St Thierry, un ami de St Bernard écrira que "la prière est un loisir". Aller à l'écart, c'est prendre ce temps de la rencontre et du ressourcement dans la Présence de l'hôte intérieur qui toujours nous attend et que trop souvent, justement, nous laissons seul derrière la porte. Si nous l'ouvrons cette porte, notre vie sera bouleversée ... et nous entrerons dans son repos.

vendredi 4 février 2011

Parole du jour
Mc 6, 14-16
Vendredi 4 février

"Comme le nom de Jésus devenait célèbre,
le roi Hérode en entendit parler.
On disait :
"c'est Jean le Baptiste qui est ressuscité d'entre les morts,

et voilà pourquoi il a le pouvoir de faire des miracles."

Certains disaient :

"C'est le prophète Élie."
D'autres disaient encore :

"C'est un prophète comme ceux de jadis."
Hérode entendait ces propos et disait :
"Celui que j'ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité."

Un jour, Jésus lui-même posera la question à ses disciples : "Pour les gens qui suis-je ?" ceux-ci répondront : "Pour les uns tu es ... pour les autres ... ou encore ..." On retrouve, bien que différemment, le début de l'Évangile de ce jour. Et Jésus ajoutera : "Et pour vous, qui suis-je ?" Pierre prendra la parole : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !" Il est important de se prononcer ... Jésus demande à chacun de nous ... il te demande : "Pour toi, qui suis-je ?" Il est essentiel que tu t'arrêtes un instant pour répondre à cette question, ne serait-ce que pour être toi-même au clair avec toi-même. Un jour, en telle ou telle circonstance, telle ou telle rencontre, tu seras peut-être appelé à rendre témoignage de ta foi. En effet, si tu réponds comme Pierre en toute vérité, ta vie ne peut se vivre qu'habitée par la Sienne et une question se fera jour : "Seigneur, que ferais-tu à ma place ?".

jeudi 3 février 2011

Parole du jour
Mc 6, 7 ...13
Jeudi 3 février

"Jésus appelle les Douze,
et pour la première fois
il les envoie deux par deux ...
Ils partirent,
et proclamèrent qu'il fallait se convertir.
Ils chassaient beaucoup de démons,

faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades,
et les guérissaient."

Voici l'Église en germe. Tout y est. Jésus "appelle". C'est Jésus qui a l'initiative. C'est Lui la Source de l'Église. C'est en Lui qu'elle existe. Chaque membre de l'Église est appelé. Être disciple est une réponse à cet appel. Et pour celui qui répond, une responsabilité, car Jésus donne sa grâce à travers son Église et donc à travers la vie, l'agir et la parole de ses disciples. En effet Il les "envoie". Les disciples ont mission d'annoncer la Bonne Nouvelle, de la proclamer. Cette Bonne Nouvelle, c'est d'abord que l'homme doit changer de cap (se convertir), il doit ouvrir son cœur à la Présence intérieure. Cette Bonne Nouvelle, c'est que Jésus libère, Jésus guérit : son Église elle-même reçoit de Lui le pouvoir d'amour de chasser les démons, de guérir les malades, de rendre l'homme à son intégrité. L'Église est instrument du Salut par Jésus, avec Jésus et en Jésus (Grande doxologie à la Messe) qui en est l'unique Maître d'œuvre. L'Église n'a pas a se substituer à Jésus le Christ, elle est appelée à se mettre à sa suite et à Lui ressembler, à laisser à travers Elle "Sa" Présence à Lui. Le mot "Salut" vient d'un mot grec qui signifie "Santé". En espagnol, le mot "Santé" se dit "Salud". On aime parler de Jésus comme du Sauveur, c'est-à-dire de Celui qui rend l'homme à la Santé. Santé du corps pour certains (Jésus n'a pas guéri physiquement tous les malades), mais comme signe d'une Santé plus intérieure et plus essentielle pour tous, celle du cœur, et à travers celle-ci, de tout l'être. La "Résurrection" en est l'accomplissement. Le mot signifie passer de la position couché à la position debout, bien ferme sur ses deux pieds.

mercredi 2 février 2011

Parole du jour
Lc 2, 22-40
Mercredi 2 février

"Maintenant, ô Maître,
tu peux laisser ton serviteur
s'en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu ton salut,
que tu as préparé à la face
de tous les peuples :

lumière pour éclairer
les nations païennes

et gloire d'Israël ton peuple."

Fête de la Présentation de Jésus au Temple : Syméon le reconnaît. Ce qu'il voit en Jésus, c'est le "Salut". Le nom de "Jésus" signifie : "Dieu sauve". Il le reconnaît comme Celui qui apporte libération et guérison, santé profonde. Celui qui est la Paix. L'homme ne peut se sauver lui-même. Nous en faisons chaque jour l'expérience. Le Fils de Dieu s'est fait homme car Dieu seul pouvait sauver l'homme et pour ce faire, il lui fallait devenir l'Homme. Pilate, inconsciemment le prophétisera : "Voici l'Homme !" En Jésus, l'homme est restauré ... Et si Dieu a pu s'incarner, c'est qu'il y a en l'homme ce que les Pères appellent la "capax Dei", c'est-à-dire "la capacité de Dieu", cette dimension en nous par laquelle Il nous tient en existence et nous rejoint. Et pour sauver l'homme, il fallait qu'il assume son humanité. Celui qui est la Lumière s'est fait l'un de nous pour nous éclairer de son admirable Lumière, de sa Vie divine, pour nous rendre à l'Amour qui est notre nature fondamentale comme elle est la Sienne. Ne nous a t-il pas créé à son Image ? ... Or "Dieu est Lumière" (1 jn 1, 5) ; "Dieu est Amour" (1 jn 4, 8). "Je suis la Lumière du monde ..." dit Jésus et Il ajoute "Vous êtes la Lumière du monde ..." Cela n'est possible qu'en Lui.

mardi 1 février 2011

Parole de Dieu
Mc 5,1-20
Mardi 1er février

une femme, qui avait des pertes de sang
depuis douze ans...

- Elle avait beaucoup souffert du traitement
de nombreux médecins,

et elle avait dépensé tous ses biens
sans aucune amélioration ;

au contraire, son état avait plutôt empiré -
... cette femme donc,
ayant appris ce qu'on disait de Jésus,

vint par derrière dans la foule
et toucha son vêtement.

Car elle se disait :
« Si je parviens à toucher
seulement son vêtement,

je serai sauvée. »
A l'instant, l'hémorragie s'arrêta,
et elle ressentit dans son corps
qu'elle était guérie de son mal.

Aussitôt Jésus se rendit compte
qu'une force était sortie de lui.

Il se retourna dans la foule, et il demandait :
« Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondaient :
« Tu vois bien la foule qui t'écrase, et tu demandes :
'Qui m'a touché ?' »
Mais lui regardait tout autour
pour voir celle qui avait fait ce geste.
Alors la femme, craintive et tremblante,
sachant ce qui lui était arrivé,
vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Mais Jésus reprit : « Ma fille, ta foi t'a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Voici une femme païenne qui met toute sa foi en Jésus et qui "parie sa vie" sur lui. Elle se présente à Lui avec une grande humilité. Elle sait n'être pas digne d'entrer dans une relation de personne à personne avec Jésus. Aussi choisit-elle d'entrer en relation avec Lui en touchant son vêtement ... mais dans ce geste de totale confiance, son cœur, lui, est en pleine communion avec celui de Jésus qui dès qu'elle touche son vêtement, est touché dans tout son être : "Qui m'a touché ?". La rencontre est tout intérieur. Et c'est cette rencontre dans la foi qui va conduire à la rencontre face à face : "Lui regardait tout autour ... elle Lui dit toute la vérité". De cette rencontre en vérité jaillit la Lumière : "Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal.
Cette rencontre entre Jésus et cette femme païenne montre que Jésus ne "fait pas de différence entre les personnes". Il est venu pour "chacune" en particulier. St Paul écrit aux Galates (3, 28) qu'en Jésus-Christ "Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme ..." Il n'y a que le Christ qui est tout à tous. La foi est ouverture à cette rencontre ... qui conduit à la paix et à la guérison profonde.

lundi 31 janvier 2011

Parole de Dieu
Mc 5,1-20
Lundi 31 janvier

Jésus et ses disciples
arrivèrent sur l'autre rive du lac,
dans le pays de Géraséniens.
Comme Jésus descendait de la barque,
aussitôt un homme possédé d'un esprit mauvais
sortit du cimetière à sa rencontre ;
il habitait dans les tombeaux
et personne ne pouvait plus l'attacher,
même avec une chaîne ;
en effet on l'avait souvent attaché
avec des fers aux pieds et des chaînes,
mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers,
et personne ne pouvait le maîtriser.
Sans arrêt, nuit et jour,
il était parmi les tombeaux et sur les collines,
à crier, et à se blesser avec des pierres.
Voyant Jésus de loin,
il accourut, se prosterna devant lui
et cria de toutes ses forces :
« Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ?
Je t'adjure par Dieu, ne me fais pas souffrir ! »
Jésus lui disait en effet :
« Esprit mauvais, sors de cet homme ! »
Et il lui demandait :
« Quel est ton nom ? »
L'homme lui répond :
« Je m'appelle Légion, car nous sommes beaucoup. »
Et ils suppliaient Jésus avec insistance
de ne pas les chasser en dehors du pays.
Or, il y avait là, du côté de la colline,
un grand troupeau de porcs
qui cherchait sa nourriture.
Alors, les esprits mauvais supplièrent Jésus :
« Envoie-nous vers ces porcs,
et nous entrerons en eux. »
Il le leur permit.
Alors ils sortirent de l'homme
et entrèrent dans les porcs.
Du haut de la falaise,
le troupeau se précipita dans la mer :
il y avait environ deux mille porcs,
et ils s'étouffaient dans la mer.
Ceux qui les gardaient prirent la fuite,
ils annoncèrent la nouvelle
dans la ville et dans la campagne,
et les gens vinrent voir ce qui s'était passé.
Arrivés auprès de Jésus, ils voient le possédé
assis, habillé, et devenu raisonnable,
lui qui avait eu la légion de démons,
et ils furent saisis de crainte.
Les témoins leur racontèrent l'aventure du possédé
et l'affaire des porcs.
Alors ils se mirent à supplier Jésus
de partir de leur région.
Comme Jésus remontait dans la barque,
le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.
Il n'y consentit pas,
mais il lui dit :
« Rentre chez toi, auprès des tiens,
annonce-leur tout ce que le Seigneur
a fait pour toi dans sa miséricorde. »
Alors cet homme s'en alla,
il se mit à proclamer dans la région de la Décapole
tout ce que Jésus avait fait pour lui,
et tout le monde était dans l'admiration.

En méditant cet Evangile, il m'est venu le passage du livre d'Ézéchiel : "Ainsi parle le Seigneur DIEU: Je vais ouvrir vos tombeaux; je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d'Israël. Vous connaîtrez que je suis le SEIGNEUR quand j'ouvrirai vos tombeaux, et que je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple. Je mettrai mon souffle en vous pour que vous viviez; je vous établirai sur votre sol; alors vous connaîtrez que c'est moi le SEIGNEUR qui parle et accomplis-oracle du SEIGNEUR." (Ez 37, 12-14)
Le péché conduit à la mort et sème la mort. Il suffit de regarder tous ces conflits qui régissent le monde et trop souvent la relation entre les hommes. Le "Péché"
est indomptable et possède celui qui tombe dans ses griffes. Ses facettes sont légion, il s'incruste partout comme une lèpre, maladie incurable. L'homme s'est laissé piégé au jardin d'Éden lorsque le serpent le détourna du bien ... St Paul écrit dans sa lettre aux Romains : "Moi je suis un être de chair, vendu au pouvoir du péché. Vraiment ce que je fais je ne le comprends pas : car je ne fais pas ce que je veux, je fais ce que je hais ... Quand je veux faire le bien, : le mal seul se présente à moi. Car je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de l'homme intérieur; mais j'aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m'enchaine à la loi du péché ..." Et Paul de conclure : "Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? Grâces soient à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur !" (Rm 8, 14-25) Il n'y a qu'une seule antidote : "Jésus-Christ Notre Seigneur". C'est "Par" Lui que nous sommes libérés : « Esprit mauvais, sors de cet homme ! » Voici que l'homme possédé se retrouve délivré de ce qui entravait son existence : "assis, habillé, et devenu raisonnable". Expérience du Baptême, du Sacrement de Réconciliation ... de la Présence de Jésus accueillit au cœur de notre vie.

samedi 29 janvier 2011

Parole du jour
Mc 4, 35-41
Samedi 29 janvier

Toute la journée,
Jésus avait parlé à la foule en paraboles.
Le soir venu, il dit à ses disciples :
« Passons sur l"autre rive. »
Quittant la foule,
ils emmènent Jésus dans la barque,
comme il était ;
et d'autres barques le suivaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait d'eau.
Lui dormait sur le coussin à l'arrière.
Ses compagnons le réveillent et lui crient :
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi avoir peur ?
Comment se fait-il que vous n'ayez pas la foi ? »
Saisis d'une grande crainte,
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Combien de fois par jour, nous passons sur l'autre rive ! Nos journées sont ainsi faites, passant d'une activité à une autre, d'une rencontre à une autre ... Montant dans notre barque, nous voguons au rythme du temps dans l'égrènement des heures qui passent ... Jésus est-il dans la barque ? Pour certains, oui, qui dès le lever le rende présent à leur pensée et à leur cœur par la prière. Mais les réalités d'un vécu absorbant peuvent le rendre au sommeil ... Pour d'autres, non. Ce qui ne l'empêche pas d'être présent, mais ils n'en ont pas conscience : "il dort"! Puis les soucis arrivent avec leurs lots d'angoisse : problème, peut-être, de relation, de couple, de travail, de voiture, de santé, et j'en passe : "les vagues se jettent sur le barque qui se remplit d'eau". L'eau de l'amertume et du mal-être ... Seul, la gorge nouée, pour affronter la tempête !
Il est pourtant "Quelqu'un" qui pourrait aider ... mais il dort, car on le laisse dormir, trop occupé à nos angoisses. Réveillons-le ! Non que d'un coup de baguette magique il changera la citrouille en carrosse, mais il assumera avec nous la dure réalité de notre existence, nous rendra à la paix : "le vent tomba et il se fit un grand calme" ... et nous rendant à l'espérance, nous donnera la force, la sagesse et le discernement dont nous aurons besoin. Écoutons la prière de Salomon : " Je m'adressai au Seigneur et le priai, et je dis de tout mon cœur : 'Donne-moi la Sagesse ... pour qu'elle me seconde et peine avec moi ... elle sait et comprend tout. Elle me guidera prudemment dans mes actions et me protègera ...' " Et ce cri du cœur : "Envoie-la !" (Sg 9, 4. 10. 11) Cette Sagesse est venue et elle est là, Elle s'est incarnée en Jésus qui ne cesse de cheminer avec nous ... A nous de ne pas quitter sa main et de lui ouvrir nos cœurs et nos vies !

jeudi 27 janvier 2011

Parole du jour
Mc 4, 21-25
Vendredi 28 janvier

Parlant à la foule en parabole,
Jésus disait :
« Il en est du règne de Dieu
comme d'un homme
qui jette le grain dans son champ :
nuit et jour,
qu'il dorme ou qu'il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe,
puis l'épi, enfin du blé plein l'épi.
Et dès que le grain le permet,
on y met la faucille,
car c'est le temps de la moisson. »

Jésus disait encore :
« A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole allons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde ;
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences du monde.
Mais quand on l'a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »

Comme les aliments qui nourrissent notre corps et le garde en vie sans que nous nous en soucions, la Parole de Dieu manduquée, c'est-à-dire assimilée comme la nourriture, se développe en nous et donne vie à notre intériorité sans même que nous en ayons conscience. C'est au fruits qui se donnent à travers nos pensées, paroles, comportements, que son action se révèle et le changement lent mais sûr, nous éblouit : "La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission". (Is 55, 10-11) C'est qu' "Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur ..." (He 4, 12) La Parole, dans le secret du cœur, accomplit son œuvre de libération et de guérison et restaure l'œuvre de Dieu que nous sommes, en nous conduisant, dans le temps, à notre plein accomplissement, à faire de nous un "grand arbre". Il est bon de prendre conscience que la Parole en nous, à l'instant où je parle, "accompli sa mission" dans le secret et le silence, si du moins, nous en avons accueilli la semence ...

mercredi 26 janvier 2011

Parole du jour
Mc 4, 1-9
Mercredi 26 janvier

Jésus s'est mis une fois de plus à enseigner au bord du lac,
et une foule très nombreuse se rassemble auprès de lui,
si bien qu'il monte dans une barque
où il s'assoit.
Il était sur le lac et toute la foule était au bord du lac,
sur le rivage.
Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles,
et il leur disait, dans son enseignement :
« Écoutez ! Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, il est arrivé que du grain
est tombé au bord du chemin,
et les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé.
Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux,
où il n'avait pas beaucoup de terre ;
il a levé aussitôt,
parce que la terre était peu profonde ;
et lorsque le soleil s'est levé, ce grain a brûlé
et, faute de racines, il a séché.
Du grain est tombé aussi dans les ronces,
les ronces ont poussé, l'ont étouffé,
et il n'a pas donné de fruit.
Mais d'autres grains sont tombés sur la bonne terre ;
ils ont donné du fruit
en poussant et en se développant,
et ils ont produit trente, soixante, cent pour un. »
Et Jésus disait :
« Celui qui a des oreilles pour entendre,
qu'il entende ! »

Tous les grains de la parabole ont la capacité de porter du fruit, mais beaucoup parmi eux sont perdus ... La raison ne vient pas des grains mais de celui qui les reçoit, de la façon dont il les reçoit ... Que faisons-nous des grains reçus ? ... Celui qui le sème, c'est le Fils de Dieu qui s'est incarné (il est sorti) pour semer la Parole dans le cœur (la terre) des hommes, dans nos cœurs. Il est à la fois le Semeur et la Semence, car son enseignement, il l'incarne. Tout ce qu'il dit, et il le dit aussi bien par la bouche que par le comportement et sa façon d'être, est Parole de Vie pour celui qui l'écoute où le regarde.
En premier lieu, cette parabole est un appel à "l'écoute", et dans ce monde oral, on "écoute" aussi par le "regard". Nous lisons dans le Psaume 39, 7 : "Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit : « Voici, je viens. « Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j'aime : ta loi me tient aux entrailles." Le "voici je viens" sort d'une "oreille ouverte" qui écoute vraiment et qui donne à la loi (la Parole) d'être profondément semé dans les entrailles (le cœur). Dans la lettre aux Hébreux, "tu as ouvert mes oreilles" devient "tu m'as façonné un corps" (He 10, 5). Le rapport entre l'écoute de la Parole et l'édification de la personne est étonnante. La Parole reçue en vérité nous bâtis, nous construits. C'est le sens du mot "fils" (bera) en araméen : "le bâti" ...
Et il est écrit au Psaume 18,9 : "La Parole du Seigneur est limpide, elle clarifie le regard". La regarder, regarder Jésus, transforme les relations les uns envers les autres ... Cela me fait penser à un autre passage : "goûtez et voyez comme est bon le Seigneur" (Ps 33,9) C'est la Parole de Dieu écoutée, regardée avec le cœur qui donne du goût à la vie ...
A partir de cette Parabole, nous pouvons nous interroger sur notre façon d'écouter la Parole de Dieu et de regarder Jésus, et à partir de là, qu'elle est notre écoute d'autrui et notre regard sur lui ? ... Il s'agit de porter du fruit en abondance ... c'est cela qui nous bâtis dans notre existence et nous donne vie.
Jésus explique la Parabole en Mc 4, 10-20 ...