vendredi 15 avril 2011

Parole du jour
Jn 10, 31-42
Vendredi 15 mars

Les Juifs allèrent de nouveau
chercher des pierres pour lapider Jésus.
Celui-ci prit la parole :
« J'ai multiplié sous vos yeux les oeuvres bonnes
de la part du Père. Pour laquelle voulez-vous me lapider ? »
Les Juifs lui répondirent :
« Ce n'est pas pour une oeuvre bonne
que nous voulons te lapider,
c'est parce que tu blasphèmes :
tu n'es qu'un homme, et tu prétends être Dieu. »
Jésus leur répliqua : « Il est écrit dans votre Loi :
J'ai dit : Vous êtes des dieux.
Donc, ceux à qui la parole de Dieu s'adressait,
la Loi les appelle des dieux ;
et l'Écriture ne peut pas être abolie.
Or, celui que le Père a consacré et envoyé
dans le monde, vous lui dites :
'Tu blasphèmes', parce que j'ai dit :
Je suis le Fils de Dieu.
Si je n'accomplis pas les oeuvres de mon Père,
continuez à ne pas me croire.
Mais si je les accomplis,
quand bien même vous refuseriez de me croire,
croyez les oeuvres.
Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus,
que le Père est en moi, et moi dans le Père. »
Les Juifs cherchaient de nouveau à l'arrêter,
mais il leur échappa.
Il repartit pour la Transjordanie, à l'endroit
où Jean avait commencé à baptiser. Et il y demeura.
Beaucoup vinrent à lui en déclarant :
« Jean n'a pas accompli de signe ;
mais tout ce qu'il a dit au sujet de celui-ci était vrai. »
Et à cet endroit beaucoup crurent en lui.

" « J'ai multiplié sous vos yeux les belles œuvres de la part du Père ». Nous avions déjà vu que Jean désignait les actions du Christ soit comme des « signes » soit comme des « œuvres ». En tant que signes, elles manifestent la gloire du Christ et de Dieu. Elles révèlent que Dieu est là, par une anticipation de son Jour, rayonnant de sa toute puissance de vie et de résurrection. En tant qu’œuvres, elles manifestent la présence du Père à toute l’activité du Fils et l’unité du Père et du Fils.
Autrement dit, si Jésus insiste tant sur les œuvres, c'est parce qu'elles révèlent l'amour du Père et manifestent sa condition filiale : « Mon Père est à l'œuvre et moi aussi je suis à l'œuvre (Jn 5,17) ; ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement (5,19) ». Les œuvres que Jésus accomplit témoignent donc qu'il dispose en tant que Fils du pouvoir sur la vie : « comme le Père en effet relève les morts et les fait vivre, le Fils lui aussi fait vivre qui il veut (Jn 5,21) ».
Mais à peine Jésus a-t-il affirmé qu’il accomplit les œuvres du Père qu’il se voit accusé de blasphème : « Tu n'est qu'un homme et tu prétends être Dieu » ; littéralement : « tu te fais Dieu ».
A cette accusation, Jésus répond tout d’abord à partir de l’Ecriture en disant que si le psaume 82 affirme que les dépositaires de la parole divine sont des « dieux », combien plus lui, « que le Père a consacré et envoyé dans le monde », peut-il se déclarer « Fils de Dieu » !
Mais Jésus ne veut pas s’étendre en des discussions stériles sur le sens à donner aux mots. Encore une fois, il renvoie ses accusateurs aux « œuvres » qui « parlent » pour lui au sens où elles accréditent sa Parole : « Même si vous refusez de me croire, croyez les œuvres ». A défaut de croire ce qu’il dit, il leur demande croire que seul le Père peut être l’auteur de telles œuvres et que celui qui les accomplit ne peut être que son Envoyé auquel il a donné plein pouvoir." (Frère Elie) Il ne s'agit pas d'un pouvoir arbitraire, mais du pouvoir de l'Amour ..

jeudi 14 avril 2011

Parole du jour
Jn 8, 51-59
Jeudi 14 avril

Jésus disait aux Juifs :
« Amen, amen, je vous le dis :
si quelqu'un reste fidèle à ma parole,
il ne verra jamais la mort. »
Les Juifs lui dirent :
« Nous voyons bien maintenant que tu es un possédé.
Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis :
'Si quelqu'un reste fidèle à ma parole,
jamais il ne connaîtra la mort.'
Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ?
Il est mort, et les prophètes aussi.
Qui donc prétends-tu être ? »
Jésus répondit :
« Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien ;
c'est mon Père qui me glorifie,
lui que vous appelez votre Dieu,
alors que vous ne le connaissez pas.
Mais moi, je le connais, et, si je dis que je ne le connais pas,
je serai un menteur, comme vous.
Mais je le connais, et je reste fidèle à sa parole.
Abraham votre père a tressailli
d'allégresse dans l'espoir de voir mon Jour.
Il l'a vu, et il a été dans la joie. »
Les Juifs lui dirent alors :
« Toi qui n'as pas cinquante ans, tu as vu Abraham ! »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis :
avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS. »
Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter.
Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.

Se glorifier soi-même, c'est vouloir exister par soi-même comme un cours d'eau qui voudrait couler sans être relié à la source. Cela conduit à la sècheresse total et à la mort. Jésus est relié à la Source, le Père : "c'est mon Père qui me glorifie". St Irénée écrit : "La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant". C'est à dire l'homme relié à la Source, qui laisse sa vie être irrigué par le Père en Jésus Christ. Ce qui demande un décentrement de soi, un dessaisissement de son égo, un accueil de Jésus et la foi en sa parole ...
L'eau est le symbole de la Parole de Dieu dans la Bible comme du Souffle qui la porte : le Fils (Jésus) et l'Esprit, les deux mains, écrira encore St Irénée, par lesquelles le Père a façonné la création : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu'un reste fidèle à ma parole, il ne verra jamais la mort. »

mercredi 13 avril 2011

Parole du jour
Jn 8, 31-42
Mercredi 13 avril

Jésus disait à ces Juifs qui maintenant croyaient en lui :
« Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
Ils lui répliquèrent :
« Nous sommes les descendants d'Abraham,
et nous n'avons jamais été les esclaves de personne.
Comment peux-tu dire : 'Vous deviendrez libres' ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
tout homme qui commet le péché est esclave du péché.
L'esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ;
le fils, lui, y demeure pour toujours.
Donc, si c'est le Fils qui vous rend libres,
vous serez vraiment libres.
Je sais bien
que vous êtes les descendants d'Abraham,

et pourtant vous cherchez à me faire mourir,
parce que ma parole n'a pas de prise sur vous.
Je dis ce que moi, j'ai vu auprès de mon Père,
et vous, vous faites aussi
ce que vous avez entendu chez votre père. »
Ils lui répliquèrent :
« Notre père, c'est Abraham. »
Jésus leur dit :
« Si vous êtes les enfants d'Abraham,
vous devriez agir comme Abraham.
Et en fait vous cherchez à me faire mourir,
moi qui vous ai dit la vérité
que j'ai entendue de Dieu.

Abraham n'a pas agi ainsi.
Mais vous, vous agissez comme votre père. »
Ils lui dirent :
« Nous ne sommes pas des enfants illégitimes !
Nous n'avons qu'un seul Père, qui est Dieu. »
Jésus leur dit :
« Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez,
car moi, c'est de Dieu que je suis sorti
et que je viens.
Je ne suis pas venu de moi-même ;
c'est lui qui m'a envoyé.


"La Vérité vous rendra libre". Qu'est-ce donc que cette Vérité ? Juste avant de mourir, Jésus dira à Pilate "être venu pour rendre témoignage à la Vérité." Et peu avant, à Philippe qui demande à voir le Père "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie". Et dans l'Évangile de ce jour, il dit aussi que "c'est le Fils qui vous rend libre". Si donc la Vérité et le Fils rend libre, c'est que, en effet, la Vérité et le Fils ne font qu'un, ainsi d'ailleurs que la Parole de Dieu. Jésus, Fils incarné est la Vérité, Il est la "Parole faite chair". Dans la prière sacerdotale, Jésus demande au Père , pour ses disciples : "Sanctifie-les par la vérité : ta Parole est Vérité." (Jn 7, 17) Il est Lui-même cette Parole et cette sanctification se réalisera au moment de sa mort sur la croix lorsqu'il répandra l'Esprit de Vérité ...
Le mot "Vérité" en hébreu se dit "amet" et se prononce "émet". Or le mot "met" signifie "mort" et le "a" (aleph) dans la symbolique juive, a signification de UN par le fait qu'il est la première lettre de l'alphabet. Et le UN, est symbolique de Dieu : "Écoute Israël, YHWH notre Dieu est UN" (Dt 6,4) Donc le mot "amet" signifie "le surgissement de la Présence Divine ("aleph") dans une situation de mort". C'est finalement le thème du "Salut" qui est contenu dans ce mot que nous traduisons par Vérité. Thème qui traverse toute la Bible et définit le pourquoi de la venue du Fils de Dieu dans notre chair. Il y a à la fois en Jésus le coté de la mort en tant qu'il a pris notre humanité qui est mortelle à la fois naturellement et en raison du péché et la Présence de Dieu en tant qu'Il vient de Dieu. Il est à la fois du coté de la mort et de la Vie.I l est Vrai Homme et Vrai Dieu. Au moment où il rend le dernier souffle, Il y a en lui ce paradoxe : A l'instant même de sa mort, il y a en Lui le surgissement de la Présence Divine qui le prend tout entier dans la Vie. Et c'est la résurrection.
"Être fidèle à sa Parole", cette Parole qu'Il incarne, c'est "connaître la Vérité", cette Vérité qui donnant la Vie, "rend pleinement libre". C'est ce que nous appelons le "Salut". Aussi, Jésus est-il vraiment : "Le Chemin, la Vérité et la Vie." Et ce Salut, cette Vérité, c'est chaque jour que nous pouvons en faire l'expérience, si nous Lui permettons d'assumer avec nous notre existence : "Par Lui, Avec Lui et en Lui". (Grande doxologie à la fin de la prière Eucharistique) L'Eucharistie nous donne de communier à cette Vérité ...

mardi 12 avril 2011

Parole du jour
Jn 8, 21-30
Mardi 12 avril

Jésus disait aux Juifs :
« Je m'en vais ; vous me chercherez,
et vous mourrez dans votre péché.
Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. »
Les Juifs disaient :
« Veut-il donc se suicider, puisqu'il dit :
'Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller' ? »
Il leur répondit :
« Vous, vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut.
Vous êtes de ce monde ;
moi, je ne suis pas de ce monde.
C'est pourquoi je vous ai dit
que vous mourrez dans vos péchés.
Si, en effet, vous ne croyez pas que moi, JE SUIS,
vous mourrez dans vos péchés. »
Ils lui demandaient :
« Qui es-tu donc ? »
Jésus leur répondit :
« Je n'ai pas cessé de vous le dire.
J'ai beaucoup à dire sur vous, et beaucoup à condamner.
D'ailleurs celui qui m'a envoyé dit la vérité,
et c'est de lui que j'ai entendu ce que je dis pour le monde. »
Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père.
Jésus leur déclara :
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme,
alors vous comprendrez que moi, JE SUIS,
et que je ne fais rien par moi-même,
mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné.
Celui qui m'a envoyé est avec moi ;
il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. »
Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui.

Intériorité et extériorité. Il y a Jésus qui est d'en haut, c'est-à-dire qui vit à partir de ses profondeurs, des profondeurs de l'être qui sont un sommet, ce que l'on appelle le Ciel, là où la voix du Père se fait entendre. C'est ce que veut dire St Paul lorsque dans la lettre aux Romains il écrit à notre encontre : "L'Esprit se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu." L'esprit avec un petit "e", c'est en nous cette dimension qui n'est pas touchée par le mal, par laquelle nous sommes reliés à Dieu et aspirons à la communion avec Lui. (Rm 8, ) Ouverture (si nous laissons la porte ouverte) par laquelle "jaillit l'Esprit". En Jésus cet Esprit "qu'il a sans mesure", atteste qu'Il est le Fils de Dieu. En ce sens Jésus n'est pas de ce monde car il se laisse conduire par son intériorité à laquelle il est entièrement "connecté" : "Je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. " Aussi Jésus peut-il dire le "JE SUIS" qui est l'Être même de Dieu. La croix dévoile cette identité. Pour la comprendre, il faut la regarder ... de l'intérieur. Elle est le signe de l' AMOUR totalement accompli. Un AMOUR qui rejoint le JE SUIS. "Dieu est JE SUIS, Il EST ... "Dieu est AMOUR".
Les juifs, eux, ne sont pas à l'écoute de cette voix qui les appelle depuis leur intériorité (la porte est close), ils vivent et agissent à l'extérieur d'eux-mêmes et à partir de cet extérieur, dans la multiplicité des choses, des êtres et des situations, qu'ils accaparent à leur profit. L'extériorité conduit à tout ce qui blesse les relations : jugement, rapport de force, médisance, manipulation, pouvoir, avoir, haine etc ... Ils bafouent Dieu. C'est en ce sens qu'il est dit qu'ils mourront dans leur péché. Leur vie est ancrée dans l'éphémère et l'illusion, dans le péché ... Ils sont "dans le monde". En cette fin de Carême, ayons le courage de nous interroger nous-mêmes : "De quel monde suis-je ?" Seigneur, donne-moi de t'ouvrir toute grande la porte de mon cœur et d'y laisser jaillir la Lumière de l'Esprit-Saint.

lundi 11 avril 2011

Parole du jour
Jn 8, 1-11
Lundi 11 mars

Jésus s'était rendu au mont des Oliviers ;
de bon matin, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s'assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère.
la font avancer,et disent à Jésus :
« Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve,
afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt,
il traçait des traits sur le sol.
Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit :
« Celui d'entre vous qui est sans péché,
qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. »
Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Quant à eux, sur cette réponse,
ils s'en allaient l'un après l'autre,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme en face de lui.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-il donc ?
Alors, personne ne t'a condamnée ? »
Elle répondit : « Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »

Voici un Évangile, une Bonne Nouvelle essentielle, qu'il faut replacer dans l'Histoire du Salut. Dans l'Ancien Testament, les relations entre Dieu et son Peuple sont définis par l'analogie de Dieu comme Époux et Israël comme Épouse : "Il adviendra en ce jour-là, oracle de Yahvé, que tu m'appelleras "mon Mari" ..." (Os 2, 18) - "Ainsi parle Yahvé : Je me rappelle l'affection de ta jeunesse, l'amour de tes fiançailles, alors tu marchais derrière moi au désert, dans une terre qui n'est pas ensemencée. Israël était une part Sainte pour Yahvé." (Jér 2,2) Comme il est beau d'appeler l'Épouse "une part Sainte". - "Ton créateur est ton Époux, Yahvé Sabaot est son nom, le Saint d'Israël est ton rédempteur, on l'appelle Dieu de toute la terre." (Is 54, 5) Et pensons aussi au livre du Cantique des Cantiques, etc ...
Aussi, l'infidélité de l'Épouse s'exprime dans la notion "d'adultère". Car voilà ! Israël s'est détourné de Dieu. Il s'est "éloigné" (Jér 2, 5), il a "abandonné l'Epoux" (v. 13) et finalement l'a "oublié" v. 32) Écoutons les reproche de l'Epoux : "Sur toute colline élevée, et sous tout arbre vert tu t'es couchée comme une prostituée ... Comment oses-tu dire : "Je ne me suis pas souillée, après les Baals je n'ai pas couru" ? Regarde tes traces dans la vallée, reconnais ce que tu as fait. Chamelle écervelée, courant en tout sens, ânesse sauvage, habitué au désert, dans l'ardeur de son désir, elle aspire le vent; son rut qui le freinera ? Quiconque veut la chercher n'a aucune peine : il la trouve en un mois ... Mais tu dis : "Non ! inutile ! car j'aime les Étrangers et je veux courir après eux." (v. 20-25) Et cet appel de l'Epoux : "Reviens Israël rebelle, oracle de Yahvé, je n'aurai plus pour vous un visage sévère, car je suis miséricordieux, - oracle de Yahvé - je ne garde pas pour toujours ma rancune. Reconnais seulement ta faute ..." (v. 31, 2-13) Ouvrons le livre du prophète osée : "Mon épouse infidèle, je vais la séduire,je vais l'entraîner jusqu'au désert,et je lui parlerai cœur à cœur ... En ce jour-là, déclare le Seigneur,voici ce qui arrivera :Tu m'appelleras : « Mon époux »et non plus : « Mon maître » ... J'éloignerai de ses lèvres les noms des Baals, ses maîtres, on ne prononcera plus leurs noms ... Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours.Tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la justice et le droit, l'amour et la tendresse ; tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la fidélité, et tu connaîtras ton Dieu." (Os 2, 16-21) St Paul écrit : "Si nous sommes infidèle, Dieu, lui reste fidèle car il ne peut se renier Lui-même." (2 Tim 2, 13) Ce qui était dit sous d'autre terme en Deutéronome 32, 4 : " Il est le Rocher; son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont équitables; c’est un Dieu fidèle et sans injustice."
A travers la femme adultère, c'est tout Israël qui est visé. Aussi Jésus va-t-il leur montrer symboliquement en quoi ceux qui sont la pour accuser cette femme, sont dans la même situation. Que fait-il ? - Avec son doigt, il trace des signes sur le sol montrant ainsi que l'infidélité conduit à la poussière et que cette infidélité se résume dans la non observance des dix Paroles de vie (les dix commandements. En effet, sur la montagne du Sinaï, Dieu grave ces "débarim" (Paroles en hébreu) avec son doigt : "Quand il eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, il lui remit les deux Tables du Témoignage (de l'Alliance), tables de pierre écrites du "doigt de Dieu"." (Ex 31, 18) Et Jésus dira chasser les démons par le "doigt de Dieu" qui est "l'Esprit de Dieu" (Lc 11, 20; Mt 12, 28) Les juifs présent connaissent les Écritures et ils ont bien compris. Ils s'en vont les uns après les autres, renvoyés à leurs propres infidélités ... Quelle leçon de la part de Jésus ? Lui, l'Epoux (symbolique des noces de Cana (Jn 2, 1-11). voir aussi Mc 2, 20 etc ...), Il n'est pas venu pour juger, condamner, mais pour sauver (Jn 3, 17) car l'Epoux aime son Épouse et il ira jusqu'à donner sa vie pour elle : "... Il s'est livré pour elle ; il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable ... " (Eph 5, 25-27) C'est là tout le mystère de l'Incarnation et c'est sur ce roc que s'ancre le Sacrement du mariage. La fidélité étant l'un des piliers essentiel du mariage ... : Va et désormais ne pèche plus : " L'infidélité est destruction, la fidélité construit ... (Mt 7, 24-27)

dimanche 10 avril 2011

Parole du jour
Jn 11, 1-45
Dimanche 10 avril

Un homme était tombé malade.
C"était Lazare, de Béthanie,
le village de Marie et de sa soeur Marthe.
(Marie est celle qui versa du parfum sur le Seigneur
et lui essuya les pieds avec ses cheveux.
Lazare, le malade, était son frère.)
Donc, les deux soeurs envoyèrent dire à Jésus :
« Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
En apprenant cela, Jésus dit :
« Cette maladie ne conduit pas à la mort,
elle est pour la gloire de Dieu,
afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
Jésus aimait Marthe et sa soeur, ainsi que Lazare.
Quand il apprit que celui-ci était malade,
il demeura pourtant deux jours à l'endroit
où il se trouvait ; alors seulement il dit aux disciples :
« Revenons en Judée. »
Les disciples lui dirent :
« Rabbi, tout récemment,
les Juifs cherchaient à te lapider,
et tu retournes là-bas ? »
Jésus répondit :
« Ne fait-il pas jour pendant douze heures ?
Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas,
parce qu'il voit la lumière de ce monde ;
mais celui qui marche pendant la nuit trébuche,
parce que la lumière n'est pas en lui. »
Après ces paroles, il ajouta :
« Lazare, notre ami, s'est endormi ;
mais je m'en vais le tirer de ce sommeil. »
Les disciples lui dirent alors :
« Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé. »
Car ils pensaient que Jésus voulait parler du sommeil,
tandis qu'il parlait de la mort.
Alors il leur dit clairement :
« Lazare est mort, et je me réjouis de n'avoir pas été là,
à cause de vous, pour que vous croyiez.
Mais allons auprès de lui ! »
Thomas (dont le nom signifie : Jumeau)
dit aux autres disciples :
« Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui ! »

Quand Jésus arriva,
il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
Comme Béthanie était tout près de Jérusalem
- à une demi-heure de marche environ -
beaucoup de Juifs étaient venus manifester
leur sympathie à Marthe et à Marie, dans leur deuil.
Lorsque Marthe apprit l'arrivée de Jésus,
elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison.
Marthe dit à Jésus :
« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort.
Mais je sais que, maintenant encore,
Dieu t'accordera tout ce que tu lui demanderas. »
Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »
Marthe reprit :
« Je sais qu'il ressuscitera au dernier jour,
à la résurrection. »
Jésus lui dit :
« Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;
et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais.
Crois-tu cela ? »
Elle répondit :
« Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ;
tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »
Ayant dit cela, elle s'en alla appeler sa soeur Marie,
et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t'appelle. »
Marie, dès qu'elle l'entendit,
se leva aussitôt et partit rejoindre Jésus.
Il n'était pas encore entré dans le village ;
il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré.
Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie,
et lui manifestaient leur sympathie,
quand ils la virent se lever et sortir si vite,
la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer.
Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ;
dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit :
« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. »
Quand il vit qu'elle pleurait,
et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi,
Jésus fut bouleversé d'une émotion profonde.
Il demanda :
« Où l'avez-vous déposé ? »
Ils lui répondirent : « Viens voir, Seigneur. »
Alors Jésus pleura.
Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l'aimait ! »
Mais certains d'entre eux disaient :
« Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle,
ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
Jésus, repris par l'émotion, arriva au tombeau.
C'était une grotte fermée par une pierre.
Jésus dit : « Enlevez la pierre. »
Marthe, la soeur du mort, lui dit :
« Mais, Seigneur, il sent déjà ;
voilà quatre jours qu'il est là. »
Alors Jésus dit à Marthe :
« Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
On enleva donc la pierre.
Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit :
« Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé.
Je savais bien, moi, que tu m'exauces toujours ;
mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi,
afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. »
Après cela, il cria d'une voix forte :
« Lazare, viens dehors ! »
Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés,
le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit :
« Déliez-le, et laissez-le aller. »

Les nombreux Juifs,
qui étaient venus entourer Marie
et avaient donc vu ce que faisait Jésus,
crurent en lui.

Ce récit se situe à un moment charnière de l'Évangile de Jean. Il s'agit du 7ème signe. Le chiffre 7 a une signification particulière de perfection. Il s'agit donc d'un signe essentiel. Lazare comme tout être humain, dès sa naissance, était voué à la mort biologique : de la vie à la mort. Jésus lui, qui s'est fait solidaire de l'humanité et donc de cette réalité, va inverser le cours du temps en faisant passer l'humanité de la mort à la vie par sa propre résurrection. Le signe de la "résurrection de Lazare" nous le dit avec force. Les dix premiers chapitre de l'Evangile de Jean nous montre à travers les "oeuvres" de Jésus ce passage de la mort à la vie à travers libérations et guérisons ... A partir de la "Résurrection de Lazare", nous allons vers Jérusalem où Jésus va vivre ce passage dans sa propre vie par le don qu'il va faire de lui-même. Ce récit charnière nous concerne tous. Comme à marthe, Jésus nous dit : Crois-tu cela ?"

samedi 9 avril 2011

Parole du jour
Jn 7, 40-53
Samedi 9 avril

Jésus enseignait au temple de Jérusalem.
Dans la foule, on avait entendu ses paroles,
et les uns disaient :
« C'est vraiment lui, le grand Prophète ! »
D'autres disaient :
« C'est lui le Messie ! »
Mais d'autres encore demandaient :
« Est-ce que le Messie peut venir de Galilée ?
L'Écriture dit pourtant qu'il doit venir
de la descendance de David et de Bethléem,
le village où habitait David ! »
C'est ainsi que la foule se divisa à son sujet.
Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui.
Voyant revenir les gardes
qu'ils avaient envoyés arrêter Jésus,
les chefs des prêtres et les pharisiens leur demandèrent :
« Pourquoi ne l'avez-vous pas ramené ? »
Les gardes répondirent :
« Jamais un homme n'a parlé comme cet homme ! »
Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,
y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?
Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,
ce sont des maudits ! »
Parmi les pharisiens, il y avait Nicodème,
qui était allé précédemment trouver Jésus ;
il leur dit :
« Est-ce que notre Loi permet de condamner
un homme sans l'entendre d'abord
pour savoir ce qu'il a fait ? »
Ils lui répondirent :
« Alors, toi aussi, tu es de Galilée ?
Cherche bien, et tu verras
que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »
Puis ils rentrèrent chacun chez soi.

Lorsque l'Enfant Jésus fut présenté au Temple, Syméon prophétisa "qu'il amènerait la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël : il doit être un signe en butte à la contradiction" (Lc 2, 33-35) Dans l'Évangile de ce jour, il est dit que "la foule se divisa à son sujet". Les soldats et leurs commanditaires eux-mêmes sont divisés et les pharisiens assure la vérité de ce qu'ils disent "vous vous êtes laissé égarer" sur le fait qu'eux et les chefs du peuple sont tous d'accord pour ne pas croire en Lui. Trop facile et pas si sûr, voilà le pharisien Nicodème qui intervient ... Immédiatement on l'accuse de faux frère : "Toi aussi tu es de Galilée ..." Et puis ce mépris des pharisiens pour la foule : "... ce sont des maudits !" Quel brouhaha qu sujet de Jésus ! ... Pas facile de se déterminer devant Lui. Il dérange. Nul ne peut rester sans interrogation devant Lui ... et c'est vrai pour nous aussi.
Mais le rocher où l'on peut s'amarrer et le phare qui va orienter notre navigation, c'est la parole -surprise des soldats touchés en plein cœur : "Jamais homme n'a parlé comme cet homme !" Alors ... écoutons-le et n'ayons pas peur de nous laisser bousculer par ses Enseignements et sa Personne ! Il nous faudra certes déblayer notre maison, mais une fois nettoyée et remise en ordre, nous y vivrons mieux : "Je vous laisse la Paix, c'est ma paix que je vous donne, je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne s'effraie." (Jn 14, 27)

vendredi 8 avril 2011

Parole du jour
Jn 5, 31-47
Vendredi 8 avril
Lorsque les frères de Jésus f
urent montés à Jérusalem pour la fête,
il y monta lui aussi,
non pas ostensiblement, mais en secret.

La semaine de la fête était déjà à moitié passée
quand Jésus monta au Temple et se mit à enseigner.

Quelques habitants de Jérusalem disaient alors :
« N'est-ce pas lui qu'on cherche à faire mourir ?
Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien !
Les chefs du peuple auraient-ils
vraiment reconnu que c'est lui le Messie ?
Mais lui, nous savons d'où il est.
Or, lorsque le Messie viendra,
personne ne saura d'où il est. »

Jésus, qui enseignait dans le Temple, s'écria :
« Vous me connaissez ?
Et vous savez d'où je suis ?
Je ne suis pas venu de moi-même :
mais celui qui m'a envoyé dit la vérité,
lui que vous ne connaissez pas.
Moi, je le connais parce que je viens
d'auprès de lui, et c'est lui qui m'a envoyé. »

On cherchait à l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui
parce que son heure n'était pas encore venue.


« Le voilà qui parle et personne ne lui dit rien ! » Les chefs religieux sont bien trop occupés à s’exhiber à la fête pour se soucier de ce qui se passe au Temple. Aussi la foule est-elle laissée à ses propres cogitations. Entendant les murmures du peuple, « Jésus s’écria ». Le verbe utilisé est troublant, car il semble annoncer les cris de la foule réclamant la condamnation de Notre-Seigneur devant Ponce Pilate : « A mort ! A mort ! Crucifie-le ! » (Jn 19, 15) A l’Heure de la grande épreuve, Jésus ne dira plus rien. Il sera exécuté comme blasphémateur : « Suivant la Loi, il doit mourir, parce qu’il s’est prétendu Fils de Dieu » (Jn 19, 7). C’est donc bien la question des origines qui est déterminante. Aussi Notre-Seigneur semble-t-il vouloir répondre par anticipation aux accusations portées contre lui ; il « crie » pour couvrir le tumulte et appeler à la conversion : « Moïse a lui-même prophétisé que "le Seigneur votre Dieu fera se lever au milieu de vous un prophète que vous devrez écouter" (Dt 18, 15). Sachez donc reconnaître le temps où Dieu vous visite : avez-vous trouvé dans ma parole quelque mensonge ? Les signes que j’ai accomplis au milieu de vous ne sont-ils pas suffisamment éloquents ? Alors si vous reconnaissez que je dis la vérité et que les œuvres que j’accomplis sont celles que le Père m’a données d’accomplir (Jn 5, 36), pourquoi ne voulez-vous pas venir à moi pour avoir la vie (Jn 5, 40) ? Votre refus, hélas, témoigne contre vous : si vous aimiez le Père, si sa parole demeurait en vous, vous croiriez en moi, son Envoyé. Mais vous ne me connaissez pas parce que vous ne connaissez pas le Père (Jn 8, 19). Malheureux êtes-vous, vous qui mourez de soif dans le désert de ce monde, cherchant en vain à puiser dans vos citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau (Jr 3, 13), alors que Dieu a, pour vous, fait jaillir du rocher l’eau vive du salut (Dt 8, 16). (P. Joseph-Marie)

jeudi 7 avril 2011

Parole du jour
Jn 5, 31-47
Jeudi 7 avril

Jésus disait aux Juifs :
« Si je me rendais ce témoignage à moi-même,
mon témoignage ne serait pas vrai ;
il y a quelqu'un d'autre qui me rend témoignage,
et je sais que le témoignage qu'il me rend est vrai.
Vous avez envoyé une délégation
auprès de Jean Baptiste,
et il a rendu témoignage à la vérité.
Moi, je n'ai pas à recevoir le témoignage d'un homme,
mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés.
Jean était la lampe qui brûle et qui éclaire,
et vous avez accepté de vous réjouir un moment à sa lumière.
Mais j'ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean :
ce sont les œuvres que le Père m'a données à accomplir ;
ces œuvres, je les fais,
et elles témoignent que le Père m'a envoyé.
Et le Père qui m'a envoyé,
c'est lui qui m'a rendu témoignage.
Vous n'avez jamais écouté sa voix,
vous n'avez jamais vu sa face,
et sa parole ne demeure pas en vous,
puisque vous ne croyez pas en moi, l'envoyé du Père.
Vous scrutez les Écritures
parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ;
or, ce sont elles qui me rendent témoignage,
et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
La gloire, je ne la reçois pas des hommes ;
d'ailleurs je vous connais :
vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu.
Moi, je suis venu au nom de mon Père,
et vous ne me recevez pas ;
si un autre vient en son propre nom,
celui-là, vous le recevrez !
Comment pourriez-vous croire,
vous qui recevez votre gloire les uns des autres,
et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique !
Ne pensez pas que c'est moi qui vous accuserai devant le Père.
Votre accusateur, c'est Moïse,
en qui vous avez mis votre espérance.
Si vous croyiez en Moïse,
vous croiriez aussi en moi,
car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture.
Mais si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit,
comment croirez-vous ce que je dis ? »

Quel est le témoignage que Jésus est "de Dieu", ce sont les œuvres qu'il accomplit. Ces œuvres sont porteuses de bien : enseignements ... libérations ... guérisons ... bienveillance (Cana) nouveau regard sur Dieu qu'il appelle son "Père" ... L'œuvre en son apogée sera celle de la croix où il montrera son désintéressement - ce qui n'est pas le cas de ses accusateur "qui cherchent leur gloire les uns des autres" - dans le don total qu'il fera de lui-même, librement, pour le salut de ceux-là même qui l'accusent et le crucifie. Dans l'Évangile d'hier, il expliquait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu'il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement." (Jn 5, 20) Jésus est en pleine "résonance" avec le Père. A travers les œuvres de Salut qu'Il pose, c'est Dieu lui-même qui lui rend témoignage. Et Il laisse entendre que "Les Écritures" le révèlent : "Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ; or, ce sont elles qui me rendent témoignage" et que c'est de Lui que Moïse a parlé : "Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture." Jésus est la clef des Écritures, la pleine révélation. C'est pour cette raison que toute lecture des Écritures doit commencer par les Évangiles. Apprendre à connaître Jésus pour découvrir que toute l'Ecriture parle de Lui en préfiguration où en accomplissement ...

samedi 2 avril 2011

Parole du jour
Lc 18, 9-14
Samedi 2 avril

Jésus dit une parabole pour certains hommes
qui étaient convaincus d'être justes
et qui méprisaient tous les autres :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L'un était pharisien, et l'autre, publicain.
Le pharisien se tenait là et priait en lui-même :
'Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes :
voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.'
Le publicain, lui, se tenait à distance
et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !'
Quand ce dernier rentra chez lui,
c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste,
et non pas l'autre. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »

Deux hommes prient le même Seigneur, dans le même temple. Et pourtant quelle différence dans la connaissance du vrai Dieu, quelle différence d'authenticité dans la prière!

- Pour le pharisien, la prière n'a qu'un pôle: le moi satisfait et sécurisé. Cet homme est, à ses yeux, le seul intact, le seul digne, l'artisan de sa propre perfection.
"Les autres" se laissent compromettre avec l'argent; "les autres" connaissent des aventures avec la femme d'autrui; "les autres" trempent dans des affaires injustes. D'autres encore, comme ce publicain, sont entrés dans le système fiscal de l'occupant, et leur métier leur salit les mains. Tandis que lui, le "séparé", l'homme à part, est demeuré inentamé, inattaquable.

Mais il confond la paix du cœur et l'auto-justification. Pour lui la sainteté consiste à coïncider avec une image gratifiante de lui-même, à remplir les cases qu'il a lui-même tracées.

Il est le seul digne de l'amour de Dieu, ou du moins il a besoin d'être le seul à capter son estime. Il lui faut éliminer les autres pour se sentir aimé du Seigneur; et dès lors l'autre n'est plus le frère, mais le coupable. Il n'a jamais su "être-avec" les autres devant Dieu, et pour se sentir vivre, il lui faut se percevoir comme en dehors de la destinée commune. L'insécurité n'a plus de sens pour lui: il a mis Dieu à son service, il l'a satellisé, à portée de son orgueil.

Désormais toute son assurance repose sur ses œuvres: ses comptes pour le Temple sont en règle, et, une fois la dîme versée, il se sent tranquille pour user de tout le reste comme bon lui semble. Par ailleurs ses jeûnes réguliers le rassurent sur la possession qu'il a de lui-même et le confirment dans son impression d'équilibre et de réussite.

Non content d'introduire dans sa prière tous ses mépris, toutes ses agressivités, non content d'écraser les autres pour se pousser devant Dieu au premier rang, il va s'imaginer que Dieu l'aurait choisi en excluant les autres, comme si le cœur de Dieu était trop petit pour aimer aux dimensions du monde.

- Le publicain, lui, ne vient pas au Temple pour trouver en Dieu un témoin de sa réussite, mais un confident de sa misère. Il se tient à distance, comme un homme qui n'aurait pas droit à l'amour de Dieu; et pourtant il est venu car il sait que l'amour n'est pas une question de droit.

Il n'ose pas lever les yeux, de peur de rencontrer un regard qu'il ne saurait supporter, le regard de Dieu, chargé d'amour, mais d'un amour tellement immérité! Il ne songe même pas à se comparer aux autres, car une première comparaison déjà l'a rendu humble, celle de sa vie lourde et lâche, fausse et mesquine, avec ce qu'il pressent de la bonté de Dieu.

Il a rejoint le sens du péché, qui ne consiste pas à nous imaginer criminel ni à nous charger de misères plus ou moins artificielles, mais à reconnaître humblement, avec une sorte d'évidence, combien le mensonge s'est installé dans nos vies, combien nous avons perdu la hâte du Royaume et combien peu nous savons aimer.

C'est alors que peut monter la vraie prière, celle qui traverse le dépit orgueilleux et exprime la vraie conversion, l'authentique retournement vers Dieu: "Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis!"

- Les années passent, les illusions tombent, le temps se fait court: seule cette prière de pauvre peut nous ouvrir le chemin de la paix, parce qu'elle nous restitue devant Dieu dans notre vérité de créature, dans notre responsabilité de pécheurs, mais aussi dans la certitude de la victoire du Christ et dans l'espérance de ce qu'il nous prépare.

"Qui s'abaisse sera élevé": c'est le Seigneur qui l'a promis,et c'est lui qui le fera. Il saura restaurer dans son amour et élever tout près de lui, sur la même croix et dans la même gloire, ceux qui pour lui se seront abaissés dans l'humilité, la douceur et le service. (anonyme)

vendredi 1 avril 2011

Parole du jour
Mc 12, 28-34
Vendredi 1er avril

Un scribe qui avait entendu la discussion,
et remarqué que Jésus avait bien répondu,
s'avança pour lui demander :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier : Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme,
de tout ton esprit
et de toute ta force.
Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as raison de dire que Dieu est l'Unique
et qu'il n'y en a pas d'autre que lui.
L'aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence,
de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. »
Jésus, voyant qu'il avait fait une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n'osait plus l'interroger.

Tout commence par "l'Écoute" : "Écoute Israël ..." Cela revient continuellement dans la Bible, c'est le mot le plus employé. Écouter demande de se décentrer de soi-même pour être tout à celui qui parle et ne pas interférer égocentriquement dans ce qu'il dit. Combien de fois nous avons la réponse avant même que la personne ait fini de parler ! ... Combien de fois nous coupons la parole à une personne avant qu'elle ait fini d'exposer ce qu'elle dit ! Nous sommes centrés sur nous-mêmes et en conversation, non avec l'autre, mais avec nous.
Écouter, c'est respecter celui qui parle et lui donner existence.
Et si nous savons "écouter", nous découvrirons que l'autre, par sa parole nous donne justement existence car sa parole nous construit ... Et lorsqu'il s'agit de Dieu qui parle ! ...
Apprenons à faire silence pour apprendre à écouter. Faire taire le moulin de nos pensées qui s'entrechoquent dans notre tête ... faire taire les sentiments qui montent de notre affectivité ... vivre simplement le présent de la parole de l'autre qui résonne ne nous. Cela demande de prendre du recul par rapport à soi et à ce qui est dit pour mieux l'entendre.

L' "écoute" ici, concerne une Parole sur l'amour de Dieu et du prochain. Là encore, un décentrement par rapport à soi-même est essentiel. Aimer l'autre demande de le préférer à soi, de le faire passer avant soi ... C'est ainsi que Jésus défini l'Amour : dans le "service" et le "don de soi". La croix en est la révélation ...
Le premier prochain d'ailleurs, avant d'être l'autre, c'est peut-être soi-même. Savons-nous nous aimer nous-mêmes ? ... Comment aimer autrui si on ne s'aime pas soi-même ? ... Mais Comment s'aimer soi-même ? En se regardant dans le regard de Dieu. L'Évangile nous y invite constamment. Comment Jésus regarde-t-il la samaritaine, les publicains Matthieu et Zachée, la femme adultère, Marie Madeleine de qui il a chassé sept démons, la cananéenne, Pierre qui l'a renié ... Et puis en regardant la croix où à travers un regard qui se brouille mais demeure plein de Lumière pour nous, Jésus nous rend à la pleine lumière et nous ouvre les yeux du cœur ...
Nous laisser ainsi regarder dans la lumière de l'Amour Divin :
"Tu les as aimé comme tu m'as aimé", (Jn 17, 23) , nous enseignera à regarder les autres dans un regard qui ressemblera au sien ...

jeudi 31 mars 2011

Parole de Dieu
Lc 11, 14-21
(Jeudi 31 mars)

Jésus expulsait un démon
qui rendait un homme muet.

Lorsque le démon fut sorti,
le muet se mit à parler,
et la foule fut dans l'admiration.
Mais certains se mirent à dire :
« C'est par Béelzéboul, le chef des démons,
qu'il expulse les démons. »
D'autres, pour le mettre à l'épreuve,
lui réclamaient un signe venant du ciel.
Jésus, connaissant leurs intentions, leur dit :
« Tout royaume divisé devient un désert,
ses maisons s'écroulent les unes sur les autres.
Si Satan, lui aussi, est divisé,
comment son royaume tiendra-t-il ?
Vous dites que c'est par Béelzéboul que j'expulse les démons.
Et si c'est par Béelzéboul que moi,
je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ?
C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.
Mais si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons,
c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous.

Il y a toute une symbolique du muet. Le muet, c'est celui qui, évidemment ne peut parler. Ceci nous rappelle Zacharie qui par son manque de foi en la Parole de Dieu devient muet (Lc 1, 18-21) . La foi qui s'appuie sur la Parole de Dieu donne de s'ajuster sur cette Parole et d'en vivre, c'est-à-dire de la faire entendre à travers sa propre vie. La non-foi rend muet car la Parole de Dieu, rejetée, ne peut se dire à travers celui à qui elle était destinée.
Jésus va dire par qui il expulse les démons. S'il le fait au nom du démon lui-même appelé ici Béelzéboul, nom dédaigneux que les juif lui donnaient et qui signifie "prince des mouches", c'est que le démon est perdu puisqu'il se chasse lui-même. Jésus agit par ce qu'il appelle "le doigt de Dieu". Qu'est-ce donc que ce "doigt de Dieu" ? Dans l'Ancien Testament, en Exode 31, 18, nous trouvons le passage suivant : "Quand Yahvé eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, Il lui remit les deux tables du Témoignage (les dix commandements) , tables écrites du "doigt de Dieu". En Deutéronome 9, 10 : "Yahvé m'avait donné les deux tables écrites du "doigt de Dieu", conformes en tout point aux paroles qu'Il vous avait dites du milieu du feu, sur la montagne, au jour de l'Assemblée." "Le doigt de Dieu" est en lien avec la Parole de Dieu reçue au Sinaï par Moïse et écrite sur les deux tables de l'Alliance, Parole que Dieu veut déposer dans le cœur de l'homme, écrire sur son cœur ( Jér. 31, 33) , inscrire, graver dans ses pensées. (He 10, 16) ...
Dans l'Évangile selon St Matthieu, en 12, 28, pour le même texte que celui de l'Évangile de ce jour, il est écrit : "Si c'est par l'Esprit de Dieu que j'expulse les démon ..." Le "doigt de Dieu", c'est "l'Esprit de Dieu", ce Souffle de Dieu qui porte la Parole de Dieu et l'imprime dans le cœur de l'homme pour que celui-ci la proclame par sa bouche, mais plus particulièrement encore par toute sa vie. C'est le sens du récit de la Pentecôte (Ac 2, 1 sq) ... "La Parole est tout près de toi, sur tes lèvres et dans ton cœur, entends la Parole de la Foi que nous prêchons ..." (Rm 10, 8)

mercredi 30 mars 2011

Parole du jour
Mt 5, 17-19
Mercredi 30 mars

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Ne pensez pas que je suis venu
abolir la Loi ou les Prophètes :

je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis :
Avant que le ciel et la terre disparaissent,
pas une lettre, pas un seul petit trait
ne disparaîtra de la Loi
jusqu'à ce que tout se réalise.

Donc, celui qui rejettera
un seul
de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,

sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux.
Mais celui qui les observera
et les enseignera sera déclaré grand
dans le Royaume des cieux.

L'Icône de la Transfiguration montre Jésus entouré de Moïse représentant la "Loi" et d'Élie représentant les "prophètes". Jésus est au centre car c'est en Lui que la Loi et les prophètes trouvent leur accomplissement.
- La Loi dont le corps est cette histoire du peuple hébreu que nous raconte les cinq premiers livres de la Bible (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome) et qui nous relate la fondation du Peuple en Abraham, la traversée de la mer rouge, les quarante ans au désert ... L'âme avec ces "dix Paroles de vie" que nous appelons les dix commandements et qui sont un chemin d'humanité dans le respect de Dieu et d'autrui. L'esprit (le cœur) avec ce commandement essentiel que Jésus relèvera à plusieurs reprises : "Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son corps (Dt 6, 5) et son prochain comme soi-même.(Lév 19, 18)" (Mc 12, 28-31).
- Les prophètes dont la mission est de ramener le peuple égarer vers la Loi qui est porteuse de vie et chemin d'accomplissement pour l'humanité ...
En Jésus, le Fils de Dieu qui a pris notre Humanité, la Loi et les prophètes ont justement été pleinement accomplis. "Voici l'Humain" dira prophétiquement Pilate en montrant Jésus couronné d'épines, à la foule meurtrière. Et le dernier mot de Jésus sera : "c'est accompli !". Aussi est-il "le chemin, la vérité et la vie." (Jn 14,6) Et désormais, c'est Lui qu'il faut "écouter" pour vivre cet accomplissement de la Loi et des prophètes. Dans le récit de la Transfiguration, la voix du Père se fait entendre : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !" (Mc 9, 2-10) Il est la Thora (Loi) incarné et accomplie en notre Humanité : "Toi, suis-moi !"

lundi 28 mars 2011

Parole du jour
Lc 4, 24-30
Lundi 27 mars

Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclarait :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays.
En toute vérité, je vous le déclare :
Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse
et la famine ont sévi pendant trois ans et demi,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles,
mais bien à une veuve étrangère,
de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon.
Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
pourtant aucun d'eux n'a été purifié,
mais bien Naaman, un Syrien. »
A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu'à un escarpement
de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.

La croix se profile à l'horizon. A celui qui marche dans l'obscurité, il est difficile d'accueillir la Lumière. Jésus bouscule, il remue les cœurs et les consciences ... Il dérange. Il déloge les installés qui aussitôt l'affuble de leur mauvaise foi et par leurs mensonges le mette au rang des mécréants qu'il faut éliminer pour "le bien du peuple". La présence et la parole de Jésus devrait conduire à la conversion, à la libération du cœur, à la lumière ... Il dérange. Ses concitoyens voudraient un Jésus à leur mesure, mais Jésus n'a d'autre mesure que celle de la vérité et de l'Amour. "Amour et vérité se rencontre" chante le psalmiste. En face de Lui, nul ne peut rester neutre. A chacun de se déterminer. Le carême, qui nous conduit au pied de la croix et à Pâques, est là pour nous aider à faire le bon choix et nous guider sur le chemin ...

samedi 26 mars 2011

Parole du jour
Lc 15, 1-3. 11-24
Samedi 26 mars

Les publicains et les pécheurs venaient
tous à Jésus pour l'écouter.

Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »

Alors Jésus leur dit cette parabole :


« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.'
Et le père fit le partage de ses biens.

Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait,
et partit pour un pays lointain
où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre.

Quand il eut tout dépensé,
une grande famine survint dans cette région,
et il commença à se trouver dans la misère.

Il alla s'embaucher chez un homme du pays
qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.

Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il réfléchit :
'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !

Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai :
Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi.

Je ne mérite plus d'être appelé ton fils.
Prends-moi comme l'un de tes ouvriers.'

Il partit donc pour aller chez son père.
Comme il était encore loin,
son père l'aperçut et fut saisi de pitié ;
il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.

Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi.
Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...'

Mais le père dit à ses domestiques :
'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller.
Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.

Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons.
Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ;
il était perdu, et il est retrouvé.' Et ils commencèrent la fête.


Dans cette Parabole, il s'agit de notre histoire à tous. L'enfant prodigue, ne serait-ce pas l'humanité toute entière, souillée par le péché. Une humanité qui s'est accaparée l'héritage avant l'heure et qui, au lieu de conduire la planète et le monde à la beauté, les pille et salit à son profit. Où l'homme est devenu un loup pour l'homme et ne reconnaît plus en l'autre son frère ... Dieu qui a donné le libre arbitre à l'homme ne peut magiquement tout remettre en ordre. Il a laissé à l'homme le choix, ne voulant pas en faire un robot mais un interlocuteur. Il croyait que l'homme ne couperait pas la relation et se laisserait guider par son cœur, ce cœur lieu de la rencontre avec Lui et de l'amour, écrin de la beauté ... Il croyait que l'homme se laisserait guider par sa conscience, mot qui signifie "science avec", c'est-à-dire "à deux" l'homme et Dieu lui inspirant ce qui était bon et beau. Le péché à tout terni. L'homme a rompu la relation, il a quitté la Maison Paternelle pour "faire sa vie". Son cœur est dans la misère, dévasté ... Cette humanité, cet homme qui est chacun d'entre nous ...
Mais l'espérance d'un monde meilleur reste comme une lumière vacillante au plus profond de l'homme, dernières étincelles de ses origines et Dieu veut rallumer le feu de sa mémoire. et de son cœur. Comme ce Père miséricordieux, il est toujours au bout du chemin attendant l'enfant prodigue, sans jugement ni amertume. Il suffit de se reconnaître pécheur et de se jeter dans ses bras pour retrouver la dignité de fils.

Mais ne voyant pas revenir ses fils adoptifs, il va envoyer à leur recherche son propre Fils pour les appeler à la miséricorde et au retour ... Nous savons ce qu'ils ont fait à ce Fils. La croix sera pour Lui le bout du chemin, cette Croix dont il va se servir pour leur frayer le chemin du retour ... Chacun est appeler à le prendre : "Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne va au Père que par moi" (Jn 14, 6) ... "Toi, suis-moi !"