samedi 11 février 2012

Parole du jour
Mc 8, 1-10
Samedi 11 février

En ces jours-là,
comme il y avait de nouveau une grande foule de gens,
et qu'ils n'avaient pas de quoi manger,
Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit :
« J'ai pitié de cette foule,
car depuis trois jours déjà ils sont avec moi,
et n'ont rien à manger.
Si je les renvoie chez eux à jeun,
ils vont défaillir en route ;
or, quelques-uns d'entre eux sont venus de loin. »
Ses disciples lui répondirent :
« Où donc pourra-t-on trouver du pain
pour qu'ils en mangent à leur faim,
dans ce désert ? »
Il leur demanda :
« Combien de pains avez-vous ? »
Ils lui dirent : « Sept. »
Alors il ordonna à la foule de s'asseoir par terre.
Puis, prenant les sept pains
et rendant grâce,
il les rompit,
et il les donnait à ses disciples
pour que ceux-ci les distribuent ;
et ils les distribuèrent à la foule.
On avait aussi quelques petits poissons.
Il les bénit et les fit distribuer aussi.
Ils mangèrent à leur faim,
et, des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles.
Or, ils étaient environ quatre mille.
Puis Jésus les renvoya.
Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples,
il alla dans la région de Dalmanoutha.

''Ils n'avaient pas de quoi manger". De quelle nourriture s'agit-il ? De la nourriture du corps sans doute ! Mais surtout de la nourriture du cœur. La pitié de Jésus correspond à la venue du Fils de Dieu en notre chair : "Il s'est fait nous" pour nous libérer de notre faim en nous rassasiant du Salut. Il est notre Salut ! Les trois jours dont il est question, ne serait-ce pas les "trois jours" de l'accomplissement de ce Salut : le premier jour, Jésus meurt sur la croix, semblant nous laisser à notre faim : "Nous espérions nous ... mais voilà le troisième jour que toutes ces choses sont arrivées" (Lc 24, 21) . Mais le troisième jour, Jésus ressuscite et c'est le rassasiement : "C'est bien vrai, le Seigneur est ressuscité, il est apparu à Pierre !" (v. 34) Et ce Salut, ce rassasiement, atteint tout l'univers, les "sept pains" correspondant au sept jours de la création.
Voilà tout ce qui se vit en chaque Eucharistie (Messe) : "Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule." Depuis ce jour qui correspond à l'institution de l'Eucharistie (Lc 22, 19), l'Église n'a cessée de distribuer le Pain changé en la Présence de Jésus, mort et ressuscité, Source du Salut ... le Pain du rassasiement qui jamais ne manque : "Ils mangèrent à leur faim, et, des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles pleines" ...

mercredi 8 février 2012

Parole du jour
Mc 7, 24-30
Jeudi 9 février

Jésus se rendit dans la région de Tyr.
Il était entré dans une maison,
et il voulait que personne ne sache qu'il était là ;
mais il ne réussit pas à se cacher.
En effet, la mère d'une petite fille possédée par un esprit mauvais
avait appris sa présence,
et aussitôt elle vint se jeter à ses pieds.
Cette femme était païenne, de nationalité syro-phénicienne,
et elle lui demandait d'expulser le démon hors de sa fille.
Il lui dit :
« Laisse d'abord les enfants manger à leur faim,
car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants
pour le donner aux petits chiens. »
Mais elle lui répliqua :
« C'est vrai, Seigneur,
mais les petits chiens, sous la table,
mangent les miettes des petits enfants. »
Alors il lui dit :
« A cause de cette parole, va :
le démon est sorti de ta fille. »
Elle rentra à la maison,
et elle trouva l'enfant étendue sur le lit :
le démon était sorti d'elle.

Israël, lui le peuple choisi, regardait tous les autres peuples comme des impurs. Que Jésus s'occupe de son peuple se comprenait encore, mais qu'il touche également les païens ? ... Jésus laisse entendre qu'il est venu pour Israël : "Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants ...", et compare même les païens à des "petits chiens". Mais c'est une mise à l'épreuve et la femme passe celle-ci haut la main : "Mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des petits enfants." Jésus est admiratif : " A cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. " La Foi n'a pas de frontières, c'est nous qui les posons. Dieu n'est pas prisonnier de celles-ci et Jésus les franchit allègrement. Combien de fois dans les Évangiles va-t-il guérir des "infidèles" ou les entretenir comme des amis. Parmi ceux-ci, pensons à la Samaritaine, la cananéenne, le centurion, ici la Syro-phénicienne, comme il le fera d'ailleurs avec les pécheurs et les publicains. Jésus ne s'arrête pas à des lois et à la tradition, il voit la Personne et son bien. Ce n'est pas parce que nous sommes baptisés que nous sommes plus aimés. Le baptême est le Sacrement de la Foi, d'une Foi appelée à être vivante, à grandir et à porter du fruit à la suite de Jésus. Il ne suffit pas de se dire chrétien, il faut l'être et donc le devenir et c'est chaque jour qu'il faut en prendre le chemin. On n'est pas chrétien une fois pour toutes. Dans les préparation au mariage, il est étonnant de rencontrer des couples où c'est celui ou celle qui n'est pas baptisé qui a le plus de Foi ! L'Église n'a pas de frontière et le christ est à l'œuvre en tout cœur humain. Le baptême n'est pas un passeport, mais l'engagement de vivre sa vie "avec le Christ, par Lui et en Lui" et ainsi de témoigner de sa Présence dans la vie de tous les hommes et de leur indiquer sa Présence et son amour.
Parole du jour
Mc 7, 14-15, 17-23
Mercredi 8 février

Jésus appela de nouveau la foule et lui dit :
« Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l'homme
et qui pénètre en lui
ne peut le rendre impur.
Mais ce qui sort de l'homme,
voilà ce qui rend l'homme impur. »
Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison,
ses disciples l'interrogeaient sur cette parole énigmatique.
Alors il leur dit :
« Ainsi, vous aussi, vous êtes incapables de comprendre ?
Ne voyez-vous pas
que tout ce qui entre dans l'homme,
en venant du dehors,
ne peut pas le rendre impur,
parce que cela n'entre pas dans son coeur,
mais dans son ventre, pour être éliminé ? »
C'est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments.

Il leur dit encore :
« Ce qui sort de l'homme,
c'est cela qui le rend impur.
Car c'est du dedans, du cœur de l'homme,
que sortent les pensées perverses :
inconduite, vols, meurtres,
adultères, cupidités, méchancetés,
fraude, débauche, envie,
diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans,
et rend l'homme impur. »

Résumons : « Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur ... Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur. » La nourriture en soi est neutre et ne souille pas le cœur. Il n'est pas question du cœur de chair, mais de la personne elle-même. Le péché souille la personne et il s'incruste dans les pensées qui sortent sous forme de parole et de comportements. Nous sommes conduits par nos pensées. Les Pères dans la vie monastique ont beaucoup enseigné sur la "garde des pensées", la "garde du cœur". Ces pensées sont parfois comparées à des "démons" car elle conduisent au mal : "c'est du dedans, du cœur de l'homme, que sortent les pensées perverses." A chacun d'être vigilant et de prendre du recul par rapport à ses pensées, de les regarder bien en face et de savoir leur dire "non" quand elles sont néfastes. ... Les pensées mauvaises rendent l'âme malade et coupent les gens les uns des autres. Elles paralysent la vie. L'homme se croit libre en étant le centre de tout et en jugeant de tout d'après ses critères, mais il se retrouve esclave ...
Le Sacrement de Réconciliation libère l'homme du cœur impur par la reconnaissance de cette impureté et l'accueil du pardon de Dieu qui est toujours offert : "Je confesse à Dieu (Amour) Tout-Puissant, que j'ai péché en pensées, en paroles, par action et par omission ...
" Et le prêtre agissant "in Personna Christi" (dans la Personne du Christ) : "...et moi, au nom du Père et du Fils et du St Esprit, je te pardonne tous tes péchés." Démarche simple mais qui, pour beaucoup est un combat car il y faut de l'humilité ... : "Bienheureux les humbles en esprit, le Royaume des cieux est à eux ... Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu." (Mt 5, 3. 8)

lundi 6 février 2012

Parole du jour
Mc 6, 56
Lundi 9 février

"Dans tous les endroits où il était,
dans les villages, les villes ou les champs,
on déposait les infirmes sur les places.
Ils le suppliaient de leur laisser toucher
ne serait-ce que la frange de son manteau.
Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés."

Voici qu'il est à nouveau question de malades et de guérisons. Marc se plaît à revenir sur celles-ci. Le salut est vraiment libération et guérison. Et ce verbe "toucher" qui revient. Ici on touche le vêtement qui touche Jésus et qui est empreint de sa personne. Comme l'écrit St Jérôme : "Jésus est à la fois le médecin et le remède." A l'Eucharistie, il se donne à nous comme le Remède : "Dis seulement une parole et je serai guéri", disons-nous avant de communier. Il est, Lui, cette Parole incarnée qui se donne, Parole qui réajuste et qui restaure ... qui libère et qui guérit. Comment ne pas Lui ouvrir la porte de nos cœurs, de nos vies ?

dimanche 5 février 2012

Parole du jour
Mc 1, 30-31
Dimanche 5 février

"La belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre.
Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade.

Jésus s'approcha d'elle, la prit par la main,
et il la fit lever.
La fièvre la quitta, et elle les servait."

(Mc 1, 30-31)

Comme aux lépreux, comme à la femme au flux de sang, comme à la petite fille de Jaïre, etc. ... à la belle-mère de Pierre, Jésus donne la vie. Il y a là encore une symbolique très riche qui nous touche profondément. Elle est au lit, dans la position couchée qui est celle de la mort. La fièvre montre combien elle est fortement atteinte et ne peut se relever par elle-même. Ses proches eux- mêmes n'y peuvent rien ... Dans la culture du temps de Jésus, la fièvre est le plus souvent regardée comme liée au péché ... Là encore, Jésus la "touche" et l'intégrité de son être rend l'intégrité à l'être de cette femme. Il la fait "lever". Toujours ce terme qui est le mouvement de la Résurrection. En cette femme, c'est le mystère de la mort et de la Résurrection qui s'accomplit et Jésus en est le pivot. Il la fait passer de la position couchée à la position debout, de la mort à la Résurrection, à la vie. Il est le Passeur. Le mot Pâque signifie "Passage". Pour ce faire, Il l'unit à Lui comme par avance, dans la puissance de salut de son propre mystère pascal de mort et de Résurrection. La main tendue, le toucher, signifie l'ajustement sur Lui, qu'il réalise pour cette femme. La preuve est donnée immédiatement : La fièvre la quitte et, levée, elle les servait. Ce mot "servait" à signification de l'amour en œuvre. Ainsi, Jésus dira qu'il n'est pas venu pour être servi, mais pour servir ..." Pâque, ce n'est pas une fois par an, c'est chaque jour si nous savons convier Jésus au cœur de notre existence au quotidien ...

samedi 4 février 2012

Parole du jour
Mc 6, 30-34
(Samedi 4 février)

Après leur première mission,
les Apôtres se réunissent auprès de Jésus,
et lui rapportent tout ce qu'ils ont fait et enseigné.
Il leur dit :
« Venez à l'écart dans un endroit désert,
et reposez-vous un peu. »
De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux
qu'on n'avait même pas le temps de manger.
Ils partirent donc dans la barque
pour un endroit désert, à l'écart.
Les gens les virent s'éloigner,
et beaucoup les reconnurent.
Alors, à pied, de toutes les villes,
ils coururent là-bas
et arrivèrent avant eux.
En débarquant, Jésus vit une grande foule.
Il fut saisi de pitié envers eux,
parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger.
Alors, il se mit à les instruire longuement.

Fondamentalement Jésus est un Enseignant, un "Régulateur" pourrait-on dire. Régulateur, en ce sens que son enseignement recentre la Personne sur son axe fondamental en la libérant de ce qui est faussé en elle. Le mot araméen "Malkouta"que l'on traduit par Royaume et règne, signifie également "règle". Le Royaume de Dieu, c'est aussi "l'enseignement régulateur" de Jésus. On court vers Lui à cause des miracles sans doute, mais aussi parce que sa Parole fait du bien, elle rejoint les profondeurs de l'auditeur car elle est vraie. Pensons aux disciples d'Emmaüs : "Notre cœur n'était-il pas tout brûlant tandis qu'il nous expliquait les Écritures". Une invitation pour nous à nous mettre à son écoute en ouvrant les Évangiles ... Le mot hébreu que l'on traduit par "berger", signifie en fait "celui qui fait manger". Le Rabbi, l'enseignant est considéré comme celui qui nourrit. Avec Jésus on se trouve dans de bon pâturage : "L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu."

vendredi 3 février 2012

Parole de Dieu
Mc 6, 14-19
(Vendredi 3 février)

Comme le nom de Jésus devenait célèbre,
le roi Hérode en entendit parler.
On disait :
« C'est Jean le Baptiste qui est ressuscité d'entre les morts,
et voilà pourquoi il a le pouvoir de faire des miracles. »
Certains disaient : « C'est le prophète Élie. »
D'autres disaient encore :
« C'est un prophète comme ceux de jadis. »
Hérode entendait ces propos et disait :
« Celui que j'ai fait décapiter,
Jean, le voilà ressuscité !
Car c'était lui, Hérode, qui avait fait arrêter Jean
et l'avait mis en prison.
En effet, il avait épousé Hérodiade,
la femme de son frère Philippe,
et Jean lui disait :
« Tu n'as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mettre à mort ... »

Jésus fascine en même temps qu'il intrigue. La diversité d'interprétations à son sujet n'est que le reflet d'une incertitude sur son identité : "Qui est-il donc ? ... Les remords d'Hérode qui l'a fait décapiter après son serment à une Salomée manipulée par sa mère Hérodiade, le conduisent à revenir sur l'évènement (Mc 6, 19-29) . Nous découvrons que Jean le Baptiste, Précurseur de Jésus dans sa vie publique, l'est aussi quand à sa mort. Captif en raison de la vérité dont il se fait le héraut, il est exécuté pour faire taire la parole de vérité. C'est ainsi que Jean Baptiste annonce la passion et la mort à venir de Jésus. Comme Joseph d'Arimatie et quelques disciples descendront Jésus de la croix pour qu'enroulé dans le linceul, il soit déposé au tombeau, de même les disciples de Jean viennent "prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau". Jean Baptiste, jusqu'au bout et jusque dans sa chair, aura annoncé et montré Jésus : "Voici l'Agneau de Dieu !" Combat entre l'Amour et le mensonge. Dans un premier temps, ce dernier semble avoir le dernier mot ... mais il est balayé comme fétu de paille par la victoire de la Vérité : "Heureux est l'homme qui n'entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d'un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu'il entreprend réussira, tel n'est pas le sort des méchants. Mais ils sont comme la paille balayée par le vent : au jugement, les méchants ne se lèveront pas, ni les pécheurs au rassemblement des justes. Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. " (Ps 1, 1-6)

jeudi 2 février 2012

Parole du jour
Lc 2, 22-40
jeudi 2 février

"Maintenant, ô Maître,
tu peux laisser ton serviteur
s'en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu ton salut,
que tu as préparé à la face
de tous les peuples :

lumière pour éclairer
les nations païennes

et gloire d'Israël ton peuple."

Fête de la Présentation de Jésus au Temple : Syméon le reconnaît. Ce qu'il voit en Jésus, c'est le "Salut". Le nom de "Jésus" signifie : "Dieu sauve". Il le reconnaît comme Celui qui apporte libération et guérison, santé profonde. Celui qui est la Paix. L'homme ne peut se sauver lui-même. Nous en faisons chaque jour l'expérience. Le Fils de Dieu s'est fait homme car Dieu seul pouvait sauver l'homme et pour ce faire, il lui fallait devenir l'Homme. Pilate, inconsciemment le prophétisera : "Voici l'Homme !" En Jésus, l'homme est restauré ... Et si Dieu a pu s'incarner, c'est qu'il y a en l'homme ce que les Pères appellent la "capax Dei", c'est-à-dire "la capacité de Dieu", cette dimension en nous par laquelle Il nous tient en existence et nous rejoint. Et pour sauver l'homme, il fallait qu'il assume son humanité. Celui qui est la Lumière s'est fait l'un de nous pour nous éclairer de son admirable Lumière, de sa Vie divine, pour nous rendre à l'Amour qui est notre nature fondamentale comme elle est la Sienne. Ne nous a t-il pas créé à son Image ? ... Or "Dieu est Lumière" (1 jn 1, 5) ; "Dieu est Amour" (1 jn 4, 8). "Je suis la Lumière du monde ..." dit Jésus et Il ajoute "Vous êtes la Lumière du monde ..." Cela n'est possible qu'en Lui.

mercredi 1 février 2012

Parole de Dieu
Mc 6, 1-6
Mercredi 1 février

Jésus est parti pour son pays,
et ses disciples le suivent.
Le jour du sabbat,
il se mit à enseigner dans la synagogue.
Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient :
« D'où cela lui vient-il ?
Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée,
et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?
N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie,
et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ?
Ses soeurs ne sont-elles pas ici chez nous ? »
Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.
Jésus leur disait :
« Un prophète n'est méprisé que dans son pays,
sa famille et sa propre maison. »
Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ;
il guérit seulement quelques malades
en leur imposant les mains.
Il s'étonna de leur manque de foi.
Alors il parcourait les villages d'alentour en enseignant.

Voici Jésus qui vient à Nazareth, là où il a grandi. On le connaît, ou plutôt on pense le connaître. Jésus ne devait pas faire beaucoup de vague pendant sa vie caché. Il était un parmi d'autres ... le fils du charpentier ... Puis voici qu'il joue les rabbis et parle avec autorité et sagesse : "Ils se mit à enseigner dans leur synagogue ... Qu'elle est cette sagesse qui lui a été donné et ces grands miracles ... ?" Et les voici "choqués" ! Il est difficile d'accepter que l'un des siens sorte du lot. On le regarde dans le miroir de sa famille qui n'a rien d'extraordinaire : "N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie ..." Ses compatriotes le regardent avec leurs yeux de chair et finalement ne l'ont jamais rencontré car il l'ont vu selon les apparences et les représentations qu'ils s'en faisaient , jugeant sur l'extériorité. Ils leur manquent de la profondeur : "Il s'étonna de leur manque de foi." Et là où manque la foi, là s'installe la stérilité : "là, il ne pouvait accomplir aucun miracle ... " C'est pour nous un enseignement : le manque de foi conduit à la stérilité. La "Foi", qui demande le regard du cœur, de l'intériorité, conduit à la fécondité. "Seigneur, augmente en nous la Foi !"

lundi 30 janvier 2012

parole du jour
Mc 5, 25-34
Mardi 31 janvier

"Une femme,
ayant appris ce que l'on disait de Jésus,
vint par derrière dans la foule
et toucha son vêtement.
Car elle se disait :
"Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée" ...
A l'instant elle ressentit dans son corps
qu'elle était guérie de son mal ...
Elle vint se jeter à ses pieds ...
Jésus lui dit : "Ma fille, ta foi t'a sauvée.
Va en paix et soit guérie de ton mal."


Le toucher de Jésus est guérissant. Lorsqu'il "toucha" le lépreux, celui-ci fut purifié (Mc 1, 40-42). Ici, c'est cette femme qui "touche" Jésus et elle est guérie. Après la Transfiguration, Jésus s'approche de ses trois disciples effrayés et les "touche" pour les rassurer et la parole qu'il leur dit alors est "Relevez-vous ..." C'est la traduction du mot grec qui signifie "Résurrection" (Mt 17, 7) Toucher Jésus ou être toucher par Jésus est source de Vie. Mais qui donc est Jésus ? Il n'est pas un homme comme les autres hommes. Jean écrit son témoignage : "ce que nous avons "touché" du Verbe de Vie, car la Vie s'est manifestée ..." (1 jn 1, 1) Il est le Verbe de Vie, le "Verbe incarné". (Jn 1, 14) C'est Lui qui rend les hommes semblable à Lui, si ceux-ci se laissent transformer : "Ta foi t'a sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal." Il est l'Homme accompli, l'Homme tel que Dieu l'a pensé et voulu en le créant à son Image. Pilate le prophétisera sans en avoir conscience : "Voici l'Homme" !" Il rend l'homme à lui-même et pour cela le libère, le guéri, en un mot le sauve. (Jn 19, 5) L' Eucharistie est par excellence le Sacrement du "toucher de Jésus".

Parole de Dieu
Mc 5,1-20
Lundi 30 janvier

Jésus et ses disciples
arrivèrent sur l'autre rive du lac,
dans le pays de Géraséniens.
Comme Jésus descendait de la barque,
aussitôt un homme possédé d'un esprit mauvais
sortit du cimetière à sa rencontre ;
il habitait dans les tombeaux
et personne ne pouvait plus l'attacher,
même avec une chaîne ;
en effet on l'avait souvent attaché
avec des fers aux pieds et des chaînes,
mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers,
et personne ne pouvait le maîtriser.
Sans arrêt, nuit et jour,
il était parmi les tombeaux et sur les collines,
à crier, et à se blesser avec des pierres.
Voyant Jésus de loin,
il accourut, se prosterna devant lui
et cria de toutes ses forces :
« Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ?
Je t'adjure par Dieu, ne me fais pas souffrir ! »
Jésus lui disait en effet :
« Esprit mauvais, sors de cet homme ! »
Et il lui demandait :
« Quel est ton nom ? »
L'homme lui répond :
« Je m'appelle Légion, car nous sommes beaucoup. »
Et ils suppliaient Jésus avec insistance
de ne pas les chasser en dehors du pays.
Or, il y avait là, du côté de la colline,
un grand troupeau de porcs
qui cherchait sa nourriture.
Alors, les esprits mauvais supplièrent Jésus :
« Envoie-nous vers ces porcs,
et nous entrerons en eux. »
Il le leur permit.
Alors ils sortirent de l'homme
et entrèrent dans les porcs.
Du haut de la falaise,
le troupeau se précipita dans la mer :
il y avait environ deux mille porcs,
et ils s'étouffaient dans la mer.
Ceux qui les gardaient prirent la fuite,
ils annoncèrent la nouvelle
dans la ville et dans la campagne,
et les gens vinrent voir ce qui s'était passé.
Arrivés auprès de Jésus, ils voient le possédé
assis, habillé, et devenu raisonnable,
lui qui avait eu la légion de démons,
et ils furent saisis de crainte.
Les témoins leur racontèrent l'aventure du possédé
et l'affaire des porcs.
Alors ils se mirent à supplier Jésus
de partir de leur région.
Comme Jésus remontait dans la barque,
le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.
Il n'y consentit pas,
mais il lui dit :
« Rentre chez toi, auprès des tiens,
annonce-leur tout ce que le Seigneur
a fait pour toi dans sa miséricorde. »
Alors cet homme s'en alla,
il se mit à proclamer dans la région de la Décapole
tout ce que Jésus avait fait pour lui,
et tout le monde était dans l'admiration.

En méditant cet Evangile, il m'est venu le passage du livre d'Ézéchiel : "Ainsi parle le Seigneur DIEU: Je vais ouvrir vos tombeaux; je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d'Israël. Vous connaîtrez que je suis le SEIGNEUR quand j'ouvrirai vos tombeaux, et que je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple. Je mettrai mon souffle en vous pour que vous viviez; je vous établirai sur votre sol; alors vous connaîtrez que c'est moi le SEIGNEUR qui parle et accomplis-oracle du SEIGNEUR." (Ez 37, 12-14)
Le péché conduit à la mort et sème la mort. Il suffit de regarder tous ces conflits qui régissent le monde et trop souvent la relation entre les hommes. Le "Péché"
est indomptable et possède celui qui tombe dans ses griffes. Ses facettes sont légion, il s'incruste partout comme une lèpre, maladie incurable. L'homme s'est laissé piégé au jardin d'Éden lorsque le serpent le détourna du bien ... St Paul écrit dans sa lettre aux Romains : "Moi je suis un être de chair, vendu au pouvoir du péché. Vraiment ce que je fais je ne le comprends pas : car je ne fais pas ce que je veux, je fais ce que je hais ... Quand je veux faire le bien, : le mal seul se présente à moi. Car je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de l'homme intérieur; mais j'aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m'enchaine à la loi du péché ..." Et Paul de conclure : "Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? Grâces soient à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur !" (Rm 8, 14-25) Il n'y a qu'une seule antidote : "Jésus-Christ Notre Seigneur". C'est "Par" Lui que nous sommes libérés : « Esprit mauvais, sors de cet homme ! » Voici que l'homme possédé se retrouve délivré de ce qui entravait son existence : "assis, habillé, et devenu raisonnable". Expérience du Baptême, du Sacrement de Réconciliation ... de la Présence de Jésus accueillit au cœur de notre vie.

samedi 28 janvier 2012

Parole du jour
Mc 4, 35-41
Samedi 28 janvier

Toute la journée,
Jésus avait parlé à la foule en paraboles.
Le soir venu, il dit à ses disciples :
« Passons sur l"autre rive. »
Quittant la foule,
ils emmènent Jésus dans la barque,
comme il était ;
et d'autres barques le suivaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait d'eau.
Lui dormait sur le coussin à l'arrière.
Ses compagnons le réveillent et lui crient :
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi avoir peur ?
Comment se fait-il que vous n'ayez pas la foi ? »
Saisis d'une grande crainte,
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Combien de fois par jour, nous passons sur l'autre rive ! Nos journées sont ainsi faites, passant d'une activité à une autre, d'une rencontre à une autre ... Montant dans notre barque, nous voguons au rythme du temps dans l'égrènement des heures qui passent ... Jésus est-il dans la barque ? Pour certains, oui, qui dès le lever le rende présent à leur pensée et à leur cœur par la prière. Mais les réalités d'un vécu absorbant peuvent le rendre au sommeil ... Pour d'autres, non. Ce qui ne l'empêche pas d'être présent, mais ils n'en ont pas conscience : "il dort"! Puis les soucis arrivent avec leurs lots d'angoisse : problème, peut-être, de relation, de couple, de travail, de voiture, de santé, et j'en passe : "les vagues se jettent sur le barque qui se remplit d'eau". L'eau de l'amertume et du mal-être ... Seul, la gorge nouée, pour affronter la tempête !
Il est pourtant "Quelqu'un" qui pourrait aider ... mais il dort, car on le laisse dormir, trop occupé à nos angoisses. Réveillons-le ! Non que d'un coup de baguette magique il changera la citrouille en carrosse, mais il assumera avec nous la dure réalité de notre existence, nous rendra à la paix : "le vent tomba et il se fit un grand calme" ... et nous rendant à l'espérance, nous donnera la force, la sagesse et le discernement dont nous aurons besoin. Écoutons la prière de Salomon : " Je m'adressai au Seigneur et le priai, et je dis de tout mon cœur : 'Donne-moi la Sagesse ... pour qu'elle me seconde et peine avec moi ... elle sait et comprend tout. Elle me guidera prudemment dans mes actions et me protègera ...' " Et ce cri du cœur : "Envoie-la !" (Sg 9, 4. 10. 11) Cette Sagesse est venue et elle est là, Elle s'est incarnée en Jésus qui ne cesse de cheminer avec nous ... A nous de ne pas quitter sa main et de lui ouvrir nos cœurs et nos vies !

jeudi 26 janvier 2012

Parole du jour
(Jeudi 26 janvier)
(Mc 4, 21-25)

Parlant à la foule en parabole,
Jésus disait :
« Il en est du règne de Dieu
comme d'un homme
qui jette le grain dans son champ :
nuit et jour,
qu'il dorme ou qu'il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe,
puis l'épi, enfin du blé plein l'épi.
Et dès que le grain le permet,
on y met la faucille,
car c'est le temps de la moisson. »

Jésus disait encore :
« A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole allons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde ;
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences du monde.
Mais quand on l'a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »

Comme les aliments qui nourrissent notre corps et le garde en vie sans que nous nous en soucions, la Parole de Dieu manduquée, c'est-à-dire assimilée comme la nourriture, se développe en nous et donne vie à notre intériorité sans même que nous en ayons conscience. C'est au fruits qui se donnent à travers nos pensées, paroles, comportements, que son action se révèle et le changement lent mais sûr, nous éblouit : "La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission". (Is 55, 10-11) C'est qu' "Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur ..." (He 4, 12) La Parole, dans le secret du cœur, accomplit son œuvre de libération et de guérison et restaure l'œuvre de Dieu que nous sommes, en nous conduisant, dans le temps, à notre plein accomplissement, à faire de nous un "grand arbre". Il est bon de prendre conscience que la Parole en nous, à l'instant où je parle, "accompli sa mission" dans le secret et le silence, si du moins, nous en avons accueilli la semence ...

mercredi 25 janvier 2012

Conversion de St Paul

Parole du jour

Ac 22, 3-16
Mercredi 25 janvier

J'ai persécuté à mort les adeptes
de la Voie que je suis aujourd'hui ;
je les arrêtais et les jetais en prison,
hommes et femmes ;
le grand prêtre et tout le conseil des Anciens
peuvent en témoigner.
Eux-mêmes m'avaient donné des lettres pour nos frères
et j'étais en route vers Damas :
je devais faire prisonniers ceux qui étaient là-bas
et les ramener à Jérusalem
pour qu'ils subissent leur châtiment.
Donc, comme j'étais en route et que j'approchais de Damas,
vers midi, une grande lumière
venant du ciel m'enveloppa soudain.
Je tombai sur le sol, et j'entendis une voix qui me disait :
'Saul, Saul, pourquoi me persécuter ?'
Et moi je répondis : 'Qui es-tu, Seigneur ?
'Je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu persécutes.'
Mes compagnons voyaient la lumière,
mais ils n'entendaient pas la voix de celui qui me parlait,
et je dis : 'Que dois-je faire, Seigneur ?'
Le Seigneur me répondit :
'Relève-toi, va jusqu'à Damas,
et là on t'indiquera tout ce qu'il t'est prescrit de faire.'
Comme je n'y voyais plus, à cause de l'éclat de cette lumière,
mes compagnons me prirent par la main,
et c'est ainsi que j'arrivai à Damas.
Or, Ananie, un homme religieux et fidèle à la Loi,
estimé de tous les Juifs habitant la ville,
vint me trouver et, arrivé auprès de moi, il me dit :
'Saul, mon frère, retrouve la vue.'
Et moi, au même instant, je retrouvai la vue, et je le vis.
Il me dit encore :
'Le Dieu de nos pères t'a destiné à connaître sa volonté,
à voir celui qui est le Juste
et à entendre la parole qui sort de sa bouche.
Car tu seras pour lui, devant tous les hommes,
le témoin de ce que tu as vu et entendu.
Et maintenant, pourquoi hésiter ?
Lève-toi et reçois le baptême,
sois lavé de tes péchés en invoquant le nom de Jésus.'

Pour marcher à sa suite, Jésus ne choisit pas obligatoirement des personnes ralliées à sa cause. Ici, il choisit quelqu'un qui le persécute en persécutant ses disciples : "Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait". (Mt 25, 40) L'expérience de Paul est foudroyante ! C'est l'expérience du "passage" (sens du mot Pâques) de sa vie passée à une vie totalement nouvelle : "Passage de la mort à la vie". Pour Paul, l'expérience de la "Résurrection" au cœur de sa vie concrète. Une brèche s'est ouverte dans le cœur de Paul par où la Lumière à jaillit dans tout son être. Voici ce qu'il écrira aux Philippiens : "Tous les avantages que j'avais, je les ai considérés comme désavantageux à cause du Christ. Oui, je considère tout cela comme désavantageux à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. A cause de lui, j'ai tout perdu ; je considère tout comme déchets, en vue d'un seul avantage, le Christ, en qui Dieu me reconnaîtra comme juste. Cette justice ne vient pas de moi-même - c'est-à-dire de mon obéissance à la loi de Moïse - mais de la foi au Christ : c'est la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi ..." (Ph 3, 7-9) Dans une homélie pour la fête de la "Conversion de St Paul", Le Père Verlinde écrit : "Dans son homélie pour la solennité de ce jour - la conversion de saint Paul - Benoît XVI soulignait que l’apôtre ne dit pas : « Je me suis converti », mais : « J'ai cessé de vivre » (Ga 2, 19) ; autrement dit : je suis une nouvelle créature. La conversion de saint Paul ne fut pas un passage de l'immoralité à la moralité, d'une foi erronée à une foi « correcte » ; mais elle consiste essentiellement dans le consentement à l'amour du Christ. Le zélé défenseur des traditions de ses pères découvre en un instant qu’il lui faut renoncer à vouloir mériter l’amour de Dieu, renoncer à la prétention d’être lui-même l’auteur de sa propre perfection, pour entrer dans l’humble accueil du salut offert gratuitement en Jésus, et se mettre sans réserve au service du Christ pour ses frères." Un dernier mot de Paul qui nous invite à nous ouvrir au Salut en Christ par la Foi : "ce n'est pas en observant la Loi que l'homme devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus Christ ; c'est pourquoi nous avons cru en Jésus Christ pour devenir des justes par la foi au Christ, mais non par la pratique de la loi de Moïse, car personne ne devient juste en pratiquant la Loi ... Si je revenais à la Loi que j'ai rejetée, c'est alors que je me mettrais dans la désobéissance ... Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi. Ma vie aujourd'hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi." (Ga 2, 16-20) Les "bonnes œuvres" que nous sommes appelés à pratiquer ne viennent pas de nous, mais de Dieu qui nous en donne les moyens en Christ-Jésus qui les assume avec nous : "Nous sommes en effet son ouvrage, créés dans le Christ-Jésus en vue des bonnes œuvres que Dieu a préparées d'avance pour que nous les pratiquions." (Eph 2, 10) ... "Seigneur, augmente en nous la foi ?" (Lc 17, 5)

lundi 23 janvier 2012

Parole du jour
Mc 3, 22-30
Lundi 23 janvier
Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient :
« Il est possédé par Béelzéboul ;
c'est par le chef des démons qu'il expulse les démons. »

Les appelant près de lui, Jésus disait en parabole :
« Comment Satan peut-il expulser Satan ?

Si un royaume se divise, ce royaume ne peut pas tenir.

Si une famille se divise, cette famille ne pourra pas tenir.

Si Satan s'est dressé contre lui-même,
s'il s'est divisé, il ne peut pas tenir ; c'en est fini de lui.

Mais personne ne peut entrer dans la maison
d'un homme fort et piller ses biens, s'il ne l'a d'abord ligoté.
Alors seulement il pillera sa maison.

Amen, je vous le dis :
Dieu pardonnera tout aux enfants des hommes,
tous les péchés et tous les blasphèmes qu'ils auront faits.

Mais si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint,
il n'obtiendra jamais le pardon.
Il est coupable d'un péché pour toujours. »

Jésus parla ainsi parce qu'ils avaient dit :
« Il est possédé par un esprit impur. »


Le péché contre l’esprit est commis par ceux qui accusent Jésus d’avoir un esprit impur, c’est-à-dire d’être comme Satan. Or, même les suppôts de Satan ne font pas cela puisqu’ils l’appellent le saint de Dieu. Pécher contre l’Esprit est être aveuglé au point de ne pas savoir discerner ce qui vient de Dieu et ce qui vient de Satan, au point de croire que ce qui vient de Dieu vient de Satan.

Voilà une occasion de nous interroger sur le discernement. Le discernement est le contraire du savoir — on ne discerne pas parce qu’on ne sait pas et qu’on cherche à savoir. Fondamentalement, le discernement est l’abandon à la volonté d’un autre, le Christ. Il est toujours possible de reconnaître la volonté de Dieu comme venant de Dieu car le Christ est victorieux de l’Ennemi et de tout aveuglement qui nous lie à lui. Il est donc toujours possible de discerner, au sens où il est toujours possible de poser l’acte spirituel de s’en remettre au Christ.
L’homme conscient de sa force expérimente son incapacité et tombe, alors que l’homme connaissant sa pauvreté expérimente le secours de Dieu. On obtient l’aide divine en cultivant un cœur pur, c’est-à-dire en s’ouvrant à la simplicité de Dieu et à sa présence. Au cœur de la tentation, il est toujours possible de s’abandonner à Dieu. Quand nous lui disons « ne nous soumet pas à la tentation », nous ne lui demandons pas seulement de nous préserver de pécher, nous l’implorons encore pour qu’au cœur de la tentation nous gardions la liberté de nous en remettre à lui, de voir notre faiblesse et de compter sur la force de son Esprit. (F. Dominique)

dimanche 22 janvier 2012

Parole du jour
Mc 1, 14-20
Lundi 11 janvier

Après l'arrestation de Jean Baptiste,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait :
« Les temps sont accomplis,
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous
et croyez à la Bonne Nouvelle. »

Passant au bord du lac de Galilée,
il vit Simon et son frère André
en train de jeter leurs filets :
c'étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit :
« Venez derrière moi.
Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. »
Aussitôt, laissant là leurs filets,
ils le suivirent.

Un peu plus loin,
Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient aussi dans leur barque
et préparaient leurs filets.
Jésus les appela aussitôt.
Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers,
ils partirent derrière lui.

On est peut-être trop habitué à la Bible, sans d'ailleurs bien la connaître ... Il faut réentendre ce que portent les mots. Ce que Jésus annonce, c'est une "Bonne Nouvelle" ! C'est ce que signifie le mot "Évangile". Mais l'Évangile est-il vraiment "Bonne Nouvelle" pour moi ? ... Recevoir une "Bonne Nouvelle" chamboule une vie ! La lettre que je reçois me rend présent celle ou celui qui l'envoie. St Jean Chrysostome écrit : "Dieu a recours au moyen qui réunit ceux qui sépare une grande distance, il leur envoie une lettre ..." (ho 2 sur la Gn) Les Évangiles me rendent présent celui-là même qui est "Bonne Nouvelle" au cœur de mon existence. Noël nous le rappelait, ce n'est pas Lui qui est loin de nous, c'est nous qui avons tendance à vivre loin de lui ... Lui, Il est " l'Emmanuel", "Dieu toujours avec nous" (Mt 1, 22).
Ce "Règne de Dieu qui est tout proche", ce n'est pas celui d'un potentat, c'est celui de l'Amour : "Dieu est Amour" (1 jn 4, 8) . La croix, toute proche, établira ce Règne par le don total qu'Il fera de sa vie, pour nous.
La "conversion", c'est justement le rejet de l'oubli pour nous unir à Lui dans le quotidien, le concret, les circonstances diverses, heureuses ou moins heureuses, de notre vie. Rien en dehors de Lui : "Hors de moi, vous ne pouvez rien faire ... demeurez en moi comme moi en vous." (Jn 15, 5 sq)
Croire à la "Bonne Nouvelle"
, c'est croire en Jésus Christ, Fils de Dieu venu en notre chair, dont la grâce de Salut imbibe toute notre existence.
Chacun, Il nous prend là où nous sommes - là où nous en sommes - comme Il rejoignit les premiers disciples sur leur lieu de travail, et il dit à chacun : "Suis-moi !"... Et c'est à chaque instant qu'il nous appelle ! ... Il est toujours temps de le prendre pour "Chemin" : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie." (Jn 14, 6)

samedi 21 janvier 2012

Parole du jour
Mc 3, 20-21
Samedi 21 janvier

Jésus entre dans une maison,
où de nouveau la foule se rassemble,

si bien qu'il n'était pas possible de manger.

Sa famille, l'apprenant,

vint pour se saisir de lui,
car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »

Il pourrait paraître normal que la famille de Jésus veuille le préserver, le protéger ... Or il est une expression qui montre une autre attitude : "se saisir de Lui". Ils ne croient pas en Lui, ils ne sont pas ouverts à son enseignement : "Il a perdu la tête". On ne "se saisit pas de quelqu'un qu'on veut libérer. Ils ne cherche pas à le comprendre. Il l'appréhende à partir de leur propre compréhension et projette sur lui la représentation qu'ils se font de lui, de ce qu'il devrait être et qui le garde dans les limites de la famille. Pourquoi relever la tête ? ... Ne nous arrive-t-il pas, en Église, d'agir ainsi avec certains frères ou soeurs qui nous dérangent ... qui, par leur comportement bousculent nos façons de voir et d'être qui nous sécurise : "Pourquoi est-il (ou est-elle) différent et apporte-t-il quelque chose de nouveau. Nous sommes si bien dans le cocon de nos certitudes". Tout le monde dans le même moule. Une vraie paralysie! Le prophétisme qui renverse tout ce "bien pensant" est très dérangeant : les prophètes en ont payé le prix ... Jésus en est mort !

jeudi 19 janvier 2012

Parole du jour
Mc 3, 7-12
jeudi 19 janvier

Jésus se retira avec ses disciples au bord du lac ;
et beaucoup de gens, venus de la Galilée, le suivirent ;
et aussi beaucoup de gens de Judée, de Jérusalem,
d'Idumée, de Transjordanie, et de la région de Tyr et de Sidon
avaient appris tout ce qu'il faisait, et ils vinrent à lui.
Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition
pour qu'il ne soit pas écrasé par la foule.
Car il avait fait beaucoup de guérisons,
si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal
se précipitaient sur lui pour le toucher.
Et lorsque les esprits mauvais le voyaient,
ils se prosternaient devant lui et criaient :
« Tu es le Fils de Dieu ! »
Mais il leur défendait vivement de le faire connaître.

Pourquoi les foules viennent-elles à Jésus ? ... Pour sa Personne ou pour les guérisons ? ... Elles voient en Jésus le guérisseur, le thaumaturge, celui qui fait des miracles. C'est la relation qu'elles ont avec Lui. Non avec qui "Il est" mais avec ce qu' "Il fait" et encore cela est falsifié car elles le prennent pour un "magicien". Il est évident que Jésus ne veut pas avec nous une relation de cet ordre-là. Il veut une relation de personne à personne. Une vraie rencontre "personnelle". Et ce qui guérit fondamentalement, c'est cette rencontre du cœur, c'est l'amour ...
Et nous, qu'attendons-nous de Jésus ? ... Combien le prie seulement lorsque ça va mal ... comme un magicien ! Et le laisse tomber une fois qu'ils ont été exaucés, ou le rejette s'il n'accomplit pas leurs désirs ! Jésus répond toujours à nos demandes mais selon ce qui est bon pour nous car la guérison qu'Il veut en premier lieu, c'est celle de notre cœur et la libération, celle du péché. Encore faut-il que nos vies lui soit ouvertes en vérité et notre relation à Lui, non celle d'un maître envers son esclave car combien souvent nous cherchons à le mettre à notre service ...

mercredi 18 janvier 2012

Parole du jour
Mc 3, 1-6
mercredi 18 janvier

Un jour, Jésus entra dans une synagogue ;
il y avait là un homme dont la main était paralysée.
On observait Jésus pour voir
s'il le guérirait le jour du sabbat ;
on pourrait ainsi l'accuser.
Il dit à l'homme qui avait la main paralysée :
« Viens te mettre là devant tout le monde. »
Et s'adressant aux autres :
« Est-il permis, le jour du sabbat,
de faire le bien, ou de faire le mal ?
de sauver une vie, ou de tuer ? »
Mais ils se taisaient.
Alors, promenant sur eux un regard de colère,
navré de l'endurcissement de leurs cœurs,
il dit à l'homme : « Étends la main. »
Il l'étendit, et sa main redevint normale.

Une fois sortis, les pharisiens se réunirent
avec les partisans d'Hérode contre Jésus,
pour voir comment le faire périr.

La question essentielle de ce récit de guérison est la suivante : "« Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de tuer ? » Lorsqu'il s'agit de "faire le bien", il n'y a plus de sabbat qui tienne, il n'y a plus de Loi qui tienne. La Loi dans tout ce qu'elle a de règlements humains. Car le cœur de la Loi, lui, ne dit rien d'autre que ce "bien": Amour de Dieu et du prochain : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces, et tu aimeras ton prochain comme toi-même." Ce qui peut également se traduire par : "Tu aimeras ton prochain pour lui-même." Il s'agit aussi, comme le dit ailleurs Jésus, de "faire aux autres ce que l'on aimerait que les autres fassent pour soi." Retenons donc de cette guérison ces simples mots : "faire le bien". Nous comprendrons alors que "faire le bien" envers quelqu'un, c'est "sauver sa vie". Jésus nous demande dans ce "faire le bien", "sauver une vie", de ne pas faire acception des personnes, car "Dieu ne fait pas de différence entre les hommes"(Ac 10, 34), il aime chacun d'un amour éternel qui se dit à la face du monde, sur la croix. La raison d'être de l'Église, donc de chacun d'entre nous, est de prolonger sa mission en étant son cœur, sa pensée, sa parole, son action envers autrui. Cela demande une véritable conversion : nous quitter nous-mêmes pour laisser sourdre ses propres sentiments à travers les nôtres. La façon dont je dis bonjour à l'autre, dont je le regarde, dont je lui tend la main, dont je lui souris ou non etc ... peut le sauver ou ... le tuer. L'Apôtre Pierre dit de Jésus dans son discours à Césarée : "Là où il passait, il faisait le bien, il guérissait ..." (Ac 10, 38)

mardi 17 janvier 2012

Parole du jour
Mardi 17 janvier
Mc 2, 23-28

Un jour de sabbat, Jésus marchait
à travers les champs de blé ;

et ses disciples, chemin faisant,
se mirent à arracher des épis.

Les pharisiens lui disaient :
« Regarde ce qu'ils font le jour du sabbat !

Cela n'est pas permis. »

Jésus leur répond :
« N'avez-vous jamais lu ce que fit David,
lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim,
lui et ses compagnons ?
Au temps du grand prêtre Abiathar,

il entra dans la maison de Dieu
et mangea les pains de l'offrande
que seuls les prêtres peuvent manger,

et il en donna aussi à ses compagnons. »
Il leur disait encore :

« Le sabbat a été fait pour l'homme,

et non pas l'homme pour le sabbat.

Voilà pourquoi le Fils de l'homme
est maître,
même du sabbat. »

Le Sabbat était devenu une institution d'interdits pour soi-disant honorer Dieu qui après la Création se reposa le 7ème jour. Et il en demeure ainsi dans le judaïsme d'aujourd'hui. L'intention est sans doute bonne, mais au détriment de l'homme. L'homme aurait-il été fait pour le Sabbat ? ... Jésus donnera la réponse : c'est le Sabbat qui a été fait pour l'homme. Aussi ne peut-on faire du Sabbat un absolu et il faut savoir en transgresser les interdits lorsque l'homme est en danger. Jésus démontre à ses adversaires, défenseur de l'absolu du Sabbat, que lorsque leurs profits sont en danger, ils n'hésitent pas à le transgresser. Ainsi lorsqu'un fils ou un bœuf tombe dans un puits ...
Quand il est dit que Dieu se repose, cela ne signifie pas qu'il arrête de donner la vie. Jésus dira au juifs dans l’Évangile selon St Jean : "Moi et mon Père, nous travaillons toujours ..." La vie l'emporte absolument sur la loi du Sabbat. Les deux références données pour cette institution dans l'un des dix Commandements, c'est d'une part la "Création", c'est-à-dire le don de la vie, et d'autre part la "délivrance d'Égypte", c'est-à-dire la libération. Vie et libération l'emporte sur le précepte. St Paul écrit dans une de ses lettres : "La lettre tue, l'esprit donne la vie." Le pourquoi du Sabbat est de magnifier la vie et la libération donnée et réalisée par Dieu, donc la vie et la libération l'emporte sur le précepte. Se nourrir quand il en est nécessaire l'emporte sur le précepte qui, suivit à la lettre devient alors entrave au bien de l'homme ... et donc de Dieu qui veut le bien de l'homme.