samedi 7 avril 2012

Jésus est Ressuscité, Source de Ta Résurrection

Le Seigneur, étant Dieu, revêtit l'homme, souffrit pour celui qui souffrait, fut enchaîné pour celui qui était captif, fut jugé pour le coupable, fut enseveli pour celui qui était enseveli. Il ressuscita des morts et déclara à haute voix : Qui disputera contre moi ? Qu'il se présente en face de moi ! C'est moi qui ai délivré le condamné ; c'est moi qui ai rendu la vie au mort ; c'est moi qui ai ressuscité l'enseveli. Qui ose me contredire ? C'est moi, dit-il, qui suis le Christ, qui ai détruit la mort, qui ai triomphé de l'adversaire, qui ai lié l'ennemi puissant, et qui ai emporté l'homme vers les hauteurs des cieux ; c'est moi, dit-il, qui suis le Christ.

Venez donc, toutes les familles des hommes, pétries de péchés, et recevez le pardon des péchés. Car c'est moi qui suis votre pardon, moi la Pâque du salut, moi l'agneau immolé pour vous, moi votre rançon, moi votre vie, moi votre résurrection, moi votre lumière, moi votre salut, moi votre roi. C'est moi qui vous emmène vers les hauteurs des cieux ; c'est moi qui vous ressusciterai ; c'est moi qui vous ferai voir le Père qui existe de toute éternité ; c'est moi qui vous ressusciterai par ma main puissante. (Méliton de Sardes)

Triduum Pascal

Que célèbre la veillée pascale ?

À Pâques – aussi bien lors de la liturgie nocturne du Samedi saint qu’au dimanche de Pâques –, l’Église célèbre la résurrection de Jésus, son « passage » de la mort à la vie. Selon la foi chrétienne, Dieu (le Père) n’a pas laissé son Fils crucifié aux mains de la mort. « Dieu l'a ressuscité », « Dieu l'a glorifié », « Dieu l'a relevé » de la mort – tels sont les termes utilisés en grec par le Nouveau Testament – celui qui a donné sa vie par amour pour son Père et pour les hommes.

Pour les chrétiens, cette victoire sur la mort concerne toute l’humanité. « Nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera nous aussi avec Jésus », écrit Paul aux Corinthiens (2 Co 4, 14). Cette annonce d’une vie surabondante, plus forte que la mort, est le salut, la « bonne nouvelle » fêtée à Pâques.

Les rites de la Vigile Pascale

La veillée ou vigile pascale comporte quatre grands moments : la liturgie du feu (souvent sur le parvis de l’église) au cours de laquelle est inauguré le nouveau cierge pascal, une longue liturgie de la Parole rappelant quelques-unes des principales interventions de Dieu dans l’histoire du monde et d’Israël en particulier, la liturgie de l’eau (c’est à ce moment que les catéchumènes reçoivent le baptême et que tous les baptisés sont invités à renouveler la profession de foi de leur baptême), puis la liturgie eucharistique.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Après le sabbat, à l'heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l'autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus.
Et voilà qu'il y eut un grand tremblement de terre ; l'ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus.
Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme la neige.
Les gardes, dans la crainte qu'ils éprouvèrent, furent bouleversés, et devinrent comme morts.
Or l'ange, s'adressant aux femmes, leur dit : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.
Il n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez voir l'endroit où il reposait.
Puis, vite, allez dire à ses disciples : 'Il est ressuscité d'entre les morts ; il vous précède en Galilée : là, vous le verrez !' Voilà ce que j'avais à vous dire. »
Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s'approchèrent et, lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront. »

( la-croix.com - art. Triduum Pascal par Élodie MAUROT
- Fresque de la "Résurrection" par Fra Angelico -)

jeudi 5 avril 2012

Samedi-Saint

Le Samedi saint est-il un jour « vide » ?

La journée du Samedi saint est la seule de l’année liturgique qui ne comprend aucun office collectif, hormis la liturgie des heures (prière du bréviaire). Aucun sacrement n’est célébré. C’est un jour de silence et de recueillement, un jour d’attente.

La Tradition lui associe « la descente aux enfers », particulièrement présente dans la spiritualité byzantine : le Christ rejoint les morts restés loin de Dieu, à commencer par Adam et Ève, pour les associer à la délivrance imminente de sa résurrection. La journée du Samedi saint est aussi consacrée aux préparatifs de la fête de Pâques dans les familles et les communautés chrétiennes.

HOMÉLIE ANCIENNE POUR LE GRAND ET SAINT SAMEDI

«Éveille-toi, ô toi qui dors»

Que se passe-t-il? Aujourd'hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s'est apaisée, parce que Dieu s'est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s'est mis à trembler.

C'est le premier homme qu'il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort. Oui. c'est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs. ~

Le Seigneur s'est avancé vers eux, muni de la croix, l'arme de sa victoire. Lorsqu'il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s'écria vers tous les autres: "Mon Seigneur avec nous tous! " Et le Christ répondit à Adam: " Et avec ton esprit". Il le prend par la main et le relève en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera.

"C'est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils; c'est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes: Sortez. A ceux qui sont dans les ténèbres: Soyez illuminés. A ceux qui sont endormis: Relevez-vous.

"Je te l'ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t'ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d'entre les morts: moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d'ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.

"C'est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils; c est pour toi que moi, le Maître, j'ai pris ta forme d'esclave ; c'est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c'est pour toi, l'homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts; c'est pour toi, qui es sorti du jardin, que j'ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j'ai été crucifié dans un jardin.

Vois les crachats sur mon visage ; c'est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues: je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image.

"Vois la flagellation sur mon dos, que j'ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois.

"Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t'es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Ève. Mon côté a guéri la douleur de ton côté; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.

"Lève-toi, partons d'ici. L'ennemi t'a fait sortir de la terre du paradis; moi je ne t'installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t'ai écarté de l'arbre symbolique de la vie; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu'un avec toi. J'ai posté les chérubins pour qu'ils te gardent comme un serviteur; je fais maintenant que les chérubins t'adorent comme un Dieu.~
(anonyme)


Vendredi-Saint

C'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé ...
C'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péchés qu'il a été broyé ...
C'est par ses blessures que nous sommes guéris ...
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il s'est chargé de leurs péchés. C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage ... (Is 53, 4 ... 12)
... Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit. (Jn 19, 30)

« Venez et vous verrez » (Jn 1, 39). Cette invitation adressée par Jésus à ses premiers disciples, prend ici tout son sens. Il nous faut oser venir à sa suite et contempler la Passion de « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29).
Comment aurions-nous reconnu que Dieu est amour, don sans mesure, si nous ne l’avions vu dans la chair se donner comme il le fit ? Jésus n’a pas que donné son temps, son enseignement, sa compassion active ; il s’est donné non seulement comme des parents se donnent à leurs enfants : tout cela ne suffisait pas pour exprimer son amour. Il a voulu aller plus loin encore et nous aimer « jusqu’au bout » il nous a livré sa vie. Et ce don ultime, il ne l’a pas fait seulement à ceux qui le chérissaient – ses disciples, ses proches, qui eussent été reconnaissants – mais il s’est offert aussi et surtout à ceux qui le haïssaient, car il n’est pas venu pour sauver les justes, mais les pécheurs.
« En ceci Dieu prouve son amour envers nous : Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs » (Rm 5, 8).
Comment aurions-nous pu imaginer que Dieu est don de soi inconditionnel, offert même aux mécréants que nous sommes et à qui il propose gratuitement sa vie immortelle, si nous ne l’avions contemplé dans la Passion du Fils unique ? Jésus crucifié nous révèle l’horrible état de notre humanité livrée au malin plaisir de l’Ennemi auquel elle fut asservie par le péché. Mais il nous dit en même temps que désormais Dieu n’est plus absent de ce monde hostile : « Jésus s’est livré » afin d’être solidaire de l’homme jusque dans sa déchéance.
“Je crois au Dieu livré” : y a-t-il pauvreté plus radicale que celle de la Crèche, déréliction plus grande que celle de la Croix, abandon plus total que celui de l’Eucharistie ? “S’il fallait ajouter mille mort en Croix pour ton salut, je le ferai avec joie, et pour toi seul”, nous dit Jésus. Comment avoir peur d’un tel Dieu ? Où est-il le dieu vengeur, castrateur, ennemi de l’homme, jaloux de son bonheur ? Que la contemplation du vrai visage de Dieu - celui qu’il nous révèle sur la Croix - purifie nos conscience de ses idoles lancinantes, chasse toute peur, pour que nous puissions accueillir le don du Père en son Fils Jésus-Christ. Que le flot de tendresse jaillissant du Cœur du Christ chasse toute culpabilité et toute angoisse devant sa souffrance et sa mort. Elles sont nôtres les blessures de l’Agneau : comment nous les reprocherait-il, puisqu’ils nous les offre pour que nous y trouvions la guérison ... (Fr Joseph-Marie)

JEUDI-SAINT

Parole du jour
Jn 13, 1 ... 15
(Jeudi-Saint 5 avril)

Avant la fête de la Pâque,
sachant que l'heure était venue
pour lui de passer de ce monde à son Père,
Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu'au bout.
Au cours du repas,
alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote,
fils de Simon, l'intention de le livrer,
Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains,
qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu,
se lève de table, quitte son vêtement,
et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ;
puis il verse de l'eau dans un bassin,
il se met à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture ...
Après leur avoir lavé les pieds,
il reprit son vêtement et se remit à table.

Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ?
Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur',
et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître,
je vous ai lavé les pieds,
vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C'est un exemple que je vous ai donné
afin que vous fassiez, vous aussi,
comme j'ai fait pour vous.

Le Mystère Pascal est présent dans la vie de Jésus avant même sa mort sur la croix et sa résurrection. Tout son agir est emprunt de cette réalité. Être serviteur, c'est mourir à soi-même pour donner vie à l'autre ou aux autres et de ce don recevoir soi-même la vie. Mort et résurrection sont comme imbriqués et ne font qu'un. Dans l'Évangile sur le lavement des pieds, il nous ai d'abord donné le sens de ce qui va se passer : "Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout ..." Voilà le don de la vie. Jésus ne se regarde pas, il y a comme une mort à soi-même pour que les autres vivent : "Il les aima jusqu'au bout". Ce qui sera signifié par le fait qu'il "quitte son vêtement", ce qu'on peut traduire par : "il se dessaisit de son vêtement", c'est-à-dire "de sa vie". La résurrection, elle, nous est signifiée juste avant par le fait qu' "il se lève de table". Le terme grec pour "se lever" a signification de "résurrection". Vivre dans l'amour a demandé à Jésus de vivre continuellement de ce qui va se révéler dans la lumière du Mystère Pascal : passer de la mort à la vie. "Jésus verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture ..." Dieu est ainsi ... Dieu à genoux aux pieds d'Humanité. Dieu au service de l'Humanité? Dieu mort à Lui-même qui donne sa Vie, qui donne la Vie ! ... Dieu qui te dit : "Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres." Nous sommes invités à vivre ce passage de la mort à la vie au cœur même de notre aujourd'hui. Avec Jésus, être "Serviteur" !

Triduum Pascal

Qu’est-ce que le triduum pascal ?

Le triduum pascal commence le Jeudi saint et se termine le jour de Pâques, après les vêpres. Ces trois jours constituent le centre de gravité de toute l’année liturgique. Successivement, les chrétiens commémorent le dernier repas du Christ avec ses disciples, son arrestation, sa crucifixion et sa mise au tombeau, puis sa résurrection d’entre les morts.

Ces trois jours ont un caractère fortement symbolique : ils rappellent ceux évoqués dans l’Évangile de Jean. Jésus ayant chassé les marchands du Temple, des juifs lui demandent de manifester l’autorité au nom de laquelle il remet en cause le lieu saint de Jérusalem, et il leur répond : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai. » Préfigurant de la résurrection, l’évangéliste précise : « Il parlait du sanctuaire de son corps » (Jean 2, 18-21).

Que célèbre-t-on le Jeudi saint ?

Dans la soirée du jeudi avant Pâques, les catholiques célèbrent la Cène, l’ultime repas du Christ avec ses disciples, où il leur annonce le don qu’il va faire de sa vie, librement et par amour. Ce don est signifié de manière différente selon les quatre Évangiles. Marc, Matthieu et Luc montrent Jésus partageant aux Douze du pain et du vin, dont il fait les signes de son corps et de son sang livrés.

Dans l’Évangile de Jean, cette scène est absente, et le don de Jésus est traduit au travers du geste du lavement des pieds. Jésus se place ainsi dans la situation du serviteur et laisse à ses disciples ce testament : « C’est un exemple que je vous ai donné pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous » (Jean 13, 15).

Fidèle à la mémoire du Christ, l’Église procède, le soir du Jeudi saint, au rite du lavement des pieds et célèbre solennellement l’Eucharistie. À la fin de la messe, les fidèles poursuivent leur prière en accompagnant le Christ dans la nuit de son arrestation au Jardin des oliviers ...
(tiré de "La croix.com)

lundi 2 avril 2012

Parole du jour
Jn 13, 21-33. 36-38
Mardi 3 avril

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
au cours du repas qu'il prenait avec ses disciples,
il fut bouleversé au plus profond de lui-même,
et il attesta :
« Amen, amen, je vous le dis :
l'un de vous me livrera. »
Les disciples se regardaient les uns les autres,
sans parvenir à comprendre de qui Jésus parlait.
Comme il y avait à table, tout contre Jésus,
l'un de ses disciples, celui que Jésus aimait,
Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus
de qui il veut parler.
Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus
et lui dit :
« Seigneur, qui est-ce ? »
Jésus lui répond :
« C'est celui à qui j'offrirai
la bouchée que je vais tremper dans le plat. »
Il trempe la bouchée,
et la donne à Judas, fils de Simon l'Iscariote.
Et, quand Judas eut pris la bouchée,
Satan entra en lui.
Jésus lui dit alors :
« Ce que tu fais, fais-le vite. »
Mais aucun des convives ne comprit le sens de cette parole.
Comme Judas tenait la bourse commune,
certains pensèrent que Jésus voulait lui dire
d'acheter ce qu'il fallait pour la fête,
ou de donner quelque chose aux pauvres.
Quand Judas eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ;
il faisait nuit.

Quand il fut sorti, Jésus déclara :
« Maintenant le Fils de l'homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ;
et il la lui donnera bientôt.

Mes petits enfants,
je suis encore avec vous,
mais pour peu de temps, et vous me chercherez.
J'ai dit aux Juifs :
'Là où je m'en vais,
vous ne pouvez pas y aller.'
Je vous le dis maintenant à vous aussi.

Simon-Pierre lui dit :
« Seigneur, où vas-tu ? »
Jésus lui répondit :
« Là où je m'en vais,
tu ne peux pas me suivre pour l'instant ;
tu me suivras plus tard. »
Pierre lui dit :
« Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ?
Je donnerai ma vie pour toi ! »
Jésus réplique :
« Tu donneras ta vie pour moi ?
Amen, amen, je te le dis :
le coq ne chantera pas
avant que tu m'aies renié trois fois. »

"La gloire de Dieu, c'est l'Homme vivant". (St Irénée) Trahi par l'un des siens, renié par un autre ... Jésus en s'offrant librement, sans haine, va remettre l'Homme debout (sens du mot "résurrection"), le rendre à lui-même. C'est ainsi que Pilate présentant Jésus revêtu du manteau de roi, dira : "Voici l'Homme !" Prophétiquement, il montre qui est l'Homme. Il le montre dans le don total que Jésus fait de Lui-même, dans la plénitude de l'Amour. Car le don que Jésus fait, Il le fait pour ceux-là même qui le trahissent et le crucifient. Jésus se dépouille totalement de Lui-même, se dessaisit de sa vie pour ceux qui le regardent comme leur ennemi. Une seule chose compte pour Lui, la libération et la guérison de l'Homme, sa santé (salut) retrouvée, celle du cœur. L'Homme rendu à lui-même est appelé à entrer en pleine communion avec Dieu : "l'Homme vivant, c'est la vision de Dieu". (St Irénée) C'est que fondamentalement Dieu et l'Homme ont même nature spirituelle : l'Amour. Dieu dit : "Faisons l'Homme à notre Image et ressemblance ..." En Jésus les deux s'unissent, Il est vrai Dieu et vrai Homme.

Parole du jour
Jn 12, 1-11

Lundi 2 avril

Six jours avant la Pâque,
Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare,
celui qu'il avait ressuscité d'entre les morts.
On donna un repas en l'honneur de Jésus.
Marthe faisait le service,
Lazare était avec Jésus parmi les convives.

Or, Marie avait pris une livre d'un parfum très pur
et de très grande valeur ;
elle versa le parfum sur les pieds de Jésus,
qu'elle essuya avec ses cheveux ;
la maison fut remplie par l'odeur du parfum.
Judas Iscariote, l'un des disciples,
celui qui allait le livrer,
dit alors :
« Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum
pour trois cents pièces d'argent,
que l'on aurait données à des pauvres ? »
Il parla ainsi, non parce qu'il se préoccupait des pauvres,
mais parce que c'était un voleur :
comme il tenait la bourse commune,
il prenait pour lui ce que l'on y mettait.
Jésus lui dit :
« Laisse-la !
Il fallait qu'elle garde ce parfum
pour le jour de mon ensevelissement.
Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous,
mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. »

Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là,
et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus,
mais aussi pour voir ce Lazare
qu'il avait ressuscité d'entre les morts.
Les chefs des prêtres décidèrent alors
de faire mourir aussi Lazare,
parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui,
s'en allaient, et croyaient en Jésus.

Les amis de Jésus ... Marie lui dit tout son respect et son amour, elle qu'il a libéré de 7 démons ... Juda lui est prêt à le trahir pour de l'argent ... la foule est là intéressée non par Jésus mais par le signe accompli en ressuscitant Lazare ... les chefs des prêtres veulent la mort de Jésus et de Lazare ... la foi est bien fragile et prête à un retournement ... Les paradoxes qui habitent le cœur de l'homme et que l'on retrouve dans ce récit : la vie et la mort. Et Jésus en fera les frais ... Mais il inversera le court des choses : de la mort à la vie car tout en Lui est Vie !

dimanche 1 avril 2012

Dimanche des Rameaux
et de la Passion

Parole du jour

Mc 15, 1-39
Dimanche 1er avril

Il était neuf heures lorsqu'on le crucifia.
L'inscription indiquant le motif
de sa condamnation portait ces mots :
« Le roi des Juifs ».
Avec lui on crucifie deux bandits,
l'un à sa droite, l'autre à sa gauche.
Les passants l'injuriaient en hochant la tête :
« Hé ! toi qui détruis le Temple
et le rebâtis en trois jours,
sauve-toi toi-même, descends de la croix ! »
De même, les chefs des prêtres
se moquaient de lui
avec les scribes, en disant entre eux :
« Il en a sauvé d'autres,
et il ne peut pas se sauver lui-même !
Que le Messie, le roi d'Israël,
descende maintenant de la croix ;
alors nous verrons et nous croirons. »
Même ceux qui étaient
crucifiés avec lui l'insultaient.

Quand arriva l'heure de midi,
il y eut des ténèbres sur toute la terre
jusque vers trois heures.
Et à trois heures, Jésus cria d'une voix forte :
« Éloï, Éloï, lama sabactani ? »,
ce qui veut dire :
« Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Quelques-uns de ceux qui étaient là
disaient en l'entendant :
« Voilà qu'il appelle le prophète Élie ! »
L'un d'eux courut tremper une éponge
dans une boisson vinaigrée,
il la mit au bout d'un roseau,
et il lui donnait à boire, en disant :
« Attendez ! Nous verrons bien
si Élie vient le descendre de là ! »
Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.

Le rideau du Temple se déchira en deux,
depuis le haut jusqu'en bas.
Le centurion qui était là en face de Jésus,
voyant comment il avait expiré, s'écria :
« Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! »

L'homme est versatile. Un jour il adore, le lendemain il condamne. C'est ce qui arrive pour Jésus. Le jour où il entre à Jérusalem, et la foule remplie de joie se mit à louer Dieu à pleine voix : "Béni soit celui qui vient, lui, notre Roi, au nom du Seigneur ..." Peu de temps après : "Crucifie-le !" Il faut que Dieu nous aime pour ne pas nous laisser tomber. Un ami m'a raconté l'histoire suivante qui est comme une parabole : " Un prêtre confessait dans une Église. Arrive un homme qui, par son intermédiaire remet au Seigneur tout ce qui le ronge dans son cœur. Le prêtre est tellement effrayé qu'il lui dit ne pouvoir lui donner l'absolution ... Cet homme revient quelques jours plus tard et remet la même chose ... A nouveau le prêtre refuse l'absolution. En sortant du confessionnal, il rencontre Jésus qui lui dit : "On voit bien que ce n'est pas toi qui a donné ta vie pour lui !". Le prêtre n'a pas à porter un jugement selon ses propres sentiments ... Il est ordonné à penser et à agir dans les sentiments du Christ. Dans les Sacrements, il agit, dit la théologie : "In Personna Christi" : "Dans la Personne du Christ", et en Christ, nul n'est exclu du Salut. Sur la Croix, Jésus a tout englouti en se chargeant de tout : " C'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu'il était châtié, frappé par Dieu, humilié. Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péchés qu'il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c'est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous ... A cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé. Parce qu'il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés. C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage ..." (Is 53, 4-12) Relisons le dialogue avec le bon larron ... Ce qui ne dispense pas d'ailleurs d'un changement de vie, bien au contraire. A la femme adultère, Jésus dit : . ".. Moi non plus je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus. " (Jn 8, 11) ...
Et pour terminer cette histoire réelle qui montre combien le disciple qui vit pleinement de la Présence de Jésus finit par Lui être conformé : "Lors du génocide du Rwanda, une quarantaine de séminaristes sont massacrés. L'un des rescapés raconte que se trouvant lui-même blessé, il assiste à l'agonie et à la mort d'un de ses compagnon. Celui-ci malgré la souffrance rayonne la paix et dit avec conviction : ' Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. ' Puis quelques instant après dans un dernier souffle : ' Père, entre tes mains je remets mon esprit. ' ... Témoignage d'un christianisme bien vivant dont la puissance de grâce traverse les cœurs et les siècles et trouve son élan de Vie dans la Croix !

jeudi 29 mars 2012

Parole du jour
Jn 8, 51-59
Jeudi 29 mars

Jésus disait aux Juifs :
« Amen, amen, je vous le dis :
si quelqu'un reste fidèle à ma parole,
il ne verra jamais la mort. »
Les Juifs lui dirent :
« Nous voyons bien maintenant que tu es un possédé.
Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis :
'Si quelqu'un reste fidèle à ma parole,
jamais il ne connaîtra la mort.'
Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ?
Il est mort, et les prophètes aussi.
Qui donc prétends-tu être ? »
Jésus répondit :
« Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien ;
c'est mon Père qui me glorifie,
lui que vous appelez votre Dieu,
alors que vous ne le connaissez pas.
Mais moi, je le connais, et, si je dis que je ne le connais pas,
je serai un menteur, comme vous.
Mais je le connais, et je reste fidèle à sa parole.
Abraham votre père a tressailli
d'allégresse dans l'espoir de voir mon Jour.
Il l'a vu, et il a été dans la joie. »
Les Juifs lui dirent alors :
« Toi qui n'as pas cinquante ans, tu as vu Abraham ! »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis :
avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS. »
Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter.
Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.

Se glorifier soi-même, c'est vouloir exister par soi-même comme un cours d'eau qui voudrait couler sans être relié à la source. Cela conduit à la sècheresse total et à la mort. Jésus est relié à la Source, le Père : "c'est mon Père qui me glorifie". St Irénée écrit : "La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant". C'est à dire l'homme relié à la Source, qui laisse sa vie être irrigué par le Père en Jésus Christ. Ce qui demande un décentrement de soi, un dessaisissement de son égo, un accueil de Jésus et la foi en sa Parole, une Parole qui, mise en pratique, donne la Vie ...
L'eau est le symbole de la Parole de Dieu dans la Bible comme du Souffle qui la porte : le Fils (Jésus) et l'Esprit, les deux mains, écrira encore St Irénée, par lesquelles le Père a façonné la création : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu'un reste fidèle à ma parole, il ne verra jamais la mort. » La mort dont parle Jésus n'est pas la mort physique, mais la mort spirituelle. Le coeur de l'homme ne peut battre qu'au rythme du Coeur de Dieu.

mercredi 28 mars 2012

Parole du jour
Jn 8, 31-42
Mercredi 28 mars

Jésus disait à ces Juifs qui maintenant croyaient en lui :
« Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
Ils lui répliquèrent :
« Nous sommes les descendants d'Abraham,
et nous n'avons jamais été les esclaves de personne.
Comment peux-tu dire : 'Vous deviendrez libres' ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
tout homme qui commet le péché est esclave du péché.
L'esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ;
le fils, lui, y demeure pour toujours.
Donc, si c'est le Fils qui vous rend libres,
vous serez vraiment libres.
Je sais bien
que vous êtes les descendants d'Abraham,

et pourtant vous cherchez à me faire mourir,
parce que ma parole n'a pas de prise sur vous.
Je dis ce que moi, j'ai vu auprès de mon Père,
et vous, vous faites aussi
ce que vous avez entendu chez votre père. »
Ils lui répliquèrent :
« Notre père, c'est Abraham. »
Jésus leur dit :
« Si vous êtes les enfants d'Abraham,
vous devriez agir comme Abraham.
Et en fait vous cherchez à me faire mourir,
moi qui vous ai dit la vérité
que j'ai entendue de Dieu.

Abraham n'a pas agi ainsi.
Mais vous, vous agissez comme votre père. »
Ils lui dirent :
« Nous ne sommes pas des enfants illégitimes !
Nous n'avons qu'un seul Père, qui est Dieu. »
Jésus leur dit :
« Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez,
car moi, c'est de Dieu que je suis sorti
et que je viens.
Je ne suis pas venu de moi-même ;
c'est lui qui m'a envoyé.


"La Vérité vous rendra libre". Qu'est-ce donc que cette Vérité ? Juste avant de mourir, Jésus dira à Pilate "être venu pour rendre témoignage à la Vérité." Et peu avant, à Philippe qui demande à voir le Père "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie". Et dans l'Évangile de ce jour, il dit aussi que "c'est le Fils qui vous rend libre". Si donc la Vérité et le Fils rend libre, c'est que, en effet, la Vérité et le Fils ne font qu'un, ainsi d'ailleurs que la Parole de Dieu. Jésus, Fils incarné est la Vérité, Il est la "Parole faite chair". Dans la prière sacerdotale, Jésus demande au Père , pour ses disciples : "Sanctifie-les par la vérité : ta Parole est Vérité." (Jn 7, 17) Il est Lui-même cette Parole et cette sanctification se réalisera au moment de sa mort sur la croix lorsqu'il répandra l'Esprit de Vérité ...
Le mot "Vérité" en hébreu se dit "amet" et se prononce "émet". Or le mot "met" signifie "mort" et le "a" (aleph) dans la symbolique juive, a signification de UN par le fait qu'il est la première lettre de l'alphabet. Et le UN, est symbolique de Dieu : "Écoute Israël, YHWH notre Dieu est UN" (Dt 6,4) Donc le mot "amet" signifie "le surgissement de la Présence Divine ("aleph") dans une situation de mort". C'est finalement le thème du "Salut" qui est contenu dans ce mot que nous traduisons par Vérité. Thème qui traverse toute la Bible et définit le pourquoi de la venue du Fils de Dieu dans notre chair. Il y a à la fois en Jésus le coté de la mort en tant qu'il a pris notre humanité qui est mortelle à la fois naturellement et en raison du péché et la Présence de Dieu en tant qu'Il vient de Dieu. Il est à la fois du coté de la mort et de la Vie.I l est Vrai Homme et Vrai Dieu. Au moment où il rend le dernier souffle, Il y a en lui ce paradoxe : A l'instant même de sa mort, il y a en Lui le surgissement de la Présence Divine qui le prend tout entier dans la Vie. Et c'est la résurrection.
"Être fidèle à sa Parole", cette Parole qu'Il incarne, c'est "connaître la Vérité", cette Vérité qui donnant la Vie, "rend pleinement libre". C'est ce que nous appelons le "Salut". Aussi, Jésus est-il vraiment : "Le Chemin, la Vérité et la Vie." Et ce Salut, cette Vérité, c'est chaque jour que nous pouvons en faire l'expérience, si nous Lui permettons d'assumer avec nous notre existence : "Par Lui, Avec Lui et en Lui". (Grande doxologie à la fin de la prière Eucharistique) L'Eucharistie nous donne de communier à cette Vérité ...
Parole du jour
Jn 8, 31-42
Mercredi 28 mars

Jésus disait à ces Juifs qui maintenant croyaient en lui :
« Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
Ils lui répliquèrent :
« Nous sommes les descendants d'Abraham,
et nous n'avons jamais été les esclaves de personne.
Comment peux-tu dire : 'Vous deviendrez libres' ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
tout homme qui commet le péché est esclave du péché.
L'esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ;
le fils, lui, y demeure pour toujours.
Donc, si c'est le Fils qui vous rend libres,
vous serez vraiment libres.
Je sais bien
que vous êtes les descendants d'Abraham,

et pourtant vous cherchez à me faire mourir,
parce que ma parole n'a pas de prise sur vous.
Je dis ce que moi, j'ai vu auprès de mon Père,
et vous, vous faites aussi
ce que vous avez entendu chez votre père. »
Ils lui répliquèrent :
« Notre père, c'est Abraham. »
Jésus leur dit :
« Si vous êtes les enfants d'Abraham,
vous devriez agir comme Abraham.
Et en fait vous cherchez à me faire mourir,
moi qui vous ai dit la vérité
que j'ai entendue de Dieu.

Abraham n'a pas agi ainsi.
Mais vous, vous agissez comme votre père. »
Ils lui dirent :
« Nous ne sommes pas des enfants illégitimes !
Nous n'avons qu'un seul Père, qui est Dieu. »
Jésus leur dit :
« Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez,
car moi, c'est de Dieu que je suis sorti
et que je viens.
Je ne suis pas venu de moi-même ;
c'est lui qui m'a envoyé.


"La Vérité vous rendra libre". Qu'est-ce donc que cette Vérité ? Juste avant de mourir, Jésus dira à Pilate "être venu pour rendre témoignage à la Vérité." Et peu avant, à Philippe qui demande à voir le Père "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie". Et dans l'Évangile de ce jour, il dit aussi que "c'est le Fils qui vous rend libre". Si donc la Vérité et le Fils rend libre, c'est que, en effet, la Vérité et le Fils ne font qu'un, ainsi d'ailleurs que la Parole de Dieu. Jésus, Fils incarné est la Vérité, Il est la "Parole faite chair". Dans la prière sacerdotale, Jésus demande au Père , pour ses disciples : "Sanctifie-les par la vérité : ta Parole est Vérité." (Jn 7, 17) Il est Lui-même cette Parole et cette sanctification se réalisera au moment de sa mort sur la croix lorsqu'il répandra l'Esprit de Vérité ...
Le mot "Vérité" en hébreu se dit "amet" et se prononce "émet". Or le mot "met" signifie "mort" et le "a" (aleph) dans la symbolique juive, a signification de UN par le fait qu'il est la première lettre de l'alphabet. Et le UN, est symbolique de Dieu : "Écoute Israël, YHWH notre Dieu est UN" (Dt 6,4) Donc le mot "amet" signifie "le surgissement de la Présence Divine ("aleph") dans une situation de mort". C'est finalement le thème du "Salut" qui est contenu dans ce mot que nous traduisons par Vérité. Thème qui traverse toute la Bible et définit le pourquoi de la venue du Fils de Dieu dans notre chair. Il y a à la fois en Jésus le coté de la mort en tant qu'il a pris notre humanité qui est mortelle à la fois naturellement et en raison du péché et la Présence de Dieu en tant qu'Il vient de Dieu. Il est à la fois du coté de la mort et de la Vie.I l est Vrai Homme et Vrai Dieu. Au moment où il rend le dernier souffle, Il y a en lui ce paradoxe : A l'instant même de sa mort, il y a en Lui le surgissement de la Présence Divine qui le prend tout entier dans la Vie. Et c'est la résurrection.
"Être fidèle à sa Parole", cette Parole qu'Il incarne, c'est "connaître la Vérité", cette Vérité qui donnant la Vie, "rend pleinement libre". C'est ce que nous appelons le "Salut". Aussi, Jésus est-il vraiment : "Le Chemin, la Vérité et la Vie." Et ce Salut, cette Vérité, c'est chaque jour que nous pouvons en faire l'expérience, si nous Lui permettons d'assumer avec nous notre existence : "Par Lui, Avec Lui et en Lui". (Grande doxologie à la fin de la prière Eucharistique) L'Eucharistie nous donne de communier à cette Vérité ...

vendredi 23 mars 2012

Parole du jour
Lc 1, 26-38
Lundi 25 mars

L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille, une vierge,
accordée en mariage à un homme
de la maison de David, appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
L'ange entra chez elle et dit :
« Je te salue,
Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
A cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait
ce que pouvait signifier cette salutation.
L'ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir
et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n'aura pas de fin. »
Marie dit à l'ange :
« Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
L'ange lui répondit :
« L'Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ;
c'est pourquoi celui qui va naître sera saint,
et il sera appelé Fils de Dieu.
Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi,
un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois,
alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'.
Car rien n'est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ;
que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l'ange la quitta.

Le personnage central de "l'Annonciation", c'est Jésus. Cette solennité s'appelle d'ailleurs : "Annonciation du Seigneur". Marie sans Jésus, serait restée inconnue. Marie a sa place, une place privilégiée, mais toujours en référence à son Fils, engendré par l'Esprit-Saint "venu sur elle". En bonne juive, Marie est imprégnée de la Parole de Dieu et celle-ci l'a transformée à un tel point qu'ajustée sur elle, elle est appelée à lui donner naissance. Cependant Dieu respecte trop sa créature pour lui imposer quoi que ce soit. Aussi l'ange reprenant l'annonce messianique du livre de Sophonie en change les termes. Il dit non pas "le Seigneur est en toi", mais "le Seigneur est avec toi". Cet "avec" dit combien Dieu est présent à la proposition, tout en assurant que Marie reste maîtresse de son choix. Pour que le "en" devienne effectif, il faut le "oui" de Marie. Dieu prend le risque de dépendre de Marie, de sa créature. Sa confiance en elle le conduit à remettre entre ses mains le sort de l'humanité toute entière, notre sort. Il connaît Marie, femme libre de la liberté de l'Esprit par qui elle se laisse enseigner et conduire. Aussi le "Fiat" jaillit du cœur de Marie décide de la conception de Jésus en son sein ...

Parole du jour
(dimanche 25 mars)
(Jn 12, 23-26)

Alors Jésus leur déclare :
« L'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ;
mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruits.
Celui qui aime sa vie la perd ;

celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle.
Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ;
et là où je suis, là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera.

La glorification du Fils de l'homme, c'est "l'amour jusqu'au bout" vécu par le Fils de Dieu en son Humanité. Cette glorification a lieu pour lui sur la croix, lieu de cet accomplissement. Le grain de blé tombé en terre donne beaucoup de fruits. Et le fruit essentiel, c'est la restauration de notre humanité en la Sienne. Jésus nous invite donc à nous y ajuster en prenant le chemin du don de soi et du service. Et nous y ajuster, c'est lui ressembler : "Là où je suis, là aussi sera mon serviteur", et avec Lui, vivre dans la communion du Père à qui il ressemble : "Qui m'a vu, a vu le Père." (Jn 14, 9) Cette intimité à laquelle nous sommes conviés nous honore.

Parole du jour
Jn 7, 40-53
Samedi 24 mars

Jésus enseignait au temple de Jérusalem.
Dans la foule, on avait entendu ses paroles,
et les uns disaient :
« C'est vraiment lui, le grand Prophète ! »
D'autres disaient :
« C'est lui le Messie ! »
Mais d'autres encore demandaient :
« Est-ce que le Messie peut venir de Galilée ?
L'Écriture dit pourtant qu'il doit venir
de la descendance de David et de Bethléem,
le village où habitait David ! »
C'est ainsi que la foule se divisa à son sujet.
Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui.
Voyant revenir les gardes
qu'ils avaient envoyés arrêter Jésus,
les chefs des prêtres et les pharisiens leur demandèrent :
« Pourquoi ne l'avez-vous pas ramené ? »
Les gardes répondirent :
« Jamais un homme n'a parlé comme cet homme ! »
Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,
y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?
Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,
ce sont des maudits ! »
Parmi les pharisiens, il y avait Nicodème,
qui était allé précédemment trouver Jésus ;
il leur dit :
« Est-ce que notre Loi permet de condamner
un homme sans l'entendre d'abord
pour savoir ce qu'il a fait ? »
Ils lui répondirent :
« Alors, toi aussi, tu es de Galilée ?
Cherche bien, et tu verras
que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »
Puis ils rentrèrent chacun chez soi.

Lorsque l'Enfant Jésus fut présenté au Temple, Syméon prophétisa "qu'il amènerait la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël : il doit être un signe en butte à la contradiction" (Lc 2, 33-35) Dans l'Évangile de ce jour, il est dit que "la foule se divisa à son sujet". Les soldats et leurs commanditaires eux-mêmes sont divisés et les pharisiens assure la vérité de ce qu'ils disent "vous vous êtes laissé égarer" sur le fait qu'eux et les chefs du peuple sont tous d'accord pour ne pas croire en Lui. Trop facile et pas si sûr, voilà le pharisien Nicodème qui intervient ... Immédiatement on l'accuse de faux frère : "Toi aussi tu es de Galilée ..." Et puis ce mépris des pharisiens pour la foule : "... ce sont des maudits !" Quel brouhaha qu sujet de Jésus ! ... Pas facile de se déterminer devant Lui. Il dérange. Nul ne peut rester sans interrogation devant Lui ... et c'est vrai pour nous aussi.
Mais le rocher où l'on peut s'amarrer et le phare qui va orienter notre navigation, c'est la parole -surprise des soldats touchés en plein cœur : "Jamais homme n'a parlé comme cet homme !" Alors ... écoutons-le et n'ayons pas peur de nous laisser bousculer par ses Enseignements et sa Personne ! Il nous faudra certes déblayer notre maison, mais une fois nettoyée et remise en ordre, nous y vivrons mieux : "Je vous laisse la Paix, c'est ma paix que je vous donne, je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne s'effraie." (Jn 14, 27)
Parole du jour
Jn 5, 31-47
Vendredi 23 mars

Lorsque les frères de Jésus furent montés
à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi,
non pas ostensiblement, mais en secret.
La semaine de la fête était déjà à moitié passée
quand Jésus monta au Temple et se mit à enseigner.
Quelques habitants de Jérusalem disaient alors :
« N'est-ce pas lui qu'on cherche à faire mourir ?
Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien !
Les chefs du peuple auraient-ils vraiment reconnu
que c'est lui le Messie ?
Mais lui, nous savons d'où il est.
Or, lorsque le Messie viendra, personne ne saura d'où il est. »
Jésus, qui enseignait dans le Temple, s'écria :
« Vous me connaissez ? Et vous savez d'où je suis ?
Je ne suis pas venu de moi-même :
mais celui qui m'a envoyé dit la vérité,
lui que vous ne connaissez pas.
Moi, je le connais parce que je viens d'auprès de lui,
et c'est lui qui m'a envoyé. »

On cherchait à l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui
parce que son heure n'était pas encore venue.

On croit connaître Jésus, mais il est inconnaissable. On ne peut le saisir, il est insaisissable. Son Royaume n'est pas de ce monde. Le crucifier ne changera rien. Il est libre ! Et la liberté n'est pas éclose dans le terrestre, dans l'espace et le temps, elle jaillit de l'intérieur, du cœur de l'homme. Il faudrait mieux dire du coeur de Dieu que l'homme laisse s'ajuster à son propre cœur. Ainsi de Jésus, Dieu incarné. Et si nous croyons le connaître, nous nous faisons illusion car on ne met pas la main sur Dieu. Il faut un lâcher prise, un renoncement à soi pour qu'Il se révèle à nous, un ajustement. Il faut passer par la reconnaissance de notre non-savoir. C'est Lui et Lui seul qui se dit à nous et qui nous donne de faire l'expérience de sa Présence. Laissons-nous dépouiller de nos fausses richesses pour nous enrichir de l'unique Richesse qu'Il est pour nous : "Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ." Mt 13, 44

jeudi 22 mars 2012

Parole du jour
Jn 5, 31-47
(Jeudi 22 mars)

Jésus disait aux Juifs :
« Si je me rendais ce témoignage à moi-même,
mon témoignage ne serait pas vrai ;
il y a quelqu'un d'autre qui me rend témoignage,
et je sais que le témoignage qu'il me rend est vrai.
Vous avez envoyé une délégation
auprès de Jean Baptiste,
et il a rendu témoignage à la vérité.
Moi, je n'ai pas à recevoir le témoignage d'un homme,
mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés.
Jean était la lampe qui brûle et qui éclaire,
et vous avez accepté de vous réjouir un moment à sa lumière.
Mais j'ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean :
ce sont les œuvres que le Père m'a données à accomplir ;
ces œuvres, je les fais,
et elles témoignent que le Père m'a envoyé.
Et le Père qui m'a envoyé,
c'est lui qui m'a rendu témoignage.
Vous n'avez jamais écouté sa voix,
vous n'avez jamais vu sa face,
et sa parole ne demeure pas en vous,
puisque vous ne croyez pas en moi, l'envoyé du Père.
Vous scrutez les Écritures
parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ;
or, ce sont elles qui me rendent témoignage,
et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
La gloire, je ne la reçois pas des hommes ;
d'ailleurs je vous connais :
vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu.
Moi, je suis venu au nom de mon Père,
et vous ne me recevez pas ;
si un autre vient en son propre nom,
celui-là, vous le recevrez !
Comment pourriez-vous croire,
vous qui recevez votre gloire les uns des autres,
et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique !
Ne pensez pas que c'est moi qui vous accuserai devant le Père.
Votre accusateur, c'est Moïse,
en qui vous avez mis votre espérance.
Si vous croyiez en Moïse,
vous croiriez aussi en moi,
car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture.
Mais si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit,
comment croirez-vous ce que je dis ? »

Quel est le témoignage que Jésus est "de Dieu", ce sont les œuvres qu'il accomplit. Ces œuvres sont porteuses de bien : enseignements ... libérations ... guérisons ... bienveillance (Cana) nouveau regard sur Dieu qu'il appelle son "Père" ... L'œuvre en son apogée sera celle de la croix où il montrera son désintéressement - ce qui n'est pas le cas de ses accusateur "qui cherchent leur gloire les uns des autres" - dans le don total qu'il fera de lui-même, librement, pour le salut de ceux-là même qui l'accusent et le crucifie. Dans l'Évangile d'hier, il expliquait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu'il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement." (Jn 5, 20) Jésus est en pleine "résonance" avec le Père. A travers les œuvres de Salut qu'Il pose, c'est Dieu lui-même qui lui rend témoignage. Et Il laisse entendre que "Les Écritures" le révèlent : "Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ; or, ce sont elles qui me rendent témoignage" et que c'est de Lui que Moïse a parlé : "Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture." Jésus est la clef des Écritures, la pleine révélation. C'est pour cette raison que toute lecture des Écritures doit commencer par les Évangiles. Apprendre à connaître Jésus pour découvrir que toute l'Ecriture parle de Lui en préfiguration où en accomplissement ...