samedi 4 octobre 2014


Saint François d'Assise
Samedi 4 octobre
Gal 6, 14-18 - Mt 11, 25-30
Homélie pour la Fête de St François


Création nouvelle, choses nouvelles



« Ce qui compte, c’est la création nouvelle » nous dit St Paul dans la lettre aux Galates (6, 15). Et dans l’apocalypse il est mis sur les lèvres de Jésus : « Voici que je fais toutes choses nouvelles ». ( Ap 21- 5) Mel Gibson, dans le film « La Passion du Christ » met sur la bouche de Jésus, alors qu’il tombe sous la croix et que sa mère vient à lui, ces mêmes paroles : « Femme, voici que je fais toutes choses nouvelles ». Cette création nouvelle, ces choses nouvelles, qui peut comprendre de quoi il s’agit ? … Dans l'Évangile, Jésus nous le dit : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » Et les tout-petits peuvent entrer dans le mystère de Dieu : « Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.» (Mt 11, 25-30)


Pauvreté



François est de ces tout-petits. Car il a compris que le "nouveau" de l’Évangile est la « Pauvreté ». Et  que la « Pauvreté » n’était pas quelque chose mais « Quelqu’un ». Ce « Quelqu’un » qui n’avait pas où reposer la tête. Pourquoi ? … Parce que ce « Quelqu’un » était Dieu lui-même. Seul Dieu est vraiment Pauvre ! Il est le Pauvre ! C’est pour cela qu’il est Amour car l’Amour demande la Pauvreté.



L’être humain en tant que créature et donc en tant qu’« être fini » est dans le manque et donc assujetti à la possessivité, ne serait-ce que par l’instinct de conservation. Et c’est bien ce que nous constatons pour nous-mêmes. Il nous est difficile de ne pas nous accaparer ceci, cela, l’autre, des choses et des êtres. Le jugement sur l’autre est une façon de le posséder. Le non pardon aussi etc ... Et nous n’arrivons pas à nous décoller de cette possessivité qui nous englue.



Dieu, lui, qui est le créateur et donc « Être infini » n’a pas de manque. En ce sens il est impassible, c’est-à-dire sans faille, toujours identique à lui-même. Et chacune des personnes divines est dans une pleine dépossession de soi  qui donne la pleine existence aux deux autres. C’est le mystère pascal au sein de la Trinité. Chacune meurt à elle-même et cette désappropriation donne vie à l’autre, aux autres. Dieu est donc « le Pauvre » par excellence car il renonce à tout et dans cette mort à lui-même, il pose l’autre en « en-face » de lui. C’est ce que l’on appelle l’Amour.



Ce fut me semble-t-il l’expérience de François qui en épousant Dame Pauvreté, épousait Dieu lui-même. Et le chemin de pauvreté extérieure n’avait pour lui de sens que comme chemin de dépossession, de désappropriation intérieure pour un Amour d’identification à l’Amour de Dieu : « Nous le verrons tel qu’il est car nous lui serons semblable. » (1jn 3, 2)  C’est en ce sens que : « Celui qui perd sa vie la gagne. » (Mc 8, 35) Dépouillement de l’avoir sous toutes ses formes pour « être ».



Certes, c’est impossible à l’homme, mais comme le dit Jésus, « ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu. » (Mt 19, 26) Et pour ce faire : « Dieu s’est fait homme ». C’est tout le mystère de Noël que François ne cessera de méditer. Pensons à l’ermitage de Greccio, là où il inventa la 1ère crèche vivante. L’enfant dans la mangeoire, c’est Dieu dans la pleine dépossession de lui-même, se livrant entre les mains des hommes qui chercheront à le posséder et à le ramener à eux, à leurs pensées, à leur façon d’être ... Mais l’amour ne se laisse pas enfermer, il échappe à la possession car il est désappropriation. Aussi les hommes vont-ils chercher à le détruire. En Jésus, l’Amour est crucifié ! Et en Jésus, c’est Dieu Trinité qui est cloué au gibet : « Qui me voit, voit le Père » (Jn 14, 9). François aura ce cri : « L’Amour n’est pas aimé ! » Et il le vivra de l’intérieur par identification, recevant les stigmates, signe inscrit dans la chair  de la dépossession de soi et donc de l’amour, d’un amour universel qui englobe jusqu’à la création entière : Aimer comme Dieu aime.



Epousailles



Le chemin que prit François pour cette union au « Dieu Pauvre » fut celui du désert, de la rencontre avec soi-même sans artifice et sans fuite, sans compensation non plus, sous le regard du Christ Pauvre. Il fera l’expérience de son immense miséricorde. Accepter de lâcher ses illusoires richesses, ses possessivités d’ordre affectives, relationnelles, matérielles ou autres dans son cœur transpercé par la lance, pour une purification, en reconnaissant et en acceptant ne pouvoir les lâcher par soi-même. Lâcher l’incapacité à lâcher soi-même. Se déposséder dans l’incapacité à se déposséder soi-même. C’est une épreuve de vérité et donc de véritable humilité qui passe par la souffrance d’une mort à soi. C’est un retournement de l’être, l’accueil de la divinité dans une humanité encore imparfaite. Cela fait mal et en même temps libère : « la douloureuse joie » comme disent les orientaux. Ainsi le Symbole d’Athanase dit-il que dans le Fils incarné, « ce n’est pas la divinité qui a été transformée en la chair, mais l'humanité qui a été assumée en Dieu. » François a compris qu’en Jésus, le Fils incarné,  il s’agissait, dans l’acceptation de son incapacité même, de se laisser assumer en Dieu. Non par confusion mais par rédemption et  identification, le salut et la communion, l’union. 

Eloi Leclerc dans son livre « Sagesse d’un pauvre » fait dire à François dans son dialogue avec Léon, triste de son incapacité à se décoller de lui-même, à se déposséder : «Notre néant, vois-tu, s’il est accepté, devient l’espace où Dieu peut encore créer. » « Il faut tout simplement ne rien garder de soi-même. Tout balayer. Faire place nette. Accepter d’être pauvre (ici dans le sens d’incapacité). Renoncer à tout ce qui est pesant, même au poids de nos faute (se déposséder de tout). Ne plus rien voir que la gloire du Seigneur et s’en laisser irradier. » Pour que cette transformation soit possible, "Tourne ton regard vers Dieu et admire-le. Réjouis-toi de ce qu'il est lui, toute sainteté.» ... « il faut regarder plus haut, beaucoup plus haut » dit-il encore, détourner son regard de soi pour le tourner vers Lui et  faire l’expérience de son regard lumineux et transfigurant : « se laisser irradier par l’amour du Seigneur » et entrer avec lui dans une relation d’épousailles.Le christianisme est nuptial.


En ce sens, François qui aima tant se blottir dans le creux du rocher expérimenta  la Parole du Cantique des cantiques qu’il devait bien connaître et qui fut peut-être sa raison de s’y cacher dans pratiquement tous les ermitages qu’il fonda :


C’est le Bien-aimé qui parle : « Ma colombe, dans les fentes du rocher, dans les retraites escarpées, que je voie ton visage, que j’entende ta voix ! Ta voix est douce, et ton visage, charmant. »

Ce passage est précédé d’un autre qui annonce justement l’accomplissement d’une « Création nouvelle, d’un monde où tout sera nouveau » et qui rappelle le baptême où résonne la parole du célébrant envers le baptisé : « Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ. » (Rite du baptême) : 
« Il parle, mon bien-aimé, il me dit : Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…Vois, l’hiver s’en est allé, les pluies ont cessé, elles se sont enfuies. Sur la terre apparaissent les fleurs, le temps des chansons est venu et la voix de la tourterelle s’entend sur notre terre. Le figuier a formé ses premiers fruits, la vigne fleurie exhale sa bonne odeur. Lève-toi, mon amie, ma gracieuse, et viens… » (Ct 2, 10-14)



Cette transformation ouvre à une véritable fraternité où les relations entre les hommes sont en résonance avec l’amour du  Dieu Pauvre dont les bras sont grands ouverts pour tous et chacun : « Elevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi. » (Jn 12, 32) La croix est le carrefour de la Vie et de la Vie en abondance, de la pleine communion en Lui.



Accomplissement



Je voudrais terminer par le récit de la mort de François qui résume tout son chemin de vie :



« Le saint, tout heureux, et jubilant d'allégresse d'avoir été jusqu'au bout fidèle à sa dame la Pauvreté, leva les mains vers le ciel et glorifia le Christ pour tant de joie : s'en aller vers lui entièrement libre, débarrassé de tout. Car s'il avait agi ainsi, c'était par souci de pauvreté : il ne voulait rien posséder, pas même un habit, qui ne lui eût été prêté par autrui. Pour être parfaitement conforme au Christ crucifié, pendu en croix pauvre, souffrant et nu, il était resté nu devant l'évêque au début de sa conversion, et c'est nu également qu'il voulut sortir de et monde, au moment de la mort. Aux frères qui l'assistaient, il ordonna au nom de l'obéissance dont la charité leur faisait un devoir, de le déposer nu sur la terre après sa mort et de l'y laisser durant le temps nécessaire pour parcourir un mile à pas lents. Quel homme vraiment chrétien, lui qui voulut vivre comme vivait le Christ, mourir comme il est mort, rester, comme Lui, cadavre délaissé après la mort, et qui mérita les honneurs de l'impression en son corps de cette parfaite ressemblance (les stigmates) !

L'heure approchait ; il fit venir tous les frères alors présents dans ce petit poste et, avec quelques paroles de consolation pour adoucir leur chagrin, les exhorta de tout son cœur de père à aimer Dieu … Enfin, sur tous les frères qui l'entouraient il étendit les mains … et il bénit tous ses frères, les absents comme les présents, au nom du Crucifié et par sa puissance.

Il se fit apporter le livre des Évangiles et demanda la lecture du texte de saint Jean qui commence ainsi : « Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde auprès du Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans ce monde, il les aima jusqu’à la fin ... »



Enfin, tous les desseins de Dieu s’étant réalisés en lui, son âme très sainte se dégagea de sa chair pour être absorbée dans l’abime de la clarté de Dieu, et le bienheureux s'endormit dans le Seigneur. » (Site "St François d'Assise et Sainte Claire")                   P. Patrice Renier

  Rien ne peut empêcher le Soleil de rayonner

Il faudrait toujours remercier Dieu. Même quand tout ne s’arrange pas comme nous le voudrions. Mais, c’est difficile. Nous manquons toujours à l’espérance. Quand j’étais jeune je demandais parfois des comptes à Dieu, lorsque les choses n’allaient pas comme je le désirais. Et si Dieu faisait la sourde oreille, je me troublais, je m’irritais même. A présent, je ne demande plus aucun compte à Dieu. J’ai compris que cette attitude était enfantine et ridicule. Dieu est comme le soleil. Qu’on le voie ou qu’on ne le voie pas, qu’il apparaisse ou qu’il se cache, il rayonne. Allez empêcher le soleil de rayonner ! Et bien, on ne peut davantage empêcher Dieu de ruisseler de miséricorde !
A la différence du soleil qui rayonne sans nous et par-dessus nos têtes, Dieu a voulu que sa bonté passe par le cœur des hommes. C’est là quelque chose de merveilleux et de redoutable. Il dépend de chacun de nous, pour notre part, que les hommes éprouvent ou non la miséricorde de Dieu. Voilà pourquoi la bonté est une si grande chose. (Tiré du livre La Sagesse d'un Pauvre)
La rencontre du lépreux
Un soir, en se promenant à cheval, François rencontre un lépreux. D'habitude, François, comme tout le monde d'ailleurs, s'enfuit dès qu'un lépreux s'approche d'un peu trop près. La lèpre est une maladie très contagieuse, et la peur de l'attraper, met le malade en dehors de toute vie avec les gens de la ville. Tout le monde fuit dès que la clochette du lépreux retentit ! Pourtant, cette fois – là, François s'arrête, prend le lépreux dans ses bras et l'embrasse ; il remonte à cheval, et quand il se retourne pour saluer une dernière fois le lépreux, celui – ci a disparu. François comprend alors que c'est Jésus lui même qui se présentait à lui sous les traits du lépreux.
Les deux récit se rejoignent. A chacun de trouver le lien et son implication dans sa vie ...

mardi 30 septembre 2014


Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à ruminer et à vous laisser interpeller
par les textes de la Parole de Dieu
offerts chaque jour pour la Messe.

"Souvent nous entendons la Parole de Dieu et l’avalons sans même prendre le temps de la mâcher... Aussitôt, cette nourriture avalée est oubliée. Observez les ruminants comme la vache par exemple. Elle coupe l’herbe sans la mâcher et peut ainsi ingurgiter une grande quantité d’herbe par jour. Celle-ci est accumulée dans la panse puis, après un certain temps, l’animal se met à ruminer, c'est-à-dire qu’elle régurgite le contenu de sa panse dans sa bouche et le mâche à nouveau. Ainsi pulvérisée, cette nourriture pourra être à nouveau avalée puis commencera la digestion qui durera trois jours. Cette nourriture la nourrit et lui donne vie ...
Les Ecritures ne sont pas des paroles d’hommes, mais la Parole de ‘Dieu’ qui ne périt pas, qui demeurera toujours, qui est toujours vivante, parlante pour chacun d’entre vous. Mais encore faut-il comme la vache, pouvoir l’accueillir avec bonheur chaque jour, la mâcher, la remâcher jusqu’à ce qu’elle nous parle et puisse accomplir son œuvre de transformation ..." (Anonyme)

Parole du jour
Lc 9, 51-56
Mardi 30 septembre

Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem. Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem.
Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? » Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. Et ils partirent pour un autre village.

Les disciples Jacques et Jean ne sont pas encore du "Nouveau Testament", ils demeurent dans dans le "œil pour œil, dent pour dent". Il va leur falloir une conversion radicale. La représentation qu'ils se font de Dieu, n'est pas celle que Jésus révèle en sa Personne même : "Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous persécutent." Durs durs que ces paroles !
Écoutons la fin du testament que Christian De Chergé, martyr de Tibhirine, écrivit le 1er janvier 1994, deux ans avant son assassinat : "Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, (son meurtrier) qui n’auras pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet « À-DIEU » en-visagé de toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. Amen ! Inch’ Allah." Telle est la Bonne Nouvelle du Christ qui nous révèle les vraies pensées de Dieu qui ne sont pas à confondre avec les nôtres ...

lundi 29 septembre 2014


Parole du jour
 (Jn 1, 47-51)
Mardi 29 septembre 

Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare : « Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir. »Nathanaël lui demande : « Comment me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. »Nathanaël lui dit : « Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu !
C'est toi le roi d'Israël ! »Jésus reprend : « Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, et c'est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme. »

Le mot "Ange" signifie "Messager". Les Anges sont des êtres spirituels envoyés par Dieu pour nous aider dans notre marche vers Lui. Nous sommes en effet dans un combat pour la vie, la lumière, l’amour. Mais nous oublions que nous ne sommes pas seuls, que les Anges, comme les Saints, sont des alliés très efficaces.

Nous pouvons les appeler à notre secours. Si nous leur demandons, ils prennent notre défense et nous conduisent à la délivrance de ce qui nous entrave, comme Michel dont le nom signifie "qui est comme Dieu" et qui dans la Bible est montré comme un Ange qui combat le Mal et les ténèbres . Cependant, les Anges respectent profondément la liberté dans laquelle nous sommes crées. Si nous préférons demeurer seuls, ils nous laissent combattre seuls. Cependant, ils nous protègent invisiblement d’une manière très surprenante, nous verrons cela lors de notre "Passage" (Pâques) vers le Seigneur.

Plus nous sommes petits, plus ces « protecteurs » du ciel sont importants. « Il y eut un combat dans le ciel : celui de Michel et de ses anges contre le Dragon ». Ce combat contre les puissances des ténèbres, est celui de la vie selon l’Esprit, c’est un combat pour la Vie. Les anges et les archanges, comme tous les saints, sont des aides puissantes. Le grand combat dans lequel nous sommes inscrits est le combat de Jésus, de Marie, de l’Église, et donc le combat de l’humanité. Le menteur peut se servir de nous, à notre insu, pour faire son œuvre de destruction, de division (Sens du mot "diable").

Dans le combat spirituel, Saint Ignace de Loyola nous dit qu’il faut discerner sans cesse les pensées de notre cœur. Nous sommes en effet le théâtre des bons et des mauvais esprits. Une parole désagréable peut faire mal, un geste non contrôlé peut provoquer de la violence. Notre cœur est le réceptacle d’un grand combat qu’il est bon de mesurer : Paroles, gestes, attitudes sont à soumettre à la lumière de Dieu pour que son œuvre se réalise. Il nous faut demeurer dans le Christ, enveloppés par les anges parce que dans sa chair Jésus a tué la haine.

« Amen, amen, je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l’homme ». Après Michel le Défenseur, nous fêtons Gabriel, dont le nom signifie "Force de Dieu" ou "Dieu est ma Force", l’envoyé de Dieu. Pour que Marie soit libre de dire oui, dans son consentement, Dieu envoie l’Archange Gabriel. Les anges sont donnés pour nous protéger, pour nous aider dans notre cheminement, pour nous consolider. Jésus dira a propos des tout-petits : « Leurs anges voient sans cesse la face de Dieu. » C’est Tobie qui nous parle de Raphaël le guérisseur. Raphaël, dont le nom signifie "Dieu guérit", il se met en route, accompagnant le jeune Tobie, en revenant, il guérit de sa cécité le vieux Tobit.
Nous avons tous besoin d'accueillir l'annonce de la Bonne Nouvelle avec Gabriel, la délivrance avec Michel et la guérison avec Raphaël. Reconnaissons dans leur agir l'œuvre du Salut (mot qui signifie "Santé"), réalisé en Jésus-Christ.

vendredi 26 septembre 2014

Parole du jour
Lc 9, 18-22
Vendredi 26 septembre

Un jour, Jésus priait à l'écart.Comme ses disciples étaient là, il les interrogea :« Pour la foule, qui suis-je ? »
Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres,un prophète d'autrefois qui serait ressuscité. »
Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prit la parole et répondit : « Le Messie de Dieu. »
Et Jésus leur défendit vivement de le révéler à personne, en expliquant : « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »

Voilà une question qui nous concerne tous : « Pour toi, dit Jésus à chacun d'entre nous, qui suis-je ? » Il est bon de s'arrêter quelques instants pour essayer de répondre à cette question. Bien sûr, des réponses viennent à notre mémoire mais, le connaît-on vraiment ? … Les apôtres croyaient le connaître et pourtant ils étaient loin de cette connaissance et la représentation qu'il se faisait de lui ne lui ressemblait pas vraiment. Il leur faudra tout un cheminement et le don de l'Esprit-Saint pour commencer à entrer dans son intimité et à le connaître mieux. Qui en effet pourrait assurer le connaître vraiment ? ...  La meilleure façon pour avancer dans cette connaissance du cœur, c'est de le laisser se dévoiler en nous en nous mettant vraiment à son écoute et à sa suite.

jeudi 25 septembre 2014

Parole du jour
Lc 9, 7-9
Jeudi 25 septembre

Hérode, prince de Galilée,
apprit tout ce qui se passait,
et il ne savait que penser,
parce que certains disaient que Jean le Baptiste
était ressuscité d'entre les morts.
D'autres disaient :
« C'est le prophète Élie qui est apparu. »
D'autres encore :
« C'est un prophète d'autrefois qui est ressuscité. »
Quant à Hérode, il disait :
« Jean, je l'ai fait décapiter ;
mais qui est cet homme dont j'entends tellement parler ? »
Et il cherchait à le voir.
La personne de Jésus pose question. Lorsqu'on veut mettre la main sur Lui, il échappe. Impossible de le posséder. Il est un homme libre de la liberté de Dieu. Cette liberté se montrera dans toute sa splendeur au moment de sa Passion : "Ma vie, nul ne la prend, c'est moi qui la donne." Sa souffrance et sa mort prennent alors une autre dimension : celle de l'amour et de la vie. Le mal n'a aucune prise sur Lui. Nous aussi nous sommes appelés à vivre les différente circonstances de notre vie dans la grâce de cette liberté-là. Dans le film "Des hommes et des dieux" sur les "moines martyrs de Tibhirine", le Frère Luc dit au frère Christian : "La mort ne me fait pas peur car je suis un homme libre."
Contemplons à nouveau le chemin de croix de Jérôme Bosh. Il nous aidera à le comprendre ...

vendredi 19 septembre 2014


 Parole du jour
Lc 8, 4-15
Samedi 20 septembre

Comme une grande foule se rassemblait, et que de toutes les villes on venait vers Jésus, il dit en parabole : « Le semeur est sorti pour semer la semence. Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin, les passants l'ont piétiné, et les oiseaux du ciel ont tout mangé. Du grain est tombé aussi dans les pierres, il a poussé, et il a séché parce qu'il n'avait pas d'humidité. Du grain est tombé aussi au milieu des ronces, et, en poussant, les ronces l'ont étouffé. Enfin, du grain est tombé dans la bonne terre, il a poussé, et il a porté du fruit au centuple. » En disant cela, il élevait la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »

Ses disciples lui demandaient quel était le sens de cette parabole. Il leur déclara : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n'ont que les paraboles, afin que se réalise la prophétie : Ils regarderont sans regarder, ils écouteront sans comprendre.

Voici le sens de la parabole. La semence, c'est la parole de Dieu. Ceux qui sont au bord du chemin, ce sont ceux qui ont entendu ; puis le démon survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d'être sauvés. Ceux qui sont dans les pierres, lorsqu'ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n'ont pas de racines, ils croient pour un moment, et, au moment de l'épreuve, ils abandonnent. Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont ceux qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité. Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la Parole dans un coeur bon et généreux, la retiennent, et portent du fruit par leur persévérance. »

Dieu ne donne pas aux uns et pas aux autres. Il donne à tous car il ne fait pas acception des personnes. Il aime chacun d'un amour éternel. Donc du coté de Dieu, tout est donné. La Croix en est la révélation : le sommet de l'Amour et du Don. Mais il ne peut obliger qui que ce soit à recevoir ce qu'il donne. L'homme n'est pas un robot, il a son "libre arbitre" et Dieu respecte ses choix. Et donc il lui revient d'accueillir ou non ce qui lui est offert. Les deux voies, l'une, par l'accueil du "Don", qui conduit à la vie et l'autre, par le rejet, à l'enfermement. ... C'est ce qui est dit dans la Parabole. La semence, la Parole, est semée dans toutes les terres, dans tous les coeurs, et chacun la reçoit comme il le veut ... comme il l'entend. Parfois le sol est pierreux, d'autres fois épineux etc ... et parfois "bonne terre". A chaque fois la Parole porte un fruit où non selon l'état du sol, du coeur et son attente. Il est bon de travailler  à ce que notre cœur soit bon et généreux pour accueillir la Parole ... Or la Parole ce n'est pas quelque chose, c'est Quelqu'un : Jésus Lui-même !

Parole du jour
Lc 8, 1-3
Vendredi 19 septembre


Jésus passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l'accompagnaient, ainsi que des femmes qu'il avait délivrées d'esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), Jeanne, femme de Kouza, l'intendant d'Hérode, Suzanne, et beaucoup d'autres, qui les aidaient de leurs ressources.

Ce bref passage est un « sommaire », c’est-à-dire un résumé de l’activité missionnaire de Jésus qui assure le lien entre deux sections de l’Evangile.
Ces quelques versets soulignent que les femmes sont elles aussi habilitées à suivre Jésus, alors que la tradition rabbinique n’admettait que des disciples masculins. Le nombre de ces femmes qui accompagnaient Jésus dans ses pérégrinations n’est pas indiqué ; mais trois noms sont mentionnés : Marie-Madeleine, Jeanne et Suzanne. Jésus n’est pas entouré d’une collectivité d’individus anonymes, mais de personnes ayant un nom, un visage et une histoire uniques, qui ont pu expérimenter sa bienveillance et la puissance de sa miséricorde, et qui ont librement choisi de le suivre. Ces femmes ne font pas partie du groupe des Apôtres : Jésus ne les a pas nominativement appelées à ce ministère ; mais elles font partie - et seront même les modèles - du groupe des disciples : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique » (Lc 8, 21).
Ces femmes, nous dit saint Luc, « aidaient les Douze (et Jésus) de leurs ressources ». Elles pourvoyaient aux biens nécessaires pour le bon déroulement de la mission. Les biens matériels sans doute, c’est-à-dire le pain qui nourrit les corps ; mais aussi le pain de l’amitié, veillant, par leur attention discrète à chacun, à la bonne entente et à l’unité du groupe ; et le pain de la Parole auquel elle devait ramener les Apôtres toujours menacés par l’activisme en raison de leur engagement dans l’évangélisation et le gouvernement des Églises.
Ce ministère propre des femmes n’est pas limité au temps du compagnonnage avec Jésus : saint Luc va le confirmer au moment de la fondation de l’Église dans le Feu de la Pentecôte, en précisant qu’au Cénacle les Apôtres « d’un seul cœur, participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus » (Ac 1, 14). Le don de l’Esprit viendra consacrer ces femmes dans ce « sacerdoce de la charité » (Jean-Paul II) et dans cette mission de vigilance prophétique. D’autres prendront le relais : Lydie (Ac 14, 14), Priscille (Ac 18, 2), Syntyché et Evodie (Ph 4, 2), Chloé (1 Co 1, 11), Phébé (Rm 16, 1s). Ce ne sont que quelques noms d’une longue litanie de Saintes Femmes, qui tout au long de l’histoire de l’Église, ont été les collaboratrices de Dieu auprès des Apôtres, participant à leur œuvre d’évangélisation par l’exercice humble et fidèle de leur charisme propre. (P. Joseph-Marie)

jeudi 18 septembre 2014

 Parole du jour
Lc 7, 36-50
Jeudi 18 septembre

Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table.
Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum.
En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu'elle est : une pécheresse. »
Jésus prit la parole : « Simon, j'ai quelque chose à te dire. — Parle, Maître. »
Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d'argent, l'autre cinquante. Comme ni l'un ni l'autre ne pouvait rembourser, il remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l'aimera davantage ? »
Simon répondit : « C'est celui à qui il a remis davantage, il me semble. — Tu as raison », lui dit Jésus.
Il se tourna vers la femme, en disant à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré chez toi, et tu ne m'as pas versé d'eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, elle n'a pas cessé d'embrasser mes pieds. Tu ne m'as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m'a versé un parfum précieux sur les pieds.  Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c'est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d'amour. »
Puis il s'adressa à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » Les invités se dirent : « Qui est cet homme, qui va jusqu'à pardonner les péchés ? » Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t'a sauvée. Va en paix ! »

La sainteté n'est pas la perfection. S'il en était ainsi, très vite l'orgueil prendrait le dessus : l'être humain se ferait comme trop souvent il le fait, l'égal de Dieu. Le donnant-donnant. Or la vie, nous la recevons de Lui comme la sainteté. Lui seul est Saint. Et lorsque Jésus nous demande "d'être parfait comme notre Père Céleste est parfait" (Mt 5, 48) , il nous appelle à la miséricorde et à l'amour : "Vous donc soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux." (Lc 6, 36) Et il ajoute : "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés, pardonnez et vous serez pardonnés." (v. 37-38) Voilà en fait la vraie perfection qui s'apparente alors à l'amour qui en est la Source et le moteur ... En ce sens, le pharisien n'était pas parfait comme il pensait l'être avec toutes ses pratiques et sa suffisance. Il  savait reconnaître le péché des autres sans distinguer d'ailleurs entre la personne et son péché, mais pas le sien. Pour cette raison, le pardon ne pouvait accomplir son œuvre de salut en lui.  Quand à la femme :  "Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c'est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d'amour. " La reconnaissance de son péché et la joie de la libération a mis dans son cœur "son grand amour". Et désormais elle n'est plus centrée sur son "égo", mais sur la Personne de Jésus dans une confiance qui laisse passer la grâce : " Ta foi t'a sauvée. Va en paix ! ". "Que celui qui a des oreilles entende !"

mercredi 17 septembre 2014


 Parole du jour
Lc 7, 31-35
Mercredi 17 septembre


Jésus disait à la foule : « À qui donc vais-je comparer les hommes de cette génération ? À qui ressemblent-ils ? Ils ressemblent à des gamins assis sur la place, qui s'interpellent entre eux : 'Nous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé. Nous avons entonné des chants de deuil, et vous n'avez pas pleuré.' Jean Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin, et vous dites : 'C'est un possédé !' Le Fils de l'homme est venu ; il mange et il boit, et vous dites : 'C'est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.' Mais la sagesse de Dieu se révèle juste auprès de tous ses enfants. »

Le grand danger pour l'homme, c'est d'être une girouette et de se tourner dans le sens où souffle le vent. Il refuse alors d'écouter son cœur préférant écouter son "égo". L'autre devient un adversaire quel que soit sa position : qu'il mange ou qu'il jeûne, qu'il danse ou qu'il pleure. Mais fondamentalement cela ne change rien à la vérité : " la sagesse de Dieu se révèle juste auprès de tous ses enfants." Malheureux cet homme sans racine qui bâtit sur le sable. Il ne peut exister qu'en étant contre. Il a pris un chemin d'enfermement et de destruction pour lui-même car il se retrouve seul même au milieu de soi-disant amis qui semblent l'aduler et le suivre ... : 

" Heureux est l'homme qui n'entre pas au conseil des méchants, 
qui ne suit pas le chemin des pécheurs, 
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
 et murmure sa loi jour et nuit !

Il est comme un arbre planté près d'un ruisseau, 
qui donne du fruit en son temps, 
et jamais son feuillage ne meurt ; 
tout ce qu'il entreprend réussira,
 tel n'est pas le sort des méchants.

Mais ils sont comme la paille balayée par le vent : 
au jugement, les méchants ne se lèveront pas, 
ni les pécheurs au rassemblement des justes.
Le Seigneur connaît le chemin des justes, 
mais le chemin des méchants se perdra." 
(Psaume 1)


Deux voies, l'une attentive à la Parole du coeur : "la loi du Seigneur" ; l'autre qui conduit à la perdition ... Ce n'est pas Dieu qui l'y met, c'est l'homme déraciné et sans eau qui s'y jette.

mardi 16 septembre 2014


  
Paroles du jour
Lc 7, 11-17
Mardi 16 septembre

Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu'une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l'on transportait un mort pour l'enterrer ; c'était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme.
En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas. » Il s'avança et toucha la civière ; les porteurs s'arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi. » Alors le mort se redressa, s'assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. 
La crainte s'empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu : « Un grand prophète s'est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » Et cette parole se répandit dans toute la Judée et dans les pays voisins.

Cette scène nous fait surtout découvrir la dimension prophétique de la mission de Jésus. Tant par ses paroles que par ses actes, il montre bien que c’est lui qui libère totalement tous les hommes, y compris ceux qui sont dans les ténèbres de la mort. Rien ne peut arrêter l’œuvre de libération que Jésus accomplit.
Ici, il est bien question de mort « physique » mais, bien sûr, le message évoque la mort spirituelle, la maladie spirituelle dont nous souffrons tous ...
Jésus agit ici par pure et totale compassion : rien ne lui est demandé, et, de son côté, il ne demande aucune réponse, aucune confession de foi, aucune reconnaissance préalable de son identité ou de son pouvoir d’agir au nom de Dieu. Il intervient de façon purement gratuite, et avec une sobriété extraordinaire : une parole à la mère, une parole au défunt, puis ce geste par lequel il rend le fils à sa mère. Il « passe » simplement, mais en apportant vie et libération ...
Ce « passage » de Jésus dans la vie des hommes. Est-ce le fait seulement du hasard ? Bien sûr, en lisant le récit de Luc, on pourrait se dire que c’est vraiment par un pur hasard que Jésus rencontre ce cortège funèbre. Jésus est étranger à Naïm, étranger à la famille que le deuil a frappée. Il n’y a, semble-t-il, aucune raison pour qu’il veuille manifester spécialement sa puissance dans cette ville.
Tout simplement, il est là. Il passe ... Jésus est présenté ici comme "passage" et "présence de Dieu" qui, à travers lui, « visite » et sauve son peuple. Jésus passe à Naïm comme il est passé dans l’histoire des hommes ...
Maintenant encore, il est là. Il passe, comme par pur hasard, dans nos vies. Il croise nos chemins. Et il nous regarde, avec compassion... Jésus passe, il est là. Il s’arrête et il dit « je te l’ordonne, relève-toi ». Et il rend l’homme à sa mère, la vie, la vie ici, maintenant, sur terre. Cet homme qu’il a ressuscité, il le rend à la vie du monde pour qu’il témoigne et, qu’à son tour, il œuvre pour la vie et le salut du monde.
La mission de Jésus est ainsi continuée par chaque chrétien, qui, parce qu’il suit Jésus comme disciple, accepte d’être envoyé par lui.        (Hiéromoine Guy)

lundi 15 septembre 2014


N.D. des douleurs
Parole du jour
Jn 19, 25-27
Lundi 15 septembre

 Près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

Ecoutons Saint Bonaventure (XIIIè sc.) :
  
" Regardez et voyez s'il y a douleur pareille à ma douleur ? " Ecoutons cette lamentation de Marie, la Vierge Mère. Contemplons cette douleur poignante et nous le verrons : il n'est pas de douleur pareille à sa douleur, si ce n'est la douleur de ce Fils où la sienne se modèle ; puisque, ô surprise à peine croyable, c'est une vraie compassion qui l'étreint, et que les mots d'une langue humaine ne sauraient exprimer. Car faisant rejaillir sur soi les douleurs, les blessures, les outrages de son Fils, elle les subissait dans sa propre personne, ressentant ce qui se trouvait dans le Christ Jésus. En son âme, debout près du Christ, elle partageait son martyre ; blessée de sa blessure, crucifiée au crucifix, percée du même glaive. Car son âme fut transpercée par le glaive de la passion du Christ." 
Commentaire :
 
Marie debout près de la croix, dans l'attitude de la Foi, fut en pleine communion avec son Fils. Mais comment une mère pourrait-elle rester insensible à la souffrance et à la mort de son Fils même si elle sait avec son coeur que celles-ci exprime la plénitude de l'Amour ? Une mère demeure une mère et préfèrerait pour elle seule cette souffrance et cette mort ! ...
Et puis, en même temps, ce passage était celui d'une nouvelle naissance, d'une nouvelle maternité : "Femme, voici ton Fils" ... "Voici ta Mère." Le disciple bien-aimé, uni à Marie au pied de la croix, représente tout disciple de Jésus, Marie, Mère de l'Eglise ... chaque personne humaine, Marie, Mère de l'Humanité. La virginité devenu féconde et maternelle en Jésus, le devient pour tous ceux qu'Il a sauvé par le don de sa vie auquel elle a communié dans les moindres fibre de son être. 
Prière du Bienheureux Jean Paul II (Rédemptor hominis)

« Je supplie Marie, Mère céleste de l'Eglise, qu'elle daigne persévérer avec nous dans cette prière du nouvel Avent de l'humanité, afin que nous formions l'Eglise, le Corps mystique de son Fils unique. J'espère que, grâce à cette prière, nous serons capables de recevoir l'Esprit Saint qui descend sur nous et de devenir ainsi témoins du Christ «jusqu'aux extrémités de la terre», comme ceux qui sortirent du Cénacle de Jérusalem au jour de la Pentecôte. » (Jean Paul II)

dimanche 14 septembre 2014

 Parole du jour
Jn 3, 13-17
Dimanche 14 septembre

Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme.
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
 
La croix est le signe d'un Amour au maximum, l'Amour de Dieu pour nous. Nous avons du prix à ses yeux, le prix de sa Vie. Sur la Croix, c'est Dieu Lui-même qui librement se livre, souffre et meurt. Et il le fait dans notre Humanité pour que notre Humanité libérée du péché et de la mort, refaçonnée par cet Amour au maximum, soit rendue à l'Immortalité et à la Paix. Car l'Amour est plus fort que la mort et la mort ne peut rien contre l'Amour. Elle croit être victorieuse de l'Amour, mais l'Amour est Vie : " O Mort, où est ta victoire ?O Mort, où est ton dard venimeux ? Le dard de la mort, c'est le péché ; ce qui renforce le péché, c'est la Loi. Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par Jésus Christ notre Seigneur. (1 Co 15, 55-57)  "Oui, dit Jésus, élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes." (Jn 12, 32)
 
Homélie de Saint André de Crète (8è sc.) :

Nous célébrons la fête de la Croix, de cette Croix qui a chassé les ténèbres et ramené la lumière. Nous célébrons la fête de la Croix et, avec le Crucifié, nous sommes portés vers les hauteurs, nous laissons sous nos pieds la terre et le péché pour obtenir les biens du ciel. ~ Quelle grande chose que de posséder la Croix : celui qui la possède, possède un trésor. ~ Je viens d’employer le mot de trésor pour désigner ce qu’on appelle et qui est réellement le meilleur et le plus magnifique de tous les biens ; car c’est en lui, par lui et pour lui que tout l’essentiel de notre salut consiste et a été restauré pour nous.

En effet, s’il n’y avait pas eu la Croix, le Christ n’aurait pas été crucifié, la vie n’aurait pas été clouée au gibet, et les sources de l’immortalité, le sang et l’eau qui purifient le monde, n’auraient pas jailli de son côté, le document reconnaissant le péché n’aurait pas été déchiré, nous n’aurions pas reçu la liberté, nous n’aurions pas profité de l’arbre de vie, le paradis ne se serait pas ouvert. ~ S’il n’y avait pas eu la Croix, la mort n’aurait pas été terrassée, l’enfer n’aurait pas été dépouillé de ses armes. La Croix est donc une chose grande et précieuse.

mercredi 10 septembre 2014

Parole du jour
Lc 6, 27-38
Jeudi 11 septembre
 
 
Jésus déclarait à la foule :
« Je vous le dis, à vous qui m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre. À celui qui te prend ton manteau, laisse prendre aussi ta tunique.
Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez quand vous êtes sûrs qu'on vous rendra, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu'on leur rende l'équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Dieu très-haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants.

Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »
 
 
Être chrétien n'est pas de tout repos : "Aimez vos ennemis !" Voilà une parole difficile pour l'homme. Est-ce possible ?  Et pourtant c'est au coeur de la voie chrétienne. C'est le chemin de Jésus. Le suivre, c'est prendre le même chemin. Combien de personnes sont malades de ce manque d'amour, de ce manque de pardon ? ... Il s'agit d'être plus fort que la haine, que le mal. La "Royauté" chrétienne c'est celle-là ! Et Jésus continue :  faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient ... Comment est-ce possible Seigneur ? Il nous le redit : "Ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu." et il ajoute "Sans moi vous ne pouvez rien faire." Lisons les Evangiles, nous verrons comment il a vécu ce qu'il dit : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font." Le fruit de ce pardon, de cet amour, c'est la Paix et la Vie donnée. Jésus dit aussi : "Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux." C'est le même message. En hébreu, le terme que nous traduisons par "miséricorde" signifie "entrailles maternelles". Etre "miséricordieux", c'est donner la vie comme une mère. Chaque personne humaine est à considérer comme notre enfant. On ne peut que vouloir du bien pour son enfant même s'il se fait notre ennemi. Alors la souffrance est là mais l'amour est plus fort que la souffrance. On l'aime jusqu'à être prêt à donner sa vie pour lui. Jésus l'a accompli : Il a donné sa vie pour ceux-là même qui le crucifiait. Accueillir ce don, accueillir Jésus dans notre vie, c'est Lui permettre de transformer nos sentiments pour aimer comme il nous aime. 

mardi 9 septembre 2014


 Paroles du jour
Lc 6, 12-19
Mardi 09 septembre

En  ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d'Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, celui qui fut le traître.

Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.

Voici que Jésus pose les premières pierres de son Église. Et il ne les choisit pas arbitrairement. Il les connaît de l'intérieur et sait qu'ils ne sont pas parfaits. Jésus prend du temps :  "Il s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu". Jésus ne fait rien sans la prière, sans la relation avec le Père ... Il ne fait rien en dehors de l'écoute du cœur. C'est pour nous une leçon. Une fois bien "connecté" intérieurement, il est prêt au discernement : "Il appelle ses disciples". C'est lui qui appelle. Il appelle et il choisit : "Il en choisit douze". "Douze" comme les douze tribus d'Israël. Jésus fonde le nouvel Israël dont la mission sera la même. Fondé en Abraham, Israël avait une feuille de route bien claire. Dieu dit à Abraham : "Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père ..." Abraham est appeler à une "conversion" : quitter l’idolâtrie et entrer dans une nouvelle relation en bâtissant sa vie sur l'Unique Dieu. Et ceci en lui remettant sa vie dans une confiance totale, la Foi : "pour le pays que je t'indiquerai". Cet abandon entre les mains de Dieu le conduira à accomplir sa mission : "Sois une bénédiction !"(Gn 12, 1-2) La Mission du Nouvel Israël fondé par Jésus sera la même : "Sois une Bénédiction!" Jésus n'a été que "Bénédiction". Il dira que "le disciple doit être comme son Maître". Et donc la Mission des Apôtres, nom qui signifie "Envoyés" sera la même que celle de Jésus, que celle d'Abraham : "Sois une Bénédiction !"  Et pour Jésus celle-ci s'accomplit plus particulièrement de trois manières qui sont indissociables : La Parole avec la mise en pratique de ce qu'elle dit : la libération et la guérison. 1. La Parole, l'enseignement de Jésus qui est un Rabbi, un Enseignant, enseignement qui est une Bonne Nouvelle et rejoint le coeur de l'homme : "Une foule de gens ... venus l'entendre."  - 2. La libération : "Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés." - 3. La guérison : "une foule de gens ... venus se faire guérir de leurs maladies". Jésus rend la Santé, c'est le sens du mot "Salut" :  " ... Il les guérissait tous." La Mission de l'Eglise, Nouvel Israël fondée sur les Apôtres et dont Jésus est "la Pierre d'Angle" est la même. Mais par elle-même elle ne peut rien : "Sans moi vous ne pouvez rien faire" dira Jésus à ses disciples.  Elle ne peut accomplir sa Mission que par Sa Force à Lui : "Une force sortait de Lui." Réceptacle de cette "Force", l'Eglise, Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l'Esprit est le "Lieu" où aujourd'hui encore on peut "toucher Jésus" : "toute la foule cherchait à le toucher ..."  En particulier par la "Vie fraternelle", la "prière", la "liturgie" et les "Sacrements", le "Service du frère".

vendredi 29 août 2014

Vendredi 29 août
  
Bonne Nouvelle pour aujourd'hui 
Mc 6,17-29
 
Martyre de St Jean-Baptiste
 
Hérode, prince de Galilée, avait fait arrêter Jean et l'avait mis en prison. En effet, il avait épousé Hérodiade, la femme de son frère Philippe, et Jean lui disait : « Tu n'as pas le droit de prendre la femme de ton frère. » Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mettre à mort. Mais elle n'y arrivait pas parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c'était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l'avait entendu, il était très embarrassé, et pourtant, il aimait l'entendre.

Cependant, une occasion favorable se présenta lorsque Hérode, pour son anniversaire, donna un banquet à ses dignitaires, aux chefs de l'armée et aux notables de la Galilée. La fille d'Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi tout ce que tu veux, je te le donnerai. » Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c'est la moitié de mon royaume. »
Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu'est-ce que je vais demander ? » Hérodiade répondit : « La tête de Jean le Baptiste. »
Aussitôt la jeune fille s'empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que tout de suite tu me donnes sur un plat la tête de Jean Baptiste. »
Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment fait devant les convives, il ne voulut pas lui opposer un refus.
Aussitôt il envoya un garde avec l'ordre d'apporter la tête de Jean. Le garde s'en alla, et le décapita dans la prison. Il apporta 1a tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.
Lorsque les disciples de Jean apprirent cela, ils vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau.
 
Dans le Prologue de l'Evangile selon St Jean, il est dit du Baptiste : "Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière." (Jn 1, 6-8) Nous savons par ailleurs que Jean-Baptiste a une place particulière. L'annonce de sa naissance est inattendu, son père Zacharie a du mal a croire le message de l'ange et devient muet. Ces neuf mois sans la parole lui feront faire tout un chemin vers une foi solide comme le roc. Dieu est Roc ! En effet, Élisabeth, femme de Zacharie et mère de Jean, dont le nom signifie "Maison de Dieu" était stérile. Mais comme pour Sarah la stérile, femme d'Abraham, qui va enfanter Isaac, on entend en écho : "Quoi de trop merveilleux pour Dieu ?" Ce qui rejoint le "Rien n'est impossible à Dieu" du récit de l'annonciation à Marie. Là encore il est question de Jean dont la présence dans le sein d’Élisabeth (elle en est à son 6ème mois) est le signe pour Marie de sa conception de Jésus, elle qui est vierge.Jésus témoignera de lui : "Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. Jésus dira de lui : " propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi.  Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui". Le Royaume de cieux, c'est l'enseignement de Jésus et donc Jésus lui-même. Jean reste de l'ancien-testament et ne pourra pas vraiment s'ouvrir au changements qu'apporte Jésus. C'est le pourquoi que depuis sa prison il envoie ses disciples demander à Jésus : "Es-tu celui qui doit venir ou faut-il en attendre un autre ? ..." Mais Jean restera fidèle à Jésus jusqu'au bout. Il a préparé ses chemins en annonçant sa venue ... Et cela dès le sein maternel où il tressaille dans le sein d'Elisabeth, lors de la venue de Marie à la visitation. Il l'a désigné comme l'Agneau qui enlève les péchés ... Il a appelé à la conversion pour l'accueillir avec un cœur purifié ... Il le précède, donnant sa vie pour la vérité, victime de la haine d'Hérodiade et de la faiblesse du monarque. Jésus lui-même, avant de mourir, victime de la haine, dira à Pilate qui montrera une grande faiblesse : "Je suis venu en ce monde pour rendre témoignage à la vérité." Jean, celui par qui Jésus a voulu être baptisé, a toujours été celui qui précède Jésus, lui préparant le chemin ... Toute son existence et même sa mort sont indissociables de celle de Jésus auquel elle sont ordonnées.
 
 

jeudi 28 août 2014

Jeudi 27 août
  
Bonne Nouvelle pour aujourd'hui


Mt 24, 42-32
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Veillez, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra.
Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n'aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra.
Quel est donc le serviteur fidèle et sensé à qui le maître de maison a confié la charge de son personnel pour lui donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail ! Amen, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens.
Mais si ce mauvais serviteur se dit : 'Mon maître s'attarde', et s'il se met à frapper ses compagnons, s'il mange et boit avec les ivrognes, son maître viendra le jour où il ne l'attend pas et à l'heure qu'il n'a pas prévue : il se séparera de lui et le mettra parmi les hypocrites ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. »


Commentaire 

Veillez, c'est vivre en harmonie avec l'appel intérieur à l'amour. Être ajusté, accordé à soi-même dans ce qu'il y a en soi de meilleur. Tous nous avons cette petite lumière qui brille en nous comme un appel. Lorsque nous allons vers la lumière dans nos pensées, nos paroles, nos actes, nous faisons l'expérience de la vraie paix, de la communion avec les autres, de la vie. C'est l'aube d'un jour toujours nouveau du royaume de l'amour, le ciel déjà-là ! Si nous allons vers l'ombre et les ténèbres dans nos pensées, nos paroles et nos actions, nous faisons l'expérience du mal être, de la zizanie, de la mort. Il est deux voies : "choisis la Vie !" : Tu choisiras la vie pour que tu vives, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui. C’est ainsi que tu vivras ..." (Dt 30, 19-20)
Choisir la Vie, c'est "veiller" ! Si le Seigneur vient, lui qui est le Maître de la Vie, nous lui serons accordés, ajustés et donc prêts à lui être unis car nous le serons déjà : "Nous le verrons tel qu'il est car nous lui serons semblables" dit St Jean dans sa 1ère lettre (3, 2).
Cet Évangile est un appel à une conversion active de tout les instant où la dynamique et le but sont identique : l'amour! ... " Dieu est Amour, qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu en lui !" (1jn 4,16)

mercredi 27 août 2014

Mercredi 27 août
  
Bonne Nouvelle pour aujourd'hui
Mt 23, 27-32

Jésus disait : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des tombeaux blanchis à la chaux : à l'extérieur, ils ont une belle apparence, mais l'intérieur est rempli d'ossements et de toutes sortes de choses impures. C'est ainsi que vous, à l'extérieur, pour les gens, vous avez l'apparence d'hommes justes, mais à l'intérieur vous êtes pleins d'hypocrisie et de mal.

Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, vous décorez les sépulcres des justes, et vous dites : 'Si nous avions vécu à l'époque de nos pères, nous n'aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes.' Ainsi vous témoignez contre vous-mêmes : vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Eh bien, vous, achevez donc ce qui vos pères ont commencé ! » 

Commentaire :
 
Une vie dans les "apparences". La source est bouché. Le coeur est fermé. L'amour est bafoué. Dieu crucifié dans l'homme. Car l'homme, tout homme, et donc le scribe et le pharisien dont parle Jésus, sont créés à l'image de Dieu. Le miroir est brisé car l'homme ne reflète plus cette image ... du gâchis ! Le péché.
Se croyant fort et glorieux dans ses pratiques extérieures qui ne sont qu'un leurre, l'homme est finalement seul et dans un enfermement. 
Jésus ne condamne pas la personne mais le comportement qui détruit la personne qui agit ainsi sans même trop s'en rendre compte : "guides aveugles !" (Mt 23, 24) Les scribes et les pharisiens se mettent eux-mêmes dans le malheur : "Malheureux !" Si Jésus est dur envers eux dans ses paroles, c'est pour "qu'ils voient" enfin la situation mortelle dans laquelle ils se mettent par cet aveuglement et se convertissent !
Comment une voiture pourrait-elle avancer sans carburant ? Comment l'homme peut-il agir en vérité sans laisser jaillir la Source du plus profond de lui-même ? Il en jaillira "la justice, la miséricorde et la fidélité" (Mt 23,23). "Purifiez l'intérieur" (Mt 23, 26), comme il le leur demande, c'est se dessaisir de son moi dévastateur pour "laisser jaillir  l'amour" à travers soi ! En conclusion écoutons St Paul : " Que votre amour soit sans hypocrisie. Fuyez le mal avec horreur, attachez-vous au bien. Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres. Ne brisez pas l’élan de votre générosité, mais laissez jaillir l’Esprit ; soyez les serviteurs du Seigneur." (Rm 12, 9-11)

 Vous purifiez l"extérieur mais Dieu se trouve à l'intérieur

"Si le monde qui cherche Dieu savait ! Si ces savants qui cherchent Dieu dans la connaissance intellectuelle et les vaines discussions savaient ; si les hommes savaient où se trouve Dieu ! Combien de guerres seraient empêchées ; combien il y aurait de paix dans le monde, combien d'âmes seraient sauvées. Insensés et sots, vous qui cherchez Dieu là où il n'est pas ! Ecoutez et soyez étonnés : Dieu est dans le cœur de l'homme, moi, je le sais. Mais, voyez, Dieu vit dans le cœur de l'homme quand ce cœur vit détaché de tout ce qui n'est pas lui, quand ce cœur se rend compte que Dieu frappe à sa porte (Ap 3,20) et, balayant et astiquant tous ses appartements, il se dispose ainsi à recevoir celui qui seul rassasie vraiment.
Qu'il est doux de vivre ainsi, avec Dieu au plus profond du cœur ; quelle douceur si grande que de se voir plein de Dieu !... Comme il en coûte peu, ou plutôt ne coûte rien, de faire tout ce qu'il veut, car on aime sa volonté, et même la douleur et la souffrance deviennent paix, car on souffre par amour. Dieu seul rassasie l'âme et la remplit pleinement..." (Nicou)