samedi 21 mars 2009

Parole du jour
(Dimanche 22 mars)

De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé,
afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique :
ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas,
mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,

mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

(Jn 3, 14-17)

Au désert, après que le peuple eut péché et que nombre des fils d'Israël moururent mordus par les serpents symboles de ce péché, Dieu demanda à Moïse d'élever un serpent sur un poteau . Tous ceux qui regardaient le serpent restaient en vie. (Nb 21, 4-9) Il étaient sauvés, c'est-à-dire libérés et guéris. Jésus, comme le serpent (la racine des mots "serpent" et "Messie" en hébreu, est la même), sera élevé sur le "poteau", la croix, et tous ceux qui s'ouvriront au don qu'il fait de lui-même et se laisseront sauver par lui auront la vie : "Tout homme qui croit en lui ne périra pas (les serpents ne peuvent rien contre lui) , mais il obtiendra la vie éternelle." La vie éternelle qui est la connaissance, c'est-à-dire l'intimité avec le Père, et avec son Fils Jésus-Christ (Jn 17, 3). Le plan de Dieu sur tout être humain n'est pas le jugement ou la condamnation, mais le salut et le vrai bonheur qui ne s'accomplissent que dans l'amour.
(Photo "Jésus en croix" Chemin de St Jacques par Pat. Renier)
Parole du jour
(Samedi 21 mars)

Le pharisien se tenait là et priait en lui-même :
'Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes :
voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain.

Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.'

Le publicain, lui, se tenait à distance
et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !'

Quand ce dernier rentra chez lui,
c'est lui, je vous le déclare,
qui était devenu juste, et non pas l'autre.
Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »

(Lc 18, 11-14)

Pourquoi vouloir toujours être le meilleur, celui qui mérite d'être glorifié par Dieu et par les autres ? " Je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes". Très vite cette glorification de soi conduit au jugement et à la condamnation des autres. Ils sont "voleurs, injustes etc ...", de l'autre : "ou encore comme ce publicain". On ne peut alors exister que dans le rapport de force envers les autres ... et même envers Dieu. Jésus dira que le pharisien n'est pas justifié. En effet, son rapport à Dieu et aux autres, est un rapport de compétition. Et là, gagner, c'est s'enfermer dans sa tour d'ivoire et se mirer dans sa suffisance. Il en fut ainsi pour Adam et Ève : "Vous serez comme des dieux", leur dit le serpent, père du mensonge. Ils mangent le fruit défendu et se retrouve exilés ... en dehors du paradis, à l'extérieur d'eux-mêmes. Ce texte mythique de la Genèse ne nous parle pas seulement du passé, mais bien de notre aujourd'hui, et aussi de demain ...
Le publicain, lui, se sait pauvre, pécheur, faible, incapable de s'en sortir par lui-même. Il se sait fissuré, et justement, c'est à travers ses fissures reconnues que la lumière libératrice peut s'infiltrer pour le libérer et le rendre juste. Ses chutes l'ont conduit à se détourner de lui-même pour s'ouvrir à Dieu dans une relation vraie et à tout attendre de lui : "Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !" L'homme ne peut se sauver par lui-même, il se reçoit de Dieu. Le publicain n'est pas dans le jugement où la condamnation de l'autre, il reconnait ses propres incapacités. Celles-ci vont l'aider à comprendre les autres et leurs difficultés, à "être miséricordieux comme le Père est miséricordieux", désireux de leur libération et de leur bien.
(Enluminure du "Pharisien et du Publicain en prière".)

jeudi 19 mars 2009

Parole du jour
(Vendredi 20 mars)

Un scribe, s'avança vers Jésus et lui demanda:
"Quel est le premier de tous les commandements?"
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.

Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »

(Mc 12, 28b-31)

Voici deux commandements qui en soi n'en font qu'un. En effet, St Jean dans sa première lettre écrit : "Celui qui dit : 'J'aime Dieu et qu'il n'aime pas son frère, c'est un menteur : celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas. Oui,, voilà le commandement que nous avons reçu de lui. Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère." (1 jn 4, 20-21) L'amour que nous avons pour Dieu se révèle dans l'amour du frère. Jésus dit en ce sens : "Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25, 40) Tout être humain est son frère. Et on ne peut aimer qu'à moitié. Il faut aimer de tout son être à l'exemple de Jésus qui a tout donné en se donnant. C'est pour nous le chemin : "Suis-moi !" dit Jésus à chacun d'entre nous ... Il est le Chemin. (Jn 14, 6)
(Soeur Emmanuelle toute accueil de l'autre, un exemple)
Fête de St Joseph

... l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,

ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse :
l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint;
elle mettra au monde un fils,
auquel tu donneras le nom de Jésus
(c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse.
(Lc 1, 20-24)

Entre Joseph et Marie, il y a un grand amour. L'attitude de Joseph montre combien il a de respect pour elle. Et il aime Jésus comme son fils tout en sachant qu'il a été engendré par l'Esprit-Saint. Pour lui, quelle grâce inouïe de côtoyer et d'éduquer le Fils du Père éternel, de lui donné son nom ... Joseph est un "juste", c'est-à-dire un homme pleinement ajusté à la Parole de Dieu et donc capable de l'enseigner à Jésus qui dût apprendre comme tout enfant de Nazareth, alors qu'il est la Parole incarnée. Quel paradoxe ! Joseph aussi a dû beaucoup apprendre de Jésus et son cœur se laisser embraser par sa Présence au quotidien. Il a pris soin de Jésus, jusqu'à lui transmettre son métier. St Joseph ne demande aussi qu'à nous protéger, nous éduquer, répondre à nos besoins. Il nous considère, en Jésus, comme ses fils et filles adoptifs. Aussi, sachons l'accueillir dans notre maison et lui faire confiance ...
(Icône de St Joseph)

mardi 17 mars 2009

Parole du jour
(Mercredi 18 mars)

Comme les disciples étaient rassemblés
autour de Jésus sur la montagne, il leur disait :
« Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
(Mt 5, 17)

St Paul a écrit que ce qui accompli la Loi c'est la "charité". Et Jésus, alors qu'il livre sa vie librement pour le salut des hommes et qu'il va mourir, dit cette parole : "Tout est accompli !" Il est au sommet du don de soi pour autrui et donc de la charité. Il accomplit alors la Loi. Il accomplit aussi les prophètes car le rôle de ceux-ci était de ramener ceux qui s'égaraient à la mise en œuvre de la Loi. Jésus réalise pleinement en lui-même ce que les prophètes demandaient et par là il ouvre le chemin pour ceux qui veulent se mettre à sa suite ...
(Photo "rouleau de la Loi au mur des lamentations" par Pat. Renier)

Fête de Saint Patrice

St Patrice vécu entre 385 et 462. Devenu Évêque, il évangélisa l'Irlande où il avait été esclave pendant plusieurs années. Le jour de sa fête est fête nationale en Irlande. Voici la prière de St Patrice, qui est bien connue :


Le Christ devant moi,

le Christ derrière moi,
le Christ à ma droite,
le Christ à ma gauche,
le Christ au dessus de moi,
le Christ au dessous de moi,
le Christ EN moi.

lundi 16 mars 2009

Parole de Dieu
(Mardi 17 mars)

Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, quand mon frère
commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu'à sept fois ? »

Jésus lui répondit :

« Je ne te dis pas jusqu'à sept fois,

mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois.

(Mt 18, 21-22)

Le chemin que Jésus nous propose n'est pas toujours aisé ... Mais, sans pardon, il n'y a de paix ni pour celui qui ne pardonne pas, ni pour celui qui n'est pas pardonné. Or sans paix et donc sans pardon, l'homme ne peut s'accomplir. Il reste malheureux, car créé à l'image de Dieu, il est fait pour aimer et donc pour une relation harmonieuse avec les autres, avec l'autre ... C'est alors que Jésus est au plus fort de la souffrance infligée par ses bourreaux qu' au nom du Père, il leur pardonne : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font." (Lc 23, 34) Sa force de pardonner, il la puise dans le cœur du Père. Et sa dernière parole, juste avant de mourir, est la suivante : "Tout est accompli !" ( Jn 19, 30) Le pardon qu'il donne, accompli la vocation humaine qui est une vocation à donner la vie en toutes circonstances, même à ses ennemis : "Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent afin de devenir fils de votre Père qui est au cieux, car il fait lever le soleil sur les méchants et sur les bons ..." (Mt 5, 44-45) "Enfin, vous tous, en esprit d'union, dans la compassion, l'amour fraternel, la miséricorde, l'esprit d'humilité, Ne rendez pas mal pour mal, insulte pour insulte.Bénissez, c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction." (1 P 3, 8-9) Le don qu'il fait de sa vie à travers le pardon est "salut gratuit" pour ceux qui, selon la justice des hommes, mériteraient la condamnation. Il affirme dans l'Évangile selon St Jean : " Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pour condamner le monde mais pour le sauver." (Jn 3, 17) Être son disciple, c'est marcher sur ses traces ... La force du pardon, nous la puisons dans son cœur.
(Crucifix sur les chemins de St Jacques - Photo Pat. Renier)

dimanche 15 mars 2009

Parole du jour
(Lundi 16 mars)

Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclarait:
"Amen, je vous le dis, aucun prophète
n'est bien accueilli dans son pays.

En toute vérité, je vous le déclare :
Au temps du prophète Élie,
lorsque la sécheresse et la famine ont sévi
pendant trois ans et demi,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;

pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles,
mais bien à une veuve étrangère,
de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon.

Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
pourtant aucun d'eux n'a été purifié,
mais bien Naaman, un Syrien. »

A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline
où la ville est construite, pour le précipiter en bas.

Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.
(Lc 4, 24-30)

Dieu ne fait pas acception des personnes. Il aime chacun d'un amour total, baptisé ou non. Il prend soin de chacun. Certains qui ne le connaissent pas peuvent être très proche de Lui, car menant une vie droite et respectueuse des autres, dans le service et le don de soi. Des baptisés par contre, peuvent être éloignés de Lui en ne vivant pas la grâce de leur baptême. Baptême qui n'est pas une assurance que Dieu nous est plus favorable et que nous sommes obligatoirement sauvés parce que baptisé. Le baptême n'est pas un passeport pour le ciel, un acte magique. A celui qui est baptisé d'en laisser la grâce se déployer dans sa vie concrète. Être chrétien est une responsabilité. C'est un appel à être témoin d'un Visage rencontré, celui de Dieu, en Jésus-Christ, et de son Cœur rempli d'amour pour chaque personne humaine. Les Évangiles nous rapporte que Jésus a trouver en bien des reprises, davantage de foi chez des êtres rejetés par son peuple comme païens. Jésus ne s'arrête pas aux apparences. L'Évangile de ce dimanche se terminait par ces mots : "Il n'avait besoin d'aucun témoignage sur l'homme : il connaissait par lui-même ce qu'il y a dans l'homme".
("Guérison de Naaman")

samedi 14 mars 2009

Parole du jour
(Dimanche 15 mars)

Comme la Pâque des Juifs approchait,
Jésus monta à Jérusalem.

Il trouva installés dans le Temple les marchands
de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.

Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple
ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,

et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d'ici.
Ne faites pas de la maison de mon Père
une maison de trafic. »

Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture :
L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent :
« Quel signe peux-tu nous donner
pour justifier ce que tu fais là ? »

Jésus leur répondit :
« Détruisez ce Temple,
et en trois jours je le relèverai. »

Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »

Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
(Jn 2, 13-21)

Jésus ne supporte pas qu'on se serve de Dieu, son Père, pour faire du profit sur son dos, pour déifier l'argent : "Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent", a-t-il enseigné à ceux qui le suivaient. Il faut choisir. Celui qui choisit le profit n'a pas sa place dans le Temple qui est la Maison de Dieu.
On vient au Temple pour une rencontre, celle du Père. Se servant de cette situation, Jésus va laisser entendre à ses interlocuteurs qu'on ne peut venir à lui, Jésus, pour du marchandage, qu'on ne peut se servir de lui pour le profit, de quelque manière que ce soit. En effet, le vrai Temple de Dieu, c'est lui : " 'Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai !' Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps." Voilà, en effet, la grande nouveauté : le Temple, le lieu où Dieu se rend présent et où l'homme peut rencontrer Dieu, désormais, c'est Jésus lui-même, Jésus le crucifié ("détruisez ce Temple"), ressuscité d'entre les morts ("en trois jours je le relèverai"), vivant à jamais. Il faut venir à Jésus pour Jésus. Il est l'unique chemin vers le Père ...
Dans l'Église non plus, on ne peut se servir de Jésus pour son profit personnel : "Le Temple dont il parlait, c'était son corps." St Paul écrit : "Vous êtes le Corps du Christ ... vous êtes le Temple de Dieu." L'Eglise est à la fois le Corps du Christ et le Temple du Père.
De même, pour que chacun s'interroge sur le respect dû à soi-même : "votre corps est le Temple de Dieu ... glorifiez donc Dieu dans votre propre corps." Jésus est au cœur de notre existence, aussi nous faut-il éviter d'être habités par les marchands du Temple.
("Les marchands chassés du Temple" d'après une fresque du Giotto)

vendredi 13 mars 2009

Parole du jour
(Samedi 14 mars)

Jésus dit encore :
« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père :
'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.'
Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait,

et partit pour un pays lointain
où il gaspilla sa fortune
en menant une vie de désordre.

Quand il eut tout dépensé,

une grande famine survint dans cette région,
et il commença à se trouver dans la misère.
Il partit donc pour aller chez son père.

Comme il était encore loin,
son père l'aperçut et fut saisi de pitié ;
il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi.

Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...'

Mais le père dit à ses domestiques :
'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller.
Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.

Allez chercher le veau gras, tuez-le ;
mangeons et festoyons.
Car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu, et il est retrouvé' ...
(Lc 15, 11-24)

Dans la monde juif du temps de Jésus, un père ne se serait jamais abaissé à courir vers son fils pour le prendre dans ses bras. Il lui aurait demandé des comptes. Or le Père dont Jésus parle, agit ainsi : "il court vers son fils" ... Il ne s'arrête pas au comportement de son fils, mais à la personne de son fils et immédiatement il le sort de sa boue et le réhabilite dans sa relation avec lui, dans sa filiation. Et il se réjouit de son salut. Ce Père, Jésus le connaît bien puisqu'il s'agit de son Père. De celui-ci, il dit : "Le Fils ne fait rien qu'il ne voit faire au Père. Ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement." (Jn 5, 19) Dieu est Père comme ce "Père miséricordieux". Jésus est miséricordieux comme ce Père, et il nous demande de faire de même : "soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux." (Lc 6, 36)
Parole de Dieu
(Vendredi 13 mars)

Jésus leur dit :
"N'avez-vous jamais lu dans les Écritures :

"La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs

est devenue la pierre angulaire.

C'est là l'œuvre du Seigneur,

une merveille sous nos yeux !
"
(Mt 21, 42)

En condamnant Jésus et en le faisant mettre à mort, les chefs des prêtres et les pharisiens croyaient abattre la maison qu'il avait commencer à bâtir, l'Église. Mais ce fut le contraire : la maison s'est édifiée sur ce rejet et cette mort car c'est librement que Jésus a donné sa vie, et il l'a donnée pour ses bourreaux eux-mêmes. Or l'Amour ne meurt pas : "Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour, ni le fleuve le submerger."(Ct 8, 7a) Le don de sa vie sur la croix et son relèvement au cœur de ce don fait par amour, sont devenus la "Pierre d'angle" sur laquelle l'Eglise ne cesse de s'édifier en ses membres : "La pluie est tombée, les torrents ont dévalés, les vents ont soufflés, mais la maison ne s'est pas écroulée car elle était fondée sur le Roc" (Mt 7, 25) . La "Pierre d'angle" est un "Roc". Ce terme "Roc" est donné à Dieu dans la Bible. L'Eglise poursuit sa route à travers l'histoire et ses méandres car elle est fondée sur le Roc, sur la Pierre d'angle que rien ne peut abattre. "C'est là l'oeuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux".
(Photo "sur les chemins de St Jacques" Pat. Renier)

mercredi 11 mars 2009

Parole de Dieu
(Jeudi 12 mars)

"Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans un mortel,
qui s'appuie sur un être de chair,

tandis que son cœur se détourne du Seigneur.

Il sera comme un buisson sur une terre désolée,

il ne verra pas venir le bonheur.

Il aura pour demeure les lieux arides du désert,

une terre salée et inhabitable.

Béni soit l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur,
dont le Seigneur est l'espoir.

Il sera comme un arbre planté au bord des eaux,

qui étend ses racines vers le courant :

il ne craint pas la chaleur quand elle vient,

et son feuillage reste vert ;

il ne redoute pas une année de sécheresse,

car elle ne l'empêche pas de porter du fruit."

(Jr 17, 5-8)

Celui qui s'appuie sur lui-même, qui se suffit à lui-même, sans Dieu, coupe ses racines. En lui, la Source de vie s'arrête de couler, elle se tarit. Enfermé dans son "moi", il se met lui-même dans une situation de malédiction, de mort. "L'enfer dans l'Ancien testament, écrit le Métropolite Antoine Bloom, est le lieu où Dieu n'est pas". Vivre sans Dieu fait de l'homme "un buisson sur une terre désolée ..." La vie devient pesante, elle perd son goût et son vrai sens. Et comme pour le riche qui ne voit pas le pauvre Lazare couvert de plaies devant sa porte (Évangile de la messe du jour), cela conduit à l'isolement le plus complet, au dessèchement intérieur. C'est le risque du libre arbitre chez l'homme. C'est un risque pour chacun d'entre nous. Parfois, nous y mettons le doigt, sinon la main ou le bras ou ...
Par contre, celui qui s'appuie sur le Seigneur trouve la paix. Décentré de lui-même et centré sur la Source de la vie, il en laisse les eaux vives irriguer tout son être, toute sa vie. Il se met dans une situation de bénédiction. Et sa vie se déploie, porte du fruit car il la reçoit d'un Autre en qui il met son espérance. Sa vie s'ouvre à la Vie et c'est déjà pour lui, le ciel sur la terre. Nous en faisons aussi l'expérience ...
Il y a donc deux voies, à nous de choisir. Et nous le savons, pour l'avoir aussi constaté, rester entre les deux nous place dans une situation bancale qui, en nous écartelant, nous fait passer à côté du bonheur ...

Parole du jour
(Mercredi 11 mars)

"Jésus appela (les douze) et leur dit :
« Vous le savez :
les chefs des nations païennes commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ;
et celui qui veut être le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,
mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

(Mt 20, 25-28)

Lorsque l'on parle d'amour, de quoi parle-t-on ? Chacun en a sa propre définition. Et le français, en ce sens, est avare de mot et permet nombre de définitions. Dans l'Évangile, lorsqu'il s'agit de l'amour de Dieu, le mot "amour" traduit le mot grec "agapè" dont la définition est celle donnée dans le dernier verset de l'Évangile cité plus haut : "servir et donner sa vie". Le Fils de Dieu s'est fait homme pour se mettre au service de l'homme. L'un des passage de l'Évangile qui symbolise le mieux cette réalité forte est le "lavement des pieds" en Jean 13, 1-15 : "... il se lève de table, dépose ses vêtements, et, prenant un linge, il s'en ceignit. Puis il met de l'eau dans un bassin et il commença à laver les pieds de ses disciples ..." La conclusion : "... vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres, car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez vous-aussi, comme moi j'ai fait pour vous." Ce qui rejoint le "nouveau" commandement : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres." (Jn 13, 34-35) Ce service est synonyme de don de soi : "donner sa vie". L'accomplissement de ce service, Jésus le réalise sur la croix, dans le don total de lui-même ... librement : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime" (Jn 15, 13). Dire que Dieu est amour, c'est dire que Dieu se fait le serviteur de tous et que sans cesse, il donne sa vie, il donne la vie. C'est en Jésus qu'il révèle sa véritable identité ... et il nous a créés à son image, c'est à dire : pour aimer ainsi. Prendre ce chemin qui est celui de Jésus, libère de toutes fausses grandeurs : "Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur."
(Lavement des pieds par Benoît XVI, le jeudi-saint)

lundi 9 mars 2009

Parole du jour
(Mardi 10 mars)

"Le plus grand parmi
vous
sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé,
qui s'abaissera sera élevé."

(Mt 23, 12)

Jésus nous proposerait-il une vie à l'envers ? Combien nous aimerions, en effet, être reconnu comme les meilleurs, ceux que l'on adule, dominer sur les autres, être les plus beaux, les plus grands, les plus forts et ... se faire servir. Tout cela demande beaucoup de fatigue et laisse insatisfait. Il y a en effet beaucoup de concurrents et peu ou pas d'élus. Être simplement à sa place, se satisfaire de ce que l'on a, s'accepter tel que l'on est, accueillir le temps qui passe et les rides qui se creusent, se faire serviteur des autres, voici ce qui conduit à la vraie grandeur et donc au vrai bonheur et à la paix.
Parole du jour
(Lundi 9 mars)

Jésus disait à la foule:
"Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.

Donnez, et vous recevrez :

une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,

qui sera versée dans votre tablier;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira aussi pour vous. »
(Lc 6, 36-38)

Le terme hébraïque que l'on traduit par "miséricorde" signifie en hébreu "entrailles maternelles". Si Dieu est Père, Il est également Mère et comme une Mère, Il donne la vie. Et sans cesse, Il redonne vie . Chouraqui, dans sa traduction de la Bible, traduit : "Dieu est matricien". Nous sommes appelés nous aussi à donner la vie. Or " juger, écrit le philosophe Trémontant, est de l'ordre du meurtre", car le jugement bloque la personne que l'on juge, dans l'instant, et lui interdit toute évolution. Elle est comme ça. Une étiquette lui est collée sur le front. Souvent, d'ailleurs, nous jugeons sur les apparences, sans connaître vraiment la personne, ses motivations, son histoire - toute histoire est unique -, ses blessures etc. ... Nous nous arrêtons à l'extériorité. Jésus lui, ne juge pas : "Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour le sauver." (Jn 3, 17) Et pourtant il aurait bien des raisons de nous juger ... Jésus regarde la personne et Il l'aime. C'est cet amour de l'autre qui fait que celui-ci change de comportement s'il est besoin. Il suffit de regarder le récit de l'appel du publicain Matthieu qui conduit celui-ci a une véritable conversion. Jésus ne le juge pas comme le font sans aucun doute ses compatriotes qui l'étiquette "collabo. des romains". Jésus connaît son comportement mais il ne cherche pas à l'enfoncer. Il veut le sauver, c'est-à-dire, le libérer et le guérir. Il veut "son bien". Voulons-nous le bien des autres ? ... Jésus regarde Matthieu avec amour et le rejoint dans son être profond, dans sa personne. Celui-ci se sent aimé, reconnu, il se lève, le suit, change de vie et devient son disciple (Mt 9,9).
(Enluminure de l’Evangéliaire d’Egbert.)

samedi 7 mars 2009

Parole du jour
(Dimanche 8 mars)

... de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. »

(Mc 9, 7)

Ce passage est tirée du récit de la Transfiguration. Récit déjà en partie expliqué le samedi 21 février. Je voudrais m'arrêter aujourd'hui sur un mot "Écouter". Il s'agit du terme le plus usité de la Bible. S'il revient si souvent, c'est que nous avons l'oreille lourde et bien des difficultés à entendre. Déjà la prière fondamentale du juif commence par ce terme : "Écoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est l'unique Seigneur, tu n'auras pas d'autres dieux que Lui." Ce qui signifie qu'il y a le risque d'écouter d'autres dieux, comme Adam et Ève au jardin d'éden ont écouter le serpent. Une écoute mal orientée et c'est la chute. Et il y a aujourd'hui encore et toujours, beaucoup de faux dieux qui promettent un bonheur qui n'est que mirage. Tout n'est pas bon à entendre et il s'agit d'écouter ce qui est bon. La Parole du Fils bien-aimé est bonne, belle et vraie, elle nous construit. St Pierre l'avait bien compris, même s'il avait du mal lui-même, à rester à l'écoute : "A qui irions-nous, Seigneur, tu as les Paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68)

Le jeûne que je préfère

En ce temps de Carême, il est bon de méditer sur ce passage du livre du Prophète Isaïe qui nous donne le vrai sens du jeûne. Le jeûne, sous quelque forme qu'il prenne - certains ne peuvent se priver de nourriture - a pour but de nous décoller de nous-mêmes, de nous ramener à l'essentiel, et donc de nous ouvrir aux autres en nous mettant à leur service pour leur bien. Ce qui rejoint l'aumône. Agir ainsi correspond aux mœurs de Dieu qui, en son Fils incarné, Jésus, n'a pas hésité à se mettre à notre service (sens du lavement des pieds en Jn 13 par exemple), et à donner sa vie pour nous (la croix), nous préférant à lui-même. Agir ainsi nous libère de nos propres entraves, nous reconstruit, nous rend à la lumière et à l'intimité avec Dieu (sens de la prière) ... nous remet en marche sur le chemin de l'amour. Chemin qui nous conduit à Pâque, à la Résurrection. N'oublions pas que le jeûne, l'aumône et la prière sont les trois piliers du Carême (Mt 6, 1-6;16-18).

Est-ce là le jeûne qui me plaît ?

Est-ce là votre jour de pénitence ?

Courber la tête comme un roseau,
coucher sur le sac et la cendre,
appelles-tu cela un jeûne,
un jour bien accueilli par le Seigneur ?

Quel est donc le jeûne qui me plaît ?
N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes,
délier les attaches du joug,
rendre la liberté aux opprimés,
briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim,
recueillir chez toi le malheureux sans abri,
couvrir celui que tu verras sans vêtement,
ne pas te dérober à ton semblable ?

Alors ta lumière jaillira comme l'aurore,
et tes forces reviendront rapidement.
Ta justice marchera devant toi,
et la gloire du Seigneur t'accompagnera.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ;
si tu cries, il dira : « Me voici. »

Si tu fais disparaître de ton pays
le joug,
le geste de menace,
la parole malfaisante,
si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim,
et si tu combles les désirs du malheureux,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres
et ton obscurité sera comme la lumière de midi.

Le Seigneur sera toujours ton guide.
En plein désert, il te comblera et te rendra vigueur.
Tu seras comme un jardin bien irrigué,
comme une source où les eaux ne manquent jamais.

Tu rebâtiras les ruines anciennes,
tu restaureras les fondations séculaires.
On t'appellera : « Celui qui répare les brèches »,
« Celui qui remet en service les routes ».

(Is 58, 5-12)

(Photo : "Lever de soleil sur le Sinaï" par Pat. Renier)

vendredi 6 mars 2009

Parole du jour
(samedi 7 mars)

"Vous donc soyez parfait
comme votre Père céleste est parfait."
(Mt 5, 48)

Être parfait, qu'est-ce à dire ? Être réglé comme du papier à musique. Ne dévier ni à droite ni à gauche ? Être satisfait de suivre la règle à la perfection ? ... Comment le Père est-il parfait ? L'Évangile de ce jour nous le dit : "Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes." Dans l'Évangile de St Luc, Jésus dit : "Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux". Le "parfait" serait donc le synonyme de "miséricorde". C'est que Dieu ne fait pas de différence entre les hommes, il les aime tous et chacun d'un amour fidèle qui ne se reprend pas : "Dieu nous a aimé le premier", écrit St Jean dans sa première lettre. Les hommes peuvent se faire ses ennemis, lui n'est l'ennemi de personne. Il aime et ne sait qu'aimer. La croix en est le signe. En elle, il libère ses ennemis par le pardon : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font". Finalement la perfection dont il est question est celle de l'Amour. Le Père est Amour. Notre vocation est l'amour. Sainte Thérèse l'avait bien compris qui a écrit dans l'histoire d'une âme : "Dans l'Église, ma Mère, je serais l'amour."
(Le " Père miséricordieux" de Rembrandt)

mercredi 4 mars 2009

Parole du jour
(Jeudi 5 mars)

Comme les disciples
s'étaient rassemblés autour de Jésus,
sur la montagne, il leur disait:
"Demandez, vous obtiendrez;
cherchez, vous trouverez;
frappez, la porte vous sera ouverte.
Celui qui demande reçoit ;
celui qui cherche trouve ;
et pour celui qui frappe,
la porte s'ouvrira.

Lequel d'entre vous donnerait
une pierre à son fils qui lui demande du pain ?
ou un serpent, quand il lui demande un poisson ?
Si donc, vous qui êtes mauvais,

vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,

combien plus votre Père qui est aux cieux
donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent !"
(Mt 7, 7-11)

Jésus nous invite à demander avec insistance, mais pas n'importe quoi. Il s'agit de "bonnes choses". Dieu ne répondra pas à nos caprices car il sait que cela n'est pas "vie" pour nous. Ce qu'il nous donnera, c'est ce qui est bon pour nous. Mais que faut-il d'abord demander ? ... Qu'elles sont ces " bonnes choses" ? St Luc dans le même passage, en son Évangile nous donne la réponse : "combien plus votre Père du ciel donnera-t-il l'ESPRIT-SAINT à ceux qui l'en prient" (Lc 11, 19). Avant tout autre demande, c'est l'Esprit-Saint qu'il faut demander, car lui saura nous inspirer ce qui convient : "L'Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut; mais l'Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables, et celui qui sondent les cœurs sait quel est le désir de l'Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu." (Rm 8, 26-27)
(Icône de la Pentecôte)

mardi 3 mars 2009

Parole du jour
(Mercredi 4 mars)

Comme la foule s'amassait, Jésus se mit à dire :
" Cette génération est une génération mauvaise :
elle demande un signe,
mais en fait de signe il ne lui sera donné que celui de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ;
il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération."
(Lc 11, 29-30)

Quel est donc ce signe dont parle Jésus ? Jonas est envoyé par Dieu à Ninive pour la conversion des habitants de la ville. Le Père a envoyé son Fils sur la terre pour sauver l'humanité pécheresse. Jonas fut jeté par dessus bord du bateau prêt à couler dans la tempête. Jésus fut jeté hors de la ville, cloué à la croix. Jonas demeura trois jours dans le ventre d'un gros poisson avant d'être "vomit par le poisson sur le rivage". Jésus sortit du tombeau le troisième jour, ressuscité. Par la prédication de Jonas, les gens de Ninive se convertir ... Par le sacrifice de Jésus, l'humanité fut sauvée. Salut qui nous rejoint aujourd'hui encore car sa grâce est permanente.
(Jonas vomi par le poisson)