mercredi 15 octobre 2014


   Parole du jour
Lc 11, 42-46 
Mercredi 14 octobre
 
Jésus disait : « Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue, et vous laissez de côté la justice et l'amour de Dieu. Voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans abandonner le reste. Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques. Malheureux êtes-vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux qu'on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir. » Alors un docteur de la Loi prit la parole : « Maître, en parlant ainsi, c'est nous aussi que tu insultes. » Jésus reprit : « Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d'un seul doigt. »

Commentaire
St Jean dans sa 1ère lettre écrit : "Celui qui dit j'aime Dieu et qui n'aime pas son frère est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit ne peut aimer Dieu qu'il ne voit pas." (4, 20) Ce qui revient à dire que Dieu se donne à aimer à travers le prochain ! Les pharisiens et les scribes sont malheureux car ils se mettent dans le malheur en aimant pas les autres, l'autre. Leur nature fondamentale pourtant les appelle à cet amour, eux qui, comme tout être humain, sont créés à l'Image de Dieu qui est Amour. L'amour, ils le reportent sur eux-mêmes, ce qui est contre nature et donc ne peut les conduire qu'à l'enfermement et à la mort intérieure. Dieu d'ailleurs, il ne l'aime pas, ils cherchent à se le rendre favorable par leurs pratiques extérieures. Jésus en les fustigeant essaie de les réveiller de l'état dans lequel il se mettent plus ou moins consciemment, car il veut le bien de chacun et de tous, même de ceux qui agissent mal : "Dieu n'a pas envoyé son fils pour condamner le monde, mais pour le sauver." (Jn 3, 17) Encore faut-il accueillir ce salut en reconnaissant ses erreurs et en se convertissant, ce qui est un réajustement sur la nature fondamentale ...  

lundi 13 octobre 2014

 Parole du jour
Lc 11, 37-41
Mardi 14 octobre

Comme Jésus parlait, un pharisien l'invita pour le repas de midi. Jésus entra chez lui et se mit à table. Le pharisien fut étonné en voyant qu'il n'avait pas d'abord fait son ablution avant le repas. Le Seigneur lui dit : « Bien sûr, vous les pharisiens, vous purifiez l'extérieur de la coupe et du plat, mais à l'intérieur vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. Insensés ! Celui qui a fait l'extérieur n'a-t-il pas fait aussi l'intérieur ? Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. »

Ce qui compte pour une maison, ce n'est pas d'abord la façade, mais bien l'intérieur. C'est en effet à l'intérieur que l'on habite. Il y a des gens laid extérieurement et qui sont beau intérieurement et réciproquement ... Ce qui fait la Personne, c'est l'intérieur. Or nous sommes dans une société dite de consommation, où l'on gonfle l'extérieur au détriment de l'intériorité. Nombre d'individus se jettent dans les réalités extérieures en croyant y trouver existence. Mais ils n'y trouvent qu'amertume et désillusion ... Ce qu'il faut nourrir en premier, c'est l'intérieur. Un cœur pur saura discerner ce qui est bon dans la conduite de sa vie. La purification essentielle est justement celle du cœur, de l'esprit ... La Parole de Dieu et en particulier les Évangiles, est source de purification : "Je verserai sur vous une eau pur, dit Dieu par la voix du prophète Ezéchiel, et vous serez purifiés, de toutes vos souillures je vous purifierai ... je mettrai en vous un esprit nouveau ... je vous donnerai un cœur de chair ..." Et Jésus à ses disciples : "Purifiés, vous l'êtes déjà grâce à la Parole que je vous ai enseignée ..." L'eau est symbole de la Parole.
Dans le "Je confesse à Dieu", je reconnais mon impureté : "je reconnais que j'ai péché en pensée, en parole, par action et par omission"... et demande la purification essentielle qui changera l'orientation de ma vie et de ma relation avec Dieu, avec moi-même et avec autrui : "Il a envoyé l'Esprit-Saint pour la rémission des péchés. Par le ministère de l'Église, qu'il vous donne le pardon et la paix" ... la purification intérieure qui va changer le comportement extérieure et donner à une personne même physiquement laide de devenir belle par son rayonnement et sa charité. Nous vivons trop souvent de normes et de mode qui masque une hypocrisie où un mal-être et n'apporte pas le bonheur.
  Parole du jour

Lc 11, 29-32

lundi 13 mars
 Comme la foule s'amassait, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle demande un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que celui de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l'extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. »
Commentaire
 Jonas est envoyé par Dieu appeler Ninive à la conversion : " Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. " (Jonas 3, 3-5)
 Jésus lui aussi appellera à la conversion : " Il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » " (Mc 1, 15)
A la différence des gens de Ninive, les auditeurs de Jésus ne se convertissent pas. Les Ninivites  "crurent en Dieu". Les auditeurs de Jésus "ne croient pas en Lui." Et donc ils restent dans leur péché. Jésus dira :" Celui qui croit dans le Fils (Jésus lui-même) échappe au jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. " (Jn 3, 19) Ce n'est pas Dieu qui le juge, c'est l'homme qui se met en situation de jugement en restant dans son péché et en refusant que Dieu l'en sorte. Il s'enferme en lui-même. Ce n'est pas Dieu qui l'enferme. Dieu, lui, ne désire que le sortir de son enfermement pour qu'il ait la vie et la vie en abondance. Mais cela demande de la part de l'homme une adhésion à cette vie et donc une ouverture du cœur : " Des hauteurs il (Dieu) tend la main pour me saisir, il me retire du gouffre des eaux ... Tu es la lumière de ma lampe, Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit. Grâce à toi, je saute le fossé, grâce à mon Dieu, je franchis la muraille ... Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher ! Qu'il triomphe, le Dieu de ma victoire ..." (Ps 17,17. 29-30. 47)

Quand à la Reine de Saba, " elle est venue de l'extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon ..." Or Jésus est "La Sagesse". Sa Parole est Vie et on ne l'écoute pas. Il est la Parole car ce qu'il enseigne, il l'incarne dans sa propre vie. St Paul écrit  :  " La foi naît de ce qu'on entend ; et ce qu'on entend, c'est l'annonce de la Parole de Dieu. " (Rom .10,17) Il s'agit d'une écoute active par les oreilles d'un cœur ouvert : "Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique." (Lc 11, 28) L'écoute de la Parole de Dieu conduit à la Foi qui ouvre à un changement de vie, la Conversion ...
La conversion, en grec "la métanoïa", c'est dit St Jean Chrysostome "se retourner en se détournant" Je me détourne du chemin sans vrai but que j'ai pris pour me retourner vers celui qui a du sens ... et conduit au but. Reconnaissant s'être trompé de voie et s'étant converti, St Paul écrit aux Philippiens : " Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but..." (3, 13-14) 

dimanche 12 octobre 2014

 Parole du jour
Mt 22, 1-14
Dimanche 12 octobre

 Jésus disait en paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités : 'Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce.' Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : 'Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce.' Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?' L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : 'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.' Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. »
 
Le drame de la parabole qui nous est livrée ici se joue dans la réponse à l’appel du roi de ceux qu’il invite aux noces de son fils. En réalité, nous devrions plutôt dire dans la non-réponse. Car l’indifférence et la non-volonté sont au rendez-vous de l’invitation du roi : Certains ne veulent pas venir ; d’autres considèrent qu’ils ont des affaires plus importantes à régler, qui son champ, qui son commerce… ; d’autres enfin, vont même jusqu’à maltraiter et tuer les serviteurs envoyés par le roi, manifestant par cette violence leur rejet fondamental de son appel.

Pourtant, tout était prêt. L’époux était là, le festin disposé. Il ne manquait plus qu’à se réjouir.
Le refus des invités n’en est que plus choquant. Nul doute que Matthieu vise particulièrement ceux qui parmi les juifs refusèrent l’annonce des apôtres et des missionnaires de l’évangile. Et il ne serait pas non plus étonnant que par les représailles du roi à l’encontre de ses offenseurs, ainsi que par la destruction de la ville, il fasse allusion à la destruction et à la ruine de Jérusalem.

Jusqu’ici, nous pourrions peut-être nous considérer à l’abri de toute remise en question. Mais ce serait nous méprendre. Continuons un peu la lecture de notre parabole…
Face au refus de ses premiers invités, le roi envoie alors ses serviteur rassembler tous ceux qu’ils rencontreront sur leur route. La référence à l’Eglise en qui se mêlent le bon grain et l’ivraie, « les mauvais comme les bons » est sans ambiguïté. Et c’est alors que nous nous découvrons sans aucun doute beaucoup plus concernés.

Une fois les nouveaux invités arrivés dans la salle du banquet, la parabole nous dit : « Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce,
et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?' L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : 'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.' »
Le récit culmine en un nouvel avertissement qui cette fois concerne clairement les chrétiens. Baptisés, ne sommes-nous pas invités sans aucun mérite de notre part au banquet du Royaume ? Le salut ne nous est-il pas offert gratuitement ? Mais sommes-nous conscients que pour goûter ce salut, nous devons aussi nous convertir, changer d’habit, quitter définitivement notre vieux vêtement pour revêtir le vêtement nouveau de la conversion, de la foi, de la grâce.
Certes, tout homme peut accéder au salut, aussi pécheur soit-il, mais pour en accueillir l’efficacité, il doit consentir à sa conversion. Appartenir passivement à l’Eglise ne suffit pas pour être sauvé. Il est aussi nécessaire de vivre les exigences de son baptême qui pousse à la conversion dans le quotidien de sa vie. Mais peut-être est-ce cela appartenir à l’Eglise ? (F. Elie)

samedi 11 octobre 2014

 Parole du jour
Lc 11, 27-28
Samedi 11 octobre

Comme Jésus était en train de parler, une femme éleva la voix au milieu de la foule pour lui dire : « Heureuse la mère qui t'a porté dans ses entrailles, et qui t'a nourri de son lait ! » Alors Jésus lui déclara : « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent ! »

Voici une béatitude qui nous concerne tous et qui est pour chacun Parole de Vie. Il ne suffit pas de la trouver belle, mais de la mettre en pratique. La Parole est à entendre à la Messe où elle est proclamée jour après jour, dimanche après dimanche ... Elle l'est aussi à la maison où il ne suffit pas d'avoir une Bible sur une étagère. Pour que les écrits deviennent Parole Vivante, encore faut-il l'ouvrir et la lire. Il y a des moments où tout feu tout flamme, on va comme la dévorer ... puis il y a des moments où on va la laisser dormir sous la poussière. Le maître mot pour "garder la Parole Vivante" est "Fidélité" quelle que soit ma température. Dans la vie il y a toujours des montagne russes. Un jour j'ai envie, le lendemain j'ai plus envie. Si je me laisse guider par les sentiments du moment, je n'irai pas loin ... Il me faut prendre une "décision" et m'y tenir contre vent et marée. "Tout ravin sera comblé et toute montagne abaissée" proclame Jean Baptiste. A nous par notre "persévérance" de niveler le terrain pour que la Parole puisse rejoindre notre vie et la transformer.

vendredi 10 octobre 2014

 
Parole du jour
Lc 11, 15-26
Vendredi 8 octobre

Comme Jésus avait expulsé un démon, certains se mirent à dire : « C'est par Béelzéboul, le chef des démons,
qu'il expulse les démons. » D'autres, pour le mettre à l'épreuve, lui réclamaient un signe venant du ciel. Jésus, connaissant leurs intentions, leur dit : « Tout royaume divisé devient un désert, ses maisons s'écroulent les unes sur les autres.Si Satan, lui aussi, est divisé, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites que c'est par Béelzéboul que j'expulse les démons. Et si c'est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.Mais si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous.

Le mot "Béelzéboul" signifie "prince des mouches". Sans doute en référence à toutes ces mouches que l'on voit attaquer le museau des vaches ou des chevaux en été, et dont ils n'arrivent pas à se débarrasser. Il est bien des catégories de mouches et on se laisse facilement piquer. Jésus lui nous en débarrasse et il le fait par le "doigt de Dieu" qui est le symbole de l'Esprit-Saint. En Matthieu 12, 28, Jésus dit : " Mais si c'est par l'Esprit-Saint que j'expulse les démons ..." Il est intéressant de noter que le Sacrement de Réconciliation nous libère de ces mouches qui nous pourrissent la vie. Dans la formule d'absolution il est dit : " ... par la mort et la résurrection de son Fils il a réconcilié le monde et il a envoyé l'Esprit-Saint pour la rémission des péchés ..." C"est l'Esprit-Saint qui libère du péché et des liens dont il nous entrave ... Le règne de Dieu en nous, c'est cette "libération intérieure qui nous rend à la Paix, à la Communion avec Dieu, avec nous-mêmes et avec les autres.

mercredi 8 octobre 2014


Parole du jour
 Lc 11, 9-13
Jeudi 10 octobre
Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvre.
Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Jésus nous invite à demander avec insistance, mais pas n'importe quoi. Dans l'Evangile selon St Matthieu (7, 7-11) , il s'agit de "bonnes choses". Dieu ne répondra pas à nos caprices car il sait que cela n'est pas bon pour nous. Ce qu'il nous donnera, c'est ce qui nous donne la vie. Mais que faut-il donc demander ? ... Qu'elles sont ces " bonnes choses" ? St Luc dans l' Évangile de ce jour nous donne la réponse : "combien plus votre Père du ciel donnera-t-il l'ESPRIT-SAINT à ceux qui l'en prient" (Lc 11, 19). Avant tout autre demande, c'est l'Esprit-Saint qu'il faut demander, car lui saura nous inspirer ce qui convient : "L'Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut; mais l'Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables, et celui qui sondent les cœurs sait quel est le désir de l'Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu." (Rm 8, 26-27)


 Parole du jour
Lc 11, 1-4
Mercredi 08 octobre

Un jour, quelque part, Jésus était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l'a appris à ses disciples. » Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : 'Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous soumets pas à la tentation.' »

Il faut d'abord reconnaître que le problème n'est pas de savoir si nous savons ou non bien prier . Sortir de la prière et penser que ça a marché ou que ça n'a pas marché, est suspect. C'est faire de la prière mon affaire ! Le risque est le donnant donnant avec Dieu ... et une forme de perfectionnite avec tout ce que cela engendre, et en particulier la culpabilisation. L'orgueil s'infiltre partout, même là ... et peut-être surtout là car l'enjeu est essentiel !
La prière fondamentale pour Jésus, consiste à demander l'Esprit-Saint,
"Lui que le Père donnera à ceux qui l'en prie". C'est l'Esprit-Saint, qui "connaissant les profondeur de Dieu" nous inspirera la "bonne" prière, car par nous-même s "nous ne savons pas prier comme il faut" (Rm 8, 26-27). Il nous inspirera comment dire : "Père" ! St Paul écrit dans la lettre qu'il adresse aux Romains : "Tous ceux qui se laisse conduire par l'Esprit-Saint sont fils de Dieu. Aussi bien n'avez-vous pas reçu un esprit d'esclaves pour retomber dans la crainte; vous avez reçu un esprit de fils adoptif qui nous fait nous écrier : Abba ! Père ! L'Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu ... cohéritiers du Christ ..." (Rm 8, 14-17)
La prière ne nous appartient pas. Se tâter le pouls pour voir si on prie bien ou mal, éloigne de Dieu et centre sur soi-même. Cela conduit à la peur et donc à l'esclavage : satisfaire un dieu pharaonique qui n'est pas Père, et nous satisfaire nous-mêmes ou non. Un chemin d'angoisse et de scrupules ...
S'en remettre à l'Esprit-Saint, sans se regarder, malgré nos faiblesses, nos distractions, nos incapacités fait de nous des personnes libres, dessaisies d'elles-mêmes. En vérité, des fils et des filles du Père.
L'important, c'est l'intention du cœur et notre désir profond. St Augustin a écrit : "Ta prière, c'est ton désir !"

lundi 6 octobre 2014

 Parole du jour
Lc 10, 38-42
Mardi 7 octobre

Alors qu'il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village. Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une soeur nommée Marie qui, se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m'aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses.Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. »

Si Marie a la meilleure part, c'est qu'elle ne met pas la charrue avant les bœufs. Il est bon de se mettre au service et de faire des choses pour Jésus. L'intention de Marthe est bonne : bien accueillir Jésus. Mais centrée sur le faire, elle n'est plus attentive à la Personne accueillie. Elle l'est envers ce qu'elle va lui donner. Marie, elle, commence par "être" avec Jésus. Elle le met au centre de son attention et sa Présence l'illumine : elle l'écoute. Écouter au lieu de s'écouter et de s'agiter ... Marie, ensuite, est apte à se mettre au service. Elle le fait alors dans les bonnes dispositions car son cœur est habité par celui qu'elle sert. Il y a en chacun de nous du Marthe et du Marie. L'important est de choisir la bonne hiérarchie : Marie d'abord, Marthe ensuite.

 
Parole du jour
Lc 10, 25-37
Lundi 06 octobre

Pour mettre Jésus à l'épreuve, un docteur de la Loi lui posa cette question : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu'y a-t-il d'écrit ? Que lis-tu ? » L'autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit,et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie. » Mais lui, voulant montrer qu'il était un homme juste, dit à Jésus : « Et qui donc est mon prochain ? » Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l'avoir dépouillé, roué de coups, s'en allèrent en le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l'autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l'autre côté. Mais un Samaritain, qui était en voyage,
arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié. Il s'approcha, pansa ses plaies en y versant de l'huile et du vin ;
puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, et les donna à l'aubergiste, en lui disant : 'Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.' Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l'homme qui était tombé entre les mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répond : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi fais de même. »

Cette parabole se suffit à elle-même. Jésus se fait provocateur. Il met en scène un "samaritain" reconnu par ceux qui l'interpelle comme un hérétique, et deux "notables religieux" juifs. Ces derniers, alors qu'ils devraient être exemplaire en charité, s'en détourne, sans doute prisonniers de leurs règles et de lois humaines accolées à la Loi divine. C'est celui qu'ils méprisent qui vit de ce qui est le coeur cette Loi, l'amour du prochain accueilli comme Dieu Lui-même : "J'étais blessé et tu m'as secouru." Cette histoire nous rappelle la question de Dieu à Caïn : "Qu'as-tu fais de ton frère ?" ... Le cœur du Samaritain est plein d’amour et il lui suffit qu’un homme ait besoin d’aide pour agir. L’amour ne cherche pas à savoir comment, où et quand il faut être charitable. Le Samaritain ne pose au blessé aucune question concernant sa nationalité, sa foi, son caractère; il voit simplement un homme malheureux dans le besoin. Voyez ses caractéristiques du secours apporté par un véritable amour (V 34 et 35) : ce secours est apporté avec promptitude, totalement sans réserves, avec désintéressement, avec une patience à toute épreuve et avec bon sens... Dieu ne fait pas de différence entre les hommes et l'amour authentique n'a pas de frontière. Jésus ira jusqu'à donner comme commandement : "aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous persécutent ..." A celui qui veut le suivre, il dit : "va et toi aussi, fais de même."
Les Pères de l'Église ont aimé voir dans l'homme blessé, l'homme frappé par le péché. L'Ancien Testament est incapable de s'occuper de lui. C'est le Nouveau Testament qui ouvre à cette possibilité : Jésus est "le Bon Samaritain" qui prend soin de l'homme, le soigne et le rend à la santé (le Salut). Dans l'hôtellerie, ils voient l'Église appelé à prolonger l'œuvre du Christ.

dimanche 5 octobre 2014

 Parole du jour
Mt 21, 33-43
Dimanche 5 octobre

Jésus disait aux chefs des prêtres et aux pharisiens : « Écoutez une autre parabole :
Un homme était propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage.Quand arriva le moment de la vendange, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne. 
 Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais ils furent traités de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : 'Ils respecteront mon fils.' Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y ! tuons-le, nous aurons l'héritage ! Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent...
 
  
Quand Jésus, Fils de Dieu, durant son parcours terrestre, annonce sa mort prochaine, Il ne l'annonce pas seulement par des paroles prophétiques, Il l'annonce aussi quelquefois par des paraboles. Cette parabole sur les vignerons homicides est une des paraboles les plus bouleversantes et les plus immédiatement compréhensibles dans laquelle nous pouvons reconnaître avec certitude le fils du père de famille qui plante une vigne, ce fils qui est lapidé et mis à mort.
Cette parabole des vignerons se rattache au thème biblique de la vigne, particulièrement aimé par les prophètes. Pour mieux la situer dans la grande perspective de l'amour nuptial de Dieu envers son peuple Israël, ce peuple que les prophètes comparent justement à une vigne , je voudrais vous lire un court extrait du prophète Isaïe. Vous allez voir la ressemblance frappante entre cette prophétie d'Isaïe et la parabole des évangiles :
" Que je chante à mon ami le chant de son amour pour sa vigne ! Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile, il la bêcha, il l'épierra, il y planta du muscat, au milieu il bâtit une tour, et il y creusa même une cuve. Il en espérait du raisin mais elle lui donna du verjus. Et maintenant, habitants de Jérusalem et gens de Juda, soyez juges, je vous prie, entre ma vigne et moi, vous-mêmes soyez juges ..." Et, conclut le prophète Isaïe, "la vigne de Yahvé Sabaoth, c'est la maison d'Israël et les gens de Juda en sont le plant choisi. Il en attendait l'innocence et c'est du sang, il en attendait le droit et c'est le cri d'effroi. " (Is 5, 1sq)
Jésus reprend cette prophétie d'Isaïe. Il l'applique à la situation concrète où, au terme de l'histoire d'Israël, les prophètes ont été mis à mort, la prophétie en Israël s'est éteinte, que le dernier, le plus grand des prophètes, Jean-Baptiste, a été mis à mort, enfin Lui-même, Jésus, qui s'annonce comme LE prophète en reprenant à son propre compte les prophéties anciennes.
Jésus nous parle d'une part des vignerons qui sont les chefs du peuple, et d'autre part des serviteurs en nombre croissant qui sont les prophètes, maltraités, chassés, vilipendés, mis à mort, et finalement du fils. On ne peut pas ne pas voir dans ce fils Jésus Lui-même, le Fils de Dieu devenu fils de l'homme pour notre salut, qui s'est abaissé et qui est descendu jusqu'à la vigne, espérant qu'en Le voyant les vignerons, les serviteurs, les chefs du peuple Le reconnaîtraient, L'écouteraient et Le suivraient ...
La seule reconnaissance qu'ils auront pour Lui est celle-ci : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Ce qui rappelle l'exclamation de la parabole : « Venez, tuons-le ! ». De même le passage « ils le jetèrent hors de la vigne » et le tuèrent : « hors de la vigne », annonce que c'est aussi « hors des murs de Jérusalem » que le Christ sera mis à mort.
Cette parabole terrible est une parabole dans laquelle Jésus, non seulement annonce Sa mort prochaine, mais identifie les vignerons. Il désigne dans les vignerons ceux qui sont à la tête du peuple, ces pasteurs qui ont été appelés pour paître le troupeau de Dieu, pour paître les brebis et les agneaux et qui se sont accaparés l'héritage en s'en faisant les maîtres au détriment de ceux-ci.
Dans la suite du texte de l'Évangile, Jésus explique que "la vigne sera donnée en fermage à d'autres vignerons qui en remettront le fruit en temps voulu. " Il s'agit de l'Église, Nouvel Israël dont il sera la "Pierre Angulaire" ...
Mais, la tentation d'hier demeure la tentation d'aujourd'hui et de toujours. L'Église est appelée à constamment se remettre en question pour éviter de crucifier Celui qu'elle est appelée à annoncer. Elle doit constamment se purifier pour ne pas montrer de Jésus un visage défiguré , mais celui de l'Amour révélé.
Et à nous qui en sommes membres, nous sommes appelés à vraiment nous mettre à la suite de Jésus en nous laissant libérer de ces comportements qui le crucifie en nous au lieu de témoigner de sa vie offerte à tous.

samedi 4 octobre 2014


Saint François d'Assise
Samedi 4 octobre
Gal 6, 14-18 - Mt 11, 25-30
Homélie pour la Fête de St François


Création nouvelle, choses nouvelles



« Ce qui compte, c’est la création nouvelle » nous dit St Paul dans la lettre aux Galates (6, 15). Et dans l’apocalypse il est mis sur les lèvres de Jésus : « Voici que je fais toutes choses nouvelles ». ( Ap 21- 5) Mel Gibson, dans le film « La Passion du Christ » met sur la bouche de Jésus, alors qu’il tombe sous la croix et que sa mère vient à lui, ces mêmes paroles : « Femme, voici que je fais toutes choses nouvelles ». Cette création nouvelle, ces choses nouvelles, qui peut comprendre de quoi il s’agit ? … Dans l'Évangile, Jésus nous le dit : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » Et les tout-petits peuvent entrer dans le mystère de Dieu : « Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.» (Mt 11, 25-30)


Pauvreté



François est de ces tout-petits. Car il a compris que le "nouveau" de l’Évangile est la « Pauvreté ». Et  que la « Pauvreté » n’était pas quelque chose mais « Quelqu’un ». Ce « Quelqu’un » qui n’avait pas où reposer la tête. Pourquoi ? … Parce que ce « Quelqu’un » était Dieu lui-même. Seul Dieu est vraiment Pauvre ! Il est le Pauvre ! C’est pour cela qu’il est Amour car l’Amour demande la Pauvreté.



L’être humain en tant que créature et donc en tant qu’« être fini » est dans le manque et donc assujetti à la possessivité, ne serait-ce que par l’instinct de conservation. Et c’est bien ce que nous constatons pour nous-mêmes. Il nous est difficile de ne pas nous accaparer ceci, cela, l’autre, des choses et des êtres. Le jugement sur l’autre est une façon de le posséder. Le non pardon aussi etc ... Et nous n’arrivons pas à nous décoller de cette possessivité qui nous englue.



Dieu, lui, qui est le créateur et donc « Être infini » n’a pas de manque. En ce sens il est impassible, c’est-à-dire sans faille, toujours identique à lui-même. Et chacune des personnes divines est dans une pleine dépossession de soi  qui donne la pleine existence aux deux autres. C’est le mystère pascal au sein de la Trinité. Chacune meurt à elle-même et cette désappropriation donne vie à l’autre, aux autres. Dieu est donc « le Pauvre » par excellence car il renonce à tout et dans cette mort à lui-même, il pose l’autre en « en-face » de lui. C’est ce que l’on appelle l’Amour.



Ce fut me semble-t-il l’expérience de François qui en épousant Dame Pauvreté, épousait Dieu lui-même. Et le chemin de pauvreté extérieure n’avait pour lui de sens que comme chemin de dépossession, de désappropriation intérieure pour un Amour d’identification à l’Amour de Dieu : « Nous le verrons tel qu’il est car nous lui serons semblable. » (1jn 3, 2)  C’est en ce sens que : « Celui qui perd sa vie la gagne. » (Mc 8, 35) Dépouillement de l’avoir sous toutes ses formes pour « être ».



Certes, c’est impossible à l’homme, mais comme le dit Jésus, « ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu. » (Mt 19, 26) Et pour ce faire : « Dieu s’est fait homme ». C’est tout le mystère de Noël que François ne cessera de méditer. Pensons à l’ermitage de Greccio, là où il inventa la 1ère crèche vivante. L’enfant dans la mangeoire, c’est Dieu dans la pleine dépossession de lui-même, se livrant entre les mains des hommes qui chercheront à le posséder et à le ramener à eux, à leurs pensées, à leur façon d’être ... Mais l’amour ne se laisse pas enfermer, il échappe à la possession car il est désappropriation. Aussi les hommes vont-ils chercher à le détruire. En Jésus, l’Amour est crucifié ! Et en Jésus, c’est Dieu Trinité qui est cloué au gibet : « Qui me voit, voit le Père » (Jn 14, 9). François aura ce cri : « L’Amour n’est pas aimé ! » Et il le vivra de l’intérieur par identification, recevant les stigmates, signe inscrit dans la chair  de la dépossession de soi et donc de l’amour, d’un amour universel qui englobe jusqu’à la création entière : Aimer comme Dieu aime.



Epousailles



Le chemin que prit François pour cette union au « Dieu Pauvre » fut celui du désert, de la rencontre avec soi-même sans artifice et sans fuite, sans compensation non plus, sous le regard du Christ Pauvre. Il fera l’expérience de son immense miséricorde. Accepter de lâcher ses illusoires richesses, ses possessivités d’ordre affectives, relationnelles, matérielles ou autres dans son cœur transpercé par la lance, pour une purification, en reconnaissant et en acceptant ne pouvoir les lâcher par soi-même. Lâcher l’incapacité à lâcher soi-même. Se déposséder dans l’incapacité à se déposséder soi-même. C’est une épreuve de vérité et donc de véritable humilité qui passe par la souffrance d’une mort à soi. C’est un retournement de l’être, l’accueil de la divinité dans une humanité encore imparfaite. Cela fait mal et en même temps libère : « la douloureuse joie » comme disent les orientaux. Ainsi le Symbole d’Athanase dit-il que dans le Fils incarné, « ce n’est pas la divinité qui a été transformée en la chair, mais l'humanité qui a été assumée en Dieu. » François a compris qu’en Jésus, le Fils incarné,  il s’agissait, dans l’acceptation de son incapacité même, de se laisser assumer en Dieu. Non par confusion mais par rédemption et  identification, le salut et la communion, l’union. 

Eloi Leclerc dans son livre « Sagesse d’un pauvre » fait dire à François dans son dialogue avec Léon, triste de son incapacité à se décoller de lui-même, à se déposséder : «Notre néant, vois-tu, s’il est accepté, devient l’espace où Dieu peut encore créer. » « Il faut tout simplement ne rien garder de soi-même. Tout balayer. Faire place nette. Accepter d’être pauvre (ici dans le sens d’incapacité). Renoncer à tout ce qui est pesant, même au poids de nos faute (se déposséder de tout). Ne plus rien voir que la gloire du Seigneur et s’en laisser irradier. » Pour que cette transformation soit possible, "Tourne ton regard vers Dieu et admire-le. Réjouis-toi de ce qu'il est lui, toute sainteté.» ... « il faut regarder plus haut, beaucoup plus haut » dit-il encore, détourner son regard de soi pour le tourner vers Lui et  faire l’expérience de son regard lumineux et transfigurant : « se laisser irradier par l’amour du Seigneur » et entrer avec lui dans une relation d’épousailles.Le christianisme est nuptial.


En ce sens, François qui aima tant se blottir dans le creux du rocher expérimenta  la Parole du Cantique des cantiques qu’il devait bien connaître et qui fut peut-être sa raison de s’y cacher dans pratiquement tous les ermitages qu’il fonda :


C’est le Bien-aimé qui parle : « Ma colombe, dans les fentes du rocher, dans les retraites escarpées, que je voie ton visage, que j’entende ta voix ! Ta voix est douce, et ton visage, charmant. »

Ce passage est précédé d’un autre qui annonce justement l’accomplissement d’une « Création nouvelle, d’un monde où tout sera nouveau » et qui rappelle le baptême où résonne la parole du célébrant envers le baptisé : « Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ. » (Rite du baptême) : 
« Il parle, mon bien-aimé, il me dit : Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…Vois, l’hiver s’en est allé, les pluies ont cessé, elles se sont enfuies. Sur la terre apparaissent les fleurs, le temps des chansons est venu et la voix de la tourterelle s’entend sur notre terre. Le figuier a formé ses premiers fruits, la vigne fleurie exhale sa bonne odeur. Lève-toi, mon amie, ma gracieuse, et viens… » (Ct 2, 10-14)



Cette transformation ouvre à une véritable fraternité où les relations entre les hommes sont en résonance avec l’amour du  Dieu Pauvre dont les bras sont grands ouverts pour tous et chacun : « Elevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi. » (Jn 12, 32) La croix est le carrefour de la Vie et de la Vie en abondance, de la pleine communion en Lui.



Accomplissement



Je voudrais terminer par le récit de la mort de François qui résume tout son chemin de vie :



« Le saint, tout heureux, et jubilant d'allégresse d'avoir été jusqu'au bout fidèle à sa dame la Pauvreté, leva les mains vers le ciel et glorifia le Christ pour tant de joie : s'en aller vers lui entièrement libre, débarrassé de tout. Car s'il avait agi ainsi, c'était par souci de pauvreté : il ne voulait rien posséder, pas même un habit, qui ne lui eût été prêté par autrui. Pour être parfaitement conforme au Christ crucifié, pendu en croix pauvre, souffrant et nu, il était resté nu devant l'évêque au début de sa conversion, et c'est nu également qu'il voulut sortir de et monde, au moment de la mort. Aux frères qui l'assistaient, il ordonna au nom de l'obéissance dont la charité leur faisait un devoir, de le déposer nu sur la terre après sa mort et de l'y laisser durant le temps nécessaire pour parcourir un mile à pas lents. Quel homme vraiment chrétien, lui qui voulut vivre comme vivait le Christ, mourir comme il est mort, rester, comme Lui, cadavre délaissé après la mort, et qui mérita les honneurs de l'impression en son corps de cette parfaite ressemblance (les stigmates) !

L'heure approchait ; il fit venir tous les frères alors présents dans ce petit poste et, avec quelques paroles de consolation pour adoucir leur chagrin, les exhorta de tout son cœur de père à aimer Dieu … Enfin, sur tous les frères qui l'entouraient il étendit les mains … et il bénit tous ses frères, les absents comme les présents, au nom du Crucifié et par sa puissance.

Il se fit apporter le livre des Évangiles et demanda la lecture du texte de saint Jean qui commence ainsi : « Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde auprès du Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans ce monde, il les aima jusqu’à la fin ... »



Enfin, tous les desseins de Dieu s’étant réalisés en lui, son âme très sainte se dégagea de sa chair pour être absorbée dans l’abime de la clarté de Dieu, et le bienheureux s'endormit dans le Seigneur. » (Site "St François d'Assise et Sainte Claire")                   P. Patrice Renier

  Rien ne peut empêcher le Soleil de rayonner

Il faudrait toujours remercier Dieu. Même quand tout ne s’arrange pas comme nous le voudrions. Mais, c’est difficile. Nous manquons toujours à l’espérance. Quand j’étais jeune je demandais parfois des comptes à Dieu, lorsque les choses n’allaient pas comme je le désirais. Et si Dieu faisait la sourde oreille, je me troublais, je m’irritais même. A présent, je ne demande plus aucun compte à Dieu. J’ai compris que cette attitude était enfantine et ridicule. Dieu est comme le soleil. Qu’on le voie ou qu’on ne le voie pas, qu’il apparaisse ou qu’il se cache, il rayonne. Allez empêcher le soleil de rayonner ! Et bien, on ne peut davantage empêcher Dieu de ruisseler de miséricorde !
A la différence du soleil qui rayonne sans nous et par-dessus nos têtes, Dieu a voulu que sa bonté passe par le cœur des hommes. C’est là quelque chose de merveilleux et de redoutable. Il dépend de chacun de nous, pour notre part, que les hommes éprouvent ou non la miséricorde de Dieu. Voilà pourquoi la bonté est une si grande chose. (Tiré du livre La Sagesse d'un Pauvre)
La rencontre du lépreux
Un soir, en se promenant à cheval, François rencontre un lépreux. D'habitude, François, comme tout le monde d'ailleurs, s'enfuit dès qu'un lépreux s'approche d'un peu trop près. La lèpre est une maladie très contagieuse, et la peur de l'attraper, met le malade en dehors de toute vie avec les gens de la ville. Tout le monde fuit dès que la clochette du lépreux retentit ! Pourtant, cette fois – là, François s'arrête, prend le lépreux dans ses bras et l'embrasse ; il remonte à cheval, et quand il se retourne pour saluer une dernière fois le lépreux, celui – ci a disparu. François comprend alors que c'est Jésus lui même qui se présentait à lui sous les traits du lépreux.
Les deux récit se rejoignent. A chacun de trouver le lien et son implication dans sa vie ...

mardi 30 septembre 2014


Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à ruminer et à vous laisser interpeller
par les textes de la Parole de Dieu
offerts chaque jour pour la Messe.

"Souvent nous entendons la Parole de Dieu et l’avalons sans même prendre le temps de la mâcher... Aussitôt, cette nourriture avalée est oubliée. Observez les ruminants comme la vache par exemple. Elle coupe l’herbe sans la mâcher et peut ainsi ingurgiter une grande quantité d’herbe par jour. Celle-ci est accumulée dans la panse puis, après un certain temps, l’animal se met à ruminer, c'est-à-dire qu’elle régurgite le contenu de sa panse dans sa bouche et le mâche à nouveau. Ainsi pulvérisée, cette nourriture pourra être à nouveau avalée puis commencera la digestion qui durera trois jours. Cette nourriture la nourrit et lui donne vie ...
Les Ecritures ne sont pas des paroles d’hommes, mais la Parole de ‘Dieu’ qui ne périt pas, qui demeurera toujours, qui est toujours vivante, parlante pour chacun d’entre vous. Mais encore faut-il comme la vache, pouvoir l’accueillir avec bonheur chaque jour, la mâcher, la remâcher jusqu’à ce qu’elle nous parle et puisse accomplir son œuvre de transformation ..." (Anonyme)

Parole du jour
Lc 9, 51-56
Mardi 30 septembre

Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem. Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem.
Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? » Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. Et ils partirent pour un autre village.

Les disciples Jacques et Jean ne sont pas encore du "Nouveau Testament", ils demeurent dans dans le "œil pour œil, dent pour dent". Il va leur falloir une conversion radicale. La représentation qu'ils se font de Dieu, n'est pas celle que Jésus révèle en sa Personne même : "Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous persécutent." Durs durs que ces paroles !
Écoutons la fin du testament que Christian De Chergé, martyr de Tibhirine, écrivit le 1er janvier 1994, deux ans avant son assassinat : "Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, (son meurtrier) qui n’auras pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet « À-DIEU » en-visagé de toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. Amen ! Inch’ Allah." Telle est la Bonne Nouvelle du Christ qui nous révèle les vraies pensées de Dieu qui ne sont pas à confondre avec les nôtres ...

lundi 29 septembre 2014


Parole du jour
 (Jn 1, 47-51)
Mardi 29 septembre 

Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare : « Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir. »Nathanaël lui demande : « Comment me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. »Nathanaël lui dit : « Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu !
C'est toi le roi d'Israël ! »Jésus reprend : « Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, et c'est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme. »

Le mot "Ange" signifie "Messager". Les Anges sont des êtres spirituels envoyés par Dieu pour nous aider dans notre marche vers Lui. Nous sommes en effet dans un combat pour la vie, la lumière, l’amour. Mais nous oublions que nous ne sommes pas seuls, que les Anges, comme les Saints, sont des alliés très efficaces.

Nous pouvons les appeler à notre secours. Si nous leur demandons, ils prennent notre défense et nous conduisent à la délivrance de ce qui nous entrave, comme Michel dont le nom signifie "qui est comme Dieu" et qui dans la Bible est montré comme un Ange qui combat le Mal et les ténèbres . Cependant, les Anges respectent profondément la liberté dans laquelle nous sommes crées. Si nous préférons demeurer seuls, ils nous laissent combattre seuls. Cependant, ils nous protègent invisiblement d’une manière très surprenante, nous verrons cela lors de notre "Passage" (Pâques) vers le Seigneur.

Plus nous sommes petits, plus ces « protecteurs » du ciel sont importants. « Il y eut un combat dans le ciel : celui de Michel et de ses anges contre le Dragon ». Ce combat contre les puissances des ténèbres, est celui de la vie selon l’Esprit, c’est un combat pour la Vie. Les anges et les archanges, comme tous les saints, sont des aides puissantes. Le grand combat dans lequel nous sommes inscrits est le combat de Jésus, de Marie, de l’Église, et donc le combat de l’humanité. Le menteur peut se servir de nous, à notre insu, pour faire son œuvre de destruction, de division (Sens du mot "diable").

Dans le combat spirituel, Saint Ignace de Loyola nous dit qu’il faut discerner sans cesse les pensées de notre cœur. Nous sommes en effet le théâtre des bons et des mauvais esprits. Une parole désagréable peut faire mal, un geste non contrôlé peut provoquer de la violence. Notre cœur est le réceptacle d’un grand combat qu’il est bon de mesurer : Paroles, gestes, attitudes sont à soumettre à la lumière de Dieu pour que son œuvre se réalise. Il nous faut demeurer dans le Christ, enveloppés par les anges parce que dans sa chair Jésus a tué la haine.

« Amen, amen, je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l’homme ». Après Michel le Défenseur, nous fêtons Gabriel, dont le nom signifie "Force de Dieu" ou "Dieu est ma Force", l’envoyé de Dieu. Pour que Marie soit libre de dire oui, dans son consentement, Dieu envoie l’Archange Gabriel. Les anges sont donnés pour nous protéger, pour nous aider dans notre cheminement, pour nous consolider. Jésus dira a propos des tout-petits : « Leurs anges voient sans cesse la face de Dieu. » C’est Tobie qui nous parle de Raphaël le guérisseur. Raphaël, dont le nom signifie "Dieu guérit", il se met en route, accompagnant le jeune Tobie, en revenant, il guérit de sa cécité le vieux Tobit.
Nous avons tous besoin d'accueillir l'annonce de la Bonne Nouvelle avec Gabriel, la délivrance avec Michel et la guérison avec Raphaël. Reconnaissons dans leur agir l'œuvre du Salut (mot qui signifie "Santé"), réalisé en Jésus-Christ.