mardi 10 novembre 2009

Parole du jour
(Mardi 10 novembre)
(Lc 16, 1-8)

Jésus disait aux Apôtres :
« Lequel d'entre vous, quand son serviteur vient de labourer
ou de garder les bêtes, lui dira à son retour des champs :
'Viens vite à table' ?
Ne lui dira-t-il pas plutôt :
'Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et que je boive.
Ensuite tu pourras manger et boire à ton tour.
'
Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur
d'avoir exécuté ses ordres ?

De même vous aussi, quand vous aurez fait
tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous :
'Nous sommes des serviteurs quelconques :
nous n'avons fait que notre devoir.' »


Pour entrer dans la compréhension de cet Évangile, il nous faut regarder Jésus. On l'a souvent présenté comme le Seigneur des Seigneurs et le Roi des Rois ... des notions qui immédiatement nous place dans le registre du pouvoir. Or Jésus s'est toujours présenté comme le "Serviteur" et ce service, il l'a vécu jusqu'au bout, sans ostentation. Bien au contraire, sa passion et sa mort en sont la preuve. Il a été pleinement ajusté sur son service, sur sa mission : "Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux." dit-il au Père, au jour de l'agonie. Il ne s'est jamais prévalu devant Dieu du service accompli car il ne se regarde pas, il regarde ceux qu'il est venu sauver et qui eux sont dans le rapport de force et mettent Dieu à leur mesure. On a eu du mal dans l'Église a quitter les oripeaux du pouvoir et certains les revendiquent aujourd'hui encore. Le fauteuil d'où préside l'Évêque, cathèdre (d'où le mot cathédrale) d'où il enseigne, on l'avait appelé le "trône", et l'ordination le "sacre". Le vrai titre du Pape, c'est "Serviteur des serviteurs de Dieu". Combien, à travers leur service dans l'Église, en paroisses, recherche le pouvoir et la reconnaissance ... "Serviteur inutile ou quelconque" veut signifier : "serviteur qui fait ce qu'il doit faire". Nous avons chacun nos dons, notre mission. Ils sont à mettre au service des autres et non au notre. Nous sommes complémentaires les uns des autres. Et notre tâche, c'est d'être ajusté sur ce que nous devons être et faire, pour le bien de tous. Là, il n'y a pas de fanfaronnade, il n'y a que la vérité. L'humilité, écrit Ste Thérèse d'Avila, c'est la vérité. Et la disposition essentielle : "la gratuité". "Que n'as-tu que tu n'aies reçu !"

lundi 9 novembre 2009

Parole du jour
(Lundi 9 novembre)
(Lc 16, 1-8)

Comme la Pâque des Juifs approchait,
Jésus monta à Jérusalem.
Il trouva installés dans le Temple
les marchands de boeufs, de brebis
et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple
ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d'ici.
Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »
Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture :
L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent :
« Quel signe peux-tu nous donner
pour justifier ce que tu fais là ? »
Jésus leur répondit :
« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ;
ils crurent aux prophéties de l'Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.

Se servir de Dieu pour son profit personnel, quelle injure faite à Dieu ! Dieu mis au service de l'argent, sous quelques formes qu'il prenne. Jésus l'a proclamé : "Il faut choisir entre Dieu et l'argent." Les deux ne peuvent cohabiter. Bien sûr, il nous faut avoir ce dont on a besoin pour vivre, mais ne pas y attacher son cœur en en faisant son idole : "Mammon". L'idole est possessif et rend esclave, Dieu, lui, rend libre. Combien d'idoles dans nos vies peut-être. Il est bon de les mettre au plein jour pour couper le lien qui nous y attache.
Désormais, Dieu n'est plus à chercher dans un Temple fait de main d'homme. Au moment de son sacrifice, le rideau qui l'enfermait au yeux des hommes s'est déchiré et c'est "en esprit et vérité qu'il faut l'adorer" (Jn 4). Ad orare, parler à, entrer en relation avec.
Désormais,
c'est la Personne de Jésus qui est le Temple de la Présence de Dieu. Il est Dieu né de Dieu. Et Il n'est pas loin, "Il est dans ton cœur et dans ta vie" : "Tu es le Temple de sa Présence, le Temple de Dieu." Quel respect devons-nous avoir les uns pour les autres ! ...

samedi 7 novembre 2009

Parole du jour
(Samedi 7 novembre)
(Lc 16, 1-8)

Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il détestera le premier, et aimera le second ;
ou bien il s'attachera au premier,
et méprisera le second.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent. »
Les pharisiens, eux qui aimaient l'argent,
entendaient tout cela, et ils ricanaient à son sujet.
Il leur dit alors :
« Vous êtes, vous, ceux qui se présentent
comme des justes aux yeux des hommes,
mais Dieu connaît vos cœurs,
car ce qui est prestigieux chez les hommes
est une chose abominable aux yeux de Dieu.

De l'argent, il en faut pour vivre. Mais il ne faut pas en être esclave, en faire un absolu, sinon le cœur s'y attache outrageusement et se trouve lié à cette idole qui fait miroiter monts et merveilles et assèche le cœur. Il est sans avenir, un jour il faudra bien le quitter : "Aujourd'hui, je te redemande ta vie." (Evangile) La vraie richesse est ailleurs, dans l'amour et le partage : "Dieu est Amour !" (1jn 4). "L'Amour ne passera jamais !" (1 co 12)

vendredi 6 novembre 2009

Parole du jour
(Vendredi 6 novembre)
(Lc 16, 1-8)

Jésus disait encore à ses disciples :
« Un homme riche avait un gérant
qui lui fut dénoncé parce qu'il gaspillait ses biens.
Il le convoqua et lui dit :
'Qu'est-ce que j'entends dire de toi ?
Rends-moi les comptes de ta gestion,
car désormais tu ne pourras plus gérer mes affaires.'
Le gérant pensa :
'Que vais-je faire,
puisque mon maître me retire la gérance ?
Travailler la terre ? Je n'ai pas la force.
Mendier ? J'aurais honte.
Je sais ce que je vais faire,
pour qu'une fois renvoyé de ma gérance,
je trouve des gens pour m'accueillir.'
Il fit alors venir, un par un,
ceux qui avaient des dettes envers son maître.
Il demanda au premier :
'Combien dois-tu à mon maître ? -
Cent barils d'huile.' Le gérant lui dit :
'Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.'
Puis il demanda à un autre :
'Et toi, combien dois-tu ?
- Cent sacs de blé.' Le gérant lui dit :
'Voici ton reçu, écris quatre-vingts.'
Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge :
effectivement, il s'était montré habile,
car les fils de ce monde sont plus habiles entre eux
que les fils de la lumière.

Il ne faut pas se tromper ! Jésus ne fait pas l'éloge de la tromperie , mais du gérant. Effectivement, il se montre habile. L'exemple ne concerne pas sa malhonnêteté, mais son attitude vis-à-vis de ses débiteurs. Jésus veut donc nous inviter à entrer dans la logique divine du don, du partage et de la miséricorde. Que n'as-tu que tu n'aies reçu ? Si les biens de ce monde nous sont confiés, nos dons également ne nous appartiennent pas. Ils sont à mettre au service des autres qui en sont débiteurs dans le sens qu'ils n'ont pas obligatoirement les mêmes que nous et donc sont en droit d'en être bénéficiaires. Et cela en toute réciprocité puisqu'ils ont des dons que nous n'avons pas. Nous sommes tous débiteurs les uns des autres et tous créditeurs si l'on poursuit l'image. La seule différence, c'est la gratuité du don. En fait tout ce que nous avons nous vient de Dieu, nous sommes gérant et non propriétaire. Et ce qui nous appartient doit servir au bien des autres. Le plus beau de tous les dons que nous ayons, c'est l'Amour ... le véritable Amour.

jeudi 5 novembre 2009

Parole du jour
(Jeudi 5 novembre)
(Lc 15, 1-8)

Les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes
récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil
aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis
et en perd une,ne laisse-t-il
pas les quatre-vingt-dix-neuf autres
dans le désert pour aller chercher
celle qui est perdue,
jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux,
il la prend sur ses épaules,
et, de retour chez lui,
il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit :
'Réjouissez-vous avec moi,
car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !'
Je vous le dis :
C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes
qui n'ont pas besoin de conversion.

La Parabole nous indique que le berger laisse quatre-vingt-dix-neuf brebis dans le désert. Le désert, ce lieu où il n'y a rien ! Comment cela est-il possible ? ... Il serait encore question de pâturages ... En hébreu, le mot que nous traduisons par désert se dit "mi'dbar" et signifie "lieu de la Parole". Ces quatre-vingt-dix-neuf "disciples" sont attentifs à la Parole de Dieu qu'ils écoutent et dont ils se nourrissent. La brebis dite perdue, a quitté ce "lieu de la Parole" pour une autre écoute et risque bien d'être dévorée par le loup ou de tomber sur de graves embûches car l'état dans lequel elle s'est mise ne lui permet plus de se bien diriger. Elle s'est laissée séduire par des mirages, ce qui est fréquent au désert. La tentation est toujours là, tapie, prête à se jeter sur sa proie. Dieu n'a pas hésité à s'incarner, à prendre ses chemins pour se mettre à sa recherche ... Il n'a pas hésité à aller jusqu'à l'écartellement de la croix pour la sauver en devenant celui qui fait passer de la nuit à la lumière, de l'égarement à l'ajustement, de la dissemblance à la ressemblance ... C'est l'histoire d'une Humanité sauvée par le sang de "l'agneau" ... notre histoire.

mercredi 4 novembre 2009

Parole du jour
(Mercredi 4 novembre)
(Lc 14, 15-24)

De grandes foules faisaient route avec Jésus ;
il se retourna et leur dit :
« Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père,
sa mère, sa femme, ses enfants,
ses frères et soeurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple...
De même, celui d'entre vous
qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple.

Il y a des amours qui enferment ... par exemple l'impossibilité de couper le cordon ombilical ou familial. Un lien demeure qui empêche l'envol de la chenille devenu papillon. Le livre de la Genèse nous avertit : "L'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme ..." Combien de couple malheureux en raison d'un attachement de l'un ou l'autre des époux à l'un de leurs parents ! De même dans un couple, nul n'est propriétaire de l'autre. On se marie pour permettre à l'autre d'être pleinement lui-même (ou elle-même) et cela demande beaucoup de respect et de détachement ... d'amour. Les parents eux-mêmes ne sont pas propriétaires de leurs enfants. Ils leur sont confiés pour qu'ils les éduquent et les conduisent à leur propre accomplissement. Là aussi on peut les empêcher d'éclore en les gardant pour soi. On entend parfois : "Elle le couve trop !"
Ce que Jésus veut dire, ce n'est pas de ne plus aimer les membres de sa famille, mais de les aimer bien, avec justesse. Cela demande du détachement, du respect et de ne pas entraver la liberté de l'autre, de désirer en vérité son plus grand bien ... de l'aimer pour lui-même et non pour soi.
Jésus a vécu cela à l'extrême pour nous. La croix en est la preuve. S'en remettre totalement à lui, le préférer à tout le reste, c'est apprendre de lui à aimer comme il convient, en quelques circonstances que ce soit ... à ouvrir sa main et son cœur au lieu de les fermer sur l'autre ... sur les autres.

mardi 3 novembre 2009

Parole du jour
(Mardi 3 novembre)
(Lc 14, 15-24)

Au cours du repas chez un chef des pharisiens,
en entendant parler Jésus, un des convives lui dit :
« Heureux celui qui participera
au repas dans le royaume de Dieu ! »

Jésus lui dit :
« Un homme donnait un grand dîner,
et il avait invité beaucoup de monde.

A l'heure du dîner,
il envoya son serviteur dire aux invités :
'Venez, maintenant le repas est prêt.'

Mais tous se mirent à s'excuser de la même façon.

Le premier lui dit :
'J'ai acheté un champ,
et je suis obligé d'aller le voir ;

je t'en prie, excuse-moi.'
Un autre dit :
'J'ai acheté cinq paires de bœufs,
et je pars les essayer ; je t'en prie, excuse-moi.'

Un troisième dit :

'Je viens de me marier,
et, pour cette raison, je ne peux pas venir.'
A son retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître.

Plein de colère, le maître de maison dit à son serviteur :
'Dépêche-toi d'aller sur les places
et dans les rues de la ville,
et amène ici les pauvres, les estropiés,
les aveugles et les boiteux.'
Le serviteur revint lui dire :

'Maître, ce que tu as ordonné est fait,
et il reste de la place.'
Le maître dit alors au serviteur :
'Va sur les routes et dans les sentiers,
et insiste pour faire entrer les gens,

afin que ma maison soit remplie.

Car, je vous le dis, aucun de ces hommes

qui avaient été invités ne profitera de mon dîner.' »


Ce passage de l'Évangile de Luc me fait penser à un autre dans l'Apocalypse : "Voici que je suis à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai pour prendre mon repas avec lui et lui avec moi." Ici, ils refusent d'entendre l'invitation et ils n'entrent pas. Ils se mettent en dehors de la communion. Leurs cœurs sont fermés, comme pour le "quelqu'un" de l'Apocalypse, qui n'entend pas et n'ouvre pas. Alors Jésus se tourne vers ceux que l'on méprisent et jugent, ceux que l'on inviterait pas. Ce sont ceux-là qui écoutent et qui entrent. Tel est le paradoxe de l'Évangile : "Comment, il mange avec les publicains et les pécheurs !" Jésus n'est pas venu pour ceux qui se croient parfaits et se suffisent à eux-mêmes. Il est venu pour ceux qui reconnaissent leurs imperfections et dont les brèches causées par celles-ci créent une ouverture à sa venue et à son action de guérison et de salut. Tous sont appelés ... mais peu répondent à son invitation. Et toi ? ...
On peut considérer ce repas comme celui de l'Eucharistie (la Messe). Combien qui sont invités ne se sentent pas concernés
et pourtant ! ... A chacun de s'interroger ? ...

lundi 2 novembre 2009

Commémoration des défunts
(Lundi 2 novembre)

Au lendemain de la fête de tous les saints où l’Eglise célèbre dans la joie la communion des saints et le salut des hommes, saint Odilon, cinquième Abbé de Cluny, a institué, à la fin du 1er millénaire, pour ses monastères très nombreux en Europe, la « Fête des morts ». Par celle-ci, il a voulu exhorter ses moines à prier de manière particulière pour les morts, contribuant ainsi mystérieusement à leur accès à la pleine communion avec Dieu. A partir de l’abbaye de Cluny, l’usage s’est peu à peu répandu d’intercéder solennellement pour les défunts par une célébration qui est en vigueur dans l’Eglise universelle depuis le XIIIè sc et que nous appelons aujourd’hui : « la Commémoraison (ou Commémoration) des défunts ».
Ecoutons Jean Paul II nous en donner le sens
« En priant pour les morts, l’Eglise contemple avant tout le mystère de la Résurrection du Christ qui, par sa Croix, nous obtient le salut et la vie éternelle. Aussi, avec saint Odilon, pouvons-nous redire sans cesse : « La croix m’est un refuge, la Croix m’est voie et vie [...]. La Croix est mon arme invincible. La Croix repousse tout mal. La croix dissipe les ténèbres ». La Croix du Seigneur nous rappelle que toute vie est habitée par la lumière pascale, qu’aucune situation n’est totalement perdue, car le Christ a vaincu la mort et nous ouvre le chemin de la vraie vie. La Rédemption « se réalise par le sacrifice du Christ, grâce auquel l’homme rachète la dette du péché et s’est réconcilié avec Dieu » (Tertio millennio adveniente, n. 7)...
Dans l’attente de voir la mort définitivement vaincue, des hommes « continuent sur terre leur pèlerinage; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore; d’autres enfin sont dans la gloire et contemplent la Trinité dans la pleine lumière » (Conc. oecum. Vatican II, Lumen gentium, n.49; cf. Eugène IV, bulle Laetantur coeli). Unie aux mérites des saints, notre prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la pleine communion avec Dieu (vision béatifique). Selon les commandements divins, l’intercession pour les morts obtient des grâces qui servent au plein accomplissement du salut. C’est une expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle « nous répondons à la vocation profonde de l’Eglise » (Lumen gentium, n.51); « sauver des personnes qui aimeront Dieu éternellement » (Thérèse de Lisieux, Prières, 6; cf. Manuscrit A 77, r°). Pour les « personnes en état de purification », l’attente du bonheur éternel, de la rencontre avec le Bien-Aimé, est source de souffrances à cause de la peine due au péché qui maintient loin de Dieu; Mais il y a aussi la certitude que, le temps de purification achevé, la personne ira à la rencontre de Celui qu’elle désire (cf. Ps 42; 62)...
J’encourage donc les catholiques à prier avec ferveur pour les défunts, pour ceux de leurs familles et pour tous nos frères et sœurs qui sont morts, afin qu’ils obtiennent la rémission des peines dues à leurs péchés, qu’ils entendent l’appel du Seigneur et s’ouvrent pleinement à son Amour pour toujours... »

Parole du jour
(Lc 6, 37-40)

Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ;
et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors.
Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté,
mais pour faire la volonté de celui qui m'a envoyé.
Or, la volonté de celui qui m'a envoyé,
c'est que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés,
mais que je les ressuscite tous au dernier jour.
Car la volonté de mon Père,
c'est que tout homme qui voit le Fils
et croit en lui obtienne la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

« Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors » : quelle consolation ! Quel que soit notre état, si nous consentons à l’action de l’Esprit qui nous attire au Christ, celui-ci nous accueille à bras ouverts au nom de son Père. Comment nous repousserait-il, lui qui est venu pour rassembler les enfants de Dieu dispersés et tout attirer à lui dans son élévation ?
Jésus explicite la volonté bienveillante de son Père sous forme d’une triple mission : ne perdre aucun de ceux que le Père lui confie ; leur donner la vie éternelle ; les ressusciter au dernier jour. Ce triple programme, Jésus l’a accompli une fois pour toutes dans sa Passion : désormais tous les hommes sans exception, peuvent trouver dans le Fils le pardon de leurs péchés et la réconciliation avec Dieu, il est "Dieu né de Dieu ...." Cette œuvre de miséricorde que le Fils accomplit, nous rend participant, dans l’Esprit, à la vie du Père lui-même. Comment dès lors celui-ci ne nous ressusciterait-il pas au dernier jour, pour nous introduire dans la plénitude de paix et de joie qu’il a préparée pour nous depuis toute éternité ?
Telle est notre foi, telle est notre espérance, telle est la certitude que nous donne l’Esprit de charité, pour nous et pour nos défunts qui nous précèdent auprès du Père ; car « dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur » (2nd lect.), lui qui par sa mort et sa résurrection, est devenu « le Seigneur des morts et des vivants » (Ibid.).
Le Christ a plu à Dieu ; et en lui, le Père nous a tous aimé (cf. 1ère lect.) ; aussi nous attend-il avec impatience dans la Jérusalem céleste, symbole de la pleine communion avec Lui, où « il essuiera toute larme de nos yeux. La mort ne sera plus. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien aura disparu » (Apoc 21,4-5).

Oui il est véridique celui qui a dit :
« Je suis l’Alpha et l’Oméga,
le commencement et la fin.
A celui qui a soif,
je donnerai de la source d’eau vive, gratuitement.
Le vainqueur recevra cet héritage,
et je serai son Dieu et lui sera mon fils » (Apoc 21,6-7).
(P. Joseph-Marie)

dimanche 1 novembre 2009

LA TOUSSAINT

Parole du jour

(Dimanche 1 novembre)
(Lc 14, 1-6)

Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait,
il gravit la montagne.
Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent.

Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire.
Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur :
le Royaume des cieux est à eux !

Heureux les doux :
ils obtiendront la terre promise !

Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
ils seront rassasiés !

Heureux les miséricordieux :
ils obtiendront miséricorde !

Heureux les cœurs purs :
ils verront Dieu !

Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux !

Heureux serez-vous si l'on vous insulte,
si l'on vous persécute
et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.

Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse,
car votre récompense sera grande dans les cieux !


Heureux ! Vivre les Béatitudes conduit à l'accomplissement et donc à la paix profonde et à la joie. .. à l'Amour. Mais le mot que l'on traduit par "Heureux", signifie en hébreux : "En marche !". Il s'agit d'un cheminement et le chemin qu'il faut suivre, c'est Jésus Christ : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie"... Les pauvres de cœur, qui sont-ils ? On peut aussi traduire "les pauvres de science". Ce sont ceux qui se laisse enseigner par Jésus. Ils reconnaissent avoir tout à apprendre comme "l'enfant-écolier" dont Jésus fait l'éloge dans l'Évangile : "Si vous ne devenez comme des enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux". Jésus est un Rabbi, un enseignant. Lorsqu'on l'appelle "Maître" dans l'Évangile, il s'agit d'un terme grec qui signifie : "Maître d'école". Et le "Royaume des cieux", c'est cet accomplissement dans la charité auquel conduit l'écoute de sa Parole et sa mise en pratique. N'oublions pas aussi que dans cette tradition orale dans laquelle vit Jésus, le cœur est considéré comme le lieu où l'on engrange la Parole de Dieu. C'est à partir de son cœur que la Parole transforme l'être humain : "En marche les cœurs purs, ils verront Dieu". Voir avec les yeux du cœur justement, c'est-à-dire "entrer en pleine communion avec Dieu. Pas n'importe quel Dieu! ... Le Dieu que Jésus incarne et qui se montre à travers lui : "C'est dans son Fils Jésus, que Dieu se fait lui-même connaître tel qu'il est" (Texte National Orientat. Catéchèse en France) ... "Les affamés et les assoiffés de Justice" sont ceux qui aspirent à cet ajustement par la Parole qui les ajuste sur le Christ. Il faudrait traduire : "En marche les affamés et les assoiffés de justesse". Là aussi, le Royaume des cieux est à eux, cette conformité au Christ par l"'accueil de sa Parole et de sa Présence, qui accomplit pleinement la vocation humaine : "Voici l'Homme !" reconnaîtra Pilate, juste avant de condamner Jésus. Les Béatitudes sont un chemin de ressemblance ... un chemin de Sainteté : "Nous le savons, lorsque le Fils de Dieu adviendra, nous serons semblable à lui car nous le verrons tel qu'il est." C'est le plein ajustement ... N'avons-nous pas été créé à son Image et ressemblance ? ...

Être Saint aujourd'hui

Fête de « Tous les saints »! Mais qu’est-ce qu’un Saint ? Serait-ce un surhomme ? Un être parfait ? … Dieu seul est Saint ! Et Jésus-Christ, « Dieu né de Dieu » comme l’affirme le Credo, incarne la Sainteté de Dieu. L’homme, lui, ne peut se rendre Saint par lui-même. Pourtant tout être humain aspire, qu’il le sache ou non, à la Sainteté. C’est notre nature profonde d’êtres créés à l’image de Dieu qui est Saint. Et donc, les semences de la Sainteté germent dans nos vies : les parents qui se mettent au service de leurs enfants avec amour; un enfant qui rend service à ses parents, à ses frères et sœurs ... des personnes qui visitent les malades, qui accomplissent leur travail avec droiture … En fait, chaque fois que « le service et le don de soi » , contraire à l’égocentrisme, sont mis en œuvre, rayonne la Sainteté. Les Saints sont de nos frères et sœurs en humanité qui ont vécus cela à leur manière, selon leur vocation et ils sont pour nous des témoins. Pour le vivre, ils ont accueilli au cœur de leur vie, la Présence du seul Saint qui a marché sur nos routes : Jésus-Christ. Cette union avec lui, les a conduit à accueillir en eux et à laisser transparaître à travers eux « les sentiments qui furent dans le Christ Jésus » comme l’écrit St Paul. Ils se savaient incapables par eux-mêmes, leur capacité, ils l’ont reçu du Christ : « La puissance (d’amour) du Christ se déploie dans notre faiblesse » écrit encore St Paul. A la fin de la prière Eucharistique, à la Messe, le prêtre, élevant le pain et le vin devenu le Corps et le Sang du Christ, dit : « Par Lui, avec Lui et en Lui ... » Voici le chemin de Sainteté : Permettre à Jésus-Christ d’assumer le tout de notre existence et « servir en Sa Présence » (P.E. II) La Sainteté, c’est l’Amour, cet Amour pour lequel nous sommes faits. La Sainteté n’est pas la vocation de certains, c’est notre vocation à tous quelque soit notre état de vie. Et nous devons désirer cette Sainteté pour ceux qui nous ont quittés et ont rejoint la lumière de Dieu : « Dieu est lumière … Dieu est Amour » (Lettre de St Jean)

vendredi 30 octobre 2009

Parole du jour
(Vendredi 30 octobre)
(Lc 14, 1-6)

Un jour de sabbat,
Jésus était entré chez un chef des pharisiens
pour y prendre son repas, et on l'observait.
Justement, un homme atteint d'hydropisie
était là devant lui.
Jésus s'adressa aux docteurs de la Loi
et aux pharisiens pour leur demander :
« Est-il permis, oui ou non,
de faire une guérison le jour du sabbat ? »
Ils gardèrent le silence.
Jésus saisit alors le malade, le guérit et le renvoya.
Puis il leur dit :
« Si l'un de vous a son fils ou son boeuf
qui tombe dans un puits,
ne va-t-il pas l'en retirer aussitôt,
le jour même du sabbat ? »
Et ils furent incapables de trouver une réponse.

Le Sabbat était devenu une institution d'interdits pour soi-disant honorer Dieu qui après la Création se reposa le 7ème jour. Et il en demeure ainsi dans le judaïsme d'aujourd'hui. L'intention est sans doute bonne, mais au détriment de l'homme. L'homme aurait-il été fait pour le Sabbat ? ... Jésus donnera la réponse : c'est le Sabbat qui a été fait pour l'homme. Aussi ne peut-on faire du Sabbat un absolu et il faut savoir en transgresser les interdits lorsque l'homme est en danger. Jésus démontre à ses adversaires, défenseur de l'absolu du Sabbat, que lorsque leurs profits sont en danger, ils n'hésitent pas à le transgresser. Ainsi lorsqu'un fils ou un bœuf tombe dans un puits ...
Quand il est dit que Dieu se repose, cela ne signifie pas qu'il arrête de donner la vie. Jésus dira au juifs dans l'Evangile selon St Jean : "Moi et mon Père, nous travaillons toujours ..." La vie l'emporte absolument sur la loi du Sabbat. Les deux références données pour cette institution dans l'un des dix Commandements, c'est d'une part la "Création", c'est-à-dire le don de la vie, et d'autre part la "délivrance d'Égypte", c'est-à-dire la libération. Vie et libération l'emporte sur le précepte. St Paul écrit dans une de ses lettres : "La lettre tue, l'esprit donne la vie." Le pourquoi du Sabbat est de magnifier la vie et la libération donnée et réalisée par Dieu, donc la vie et la libération l'emporte sur le précepte. Cet homme atteint d'hydropisie est prisonnier de sa maladie, sa libération par la guérison passe avant tout le reste. En le guérissant, Jésus le rend à la vie !

jeudi 29 octobre 2009

Parole du jour
(Jeudi 29 octobre)
(Lc 6, 12-19)

A ce moment-là, quelques pharisiens
s'approchèrent de Jésus pour lui dire :
« Va-t'en, pars d'ici : Hérode veut te faire mourir. »
Il leur répliqua :
« Allez dire à ce renard :
Aujourd'hui et demain, je chasse les démons

et je fais des guérisons ; le troisième jour, je suis au but.
Mais il faut que je continue ma route aujourd'hui,
demain
et le jour suivant,
car il n'est pas possible
qu'un prophète
meure en dehors de Jérusalem.
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes,
toi qui lapides ceux qui te sont envoyés,

combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants

comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes,

et vous n'avez pas voulu !
Maintenant, Dieu abandonne votre Temple entre vos mains.

Je vous le déclare :
vous ne me verrez plus jusqu'au jour où vous direz :
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »


On voit mal les pharisiens se préoccuper du sort de Jésus ; par contre, en feignant l’avertir des intentions meurtrière d’Hérode Antipas, ils espèrent sans doute éloigner Jésus de la ville sainte, où son ascendant sur les foules leur fait de l’ombre. Mais Jésus n’a que faire des intrigues des hommes : sa vie est entre les mains de Dieu son Père, et « nul ne peut rien arracher de sa main » (Jn10, 29). Ses actions - chasser les démons et opérer des guérisons - prouvent qu’il vient de Dieu et agit en son Nom. Peut-être la progression étalée sur trois jours est-elle significative de la Passion désormais proche : le premier jour, le vendredi saint, Jésus triomphe du démon ; le samedi il guérit les justes retenus prisonnier de l'Hadès, et au matin de Pâques, ressuscité ... Jésus sait que le plan de Dieu se réalisera à son Heure, en se servant précisément des projets meurtriers de ses ennemis. Aussi monte-t-il à Jérusalem dans la pleine conscience de ce qui l’attend. Cependant, loin de s’apitoyer sur son sort, c’est sur la Ville Sainte qu’il pleure, comme une mère sur des enfants qui courent à leur perte en refusant la main qu’elle leur tend. Jérusalem n’a pas voulu reconnaître l’Envoyé de Dieu, Temple véritable de la Nouvelle Alliance. Désormais le Temple de pierres fait de mains d'hommes sera vide de la Présence de Dieu. La mort du Juste n’aura pas le dernier mot : Jésus ressuscitera, et ce jour-là les yeux des aveugles s’ouvriront pour accueillir le Christ vainqueur, qui seul donne sens à nos vies. (Adapt. Ho. P. Joseph-M.)

mercredi 28 octobre 2009

Parole du jour
(Mercredi 28 octobre)
(Lc 6, 12-19)

En ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne
pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu.
Le jour venu, il appela ses disciples,
en choisit douze, et leur donna le nom d'Apôtres :
Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère,
Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy,
Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée,
Simon appelé le Zélote,Jude fils de Jacques,
et Judas Iscariote, celui qui fut le traître.
Jésus descendit de la montagne
avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine.
Il y avait là un grand nombre de ses disciples,
et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem,
et du littoral de Tyr et de Sidon,
qui étaient venus l'entendre
et se faire guérir de leurs maladies.
Ceux qui étaient tourmentés
par des esprits mauvais en étaient délivrés.
Et toute la foule cherchait à le toucher,
parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.

Pourquoi "douze apôtres" ? En référence aux "douze tribus d'Israël" ? Jésus prépare le nouvel Israël : "l'Église". Non que l'ancien Israël ne serait plus le "peuple choisi", mais l'Église est appelée à conduire à bien la mission qui était celle d'Israël : "En toi seront bénis toutes les nations de la terre". Jésus va se façonner un peuple appelé à accomplir cette mission ... qui est la sienne. St Pierre dans sa 1ère lettre écrira : "Bénissez, c'est cela votre vocation ..." Cette "Bénédiction" qui est une "diction béné", une Parole de bien, la Parole créatrice", est source de Vie : "expulser les démons, guérir toute maladie et toute infirmité." L'Eglise a pour mission de proclamer qu'en Jésus se réalise la "bénédiction", le Salut, la Santé, pour tous et chacun. Elle est porteuse de ce trésor car Jésus se laisse "toucher" aujourd'hui par le moyen de l'Église qu'il a fondée et qui prolonge sa mission, en particulier à travers les Sacrements : Baptême, Confirmation, Eucharistie, Réconciliation, Malades, Mariage, Ordre. Il se laisse aussi toucher dans la proclamation de la Bonne Nouvelle des Évangiles entendus et accueillis ... Dans l'assemblée des baptisés réunis : "Là où deux où trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux." (Mt 18, 20) Et aussi dans la sœur ou le frère en humanité en lequel il se présente à nous car il est au cœur de la vie de tous : "Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25, 40) ...

mardi 27 octobre 2009

Parole du jour
(Mardi 27 octobre)
(Lc 13, 18-21)

Jésus disait à la foule :
« A quoi le règne de Dieu est-il comparable,
à quoi vais-je le comparer ?
Il est comparable à une graine de moutarde
qu'un homme a jetée dans son jardin.
Elle a poussé, elle est devenue un arbre,
et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. »
Il dit encore :
« A quoi vais-je comparer le règne de Dieu ?
Il est comparable à du levain
qu'une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine,
jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. »

Le Règne de Dieu, c'est la Bonne Nouvelle de la Parole de Dieu qui évangélise nos profondeurs en purifiant nos pensées, clarifiant nos paroles et ajustant nos comportements. Cette Parole apporte avec Elle la Bonne Nouvelle de la Paix. Paix qui est le signe de l'accueil que nous en faisons et de l'action qu'elle accomplit en nous. Cette Parole de Vie est comme une graine de moutarde jetée dans la terre de notre cœur, de notre vie concrète. Elle conduit au vrai et plein accomplissement : l'arbre ... Elle est comme du levain dans la pâte de notre existence. Elle lui donne sa pleine mesure ...
Nous sommes en un temps où l'on retrouve la valeur inouïe de cette Parole transformante. Des petits groupes de lecture se forment ici ou là. Le diocèse de Perpignan met en place une semaine de lecture ininterrompue, jour et nuit, du 20 novembre au 5 décembre au couvent des minimes, avec lecteurs et écoutants (tous ceux qui veulent). Nombre de chrétiens, ou non, se nourrissent des Évangiles ... "Pour moi, j'estime que l'Évangile est le corps du Christ et que les Saintes Écritures sont son enseignement. Quand le Seigneur parle de manger sa chair et boire son sang, cela s'entend du mystère de (l'Eucharistie). Cependant son vrai corps et son vrai sang, ce sont aussi la Parole des Écritures et son enseignement.". S'en nourrir est une "Communion" ... "La Parole de Dieu est donc aussi vénérable que le corps du Christ. "Celui qui communie à la Parole, comme celui qui communie à l'Eucharistie, communie au même Seigneur. Et la vénération qui est due à la Parole, comme celle qui est due à l'Eucharistie, c'est celle-là même qui est due au Christ Jésus." (L.D. p.33)

dimanche 25 octobre 2009

Parole du jour
(dimanche 25 octobre)
(Mc 10, 46-52)

Tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples
et une foule nombreuse,
un mendiant aveugle, Bartimée, le fils de Timée,
était assis au bord de la route.
Apprenant que c'était Jésus de Nazareth, il se mit à crier :
« Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »
Beaucoup de gens l'interpellaient vivement pour le faire taire,
mais il criait de plus belle :
« Fils de David, aie pitié de moi ! »
Jésus s'arrête et dit :
« Appelez-le. »
On appelle donc l'aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ; il t'appelle. »
L'aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers Jésus.
Jésus lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ?
— Rabbouni, que je voie. »
Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t'a sauvé. »
Aussitôt l'homme se mit à voir,
et il suivait Jésus sur la route.

Jéricho, la ville des divinités. Elle est pour Josué qui va la conquérir pour passer dans la terre promise, le symbole du monde idolâtre, le rempart des doctrines mensongères dont les remparts d'illusion et d'orgueil vont s'effondrer devant les trompettes de l'Évangile proclamé par Jésus-Josué (Origène). Josué étant une préfiguration de Jésus. Les deux prénoms ayant même racine. Voilà la ville que Jésus traverse et la Bonne Nouvelle va y être proclamée dans cette rencontre avec l'aveugle et par sa guérison. Chacun porte en soi la Jéricho de ses propres idoles et l'aveuglement en est le résultat. Cet aveuglement arrête la marche en raison de l'impossibilité à s'orienter. L'aveugle est "assis", comme paralysé sur le bord du chemin ... Il ne voit plus mais ... son cœur s'est ouvert dans et par l'épreuve qu'il traverse et une conversion s'est mise en chemin, une faible lumière filtre au plus profond de son être. Lorsque passe Celui qui est "La Lumière", il le reconnaît et crie son nom : "Jésus, fils de David !", jusqu'à ce que Jésus s'arrête et le fait appeler, comme si Jésus voulait passer par d'autres, par l'Église pour rejoindre l'aveugle. Le service de l'Eglise est alors défini : orienter vers Jésus et accompagner dans la foi : "Confiance, lève-toi; il t'appelle." Orienté, l'aveugle bondit vers Jésus comme s'il le voyait. Celui-ci n'accomplit pas un acte magique en le guérissant immédiatement. Jésus s'adresse à lui comme à une personne car il le reconnait comme une personne malgré son état, et un dialogue s'instaure . Une question : "Que veux-tu que je fasse pour toi ?" Une réponse : "Rabbouni, que je voie." Une guérison en collaboration, en "Alliance". Jésus lui dit en effet : "Va, ta foi t'a sauvé (c.a.d. guéri)." Aussitôt l'homme voit et se remet en marche, mais sans perdre Jésus de vue ... Dans ce récit, ne serait-il pas question de chacun de nous ? Où en sommes-nous sur le chemin ? ... dans notre rencontre avec Jésus ? ... notre rapport à l'Église qu'il a fondée pour le rejoindre ? ...

mercredi 21 octobre 2009

Parole du jour
(mercredi 21 octobre)
(Lc 12, 39-40)

Jésus disait à ses disciples :
Vous le savez bien :
si le maître de maison connaissait l'heure
où le voleur doit venir,
il ne laisserait pas percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts :
c'est à l'heure où vous n'y penserez pas
que le Fils de l'homme viendra. »

Voici une parole de Jésus qui est un appel à la vigilance. Le cheminement spirituel demande de ne jamais relâcher la garde de la maison du cœur. Il suffit d'une inattention pour que s'infiltre la tentation qui faisant miroiter un bien, n'est qu'illusion. Y succomber nous fait perdre le trésor qui illuminait notre vie et nous enténèbre. Le voleur a réussit sa mission.
La garde du cœur peut se vivre sans sensibilité de la Présence du Christ. C'est une épreuve et il faut tenir malgré toutes les pensées (ce que les Pères du désert appelaient les "démons") qui veulent nous en détourner en nous conduisant à une certaine désespérance, parfois à la révolte, et en nous faisant miroiter des compensations qui en fait ne sont que des mirages. Semblant nous libérer sur le moment par l'effet d'un bien-être, elles nous enfoncent davantage encore dans la souffrance du cœur et nous font perdre le trésor intérieur.
L'amour demande des preuves. Il est facile d'aimer Dieu quand il nous donne et se donne. Il faut apprendre à l'aimer gratuitement, pour Lui, même lorsqu'il semble absent. Le psalmiste le reconnaît, lui disant : "Vraiment Tu es un Dieu caché." Mais il ajoute aussitôt : "Dieu d'Israël, Sauveur." (Is 45, 15) Oui, caché mais bien présent malgré les apparences. Et au cœur de cette soi-disant absence, il œuvre au bien de celui qui le croit absent : "Sauveur". C'est ainsi que lorsque les disciples sont enfermés au Cénacle et qu'ils ont peur, semblant abandonné par Jésus qui vient de mourir, tout à coup "il vint et il était là au milieu d'eux" (Jn 20, 19). Il manifeste sa Présence, ce qui ne signifie pas qu'il était absent avant cette manifestation. Seulement il ne le voyait pas. Et sa première parole est une parole de Salut : "La Paix soit avec vous !" Il leur dit l'œuvre qu'il accomplit en eux même en son absence sensible. C'est d'ailleurs sa mort qui a permis ce don de la Paix par le Don de l'Esprit.
"Se tenir prêt", c'est demeurer dans la garde du cœur, quelques soient les circonstances du chemin et demeurer ferme dans la foi... Tout-à-coup, alors qu'on ne s'y attend pas, le Seigneur vient et il nous étreint sur son cœur.

Voici le témoignage de St Bernard dans son commentaire sur le Cantique des Cantiques :

"Je confesse, quoique ce soit pécher contre la modestie de vous le dire, que le verbe (le Christ) m'a aussi visité et qu'il l'a fait même plusieurs fois. Mais quoiqu'il soit entré souvent en moi, je ne m'en suis pas néanmoins aperçu. J'ai senti qu'il y était, je me souviens qu'il y a été, j'ai pu même quelquefois pressentir son entrée, mais je ne l'ai jamais sentie, non plus que sa sortie. Car d'où venait-il quand il vint dans mon âme, et d'où s'en est-il allé lorsqu'il l'a quittée, par où est-il entré, ou sorti? c'est ce que je confesse ignorer maintenant, selon cette parole : « Vous ne savez d'où il vient, ni où il va (Joan. III, 8). » Et il ne faut pas s'en étonner, puisque c'est à lui qu'un prophète a dit autrefois: « Et l'on ne connaîtra point la trace de vos pas. » Il est hors de doute qu'il n'est entré ni par mes yeux; car il n'est pas coloré, ni par mes oreilles, car il n'est pas un son, ni par mon nez, car il ne se mêle pas avec l'air, mais avec l'âme, et ne l'affecte pas, mais la fait; ni par mon gosier, car il ne se mange ni ne se boit. Je ne l'ai point non plus reconnu au toucher, car il n'est pas palpable. Par où donc est-il entré ? Car il n'est pas venu du dehors, puisqu'il n'est aucune des choses qui paraissent au dehors. Cependant il n'est pas venu du dedans de moi, car c'est un bien et le bien n'habite point en moi, je le sais. Je suis aussi monté au dessus de moi, et j'ai trouvé que le Verbe est encore plus haut. Ma curiosité me l'a fait chercher au dessous de moi, et j'ai trouvé pareillement qu'il est encore plus bas. J'ai regardé hors de moi, et j'ai reconnu qu'il est encore au delà de ce qui est hors de moi; et enfin je l'ai cherché au dedans de moi, et j'ai vu qu'il m'est plus intérieur que moi-même. Et alors j'ai reconnu la vérité de cette parole : « Nous vivons, nous nous mouvons, et nous subsistons en lui (Act. XVII, 28). « Mais heureux celui en qui il est, qui vit pour lui, qui est mu par lui ». (Sermon LXXIV, 5)

mardi 20 octobre 2009

Parole du jour
(mardi 20 octobre)
(Mc 12, 35-38)

Jésus disait à ses disciples :
Restez en tenue de service,
et gardez vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître
à son retour des noces,
pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte.
Heureux les serviteurs que le maître,
à son arrivée, trouvera en train de veiller.
Amen, je vous le dis :
il prendra la tenue de service,
les fera passer à table et les servira chacun à son tour.
S'il revient vers minuit ou plus tard encore
et qu'il les trouve ainsi, heureux sont-ils !

Dans l 'Évangile de dimanche dernier, Jésus disait à ses apôtres que le cœur de l'amour était le "service d'autrui" et le "don de sa vie pour lui" : "Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude." (Mc 10, 45) Lorsqu'il lave les pieds de ses disciples, il leur dit : "C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous." (Jn 13, 15) Nous sommes donc appelés, c'est notre vocation d'être humain créé à l'image de Dieu, à faire pour lui ce qu'il a fait pour nous et nous le faisons par l'intermédiaire de la sœur ou du frère en humanité : "J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger ... Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25, 35. 40) Si nous agissons ainsi, nous gardons nos lampes allumées dont la flamme n'est autre que l'amour et : "Dieu est lumière ... Dieu est amour !" (1jn 1, 5; 4,8) Le service et le don de soi conduisent donc à la ressemblance avec Dieu qui se révèle à nous en Jésus-Christ.Veiller, c'est demeurer dans ce "service et ce don de soi". Cette attitude conduit à l'écoute du cœur et à l'attente intérieure de celui qui en est la Source, à la reconnaissance de sa voix : "Voici que je me tiens à la porte et que je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi." (Ap 3, 20) Ce repas, c'est alors lui qui le sert, comme le dit l'Évangile de ce jour, et il le fait en se donnant à nous (sens de l'Eucharistie) ... Ce n'est pas pour demain ou pour le jour du passage par la mort ... c'est pour aujourd'hui si nous le voulons, et à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il suffit de suivre le chemin qu'il nous a tracé et qu'il trace pour chacun ... Mais nous le savons, les chemins transversaux sont multiples et il est facile de regarder ailleurs et de s'égarer ! D'où l'importance de mettre nos pas dans les siens : "Suis-moi !"... Le signe de sa Présence et de la communion avec lui, en est "la Paix et la Joie intérieure", la dilatation du cœur par "l'amour" et le désir toujours plus intense du "service et du don de soi".

lundi 19 octobre 2009

Parole du jour
(Lundi 19 octobre)
(Mc 12, 13-21)

Du milieu de la foule,
un homme demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit :
« Qui m'a établi pour être votre juge
ou pour faire vos partages ? »
Puis, s'adressant à la foule :
« Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ;
car la vie d'un homme, fût-il dans l'abondance,
ne dépend pas de ses richesses. »
Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche,
dont les terres avaient beaucoup rapporté.
Il se demandait :
'Que vais-je faire ?
Je ne sais pas où mettre ma récolte.'
Puis il se dit : 'Voici ce que je vais faire :
je vais démolir mes greniers,
j'en construirai de plus grands
et j'y entasserai tout mon blé
et tout ce que je possède.
Alors je me dirai à moi-même :
Te voilà avec des réserves en abondance
pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l'existence.'
Mais Dieu lui dit :
'Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie.
Et ce que tu auras mis de côté, qui l'aura ?'
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même,
au lieu d'être riche en vue de Dieu. »

De l'argent, certes, il en faut pour vivre ! Et la "doctrine sociale de l'Église" demande que chacun ait ce dont il a besoin pour vivre. Mais en même temps, que elle signifie que l'homme est gérant de ses biens et non propriétaire, en ce sens que chacun est appelé au partage avec autrui reconnu comme frère.
Demeurer assis sur la malle qui renferme sa richesse n'est pas digne de l'être humain. Celui qui agit ainsi s'identifie à ce qu'il possède et qui en soi n'a aucune valeur. Il se chosifie. Deviens esclave de son avoir. Se coupe de son frère en humanité. Son existence est paralysée dans ce qui est extérieure à sa personne. Le jour de sa mort, il n'emportera pas son magot avec lui. Et même si l'on met celui-ci dans son cercueil, il ne lui servira plus à rien et finira par se désagréger.
La valeur d'un homme ne réside pas dans sa richesse extérieure ...
La vraie richesse est celle du cœur. Jésus l'a vécu, lui qui n'avait pas de pierre où reposer la tête. Lui qui est mort nu, délaissé de tous, sauf de quelques femmes dont sa mère et l'apôtre Jean, présent au pied de la croix. Sa vie, il la recevait non de l'avoir mais de son Père. et la donnait aux autres. Cette relation lui donnait existence. Aussi, incarné mais non happé par les choses matérielles qu'il remet à leur place, lorsqu'il passe par la mort, il rebondit dans la Vie car rien ne le lie à l'extériorité des choses et des êtres. Sa seule richesse est intérieure. Elle réside dans la "liberté intérieure".
Dans la vie religieuse, le vœux de
"pauvreté" veut signifier cette réalité. C'est ainsi que St François, le petit pauvre d'Assise, au moment de faire le passage, demande à être déposé nu sur la cendre, afin que rien ne le retienne aux choses terrestres. Job, délesté de tous ses biens, s'écrie : "Nu je suis sorti du ventre de ma mère, nu je retournerai à la terre." (Job 1, 21) Et Jésus répondant à la question de Pierre : leur répondra : "Et nous qui avons tout quitté ..."" ... la vie éternelle." (Mt 19, 27-29) Vie éternelle qui est le plein accomplissement de leur être dans la pleine communion d'Amour avec Dieu et avec leur soeurs et frères en humanité.

dimanche 18 octobre 2009

Parole du jour
(Dimanche 18 octobre)
(Mc 10, 35-45)

Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
s'approchent de Jésus et lui disent :
« Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. »
Il leur dit : « Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? »
Ils lui répondirent :
« Accorde-nous de siéger,
l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ta gloire. »
Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire,
recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui disaient : « Nous le pouvons. »
Il répond : « La coupe que je vais boire, vous y boirez ;
et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
il ne m'appartient pas de l'accorder,
il y a ceux pour qui ces places sont préparées. »
Les dix autres avaient entendu,
et ils s'indignaient contre Jacques et Jean.
Jésus les appelle et leur dit :
« Vous le savez :
ceux que l'on regarde
comme chefs des nations païennes
commandent en maîtres ;
les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur.
Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous :
car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,
mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Voici un texte de l'Évangile qui nous montre comment Jésus et ses disciples ne vivent pas dans le même monde. Les disciples pensent "pouvoir et grandeur". Jésus pense "service et don de soi". C'est ainsi que l'homme a tendance à projeter sur Dieu ses propres pensées en faisant de Lui un Dieu de Pouvoir. C'est alors le Dieu miroir en lequel je me mire dans mes aspirations déréglées et mortifères où l'autre devient l'esclave de mes désirs et de mes manipulations. Un faux dieu !
Ainsi Jacques et Jean rêve "Jésus Roi" comme les puissants de la terre, et eux en bonnes places dans sa cour où son gouvernement : "l'un à droite et l'autre à gauche." Les autres apôtres, pris de vitesse dans la demande, sont jaloux : "ils s'indignent contre Jacques et Jean."
Mais "les pensées de Dieu ne sont pas celle des hommes" et son Royaume n'est pas selon ce monde-là qui est un monde de "rapport de forces" où les hommes sont trop souvent des loups les uns envers les autres.
Dans un premier temps, Jésus ne dit pas non à Jacques et Jean. Il leur dit qu'ils sont dans l'illusion : "vous ne savez pas ce que vous demandez ..." Mais eux pensent "savoir". Alors Jésus leur parle de "coupe à boire", celle de son agonie : "Père, s'il est possible, éloigne de moi cette coupe, cependant non pas ma volonté mais la tienne." Il leur parle de baptême, la plongée dans la mort par le supplice de la croix. Sans chercher à comprendre ce que cela signifie, toujours dans leurs pensées, et croyant obtenir une réponse positive à leur demande, ils répondent en cœur : "Nous le pouvons !"
Jésus va alors essayer de faire passer ses disciples de leur monde trop humain, dans le monde de Dieu : "Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous : car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude". Par la définition qu'il donne, il se définit lui-même et à travers lui, c'est Dieu qu'il dit et qu'il donne à voir. Dieu n'est pas potentat, il est Serviteur. Et ce qu'il sert, c'est sa propre vie pour la multitude. La seule puissance qu'il connaisse, c'est la puissance d'Amour : "L'Amour ne cherche pas son propre intérêt ..."
L'Eucharistie est vraiment le Sacrement de ce Service et du Don de sa Vie ... le Sacrement de l'Amour !

samedi 17 octobre 2009

Parole du jour
(Samedi 17 octobre)
(Lc 12, 8-12)

Jésus disait à ses disciples :
Je vous le déclare :
Celui qui se sera prononcé pour moi
devant les hommes,
le Fils de l'homme se prononcera aussi pour lui
devant les anges de Dieu.
Mais celui qui m'aura renié en face des hommes
sera renié en face des anges de Dieu.
Et celui qui dira une parole contre le Fils de l'homme,
cela lui sera pardonné ;
mais si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint,
cela ne lui sera pas pardonné.
Quand on vous traduira devant les synagogues,
les puissances et les autorités,
ne vous tourmentez pas pour savoir
comment vous défendre ou comment parler.
Car l'Esprit Saint vous enseignera
à cette heure même ce qu'il faudra dire. »



Nous avons l'exemple de Pierre qui a renié Jésus, le Fils de l'homme. Son cœur était blessé par ce rejet de Celui qu'il avait suivi, mais pas fermé ... Il reconnu son erreur et "pleura amèrement". Il a accueilli l'œuvre de l'Esprit qui remet les péchés et il a retrouvé la paix. Rappelons-nous la formule d'absolution du Sacrement de Réconciliation :"Il a envoyé l'Esprit-Saint pour la rémission des péchés."
Le blasphème contre l'Esprit, c'est le refus d'accueillir cette œuvre de libération et de pardon en soi. Ce peut être par révolte ou par désespérance. Mais s'il y a retournement et ouverture du cœur - la conversion - immédiatement la lumière de l'Esprit-Saint purifie, sort de l'isolement et rend à la paix.
Cet accueil de l'Esprit-Saint, cette remise de notre vie à l'Esprit-Saint, lui permet d'être actif en nous et de nous inspirer ce qui est bon au moment même où nous en avons besoin. Il nous donne paix, recul, discernement et force, et assume avec nous la situation qui est la notre. L'Esprit-Saint qui est le "Souffle de Dieu" et "porte la Parole de Dieu", imprime en nous la Présence du Christ.